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C’est la couleur du succulent abricot, de la mangue et du rafraîchissant melon au goût de miel.
Orange, on te trouvait dans notre soulier
le matin de Noël.
Les réclames au cinéma, pour les boissons
pétillantes, « à l’orange ».
Couleur de l’œuf dans lequel on trempe
son pain lorsqu’il est cuit au plat.
Orange, c’est le coucher de soleil qui
vient se refléter dans la rivière avant de disparaître.
L’orange, elle est belle et juteuse sous
le soleil du midi et des autres pays.
C’est le feu de signalisation qui nous
fait ralentir avec l’arrêt.
LOGO : Orange, téléphonie, internet,
grand opérateur.
La couleur des murs qui apporte le soleil
dans la grisaille de l’hiver.
Enrobées de chocolat, elles deviennent de
délicieuses orangettes et autres gourmandises.
Boisson énergétique, rafraîchissante,
fraîchement pressée au petit déjeuner.
Un peu de rouge, de jaune et tu
apparais !
Mireille
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JAUNE
Il
fait très beau, cet après-midi. Le soleil, tel un disque d’or, étincelle de tous ses feux. En traversant la
vitre de ma fenêtre, la lumière de ses rayons s’irise et dessine des zébrures
jaunes pâles sur les murs de la cuisine pour aller, au fond, s’écraser sur la porte du placard. Sa
vibration esquisse des formes : de petits carrés allant du jaune doré à
l’ocre clair, me faisant penser à Klee, dans sa composition
« Senecio » ou « Revolving House ». Au passage, son
faisceau caresse sur la table, une coupe où, semblable à celle de Pierre
Bonnard dans la «Nature morte jaune et rouge», s’entassent pêle-mêle : citrons,
pamplemousses, bananes, poires et pommes. Toute une gamme de jaune !
La
luminosité de ce mois d’avril m’incite à
la promenade. Je sors dans le petit
jardin où pousse une rangée de soucis d’un jaune presque orangé. Sur le côté,
des jonquilles chrome lèvent, tels des trompettes, leur corolle vers le ciel à
côté de narcisses aux pétales blancs ouverts, bombant vers l’allée, leur cœur safran.
En mai, le parterre s’ornera de tulipes perroquets «Flaming-Parrots» d’un beau jaune vif panaché de cramoisi contrastant avec les étamines d'un pourpre très foncé. Chez ma voisine, le mimosa en fleurs explose de centaines de petits globes cotonneux
exhalant un doux parfum.
Je pousse la grille et me
voilà en route pour la campagne toute proche. Sur le bord du terrain vague,
traînent les pages jaunes d’un vieil annuaire téléphonique ! Que fait-il
là, dans ce domaine où poussent à foison les pissenlits ? Ces fleurs aux
pétales cadmium, allongés en lamelles serrées les unes contre les autres, feront
le bonheur des enfants quand, transformées en un joli flocon duveteux, ils souffleront sur leur aigrette. En face, des
boutons d’or, piqués çà et là, éclaboussent l’herbe encore verte. Bientôt apparaît un champ de colzaà la multitude de petites fleurs jaune crème très odorantes. Le long du chemin, s’étend un
champ de blé où les épis mûrissants se teintent peu à peu de blond. Comment ne
pas évoquer Van Gogh et ses tableaux : « Champ de blé avec Cyprès »
et surtout « Champ de blé
aux Corbeaux » ? Le jaune envahit sa toile variant de la légèreté du topaze à l’ombre couleur de plomb et le soleil embrase le ciel et la terre comme un incendie ravageur. A l’heure du couchant, dans « Le Faucheur », l’astre resplendissant se meurt, pâlissant derrière les nuages d’un ciel vert-jaune, tandis que les blés dorés presque roux ondulent sous une brise invisible. Dans trois mois, la moissonneuse-batteuse-lieuse assemblera leurs tiges devenues foin pour l’hiver. «Les glaneuses» viendront-elles parcourir le champ comme dans l’œuvre de J.F. Millet où, au loin, l’ocre des meules et des bottes de paille se teinte d’une délicate touche de rose pâle ou de beige ?
aux Corbeaux » ? Le jaune envahit sa toile variant de la légèreté du topaze à l’ombre couleur de plomb et le soleil embrase le ciel et la terre comme un incendie ravageur. A l’heure du couchant, dans « Le Faucheur », l’astre resplendissant se meurt, pâlissant derrière les nuages d’un ciel vert-jaune, tandis que les blés dorés presque roux ondulent sous une brise invisible. Dans trois mois, la moissonneuse-batteuse-lieuse assemblera leurs tiges devenues foin pour l’hiver. «Les glaneuses» viendront-elles parcourir le champ comme dans l’œuvre de J.F. Millet où, au loin, l’ocre des meules et des bottes de paille se teinte d’une délicate touche de rose pâle ou de beige ?
Je
grimpe le petit raidillon qui me conduit au bosquet de pins. Le chemin perd sa
couleur terreuse pour prendre celle du sable. Des genêts y croissent, offrant déjà
à la vue, quelques-unes de leurs fleurs d’un jaune soufre. Il est encore un peu
tôt dans la saison !
Soudain,
une poule noire suivie de ses poussins traverse le sentier. La ferme est là
dans le virage. La vue cachée par les arbres se dégage et s’ouvre à droite, sur
les champs de maïs dont les épis à peine gonflés prennent une nuance
beige-beurre frais. A gauche, s’étendent les tournesols dont le cœur
aujourd’hui plutôt couleur d’ambre, brunira bientôt et font de nouveau penser à
Van Gogh.
Je
redescends vers le village. Au café de la place : « Aux deux Serins »,
les gens rivés sur la télévision, regardent courir le maillot jaune. Certains
savourent le pastis du soir, d’autres un jus d’ananas ou de fruit de la
passion, d’autres encore un thé au miel d’acacia. Par la fenêtre ouverte, on
aperçoit la patronne aux cheveux d’un blond vénitien, battant d’un geste
énergique, les jaunes et les blancs d’œufs pour l’omelette aux herbes qu’elle
va servir aux clients. Assis à même le sol, quelques enfants jouent discrètement
au Nain Jaune. Les jeunes canaris rentrent bruyamment de leur match de foot,
heureux, tenant dans leurs mains une petite coupe en laiton. Ce n’est pas de
l’or mais ils n’en feront pas une jaunisse. Ils ont gagné contre leurs
adversaires qui ont pris quelques cartons et rient jaune maintenant.
La
lumière commence à diminuer. Je repars rapidement vers la maison et passe
devant l’église. Sous les derniers éclats du soleil couchant, le vitrail
flamboie avec une telle intensité qu’il me rappelle le « Baiser » de
Klimt où une chape d’or entoure et enserre le couple. Un dernier rayon et tout
s’éteint. Seul un vieux réverbère jette
un reflet jaunâtre sur la rue. Soudain, monte dans le ciel, enveloppée dans les
nuages, une lune au teint cireux. Quelques étoiles d’un jaune un peu laiteux
scintillent faiblement dans le ciel.
Marie-Thérèse
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BLANC
Elle est en admiration devant sa splendide robe de mariée, elle ne
se lasse pas de la regarder sous sa housse de plastique, comme elle a hâte de
l'enfiler ! Mais en attendant, elle la dévore des yeux et la détaille. Son
corsage à manches longues et a petit col montant en guipure, rejoint une longue
robe d'ottoman qui finit en traîne à
l'arrière. Le voile en tulle d'une longueur de 3 mètres, et dont toute la
bordure est ornée de fleurs brodées,
complète cette parure. Il sera fixé par une petite couronne de fleurs roses
et blanches et devra bien tenir. Et pour affronter le froid, une étole en
hermine est aussi prévue.
Elle ne l'a pas encore vu mais son bouquet
est tout aussi magnifique. C'est une cascade de fleurs qui retombera sur le devant de la robe. Il est composé de
lys, de roses, roses justement, et d'orchidées d'un beau vert pâle. Des sabots
de Vénus très exactement et je vous épargnerai le nom scientifique
(paphiopédilum).
Elle regarde la rue par la fenêtre et se
désole de voir que la neige tombée dans la nuit l'a transformée en un long
ruban de satin. Hélas ! Comment sera le bas de sa robe si blanche à la fin de
cette longue journée...
Le moment est enfin arrivé, la voilà
revêtue de cette robe immaculée, elle reçoit son bouquet qui la laisse sans
voix tant elle est émue par sa beauté. Mais il faut maintenant se rendre à la
cérémonie, il s'agit de se présenter à l'heure.
Le frère de la mariée va la conduire. Il a
décoré sa voiture pour la circonstances, partout des fleurs blanches et roses
sont accrochées. Et, fait exprès, la voiture est blanche !
La cérémonie se déroule tranquillement, il
faut enfin prononcer le « oui » fatidique et qui vous engage pour la
vie. C'est un instant si grave qu'elle en reste sans voix, il y a un blanc...
mais elle se reprend très vite et le dit ce fameux oui, elle le veut ! On
échange les alliances, or blanc et diamants pour elle, or jaune pour lui.
Ses parents l'observent, les cheveux de son
père auraient-ils déjà blanchis ? Sa mère est bien pâle, autant que le marbre
de l'autel, émue aux larmes. Encore un oisillon qui quitte le nid se dit-elle,
le dernier, ce sera dur cette fois. Disposer les assiettes de porcelaine pour
deux quand elles le furent pour six pendant tant d'années... Mais ainsi va la
vie.
La cérémonie se termine, les époux et les
témoins signent le registre. Et ce n'est pas un blanc seing, là tout y est bien
écrit. Ils quittent l'église sous une pluie de pétales et une colombe s'envole,
symbole de paix et de bonheur.
Les jeunes mariés doivent ensuite passer
chez le photographe, le temps de faire quelques photos en souvenir pour la
famille, sous les néons et avec le flash qui crépite à toute allure. Ensuite,
on va pouvoir festoyer.
La table est décorée de fleurs, le muguet,
la fleur d'oranger et le lys se côtoient.
Le repas est soigné pour cette grande
occasion. Ce jour-là, pas question de trinquer avec du lait ! Dès l'entrée, un
sylvaner est servi aux invités qui se régalent d'une part de langouste, à la
chair ferme et bien blanche. Sel et poivre sont à mis disposition des convives
à intervalles réguliers sur la table, ainsi que du pain.
La
lotte en sauce qui suit est servie avec un riz pilaf. Vient ensuite la ronde
des fromages avec chacun leur croûte particulière, parfois, blanche, parfois
grise, tout dépend de l'origine. Et chacun sait qu'en France les fromages ne
manquent pas, un pour chaque jour de l'année dit-on.
On termine sur le gâteau nappé de chocolat
du même ton que la nappe, et on se demande quels ingrédients ont pu être
utilisés pour sa fabrication. De la farine, ? du sucre ? du lait ? de la levure
? Et les œufs, avec ou sous les blancs ? Qu'importe après tout, c'est un régal et c'est bien l'essentiel.
Demain les mariés partent pour ce qu'il est
coutume d'appeler leur lune de miel. La lune de miel est le mois lunaire qui
suit les noces, période censée être la plus heureuse pour un couple. Mais c'est
ce qu'à présent on appelle plus communément « voyage de noces ».
Les parents du marié possèdent une
résidence de vacances à Saint-Valéry-en-Caux et ils la mettent naturellement à
disposition du jeune couple pour la semaine. C'est donc sur la côté d'albâtre
qu'ils iront commencer leur vie à deux. Malgré le froid de janvier, avec un
beau ciel bleu, la mer et ses goélands, ce lieu est enchanteur et possède un
certain charme. L'an prochain c'est promis,
ils iront admirer le Mont-Blanc, la neige à cette époque de l'année sera
de circonstance. Mais ceci c'est dans un an, on a donc encore le temps d'y penser. Après ces
courtes mais belles vacances, il faut d'abord travailler.
Elle reprendra le chemin de l'école où
l'attendent ses chères têtes blondes et elle refera les gestes habituels.
D'abord écrire à la craie sur la tableau la date du jour. A sa demande, les
cahiers vont s'ouvrir sur une page vierge que les enfants vont lentement
noircir de leur écriture encore hésitante, pendant qu'elle dictera une nouvelle
leçon.
Elle pense à son mari qui est pendant ce
temps occupé à la pharmacie qui l'emploie, revêtu de sa blouse blanche
fraîchement lavée. Que va t-il délivrer aujourd'hui... Des comprimés,
naturellement. Et par ces temps où le froid transforme la neige en glace, n'y
aura t-il as eu trop de chutes dans les rues ? Dans ce cas, ils risque de
vendre aussi beaucoup de compresses et de coton pour soigner ces petits bobos
de saison.
La journée finie, de retour à son nouveau
foyer, l'occupation ne lui manquera pas. Préparer un rapide repas avec un rôti de veau et des pâtes. Et puis il
faudra songer aussi à la lessive. C'est ce qu'on appelle la 2e journée de la
femme.
Et oui, dans la vie de tous les jours, tout
n'est pas si blanc...
Paulette
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MAUVE
Avant de partir en randonnée, je jette un
dernier coup d'œil au jardin de la résidence, tapissé par plus de
deux cents mètres carrés de crocus mauves, bordé d'élégantes
jacinthes et de discrètes violettes, complétant le camaïeu.
La floraison des glycines, lilas,
pensées, iris, althéas, asters et autres
vendangeuses, s'échelonnera jusqu'à l'automne, saison des colchiques
vénéneux, faux amis de Guillaume Apollinaire.
J'enfile le jogging mauve, les tennis
assortis, pose une légère touche de fard à paupières mauve et
une goutte de parfum Poison derrière les oreilles.
La thématique de la soirée est celle
de la mode, dans les beaux quartiers de Paris, depuis Prada en
passant par Chanel et tous les autres : les conférenciers nous expliquent l'histoire,
la texture des habits et accessoires exposés en vitrine, souvent
mauves, rehaussés de strass, de pierreries, de broderies à motifs floraux;
les tenues de soirée sont courantes aux
abords des palaces et des cinq étoiles.
Prenant le relai, la
conférencière brosse l'historique du monde de la mode : le mauve était
initialement une couleur mal considérée, symbolisant la fourberie, la
tristesse, puis associée à la pénitence et à l'affliction : ce mélange
d'indigo et de carmin de cochenille, était une teinte de
pénitence et de demi-deuil : le roi en deuil ne portait pas le noir mais
le violet.
Vers l'an 1200, le violet fut déclaré
couleur liturgique par la papauté : les chasubles
pastorales et l'améthyste épiscopale, symbole de la sagesse, en font foi.
pastorales et l'améthyste épiscopale, symbole de la sagesse, en font foi.
Au 19ème siècle,
poursuit l'érudite, pour les poètes et les peintres symbolistes,
le violet était la quintessence de la lumière qui meurt et tutoie l'autre
monde, une allégorie de la voix du milieu, équilibre entre l'ici-bas
et l'au-delà.
Progressant dans le quartier
des Ambassades, nous remarquons le drapeau blanc et mauve du Qatar!
Nous sommes sur les Champs-Élysées : le soleil
est voilé par une averse. En tournant le dos à l'Arc-de-Triomphe, un superbe arc-en-ciel,
baignant ses pieds dans la Bièvre et la Seine, déploie son écharpe d'Iris
tandis qu'un enfant fait des bulles de savon éphémères et que je jette un
regard furtif à mon diamant éternel : tous trois me permettent
d'admirer le violet, présent dans le spectre de la lumière.
Le conférencier évoque bien au-delà de la
place Vendôme, les champs sublimes de lavande s'étendant à l'infini dans
sa Provence natale, faisant l'admiration des Japonais et des Chinois :
pour ceux-ci, le violet possède une action sédative, alliée à la
méditation, à l'intériorisation ; les dignitaires chinois portaient des
vêtements violets, en signe de sagesse et de puissance.
De retour chez moi, je déguste un dîner
mauve, composé d'aubergines farcies, accompagnées de pommes de terre vitelotte
à la chair violette, puis une compote de prunes mauves, une
tartelette aux myrtilles et un yaourt aux mûres sont
les bienvenus.
Je m'autorise à croquer un carré de
chocolat à l'emballage violet surréaliste.
Je vais faire un tour sur le Web, lance la
recherche, pour revoir des toiles : Degas, Trois danseuses au tutu
violet ; Matisse, La femme au manteau violet ; La femme assise
aux bas violets d'Egon Schiele ; Le buste de femme en costume violet de Picasso,
tout en suçotant des violettes confites de Toulouse.
Après avoir écrit mon ressenti à l'encre
violette, à l'aniline, car l'encre noire corrode plus rapidement la
pointe des plumes en acier, je vais m'endormir
dans ma mauvitude !
Marie-Christine
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À l’époque révolue du service militaire obligatoire auquel étaient soumis les jeunes Français, le terme de « bleu » désignait en vocabulaire de caserne, un conscrit venant d’arriver. L’ensemble des nouvelles recrues était affublée du collectif de « bleusaille » à consonance péjorative.
Il n’est
pas rare que les « anciens »
se divertissent en soumettant les bleus à un bizutage sans gravité au plan
physique, tel un simple attrape-nigaud. Tout se termine par de rudes parties de
belote en chambrée, opposant les « péquenots » et les
« parigots ».
Le bleu
désigne communément un survêtement de travail conçu pour arrêter les
éventuelles salissures, afin d’en préserver les sous-vêtements. Il en est ainsi
du bleu de chauffe.
Il arrive
que ce bleu de travail soit arboré avec ostentation, en tant que symbole
révolutionnaire, lors de manifestations de rue ou dans des piquets de grève. Il
est alors censé représenter la classe ouvrière et pourrait être accompagné du
chant de l’Internationale ou de l’invitation : « Prolétaires de tous
les pays, unissez-vous ! »
En la
canicule actuelle, le ciel bleu est une calamité pour qui n’est pas au bord de
la belle bleue.
Emmanuel
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MAUVE
Dans tout Gentilly
Les bacs de pétunias mauves
Veloutent nos jours!
Violettes sur neige
Cœur d'encre sur papier blanc,
Les mots bleus fleurissent.
Les raisins floraux,
Grappes de glycines mauves,
Embaument Avril.
Jupes de soie mauve
Sur le pont gris de la Bièvre:
Pétunias en fête!
Jardin de la Paix,
Lilas mauves et verts sapins
Et : tournez manèges!
Rouge
comme la passion
La rose
offre ses boutons
Au fond
des cœurs
Elle est amour
et splendeur.
Rouge
comme les joues des amoureux
Quand
Pierrot et sa Colombine
Et nos petits
poulbots langoureux
Se font
une cour subtile et coquine…
Et comme
un poison enivrant
Aux
fragrances d’un substrat sublime
D’un
parfum quelque peu entêtant…
Le désir
transparaît dans son écrin
Un flacon
d’un translucide rouge sang
L’amour
brille dans les yeux
L’amour
est heureux et ardent
Quand le
rouge est passion
Quand le
rouge est damnation
Quand le
rouge est flammes
Quand le
rouge est drames
Quand
Faust et son Méphistophélès
Pénètrent
dans les ténèbres de notre être
L’amour
est au diapason
Aux
portes de la fournaise
Le rouge
et l’or flamboient
Le rouge
et le noir
Chauds
comme la braise
Nous
suscitent, nous incitent…
Entre
rêves, peines et joies
À prendre
la fuite…
Brassent
dans une nuit de tonnerre
Ses mille
secrets et ruses d’enfer.
Quand
dans une loge ou un balcon
Quand nos
pupilles se dilatent
Nous
accordons toute notre attention
À la dame
vêtue de rouge écarlate
Quand se
trament les pires dilemmes
Derrière
le carminé des rideaux
En
coulisses et sur la scène
Le cœur
de la Diva, doux comme un agneau,
Se pare
de mille charmes et saigne.
Sous le
satin des rubans
La
rivière de diamants
Que
cachent des anglaises
Brille au
firmament
C’est
Bizet, Verdi, Rossini, Mozart
Qui nous
font verser des larmes
C’est
dans l’enceinte de l’opéra Garnier
Où
s’entrelace et se forge la trame
Qui nous
offre des souvenirs incarna
De dame
aux camélias
Et de
Carmen à Bizet,
De Verdi
à Amadeus Mozart,
À la
Traviata
Ce n’est
qu’un requiem
Que nous
offrent des divas
Sous des
capes d’un rouge grenat
Sur le
parvis de Notre-Dame
Où en hôtel
particulier
Courtisanes
et bohémiennes
Entretiennent
les intrigues
Dont
aristocrates et prélats
Se
disputent les faveurs…
Dédiées à
leur éternelle beauté
Sous une
pluie diluvienne
D’hommage,
de désespoir et de candeur
Du rouge
de la honte
Voire de
l’effronterie
Jolies
roses qui s’étiolent et se fanent
Piquent
les cœurs
En de
merveilleux pétales
Sous
l’égide de la félicité
Où tous
les sentiments et émotions
Sont
dramatiquement représentés
Le
velours de leurs voix s’élève cristallin
Limpide
et poignant, le cramoisi
A nos
joues humides se joint
La force
de l’émotion nous a conquis
Dans la
soie de notre robe de soirée
Que de
frissons… C’est divin !
Nous
voilà chancelantes et chamboulées
Dans une
ambiance d’opéra Garnier
Et pour amuser et effrayer la galerie…
Le rouge
est à la ceinture du Grand Paris où toutes les représentations se jouent. Le
rouge donne son nom au Cercle rouge,
aux Habits rouges de l’empereur, au Moulin rouge. Ce rouge n’en fait qu’à sa
tête, il s’entête et fait la fête. Il nous fait voir rouge en buvant un ballon
de rouge. Alors, ce rouge monte aux joues et circule dans nos veines,
« abreuve aussi les sillons » de la Marseillaise. Il nous fait
réfléchir en lisant ou visionnant le « Pull-over rouge » qui nous
laisse perplexe.
Quand le
rouge se fait ceinture au karaté et permet de gagner des damnes. Il peut se montrer
dangereux voire toxique comme un champignon qui aurait des rancœurs dans son
collet et son jupon : amanite phalloïde ; tout comme certaines
grenouilles aux noms si compliqués que mon esprit part en quenouille…
Il se
fait ardent, vif et chaleureux en pointillé sur le corps des demoiselles :
ces jolis insectes fort demandeurs de pucerons : les coccinelles.
Claudine
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