Calais,
mars 2016, devant l’école du Haut
des Dunes.
Le manteau gris
Sous le
ciel bas
Et une
pluie froide
Petite
fille
Que tu es
jolie
Dans ton
manteau gris
Entre
ornières et flaques d’eau
Tu joues
à la marelle
Soudain,
un rai de lumière espiègle
Transforme
l’une d’entre elles en miroir
Et voilà
que le galon rouge du manteau gris
Saute et
danse au milieu des boucles noires et du sourire retrouvé
Tu as
bien chaud maintenant
Petite
fille… Joue encore et encore,
Profite
bien de ce manteau précieux
C’est
celui de la solidarité.
Françoise
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La solidarité existe -telle ? Oui, et au niveau national on peut le constater au travers des médias
lorsque des événements tragiques surviennent. Car c'est bien dans ces moments
qu'elle se manifeste. Ce fut le cas lors des attentats où on a vu un immense mouvement de solidarité
s'exprimer, y compris au plan mondial où on a pu voir des villes étrangères
arborer les couleurs de la France. On le voit également avec tous ces migrants
qui fuient la guerre et les atrocités dans leur pays, pour essayer de trouver
un endroit où continuer à vivre, certaines personnes leur viennent en aide même
si leur situation est loin d'être réglée.
Mais autour de nous, sur un plan plus personnel, qu'en est-il
de la solidarité.... Il me semble qu'on
vit dans un monde d'individualisme où chacun ne vit que pour soi, oubliant ceux
qui les entourent.
Pour ma part, j'ai perdu mon époux de façon brutale et, à ce moment là, j'ai entendu beaucoup de personnes me dire «ne t'inquiète pas, je suis là». Mais dans les faits on constate tout à fait le contraire, le désert se creuse autour de vous, vous êtes seule et bien seule, les gens reprennent le cours de leur vie, les gens malheureux ne les intéressent pas, pire, ils vous fuient, c'est du moins ce qu'on ressent.
Pour ma part, j'ai perdu mon époux de façon brutale et, à ce moment là, j'ai entendu beaucoup de personnes me dire «ne t'inquiète pas, je suis là». Mais dans les faits on constate tout à fait le contraire, le désert se creuse autour de vous, vous êtes seule et bien seule, les gens reprennent le cours de leur vie, les gens malheureux ne les intéressent pas, pire, ils vous fuient, c'est du moins ce qu'on ressent.
Et la famille.... ce
n'est guère mieux, du moins pour ma part. Bien sûr j'ai ma fille qui a
été très présente, qui est très proche, peut-être plus qu'avant encore, mais
elle a sa vie, elle ne peut toujours être auprès de moi, elle va fonder une
famille et devra donc faire face. Mais elle sait ce que je ressens, et comme
elle me l'a dit, elle comprend très bien que nous ne puissions vivre de la même
façon cette disparition, elle a perdu un père, j'ai perdu un mari.
J'ai téléphoné naturellement à ma sœur et à mon frère pour
les informer, il ne s'agissait pas qu'un jour on me demande des nouvelles de
mon mari alors qu'il n'était plus là. Mais j'ai aussi précisé que leur présence
n'était pas souhaitée aux obsèques. Pourquoi venir pour quelqu'un qui ne vous
voit plus alors qu'on l'a ignoré de son vivant ? Qu'ils continuent donc leur
petite vie tranquille, c'était d'ailleurs le souhait de mon époux, je l'ai
respecté car je partageais son point de vue.
Mon frère... au moins 3 ans que je n'avais eu un simple appel téléphonique, c'est navrant, et rien n'a changé depuis d'ailleurs. Quant à ma sœur, elle appelle de temps à autre, ça doit faire partie des choses qui sont sans doute notées sur une liste de choses à faire : «téléphoner». Sur le moment elle m'a dit qu'ils viendraient me chercher pour que je vienne déjeuner un jour avec eux. Mon beau-frère lui-même me disait parfois «on part quelques jours mais au retour il faudra qu'on arrête une date et que tu viennes déjeuner». Et un an a passé... Je n'attendais rien donc je ne suis pas déçue. Chez eux tout va bien, ils bougent, sortent et le reste ne les concerne pas, ils n'ont pas de temps pour des gens comme moi.
Mon frère... au moins 3 ans que je n'avais eu un simple appel téléphonique, c'est navrant, et rien n'a changé depuis d'ailleurs. Quant à ma sœur, elle appelle de temps à autre, ça doit faire partie des choses qui sont sans doute notées sur une liste de choses à faire : «téléphoner». Sur le moment elle m'a dit qu'ils viendraient me chercher pour que je vienne déjeuner un jour avec eux. Mon beau-frère lui-même me disait parfois «on part quelques jours mais au retour il faudra qu'on arrête une date et que tu viennes déjeuner». Et un an a passé... Je n'attendais rien donc je ne suis pas déçue. Chez eux tout va bien, ils bougent, sortent et le reste ne les concerne pas, ils n'ont pas de temps pour des gens comme moi.
Mais la solidarité, je l'ai vue se manifester ailleurs. On le
dit parfois, des amis sont parfois plus proches de vous que votre famille et
comptent d'avantage. C'est exact.
Une ancienne connaissance
à nous s'est manifestée régulièrement
dès le début. Quand parfois elle projetait une sortie, elle me
téléphonait et me demandait si cette sortie m'intéressait, si je voulais
l'accompagner. Bien sûr j'acceptais toujours et, au fil du temps et de quelques
sortie, nous sommes devenues de vraies amies. Elle a su être là quand ma
famille ne l'était pas, je dois reconnaître qu'elle m'a bien aidée à garder la
tête hors de l'eau et je ne l'oublierai pas.
Deux personnes m'ont aussi beaucoup donné, je n'oublierai
jamais leur gentillesse, la main qu'elles m'ont tendue dans ces moments
douloureux, malgré leurs propres soucis car qui n'en a pas.
L'une, que je connaissais pourtant peu, m'a écrit une lettre
d'une extrême gentillesse quand elle a appris la triste nouvelle, j'en ai été très touchée. Elle m'a fait
connaître cet atelier afin que je ne sois pas seule pendant quelques heures
chaque semaine, que pendant un moment je puisse arrêter de trop penser, que je
redonne un sens à ma vie.
Par le biais de cet atelier, une autre m'a fait connaître également une activité, un autre jour de la semaine donc où je peux me retrouver en compagnie, partager de bons moments, m'occuper l'esprit. Des moments qui me tiennent éloignée de mes quatre murs. Et au fil du temps, j'ai appris à connaître et estimer d'autres personnes, à tisser de nouveaux liens.
Par le biais de cet atelier, une autre m'a fait connaître également une activité, un autre jour de la semaine donc où je peux me retrouver en compagnie, partager de bons moments, m'occuper l'esprit. Des moments qui me tiennent éloignée de mes quatre murs. Et au fil du temps, j'ai appris à connaître et estimer d'autres personnes, à tisser de nouveaux liens.
Oui, ça c'est ce que j'appelle faire preuve de solidarité. Et
cette gentillesse qu'on vous a témoignée ne peut que vous pousser à faire de
même, à rendre ce que vous avez reçu.
Ces deux femmes que je ne connaissais pas et qui m'ont aidée
dans ces durs moments sont de très belles femmes, autre sujet d'un précédent
texte. Je n'en dirai pas plus, elles se reconnaîtront j'espère car elles sont
parmi nous.
Paulette
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Marie-Christine
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terme ou une
appellation communément employée car lors de la libération de ce camp, c’est un
tout petit bébé de deux ans qui dans les bras de sa maman s’est frayé un chemin
sur notre planète en emportant avec elle ses souvenirs de déportation. Et c’est
ce même petit bout de rien, de rien du tout, qui de sa petite main un jour où
tout allait bien, mais bien longtemps après, a remis en main propre un petit
morceau de chocolat à sa bienfaitrice, un petit morceau qui, jadis, lui a
permis de naître dans des conditions moins pénibles.
La
solidarité, ça existe depuis la nuit des temps. Mieux, c’est là la condition
sine qua non de survie de l’espèce homo.
Le
chasseur primitif s’abstient de dévorer sa proie sur place, quand bien même il
serait tenaillé par la faim. Mieux, il va s’en encombrer et, repoussant les
charognards, la transporter, parfois avec peine et sur de longues distances,
jusqu’au gîte, en vue de nourrir d’autres bouches.
La
solidarité, ça existe aussi, à travers les âges et jusqu’à nos jours, sous le
vocable de charité. Une manifestation tangible contemporaine de celle-ci réside
dans les dénommés « resto du cœur ».
La
solidarité, ça existe couramment dans le cadre du voisinage et se manifeste
quotidiennement tout au long de l’année scolaire : une femme dite
« au foyer » se charge d’accompagner l’enfant d’un voisin à l’école
et de l’y chercher à la sortie des classes.
La
solidarité, ça peut exister, selon une formule impérative, à l’échelle
nationale. Il en est ainsi de l’impôt dit de solidarité.
Bref, la
solidarité qui se manifeste de façon multiforme pourrait bien figurer dans
notre devise « liberté égalité fraternité » en en remplaçant le
dernier terme.
Emmanuel
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Heureusement, la solidarité existe ! Des petits gestes
sont très fréquents entre amis ou voisins : garder quelques heures un
enfant ou le récupérer après l’école, prendre le courrier d’une personne en
vacances ou arroser ses plantes voire donner à manger son animal ou le prendre
en pension. Mais il en existe d’autres avec des personnes moins familières qui sont cependant relativement courants
comme celui-ci :
Il est tard, très tard, et il fait très froid en cette nuit
de février. Il gèle dehors mais nos trois lurons rentrent joyeusement au
bercail en soufflant sur leurs doigts gourds. De bercail, en fait, il ne s’agit
que d’un petit studio occupé par l’un d’eux. Il est près de deux heures du
matin et le métro ne rouvrira qu’à cinq heures. Pablo a généreusement offert à ses comparses
de finir la nuit chez lui. Et les voilà tous trois face à la porte cochère dont
il suffit de pousser le battant pour pénétrer dans l’entrée. En bas de
l’escalier, qu’elle n’est pas leur
surprise de découvrir pelotonné dans le recoin entre le local-poubelles et la
cage d’escalier, un jeune homme de seize à dix-sept ans, recroquevillé sur
lui-même derrière sa valise, pour se protéger des courants d’air. Un coup d’œil interrogatif et ils s’apprêtent
à monter jusqu’au cinquième étage. Le pied sur la première marche, Pablo
s’arrête et revient vers le jeune homme. «- Que fais-tu là ? Il fait
très froid, ce soir. Tu n’as pas de maison ? » Le jeune homme se lève
lentement, nullement apeuré et de son
accent étranger, il explique. « Où aller ? A la gare,
personne. Une adresse mais pas trouvé. Perdu !» Il tend un papier.
« Viens, dit Pablo en empoignant sa valise et en lui montrant l’escalier.
Il fait trop froid ici !» Et
tous quatre de monter maintenant jusqu’au studio.
Là, Pablo s’empresse de brancher la bouilloire, de pousser les quelques affaires qui trainent
çà et là et de servir rapidement à tous, un bon bouillon-cube bien chaud. Puis
s’adressant au jeune homme, il l’interroge : « Tu as
diné ? » Devant sa réponse négative, il sort un gros pain rond, en
coupe deux grosses tranches puis attrape
le fromage et le saucisson et lui tend le tout. « Sers toi, mange !
C’est pour toi ! » il sort ensuite les couvertures et les coussins de
son canapé et commence à les installer sur le sol. Rassasié, le jeune homme
tend à nouveau son papier. « Demain, on verra ça ! On va dormir
d’abord. Il est très tard» lui répond Pablo tout en lui montrant le
canapé. Ses copains et lui-même s'installent tant bien que mal et il éteint la
lumière.
Le lendemain matin, tous se lèvent et font un bref brin de
toilette sous l’unique robinet de la pièce puis, grâce à Pablo, prennent un bon
petit déjeuner : café bien chaud, pain et fromage, tout en devisant
joyeusement. N’écoutant que son bon cœur et ne voulant pas prendre de risques, Pablo
emmena le jeune homme jusqu’à l’adresse indiquée. C’est ainsi que notre trio
connut le jeune Jarek, venu à Paris, retrouver son oncle qui, finalement, n’habitait
pas si loin !
Marie-Thérèse
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La
solidarité… un mot qui paraît désuet
Mais qui
a beaucoup de sens pour moi
Solidarité :
solide, ensemble pour aider…
Un geste
qui doit être gratuit
On
n’attend rien en retour
Un geste
qui vaut un sourire.
Une aide,
une parole qui rend espoir
Une aide
précieuse pour celui qui la reçoit
À celui
qui est perdu et dans le noir…
Alors,
pourquoi s’en priver
Lorsque
l’on peut aider
C’est
juste un mot : aimer…
Lorsque
l’action est terminée
On peut
se sentir léger
Le cœur
ouvert et apaisé !
Un
exemple de solidarité ? Tout juste hier, mercredi. RER en panne, terminus
dans une gare, tout le monde descend du train et je vais chercher ma fille à 40
km de chez moi… En sortant de la gare avec elle, le trottoir est bondé, une
foule de gens attend un éventuel car. Je me retourne et demande à deux
personnes où elles vont. .. Je les prends avec moi… Effectivement, j’ai fait un
détour pour les ramener à destination, mais voir leur surprise et leurs beaux
sourires m’ont amplement suffit pour paiement… Le dialogue dans la voiture a
été, tout le long du chemin, très courtois, amical et léger… Voilà, nous ne
nous connaissions pas et cela ne m’a pas gênée de les ramener.
Je peux
me regarder dans le miroir sans rougir. Faire une bonne action vaut tous les
trésors du monde !
Valérie
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La
solidarité existe au quotidien, son contraire aussi, hélas.
Parfois
la fiction dépasse la réalité, je n’en citerai pour exemple que le conte de
Grimm, intitulé Les musiciens de la fanfare de Brême.
Rien ne
prédestinait les quatre protagonistes à se rencontrer, encore moins à unir
leurs efforts et mettre en œuvre leurs compétences respectives pour sauver leur
peau et envisager sereinement un avenir meilleur.
L’âne
vieillissant, exténué par les labeurs surhumains, rudoyé, exploité, bouche
inutile dont on convoitait même la peau, se mit en route pour Brême afin de
devenir musicien dans la fanfare de la ville : il jouerait de la lyre.
Combien de maîtres ne sont pas solidaires de leurs employés et manquent aux
devoirs les plus élémentaires du respect et de la reconnaissance !
Chemin
faisant, l’âne rencontre un chien de chasse qui, affaibli par l’âge et
l’épuisement, a failli être fusillé par son maître. Les deux bêtes positivent,
forment des projets communs, créant des liens, ainsi le chien frappera les
cymbales de l’orchestre.
Un peu
plus loin, ils avisèrent un chat, spontanément intégré, pourtant ne dit-on pas
s’entendre comme chien et chat ! Devenu inefficace pour la chasse aux
souris, son ingrate maîtresse allait le noyer : on dit habituellement, qui
veut noyer son chien l’accuse de la rage !
Finalement,
la petite troupe rencontra un coq qui chantait à gorge déployé avant d’avoir le
cou tranché, devant finir à la marmite !
Les
quatre compères, quadrupèdes et volatile, se dirigent comme un seul homme vers
Brême, après avoir au préalable fait une pause pour la nuit.
Ainsi, le
coq, dernier arrivé, du haut de sa branche, voit une lumière : ils s’y
rendent solidairement, or la maison semble être un repère de brigands.
Sans se
décourager, les bêtes mettent leurs idées en commun pour déloger les
malfaisants. Ils forment une pyramide insolite et poussent simultanément leurs
cris respectifs.
Les
indésirables, terrorisés par cette apparition monstrueuse et cacophonique
s’enfuirent. Les animaux s’installèrent, prirent place au festin, puis
s’endormirent.
Le chat
fut bien avisé de ne dormir que d’un œil car il griffa le malfaiteur revenu en
éclaireur. Ce dernier fut de surcroît mordu par le chien, gratifié des ruades
de l’âne et crut entendre les promesses de mort du coq.
Ainsi les
quatre animaux constamment, à tour de rôle ou de concert, sont naturellement et
réciproquement solidaires. Ils refont ainsi leurs forces, reprennent du poil de
la bête, envisageant sereinement l’avenir.
Ce conte
peut illustrer des faits de notre société dite de consommation pour les uns et
de privations pour les autres, victimes des profiteurs qui vous jettent à la
rue, à moins que vous n’y laissiez votre peau.
Ils
agissent de la sorte, sans états d’âme et fort méchamment quand vous ne
répondez plus à leurs exigences de productivité, de rentabilité, que votre
apparence même ne répond plus à leurs espérances.
Les
musiciens de la ville de Brême montrent qu’il ne faut pas se décourager malgré
l’âge, les épreuves et fardeaux de la vie.
De bonnes
rencontres peuvent nous remettre le pied à l’étrier : bien faire et
laisser braire !
On
célèbre à Brême, tous les deux ans, la fête de la solidarité. Mon grand-père
était prisonnier dans cette ville : il en est revenu !
Oui, la
solidarité ça existe.
Je parle
de vraie solidarité, celle qui vous soulève les entrailles au point de la
garder de nombreuses années durant dans votre cœur sans en parler.
Une
solidarité qui vous solidarise et vous transporte si loin que rien ni personne
ne peut vous détourner de votre décision. Et comme toute solidarité, elle se
doit de rester ainsi au fond des cœurs et des esprits et ne s’ébruite que par
pure charité chrétienne ou judaïque.
Cette
histoire que je vais vous conter comme une comptine n’est en rien banale, ni
futile, encore moins superficielle. Devenue
légendaire, sa morale se porte actuellement de bouche en bouche, de mère
en fille et de filles en mères qui respectent ainsi le secret dévoilé.
C’est
l’histoire d’Hélène : une future maman juive portant sa croix sur ses
épaules et l’étoile jaune de David plaquée sur sa poitrine. C’est l’histoire
aussi d’une autre maman et de sa fillette parties vaillamment dans le train de
la mort vers un camp de travail où, comme tout le monde sait sauf M. Le Pen,
les conditions de vie ont été épouvantables et ô combien inhumaines. Les femmes
qui survécurent et en revinrent se
comptent sur les doigts de la main. Et Hélène, Marta et sa fillette font partie
du lot. Mais ce que j’omets de vous dire c’est que l’enfant d’Hélène : une
fille est née au camp. Et parler de nouveau-né n’est pas qu’un
Un petit
bout de chocolat, vous me diriez dans notre société de consommation : mais
ce n’est rien du tout ! Eh bien, il a fait toute la différence en cette
période d’abstinence. A l’origine Marta réservait ce petit morceau de chocolat
à sa fillette Nora qui le dégusterait quand elle n’en pourrait vraiment plus.
Puis voyant qu’Hélène était sur le point de mettre au monde sa petite Héloïse,
s’est tournée vers Nora pour lui demander la permission de donner ce morceau de
chocolat à Hélène. Nora acquiesça. Héloïse est née sans un cri.
Un jour
que Nora donnait une conférence sur la Shoa : une femme s’est avancée vers
elle alors que les visiteurs sortaient et lui a remis cette sucrerie de tous
les sacrifices qui a permis à sa maman Hélène de mieux supporter les douleurs
de l’enfantement dans un milieu hostile mais empreint de cet amour et de cette
solidarité désintéressée qui nous manque tant en cette période contemporaine.
Héloïse est devenue Psychothérapeute et exerce à ce moment-là cette superbe
profession qui aura aidé ô combien de femmes, de mères.
Elle exerçait dans le sud de la France et s’y trouve
certainement entourée de toute sa famille à l’occasion de la journée de la fête
des mères, des grand-mères et de la femme.
Claudine
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La
solidarité ?! Qu’est-ce que c’est ? Aux uns, il suffit de donner une
somme d’argent et ils se sentent quitte. D’autres viennent au secours de
nécessiteux dans des quartiers pourris aux abords des grandes villes. Sœur
Emmanuelle a vécu dans la banlieue du Caire. Certains sont partis vivre en Inde
au milieu des intouchables. Dans des quartiers miséreux. Je me souviens de
l’appel de l’abbé Pierre, c’était durant un hiver très rigoureux. Cet appel a
été à l’origine d’un grand mouvement de solidarité. Chacun a donné ce qu’il
pouvait. Plus tard, Coluche, à son tour, lança un appel à la solidarité qui se
répète tous les ans depuis.
Des
exemples semblables, il y en a des centaines. Pendant la dernière guerre,
combien de Français ont risqué leur vie par solidarité en cachant des juifs.
Nous avons tous déclarés être solidaires lors des attentats…
Par
solidarité, nous pourrions partager,
mais partager quoi ? De l’argent, un logement, de la nourriture, nos
vacances, nos loisirs ? Que sais-je encore. Mais si ce partage ne vient
pas du fond du cœur, ce n’est que du vent. Être solidaire, c’est donner une
part de soi.
Comme ces
parents qui accueillent un orphelin parmi leurs propres enfants, la part de
chacun sera moindre mais la famille agrandie.
Je pense
à ces fermiers qui ont porté secours à cette femme et ses quatre enfants. Tous
les cinq vivaient sous une tente et l’hiver était là. Alors, n’ayant pas de
place dans leur petite maison, ils les accueillirent dans la grange. Là, ils
avaient un vrai toit sur la tête, n’étaient plus dans le vent. Le matin ils
avaient du lait frais, la fermière les invitait à sa table ; les repas
étaient frugaux mais chauds. Les enfants étaient heureux : camper dans une
grange ! En voilà une aventure. Jouer dans la paille, quelle
découverte ! Et, oui, la solidarité peut prendre différentes formes.
Porter secours est aussi un geste solidaire.
Je me souviens de ce jeune pompier à Paris. Lors d’une intervention, il fit une
chute de plusieurs mètres. Quelques mois plus tard, encore convalescent, il fut
témoin d’un accident en mer : deux jeunes gens se noyaient. Avec son jeune
frère adolescent, ils prirent une barque et leur portèrent secours.
Malheureusement la barque était trop petite et le jeune homme dit à son frère
de mener les naufragés sur la plage et qu’ils les suivraient à la nage. Son
corps fut retrouvé une semaine plus tard, il s’était noyé dans un mouvement de
solidarité.
La
solidarité ne nous demande pourtant pas de mourir mais juste d’ouvrir notre
cœur, de voir les besoins criants de certains qui nous entourent. Mais voilà,
nous sommes souvent si égoïstes…
Colette
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La solidarité peut être solitaire, en groupe ou mondiale. La
solidarité est partout depuis toujours.
Elle se manifeste sous tant de formes qu’il est difficile
d’en choisir un exemple.
Je vais citer la journée de Solidarité du Val de Marne,
organisée dans un lieu où les gens de tout âge
se retrouvent. Elle est animée par des personnes chaleureuses,
souriantes animant des stands d’information d’utilité publique, des jeux, des
petits travaux manuels avec des objets à fabriquer et emporter. On peut voir
les spectacles animés par les enfants qui dansent. Il y a des boissons, des
friandises servies avec gentillesse. C’est agréable de se retrouver quelques
heures avec des personnes pour la plupart très démunies pécuniairement, souvent
à la recherche d’emploi. Les enfants font du bruit, les gens parlent entre eux couvrant
la musique. Les personnes se retrouvent à cette occasion, contentes de se
revoir.
Mais cette année, au lendemain des attentats de Paris, la
salle était presque vide, les visages étaient attristés. Les gens se
regardaient avec douceur mais avec une peur cachée. Ils se groupaient, s’asseyant
côte à côte, se souriant, se faisant des politesses. La Croix Rouge proposait
de décorer une bougie en écrivant le nom d’une victime des assassinats, qui
serait allumée en leur souvenir. C’était
un beau geste de solidarité. Cette journée fut salutaire pour certains
qui rentrèrent chez eux un peu moins tristes.
Il y a aussi la solidarité envers les animaux, tous ces
hommes civils et souvent les pompiers qui risquent leur vie sur des toits
glissants ou dans les arbres pour sauver chiens et chatons. Ces hommes qui ont
délivré des chatons qui avaient leurs têtes coincées dans des bocaux, des pots
en verre et boites de conserve. Il en a fallu de la délicatesse et de la
patience pour découper les boites et les pots pour décoincer l’animal sans lui
faire de mal.
Ce chien, sur le bord de la Seine, qui se mouille pour
sauver une pie en train de se noyer. Il s’assoit plus loin en la regardant
reprendre vie sur la berge, là où il l’a déposée. Il la voit se réchauffer au
soleil toujours sur le dos. Elle remue au bout de quelques longues minutes,
elle se retourne péniblement puis maladroitement, se remet sur ses pattes, s’ébroue
et part en titubant avant de reprendre son vol. Le chien, content, l’a regardée
partir avec un regard attendri.
Toutes ces mamans chattes qui élèvent toutes sortes
d’animaux, les allaitant avec leurs chatons, incroyables ! des lapins, des
hérissons, et autres. La chienne qui allaite un renardeau et l’élève avec les
siens. Beaucoup de mères animales nous étonnent encore par leur solidarité
maternelle.
Tous ces actes spontanés nous réchauffent le cœur dans ce
monde de violence dans lequel l’Amitié et l’Amour sont quand même toujours
présents.
Mireille
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La
solidarité, ça existe ! Oui, et tout près d’ici !
En ce
dimanche 14 février 2016, les habitants des immeubles situés le long du
boulevard Blanqui, face au métro Corvisart, se sont retrouvés : familles,
retraités, trentenaires… dans la salle attenante à l’église Sainte-Rosalie. Les
uns et les autres disposent sur une longue table : crêpes, macarons,
pâtisseries orientales. Sur le buffet sont disposés des dictionnaires
français/arabe et français/anglais.
Une
vingtaine de migrants, vivant à quelques encablures de là dans les locaux de la
Mie de pain, arrivent en saluant timidement ceux qui les accueillent. Très
vite, à force de gestes, de bribes d’anglais, de français ou d’arabe, les uns
et les autres s’apprivoisent. Camille, une jeune conseillère d’éducation, et
Yasser, un réfugié soudanais, brisent la glace en discutant de cet hiver
qu’elle trouve si doux et lui, si rude.
À la
table voisine, Abraham, originaire d’Érythrée, tente de résumer les dix ans
d’exil qui l’ont mené des geôles libyennes au désert du Sahara où il a perdu sa
sœur, épuisée par le voyage.
Cette
rencontre n’était à vrai dire pas la première organisée par ce groupe de
locataires. Cela fait plusieurs mois qu’avec le Secours catholique, le Secours
populaire, ils unissent leurs forces pour venir en aide aux migrants. Des
chaînes de volontaires se relayent pour offrir un peu de réconfort, un plat
chaud, une visite du quartier, des cours de conversations françaises et
espèrent pouvoir mettre à disposition des « logements-passerelles »
pour faciliter l’insertion des migrants.
Dans la
salle de l’église Sainte-Rosalie, les migrants ont sorti leur téléphone et
montrent des photos de leur vie passée. Des images de villages brûlés par le
soleil, d’un plat typique, d’un enfant qu’on a dû laisser au pays… de réunions
et rencontres, des liens se tissent et peut-être, un jour, comme l’espère
Camille, le début d’une amitié, tout simplement.
Christiane
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