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C’était
Lundi, un de ces lundis qui commence mal. Sans réveil, je n’avais pas senti
l’heure s’écouler et blottie douillettement au fond de mon lit, j’y étais
demeurée peu trop longtemps. J’étais en retard quand je posais le pied à terre
sans précaution et, je ne sais pourquoi, juste à cet endroit, un faux pli du
tapis me décocha une douleur intense au niveau de la cheville. En boitillant je
me dirigeai vers la salle de bain sans voir la porte à demi-ouverte. Je me
heurtai violemment le front contre l’arête. Sans pommade ni arnica, je voulus
me passer un peu d’eau froide mais c’était sans compter avec l’adversité, car
j’avais oublié que ce jour-là, nous nous trouvions sans eau : les ouvriers
venaient réparer une fuite. Je dus me laver comme un petit chat, avec de l’eau
minérale en bouteille sans laquelle je n’aurai pu faire ma toilette.
Tous ces
incidents m’ayant fort retardée, je dus me rendre à mon travail sans bus et
bien sûr, je n’arrivais point à l’heure. Ce fut sans les félicitations du
patron que je fus accueillie. Il me menaça de sanctions. Rapidement, sans
bruit, je me coulais derrière mon bureau oubliant au passage de saisir le dossier
à étudier. Sans me décourager, je me relevai pour aller le chercher. Sans doute
encore trop endormie, je ne le trouvais point. Je dus faire appel à une
collègue qui me le remit sans complaisance.-
« Sans toi, je n’aurai rien pu faire » lui dis-je.- « As-tu
passé une nuit sans sommeil pour ne pas le voir par toi-même », répliqua –
t- elle d’un ton acerbe. Sans y prêter attention, je la remerciai à nouveau et m’enfuis.
Ce lundi
s’étira triste et long comme dit l’adage : « tel un jour sans
pain » et ce fut bien le cas. Dans ma précipitation matinale, je n’avais
pas pris mon repas et c’est sans déjeuner que je poursuivis ma journée. Enfin
l’heure de sortie arriva et c’est sans regret que je retournai à la maison. Ce
lundi sans rêve inaugurait mal de la semaine.
Heureusement,
le mardi semblait se dérouler sans problème. Joyeuse, je quittai mon domicile
en claquant la porte. Je ne pensais guère à vérifier quoique ce soit. La
journée se passa sans incident notoire. Ce n’est que le soir, que, oh
stupeur ! Je découvris ma négligence : sans les clefs, je ne pouvais
entrer. J’appelai mais en vain pour obtenir un serrurier. Sans cesser de pester
contre le mauvais sort, je finis par sonner chez un voisin bricoleur qui, sans
difficulté, fit céder la porte.
Le
lendemain ne fut guère plus joyeux. J’attendais mes petits-enfants et j’avais
tout préparé, cuisine activités mais voilà en dernière minute, une grève des
transports rendit impossible leur venue. J’étais très désappointée et tournais
en rond dans la maison. J’aurais pu profiter de ce moment de calme pour faire
maintes et maintes choses que je laissais souvent de côté, faute de temps. Mais
j’étais trop déçue. Je n’avais plus le cœur à l’ouvrage. Le jour s’étira
lentement dans l’ennui et la frustration.
Les deux
derniers jours de la semaine passèrent plus rapidement. Le temps s’étant mis de
la partie, ce furent des journées sans pluie. Le petit rayon de soleil vint
redonner de l’enthousiasme et de la vigueur à tous. Au bureau, sans le chef sur
mon dos, j’avançais plus rapidement dans mon travail. Et son absence mit un peu
d’animation dans le service, habituellement très silencieux. Nous nous
quittâmes joyeusement mais dans ma hâte
de rentrer à la maison, je ne vis pas un pavé descellé. Je m’y pris le pied et
me foulai la cheville. Ce qui inaugura bien mal du week-end.
La chance
n’était pas de la partie et ce fut une semaine lamentable qui se termina sans
regrets !...
Marie-Thérèse
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Une semaine sans atelier d’écriture
Je
conserve le lointain souvenir d’un dicton en vogue dans les cours de récréation
lors de la scolarité enfantine : « Ne jamais faire le jour-même ce
qui peut être remis au lendemain ».
Je suis
obligé de constater qu’à mon corps défendant, j’ai appliqué ce principe puéril
à la présente rédaction, en transposant le rythme quotidien à l’hebdomadaire.
Ainsi
s’écoulent, sans atelier d’écriture, une semaine… puis une autre… et me voici
arrivant en troisième semaine les mains vides ou plutôt la page blanche, avec
mes plus profonds regrets.
Emmanuel
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"Accro !" Complètement accrochée
jours et nuits...
A tous moment et en tous lieux, sur mon téléphone...
A tous moment et en tous lieux, sur mon téléphone...
Il se et me transporte partout. C'est ma
vie.
Une vraie addiction ! Une maladie.
Je le range demain, c'est promis.
Une vraie addiction ! Une maladie.
Je le range demain, c'est promis.
Une minute après, je l'ai repris.
Il y en a qui boivent, fument, mangent, jouent, aiment
Sans compter, sans réfléchir, sans regret et sans haine.
Mais pour moi, c'est mon dada...
Il y en a qui boivent, fument, mangent, jouent, aiment
Sans compter, sans réfléchir, sans regret et sans haine.
Mais pour moi, c'est mon dada...
C'est même plus que cela...
CETTE MERVEILLE DE LA TECHNIQUE
Me joue ma vie en diapason et en technique.
Quand ce petit gadget bugge, beugle,
CETTE MERVEILLE DE LA TECHNIQUE
Me joue ma vie en diapason et en technique.
Quand ce petit gadget bugge, beugle,
C'est mes nerfs qui parlent et
répliquent.
Quand Il n'a plus de connexion
J'en perds la raison !
Quand Il n'a plus de connexion
J'en perds la raison !
Désespérée la situation !?
Où je vis, sur quelle planète ?
Comme une experte
Je me plais à surfer...
Sur les vagues houleuses d'internet.
Faudrait-il envisager une cure de désintoxication ?????
Mais rien qu'à envisager un instant de me passer de ma passion...
Mon petit joujou frémissant, ma machine infernale,
J'en frémis d'avance et j'en perds ma décence.
Où je vis, sur quelle planète ?
Comme une experte
Je me plais à surfer...
Sur les vagues houleuses d'internet.
Faudrait-il envisager une cure de désintoxication ?????
Mais rien qu'à envisager un instant de me passer de ma passion...
Mon petit joujou frémissant, ma machine infernale,
J'en frémis d'avance et j'en perds ma décence.
Que d’éloquence...
Addiction ! Addiction !
Addiction ! Addiction !
Je joue avec mon joujou au diapason.
Il me réveille, me maintient sur le plan
temporo-spatiale...
Il est spécial !
A tomber en pâmoison...
A tomber en pâmoison...
Devant ses chiffres et ses lettres...
Minuteur et chronomètre.
Il est au courant de chacune de mes
activités.
Plats mijotés et jogging chronométré.
Je suis repérée. Satellite et GPS. Je suis
cernée.
Et pourtant et pourtant, je n'aime que
lui...
Je ne cesse de l'honorer de 0 h à minuit.
Il compte pour moi plus que mes amis !
Il fait partie de moi et est présent en cas de déprime.
Je ne cesse de l'honorer de 0 h à minuit.
Il compte pour moi plus que mes amis !
Il fait partie de moi et est présent en cas de déprime.
Il peut se montrer disponible et plus
fidèle qu'un ami.
C'est ma feuille de coca, mon doliprane, mon aspirine...
C'est mon somnifère, mon ciné de l'Olympia...
C'est ma feuille de coca, mon doliprane, mon aspirine...
C'est mon somnifère, mon ciné de l'Olympia...
C'est une deuxième peau, un rempart contre
la solitude.
Il ne regimbe pas, c'est une certitude.
Il me divertit, m'informe et m'intrigue.
Il m'en met plein la vue et j'en oublie
jusqu'à mes rides.
Il est ma bouffée d’air, il est mon atmosphère.
Avec lui, je fais des rimes.
C'est un rite, ce n'est pas un crime.
Il trône sur la table de nuit.
AVEC LUI : JE PARLE, JE PLEURE, JE RIE, JE VIS.
Il est ma bouffée d’air, il est mon atmosphère.
Avec lui, je fais des rimes.
C'est un rite, ce n'est pas un crime.
Il trône sur la table de nuit.
AVEC LUI : JE PARLE, JE PLEURE, JE RIE, JE VIS.
Claudine
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Une semaine sans travail
Il faut
être vivant pour faire quelque chose ! Huit jours sans travail, chômage
technique, paraît-il ! Mais cela annonce peut-être un chômage plus long et
ce chômage-là, c’est la mort à petit feu.
Tenir une
semaine ça suffit ! Il faut être vivant pur tenir debout et, hélas, le
chômage c’est la mort par le vide, et le vide dans la tête et ça te serre comme
un étau et ça fatigue de ne rien faire et ça te vide de la tête aux pieds et ça
te donne le vertige du néant, le gouffre du lendemain à une rien faire encore à
ton réveil dont personne n’a besoin.
Huit
jours sans travail, c’est ne pas rencontrer les camarades habituels et il faut
être debout pour se rassembler. Le
chômage, c’est parfois la solitude. Les autres, ils s’en fichent. S’ils te
regardent c’est qu’ils te jugent. S’ils t’ignorent c’est qu’ils te jugent
encore. Ça y est, ils vont dire que je suis un fainéant, que je prie le bon
Dieu de ne rien trouver, que si je voulais, je pourrais, etc.
Alors tu
te barricades dans ta solitude. Il faut être vivant pour lutter et pour cela,
il faut être debout.
Cesse de
ne voir que le négatif de cette semaine de chômage technique !
Au
contraire, ces quelques jours vont te permettre de te reposer un peu, de flâner
après tes repas, de te promener et de remarquer les crocus qui, déjà, pointent
le bout de leur nez, que la vie sort de terre et s’éveille. Prends le temps
d’écouter le vent à travers les volets, il t’entraîne avec lui à travers la
vie.
Ces
quelques jours passés dans le calme vont te permettre de te renouveler pour
prendre un nouveau départ. Tu comprendras mieux qu’il faut être vivant pour
faire de belles choses, pour tenir debout, pour lutter, pour se rassembler et
surtout pour aimer davantage les petites choses de la vie quotidienne.
Christiane
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Bénévole j’étais partie pleine d’ardeur.
Par cette très chaude journée d’été, je me croyais attendue ! Eh bien,
non. Pas du tout ! Je les embarrassais même, tel un paquet encombrant. Ils
ne savaient que faire de moi ! En fin de journée, ils finirent par me
caser, non sans mal, dans l’immeuble d’en-face, situé où ?
Devinez ! « dans la Rue des
Amertumes ». Tout un programme pour moi qui n’en avais guère ! Grosse
déception ! Moi qui étais prête à franchir les montagnes, je me retrouvais
là sans planning, ni directive, je devais attendre ! Colocataire inopinée et forcée de Marie-Antoinette
qui n’avait pas prévu cette intrusion intempestive ! Faisant contre
mauvaise fortune, bon cœur, elle ramassa quelques affaires et me fit une petite
place dans cette chambre. Complètement désœuvrée dans cette ville inconnue,
elle me prit sous son aile. En cette période de vacances, elle donnait des
cours particuliers de français. Elle se chargea de m’emmener avec elle et de me
faire visiter la ville à sa manière. Elle arrivait au domicile de son élève.
Elle m’abandonnait alors pendant une heure, au coin d’une rue ou dans un parc
puis elle me reprenait pour parcourir quelques mètres à pied ou sauter dans un
taxi collectif afin de dispenser son savoir à un autre enfant. J’étais là,
inactive, à attendre le temps qui passe tout en observant les rares passants à
ces heures très chaudes de la journée. Parfois, j’admirais les façades
coloniales de ces quartiers résidentiels et je faisais quelques pas, jamais
très loin, de peur de me perdre !
Je n’avais pas pensé être ainsi isolée.
Ce voyage avait été organisé et j’aurai dû rejoindre la forêt. Seuls mes
bagages s’étaient envolés vers ma
destination future et je me retrouvais démunie, presque sans argent. Mais je
découvrais ainsi la tranquillité de ces anciennes demeures seigneuriales !
Quel contraste avec la vie grouillante du centre où j’avais débarqué !
Le lendemain, Marie-Antoinette me proposa
une nouvelle destination. « Ancon », la plage à la mode ! Cachée
dans l’anfractuosité des rochers, elle s’ouvrait sur l’océan Pacifique et
offrait son sable fin aux riches estivants de la capitale. Elle m’y déposa tôt
le matin tout en me gratifiant d’un tube de crème solaire. « Ne vous
découvrez pas » me dit-elle, « le soleil brûle très
fort ! Je reviens dans trois heures». Et j’étais là, assise comme un
extra-terrestre au bord de la plage, vêtue d’une robe d’été, certes, mais
incongrue devant tous ces corps dénudés ! Ils se bronzaient au soleil ou
revenaient d’un plongeon dans la mer, en se secouant tels des chiens mouillés,
avant de s’enduire d’huile solaire. De maillot de bain, je n’en avais
point ! Et d’ailleurs, ma peau blanche de fausse rousse ne m’aurait pas
permis de m’exposer ainsi !
A
leur demande, des plagistes étendaient des nattes ou transportaient des chaises
longues. Des enfants accouraient au moindre signe pour apporter boissons ou
sandwiches, espérant quelques piécettes en retour. Les gens se connaissaient.
Ils s’appelaient et s’interpelaient. Ils riaient et chahutaient, se racontant
les derniers potins ou discutant entre eux de leur prochaines sorties. Rien de
très sérieux ! Je ne pouvais que regarder, observer et patienter.
Heureusement pour moi, je comprenais la langue. Malgré l’attente, je ne
m’ennuyais pas. Je m’introduisais, incognito, dans leurs conversations et
j’essayais d’imaginer leur monde.
Marie-Antoinette revint et nous reprîmes
le taxi-collectif jusqu’à notre chambre plongée dans la semi-obscurité et la
fraicheur. Elle donnait sur une cour intérieure où une vasque en céramique
recueillait le jet d’eau continu qui jaillissait de son centre. « Demain,
je ne pourrai pas vous emmener » me dit-elle « mais vous commencez à
vous repérer dans la ville. Vous n’avez qu’à suivre les grandes
artères ! » Je ne pouvais espérer aller dans un musée ou visiter un
site payant aussi lui demandai-je : « L’accès de la bibliothèque
est-il gratuit ?» -« Oui, c’est une excellente idée, je vous
montrerai le chemin ». J’allais ensuite aux nouvelles. « Combien de
temps allai-je rester ici ? Quel était mon devenir ? » La réponse fut brève : « Vous
tombez mal, j’attends un pli d’Ayaviri. Mais il n’arrive pas. Ce sont les
vacances ! » Je m’en retournai un peu groggy par cette mauvaise
nouvelle ! « Rue des Amertumes, n’oublie pas ! » me
répétai-je.
Ce jeudi-là, Marie-Antoinette me fit don
de quelques feuilles blanches, et nous partîmes en direction de l’Avenue
Abancay. Elle me laissa sur l’Avenue
Cuzco. Je me dirigeai vers la Bibliothèque Nationale en pensant déjà à ce que
j’allai rechercher. Là, le portier m’arrêta
immédiatement : « Votre carte d’adhérent» me demanda-t-il
courtoisement. « Je n’en ai pas, je viens d’arriver» « Passez
par le bureau d’accueil, ils vont vous en donner une. » Munie de mon
précieux sésame, j’y revins les jours suivants. Cette semaine de désœuvrée,
sans perspective, me permit de regarder vivre un peuple et de mieux le
connaitre et d’y apprendre la patience.
Marie-Thérèse
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