Écrire un texte avec
anadiploses.
L’anadiplose est une figure de style qui consiste à
reprendre le dernier mot (ou son) d’une proposition pour commencer la suivante.
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Madame
Faitout se levait dès potron-minet. Minet miaulait déjà dans la cuisine, se
caressant à la porte, réclamant son bol de lait. Les deux époux, fébriles,
fixaient le coucou pour des raisons différentes : madame Adèle ne devait
en aucun cas rater le bus de six heures vingt. Vint le moment de partir,
monsieur Firmin accompagna avec empressement sa tendre et douce à
l’arrêt : il tenait à la voir partir. Partir, c’est mourir un peu, ou pas
du tout ! Tout ce que voulait monsieur Firmin Faitout, en regagnant son
logis à grandes enjambées, était de se retrouver dans les bras de son amie Rose,
oui Madame ! Madame Adèle Faitout s’activait dans les cuisines de la
cantine : elle mettait la poule au pot, le bœuf en daube, montait les œufs
en neige, quel temps elle a mis !
-
Mimi !
ma Rose, s’exclama monsieur Firmin. En voyant arriver sa belle, il en perdit la
voix.
-
La
voie est libre ! Libres, nous sommes libres ! Adèle est aux
fourneaux ! Quoi de neuf ?
Neuf
heures sonnaient au vieux clocher de Trousse-Chemise ; le temps passa
comme un éclair et Adèle quitta son travail et s’n vint. En vain, elle sonna
chez elle ; elle avait dans sa précipitation oublié ses clés. Clés
révélatrices du pot aux roses ! Rose se jeta chez une amie et complice,
voisine de palier. Pallier à tous ces contretemps, défaire prestement le ruban
rouge accroché au garde-corps (seul le vert indiquait la voie était libre) ne
prit qu’un instant. Instant fort long pour madame Adèle, perplexe, qui ne
suivait pas ce branle-bas de combat, en un mot le remue-ménage de son mari.
Marrie et trompée, elle le fut toute sa vie Adèle ! Elle poussa les hauts
cris et mit les pieds dans le plat. Le plat de la tarte même tomba, vestige des
agapes extra-conjugales ; rien n’y fit. Elle fit contre mauvaise fortune
bon cœur. Le cœur épuisé de son mari cessa inopinément de battre. Battre le fer
tant qu’il est chaud, oui, mais il se refroidit !
Marie-Christine
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Ce matin comme d’habitude, je sors de chez moi, ma poubelle
à la main, mon sac dans l’autre. L’autre jour, je
n’avais pas de poubelle à jeter, c’était moins embarrassant ! Embarrassant,
ce gros sac de plastique gris que je m’empresse de déposer dans le local prévu
à cet effet.
Effet d’optique ? J’ai cru voir un gros
matou sur les hauts containers gris. Gris tigré, ce n’est
qu’un gros matou à la recherche de
quelques nourritures.
Nourriture
que je vais acheter pour
confectionner le déjeuner de midi au Super Marché !
Marcher, marcher, toujours marcher ! C’est notre triste lot quand on est piéton.
Piétons, soyez prudent ! Encore un qui
s’avance au feu vert, loin du passage clouté.
Clouté
mon blouson en jean
préféré, j’y tiens particulièrement même si ce n‘est plus la grande mode.
Mode d’emploi que je consulte maintenant que
je suis rentrée, afin d’essayer le nouvel appareil ménager que j’ai reçu pour
la fête des Mamans. Maman, où êtes-vous ? Vous faisiez si
bien les plats du terroir : les pâtés, les pâtisseries ! Vais-je vous
égaler ?
Egale
à soi-même avec nos qualités et nos défauts, nous sommes capables si nous le
voulons de réaliser de belles choses.
Mireille
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Il prit
ma main dans la sienne et l’enfouit dans la poche de son manteau, je sentais sa
main douce, chaude et ferme qui me permettant d’avoir une démarche à peu près
sûre. Sûre, je l’étais de lui qui m’avait accompagnée à l’occasion de moments
difficiles. Difficile a été ma vie et, comme tout un chacun, j’ai dû affronter
le destin. Destin qui m’avait donné un fils, parfois rebelle, parfois
affectueux. Affectueux comme l’était son père avec qui nous avions forgé une
amitié solide. Solide et tendre grâce à ces nombreuses années passées à essayer
de nous connaître. Connaître est le mot qui convient pour décrire nos parcours.
Nos parcours se sont séparés pour donner lieu à un sentiment indéfectible plein
de romantisme. Romantisme et chagrin vont souvent ensemble. Ensemble nous avons
construit et achevé une partie de notre vie.
Nadine
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Sept
heures, l’heure du réveil, réveil toujours bien difficile. Je suis si bien dans
mon lit, lit qu’il me faut impérativement quitter sous peine d’être en retard.
Ce retard va m’attirer de vifs reproches, reproches qui me mettront de mauvaise
humeur pour une bonne partie de la matinée. Cette partie de matinée ! Je
dois la consacrer à la préparation d’une réunion, mais quelle réunion ?
Une réunion très importante car le directeur doit annoncer de nombreuses
mutations. De ces mutations ferais-je partie ? Partir de cet établissement
lointain et, je l’espère, revenir plus près de chez moi. Chez moi, mais j’y
suis encore et je devrais déjà être sur le chemin. Le chemin de la cuisine pour
le moment car je ne sais pas partir sans déjeuner, déjeuner en musique en savourant
le temps, le temps qui passe et qui s’envole comme s’envolent les oiseaux au
bruit d’une pétarade. Une pétarade ! Mais c’est le voisin qui démarre sa
moto, moto en bien mauvais état ! Oh ! Dans quel état suis-je,
moi ? Moi qui traîne au lieu de me presser. Pressés, les passants le sont
qui me bousculent sur le trottoir, trottoir que je parcours sur quelques mètres
seulement avant de me trouver devant l’abribus. Le bus, le voilà justement,
j’ai vraiment de la chance, une chance de pendu dit-on. Pourquoi dit-on cela,
je n’ai vraiment envie ni d’être pendue, ni d’être étranglée, pensé-je. Je
pense trop et j’ai failli rater la marche. Marche et regarde devant toi, me
décrète-je, marche et ne rêve pas ! Ne pas rêver, le faire c’est pourtant
bien agréable, beaucoup plus agréable que le bus cahotant à travers la ville
dans les rues, rues sans cesse défoncées puis de nouveau asphaltées par
morceaux, morceaux mis bout à bout comme un tablier rapiécé à force d’être usé
au travail. Quel travail ? Celui qui m’attend, mais sans tablier !
Ah, le tablier du pont ! encore deux arrêts et me voilà arrivée !
Arrivée discrète mais à l’heure. Je me coule au milieu de mes collègues jusqu’à
mon bureau, bureau sur lequel j’étale mon dossier, gros dossier, objet de mes
tourments ces derniers temps. Le temps s’écoulera et mes soucis s’évanouiront,
trouvant leur solution car solution il y a toujours. Il suffit de la
trouver !
Marie-Thérèse
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Déguster
de la confiture. Confiture et déconfiture. Déconfiture et déconfit. Déconfit et
contrit : c’est de la Tamarine. Tamarine issue du Tamarin. Tamarin :
un arbre qui pousse sous les tropiques. Tropique du cancer ? Cancer sous
les régions tropicales ? Tropicale étant une saison. Saison, humide ou
sèche par excellence. Excellence du gout et de l’action. Action laxative et
dépurative. Dépurative étant une qualité que certaines plantes nous apportent
simplement. Simplement serait le mot de la fin ou de la faim ? Faim
d’apprendre et de comprendre ou de réapprendre le BA BA d’un retour vers la
nature. Nature de tout à chacun de pouvoir et vouloir rester attacher aux
méthodes ancestrales que nos parents nous ont inculquées ou s’adapter au
renouveau ou à la nouveauté ? Nouveauté que de s’éloigner et se
déconnecter d’une vie axée vers la surconsommation de produits laxatifs issus
de l’industrie pharmaceutique et de la chimie. Chimie et alchimie des
caractères. Caractère particulier permettant d’associer les bienfaits des
plantes, de la phytothérapie pour se tourner vers un véritable bien-être
naturel sans vices cachés. Cachés les conséquences des laxatifs pour la santé.
Santé qui se doit de ne pas être maltraitée. Maltraitée et maltraitance qui
demanderaient des médications efficaces. Efficace serait l’absorption régulière
d’eau d’Hépar, de fibres, de germes et de fruits. Fruit d’une bonne hygiène de
vie. Vie comportant moins de stress et de l’exercice physique. Physique de
jeune premier ou de starlette au ventre extra-plat. Plat comme le petit
saladier dans lequel on déguste des légumes et on évite de manger trop gras,
trop sucré et trop salé. Salée étant la facture à payer en cas de diabète, de
maladies cardio-vasculaires, de colopathie et de surcharge pondérale. Pondérale
venant du mot pondéré : donc raisonnable. Raisonnable étant un mode actuel
réfléchi et pondéré de forme de culture. Culture étant un terme englobant une
éducation alimentaire coupée avec une bonne assimilation des données
répertoriées sur un organigramme journalier de pratiques et de soins. Soins et
méthodes prophylactiques permettent de rééduquer progressivement et à long
terme.
Claudine
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Le matin,
dès l’aube, j’entends le gazouillis joyeux des oiseaux. Oiseaux qui se
réveillent à cinq heures, dès que le jour pointe son nez. Nez aussitôt mit en
marche grâce au doux parfum de bon pain frais qui parvient de la cuisine.
Cuisine qui n’est plus endormie depuis que mon mari, levé aux aurores, s’active
à préparer et cuire le pain. Pain croustillant, chaud et doré dont je me coupe
une tranche et que je couvre de confiture. Confiture, hum… si bonnes et qui me
font penser qu’il faut que j’aille cueillir les fruits mûrs au jardin. Jardin
tout pimpant dans le soleil levant, les fleurs heureuses et ces fruits qui
attendent la cueillette. Cueillette que je ferai dans la matinée encore
fraîche, accompagnée de ma petite fille. Fille qui adore ces moments, car
gourmande, elle aime goûter à ces fruits gorgés de chaleur et sucrés à
souhait ! Souhait pour des confitures délicieuses et parfumées après
cuisson. Cuisson qui se fera, comme chaque année, dans un chaudron de cuivre
dans la cuisine remplie d’odeurs, de pots et de fruits. Fruits qui donneront
leur couleur miel pour passer en gourmet l’hiver. L’hiver qui nous accueillera
avec ses froids, sa neige, mais aussi de bons petits déjeuners plein de
confitures dès le matin !
Valérie
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C'est l'été, du moins c'est ce
qui est indiqué sur le calendrier.
Le calendrier avec des saisons qui ne fonctionnent plus vraiment avec,
mauvais temps que nous avons en ce moment, surtout aujourd'hui. Aujourd'hui
c'est un dimanche qui commence, avec un soleil timide mais qui va peut-être
finir par s'imposer dans la matinée. La matinée avance, le temps
se maintient et je me dis que c'est l'occasion de vite nettoyer mes carreaux,
la météo annonçant encore de la pluie. La pluie qui n'en finit
pas de tomber cette année, provoquant même des catastrophes, mais on ne peut
toujours attendre et reporter, je me lance donc dans le grand nettoyage.
Nettoyage qui me donne bien chaud, je dois d'abord effectuer un premier
lavage pour enlever le maximum de crasse et de gras pour lesquels je remercie
le périphérique, et enfin je termine avec le produit, c'est un travail dur mais
quand il est terminé, je suis contente de voir de nouveau régner chez moi la propreté.
Propreté qui ne dure pas, en fin de matinée la pluie s'est de nouveau invitée.
Invitée, ce n'est peut-être pas le mot juste, moi en tout cas je ne l'ai
pas invitée, j'ai une sainte horreur de la pluie, du froid et aussi du vent.
Vent qui pour le moment est absent, tant mieux, la pluie tombe droite,
épargnant mes vitres propres. Propres, cette fois elles le seront
pour combien de temps.... Temps
d'une simple journée peut-être, nous avons déjà bien été gâtés avec le printemps.
Printemps que nous n'avons pas vu cette année. Année placée sous le signe de la
grisaille et de la tristesse que cela engendre, une grisaille digne d'un hiver.
Hiver qui certes a été doux mais ça ne me console pas, c'est quand même
la saison des courtes journées, du gris, de la pluie, de la fraîcheur. Fraîcheur
qui nous a surpris de nouveau à la fin de ce mois de Mai que l'on dit joli.
Joli, ce n'est pas le souvenir que je garderai de ce mois cette année,
je crois qu'il faut revoir tous ces dictons qui n'ont plus de sens à
présent. A présent les saisons se suivent et se ressemblent,
c'est l'impression que j'ai du moins, particulièrement cette année, celui d'un
hiver qu'on n'arrive pas à quitter, quel gâchis. Gâchis pour
toutes ces journées perdues qui, plus ensoleillées, seraient plus longues, tout
ce gris nous fait penser que la nuit tombe bien avant l'heure. L'heure
à cette saison serait plutôt à profiter de l'extérieur, promenades pour
certains, déjeuners au jardin pour d'autres, bref, une impression de revenir à la
vie. La vie qui semble ralentir avec les mauvais jours pendant
l'hiver, la vie qui en devient monotone, qui a envie de s'éterniser au dehors
quand le temps n'est pas beau, on a hâte de retrouver son cocon bien chaud.
Chaud, cet été va t-il finir par l'être, le soleil va t-il enfin
s'installer pour un moment durable, un ou deux jours de temps en temps, ce
n'est pas assez. Assez de ces journées vite trop chaudes où l'on
passe d'une extrême à l'autre, le temps alors devient malsain et nous apporte
l'orage, la pluie fait son retour avec et c'est repartit, c'est un éternel recommencement.
Recommencement qu'on ne souhaite pas dans ce sens, du moins pour ma
part, j'ai envie de soleil, de beaucoup de soleil, quand allons-nous enfin
revoir ce soleil. Le Soleil qui pour moi est synonyme de vie, de
gaité, les soucis qui jalonnent la vie semblent alors moins nous affecter, le
moral est remonté, il est plus difficile à attaquer. Attaquer, c'est cette fois bien le mot
juste, celui qui convient pour parler de ce texte que j'ai eu bien du mal à
commencer, la difficulté ayant été de trouver des idées. Idées qui
ne sont finalement pas venues alors j'ai
regardé autour de moi et voilà, j'ai vu le temps... Temps vilain,
ce mauvais travail, c'est de ta faute !
Paulette
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