Mon petit
Léon. As-tu été gentil avec Mamie Thérèse ? Oui Papy.
Tu lui as
dit merci quand elle t’a fait des macarons ? Oh oui,
Papy.
Alors dis-moi
quel est ton souhait le plus profond ?
Heu….un
petit toutou papy.
Bon.
Alors ferme les yeux et respire à fond. Le petit
prend une longue inspiration.
Tu es prêt ?
Ouvre tes bras et ferme tes yeux.
Nous
allons chanter une chanson.
Et Papy
Gustave accompagna la petite voix fluette de son petit Léon en un duo élégant. « C’est
quoi ce petit chien dans la vitrine ? Un tout petit chien noir et
blanc… »
Et quand
l’enfant ouvrit les yeux…
Ce fut un
sourire radieux et charmant qui
envahit sa jolie frimousse, sous sa
tignasse blonde.
Et des
larmes de joie coulent
Le long
de ses joues rondes.
Claudine
C’était dans les années
50, dans les jardins ouvriers sur les forts du Kremlin-Bicêtre.
Léo aimait accompagner
son père. Il l’aidait à cueillir les haricots verts, les tomates, les fraises,
les salades comme il le pouvait de ses petites mains d’enfant. Il le suivait
lorsqu’il disparut au détour d’un chemin. Étonné, un peu perdu, il chercha des
yeux lorsque celui-ci réapparut de nulle part, mais sûrement du jardin d’un
collègue. Il s’avança l’air malicieux,
une main derrière le dos. Léo confiant, le regardait étonné. C’est alors que
son père tendit un amour de petit
chien blanc. « -Bon anniversaire, mon fils. » Léo riait, pleurait fou de joie. Il couvrit son père de mille baisers. Ce fut un des plus beaux jours de sa vie qu’il n’oublia jamais. Loupiau, le bébé chien, vécut longtemps, dans cette famille qui n’avait pour toute richesse que l’amour, la tendresse et la solidarité.
chien blanc. « -Bon anniversaire, mon fils. » Léo riait, pleurait fou de joie. Il couvrit son père de mille baisers. Ce fut un des plus beaux jours de sa vie qu’il n’oublia jamais. Loupiau, le bébé chien, vécut longtemps, dans cette famille qui n’avait pour toute richesse que l’amour, la tendresse et la solidarité.
Mireille
Qu’il
est mignon ce blondinet du haut de ces 2/3 ans et comme son regard dénote à la
fois l’attente et la confiance qu’il a
pour son grand-père. Il a remarqué le bras qui cache quelque chose mais quelle
sera la surprise ? Comment ne pas
imaginer les cris de joie de l’enfant en découvrant le petit animal tout blanc qu’l
va lui montrer. Et celle de son grand-père devant la joie de son petit-fils.
L’amour qui lui prodigue restera gravé dans son cœur même quand l’enfant sera
devenu adolescent puis adulte. Ce sont des moments privilégiés que seule
l’innocence de l’âge tendre peut dispenser. Ces instants d’intense bonheur
partagé ont une coloration toute particulière.
Marie-Thérèse
Le premier cliché a été pris à la
campagne, au printemps 1955, dans le jardin des grands-parents de
François.
Le chérubin, âgé de quatre ans, est
soigneusement vêtu d'une chemisette à carreaux, d'un short de boxeur,
montrant un enfant bien potelé, chaussé de belles bottines en cuir,
laissant dépasser des socquettes blanches.
Le regard aussi attentif que
dubitatif du blondinet à la raie impeccable, se
lève en même temps que ses menottes suppliantes vers son grand-père, la
soixantaine alerte, debout devant le portillon en bois du potager.
François semble demander à son Papy
de lui rendre son adorable bichon blanc, qu'il cache dans son dos.
Le grand-père, souriant et malicieux,
veut lui faire croire qu'il n'a rien ; peut-être craint-il que
ce chien soit sali par la terre ...
Ce cliché est pris par un autre membre de
la famille qui connait le fin mot de cette histoire, vécue par
un petit citadin en vacances à la campagne.
Marie-Christine
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En 1974, un petit garçon, âgé de six
ans, entend, pour la première fois, grâce à des appareils spécifiques, reliés à
un boitier.
C'est l'aventure de sa vie, la
découverte d'un monde nouveau, qui va lui ouvrir la voie illimitée de la
communication, pour lui permettre d'entendre et de parler.
Denis est éberlué, sidéré : quel
regard ; tout se bouscule ; ses lèvres s'entrouvrent comme s'il
allait parler.
Son entourage médical et
familial l'aidant à surmonter cette étape décisive, ce beau garçonnet
est en train de vivre une aventure unique et extraordinaire.
Marie-Christine
O
merveille…J’entends.
Mais qu’ouïe-je ?
Mais quel est ce brouhaha ?
Des cris, des pleurs, des râles, des hourras
Oh mais
le monde n’est plus silence, isolement et supplice ?
Il peut
être innocence et délice
Un
véritable enchantement.
Des rires, des cantiques, des chants.
J’entends le chant du vent.
Les
bruits se transforment en sons et notes de musique.
Ils
évoluent, se modulent, s’associent et deviennent ludiques.
Ils
prennent forme dans ma vie, dans mon corps qui frissonne.
Ils
m’épatent, m’envahissent et m’habitent. Ils sonnent.
Ils
s’épanouissent au printemps de ma vie et ils me donnent
Une
impression d’exister, de déambuler dans une ambiance de sonorités
Toutes
différentes, variantes dans leur intensité, leur durée et leur musicalité.
Et de
pouvoir saisir le rythme, l’intonation et la
bonne tonalité
En une
espace de seconde m’ont enchanté.
Je
respire à fond et je m’en imprègne en toute sérénité.
Du haut
de mes quelques printemps
Me voici
appareillé à présent.
Je
remercie le dieu de la technique et de « l’entendement ».
Oui le
dieu de l’audition.
J’entends
à présent.
Claudine
Un
petit garçon entend pour la première fois.
De prime abord cette tête ronde d’enfant aux yeux écarquillés surprend.
Mais le fil qui pend de son oreille fait vite comprendre qu’il est sourd et
qu’il vient d’être appareillé. D’où ce regard surprenant et fixe. Il
n’entendait pas et il découvre le bruit, non les différents bruits mais surtout
le son de la voix et ses nuances, celle
de sa mère si douce et si heureuse de le voir entendre, celle de son père, plus
grave. Il n’en revient pas. Il écoute. Il découvre le monde merveilleux des
sons quand ils ne sont pas trop forts et bientôt pourra écouter la musique et
les chanteurs. Son visage entier reflète sa concentration sur cette nouvelle
révélation qui va lui permettre de communiquer avec les autres et de mieux
s’intégrer dans la société.
Marie-Thérèse
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Un
couple se fait prendre en photo Ils sont heureux, aisés et bien en couple. Ils
veulent conserver à tout jamais, ces moments de bonheur et les immortaliser.
Quoi de mieux que des photos qu’ils encadreront au-dessus du buffet dans la
salle à manger ou bien plutôt au-dessus de leur lit dans leur chambre à
coucher, gage de bonheur éternel… Lui, qui est-il ? Un de ces banquiers de
la City ou bien un riche négociant aux affaires florissantes ou encore un
de ces armateurs britanniques dont les vaisseaux marchands ne cessent de se croiser
sur toutes les mers du monde ? Elle, tendre épouse, femme au foyer certes mais
non dans la cuisine, plutôt au salon, recevant les invités de son honorable
époux ou l’accompagnant au théâtre, à l’opéra ou à des réceptions mondaines ?
Aristocrate, peut-être pas mais plutôt de la haute bourgeoisie parvenue à une
situation plus que confortable. Ce sont les temps d’un couple heureux qui
s’impriment sur les daguerréotypes et dont le flash éclaire la photo comme la
lumière solaire celle de leur vie. Peut-être en fouillant dans les vieilles
malles empoussiérées, cachées sous les
poutres de grenier, royaume des araignées, peut-être retrouverez-vous quelques
photos jaunies parlant d’un autre siècle et de personnages méconnus à
l’histoire oubliée !
Marie-Thérèse
On n'arrête pas le progrès !
L’ancêtre du photomaton, appareil de photographie automatique,
figurait en bonne place à l'Exposition universelle de 1889.
Dès l'année suivante, un couple se
laisse saisir sur la pellicule, en Angleterre, par ce
procédé novateur.
Sur une série de quatre clichés
successifs, on voit un couple d'une trentaine d'années : des bourgeois, portant
des vêtements chics, de bonne qualité, à la mode de l’époque.
D'abord, ils posent, gardent le sérieux,
jouent le jeu.
Ils sont très vite déstabilisés par
le crépitement du flash de magnésium; ils ne peuvent retenir le fou rire communicatif
; madame se cache, s'agrippe à monsieur qui la retient ; enfin, elle
enfouit son visage dans sa main gauche.
Ces instantanés sont pris sur le vif
: le couple est-il amusé , intrigué par le déroulement des opérations
: lui seul le sait !
Marie-Christine
Ces photos nous montrent des
instants figés par l'image et qui se situent pour certaines à une époque que je
n'ai pas connue, c'est la première chose qui me vient à l'esprit en les regardant.
Ce jeune enfant en Autriche par
exemple, qui porte à ses pieds des souliers troués, il semble si heureux en
serrant contre lui cette paire de chaussures neuves. On le sent profondément
comblé par ce cadeau qui le surprend et lui semble peut-être tombé tout droit
du ciel en ces moments difficiles, un ciel vers lequel son visage est tourné,
les yeux fermés pour mieux savourer ce moment de plaisir. L'époque où se situe
la photo n'est pas heureuse, c'est alors la guerre, l'Autriche est annexée à l'Allemagne
nazie, avec toute l'horreur que cela implique. J'ai eu la chance de naître
après cette guerre.
En remontant plus loin encore
dans le passé, un couple se fait photographier. Je les regarde et songe que ma propre grand-mère n'était alors qu'une
fillette. Pourtant, elle me semblait si âgée dans mon souvenir de petite fille
de 5 ou 6 ans, je l'ai toujours connue âgée. Sur cette photo, cela aurait pu
être des personnes de sa famille, que c'est loin tout ça. Ces clichés me
rappellent de vieilles photos de famille conservées par mes parents, des
personnes que je n'ai pas connues et pour certaines, j'ignore même qui elles
étaient.
Lointaine époque, faisait-il
bon y vivre, je m'interroge... Le confort que nous connaissons aujourd'hui n'existait pas : pas de salle de bain, pas de
chauffage, pas d'électroménager et donc pas de frigidaire évidemment. Ceci me
semble aujourd'hui tellement invraisemblable que j'ai l'impression d'être née
il y a très, très longtemps. Je revois ma mère les jours de lessive, la lessiveuse
où elle avait fait bouillir l'eau posée devant elle dans l'évier de la cuisine,
frottant à la brosse sur une planche les draps un par un, quel travail ! Et des
draps il y en avait car nous étions six à la maison.
Quand les tâches diverses
étaient terminées et qu'on trouvait un peu de temps libre, que faire pour se
distraire un peu à cette époque. Je me souviens avoir entendu mes parents
raconter que souvent en fin de semaine, ils jouaient aux cartes avec leurs
voisins. C'était apparemment pour eux des moments heureux, qu'ils regrettaient
peut-être avec l'arrivée de la télévision. Effectivement, plus de contact
humain, chacun restait chez soi devant le film. Même la vie de famille s'en est
trouvée altérée, il ne fallait plus parler à table.
Depuis il y a eu le téléphone,
on se parlait facilement, on allait par conséquent moins se voir, c'était si
rapide de prendre et de donner des nouvelles. Et que dire avec Internet
depuis...
Faut-il regretter cette
époque... Personnellement je ne le pense pas, pourquoi ne pas accepter le
confort actuel et se faciliter un peu la vie, vivre avec son temps. Le tout est
de savoir doser, ne pas rester ignorant de ce qui vous entoure mais ça, il faut
bien le reconnaître, les contacts humains se sont bien dégradés.
Paulette
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Un grand
bonheur peut-il arriver au milieu du plus noir des contextes sociétaux ?
Oui, semble répondre Franz, petit garçon de 6 ou 8 ans balancé dans l’un des cœurs
terribles de ce vingtième siècle : la Vienne de l’Anschluss, signé en 1938
avec l’Allemagne nazie. Persécutions antisémites et anti progressistes se sont succédé,
la guerre s’est installée…
Cette photo évoque pour moi un plaisir immense, quelle joie émane de ce jeune garçon tenant ses chaussures serrées contre sa poitrine ; des souliers en cuir avec de beaux lacets et d’épaisses semelles. On imagine facilement quel bonheur cela représente pour lui en regardant l’état des vieux souliers qu’il porte aux pieds. Ces derniers ont certainement vécu beaucoup de choses et pas forcément des choses heureuses. Quel contraste entre ses vieux souliers, ses chaussettes lâches tricotées à la main ainsi que son pull et les chaussures neuves au cuir luisant. J’ai l’impression qu’il les a tant souhaitées qu’il savoure son plaisir avant de les enfiler. Il ne sera surement pas aussi à l’aise dedans que dans ses souliers éculés, il va devoir les faire, peut-être même aura-t-il quelques ampoules. Sont-elles seulement à sa pointure ? Les a-t-il essayées ? Mais rien ne semble devoir gâcher son plaisir, son visage rayonne, grand sourire aux lèvres et yeux fermés. Je trouve cette photo très belle et très émouvante au-delà de la première impression de plaisir.
Franz est
seul, assis devant le seuil d’une petite maison basse d’un faubourg de Vienne. Le
calme règne autour de lui et il fait beau partout, en lui comme à l’extérieur. Il
serre sur son cœur une paire de chaussures neuves tout en offrant au soleil son
joli visage qu’illumine un large sourire. Sûr qu’il apprécie ce cadeau car on
peut voir que son habillement est assez hétéroclite et modeste, pas de haillons
mais vétustes, usagés avec des chaussures devenues trop petites, prenant l’eau,
serrant trop ses pieds maintenant, des chaussettes trop courtes… Qui es-tu
Franz ? Que t’est-il arrivé ? Que fais-tu là assis sur les premières
marches devant cette maison ?... Tiens, la porte d’entrée est entrouverte,
la maison est peut-être abandonnée… D’où viennent ces chaussures
providentielles ? Pourquoi Franz n’est-il pas à l’école ? Ferait-il
partie de ces bandes d’enfants abandonnés ou devenus orphelins et sauvages
après les pogroms, qui sillonnent à présent la ville et sa campagne environnante,
en tentant de survivre ?
Qui a
pris cette belle photographie ? Et pourquoi ? Me remontent à l’esprit
ces photographies – ô combien terribles ! – du ghetto de Varsovie, avec
ces enfants « voleurs de pommes de terre », abandonnant leur trésor
aux pieds d’adultes barbares et intraitables. Photographies destinées aux
salles d’actualités cinématographiques allemandes pour y montrer la déchéance
des juifs. Quelle perversion !
Non, nous
ne saurons pas qui a pris cette belle photo, mais ce que nous voyons c’est que
le petit Franz, qui grandit vite, ne se laisse pas aller : il a la rage de
vivre.
1943 :
s’il a la chance que dans un avenir pas trop lointain des forces humanistes et
de reconstruction prennent le dessus sur les forces de mort, Franz sera sauvé. Ce
fut le cas en 1945.
Françoise
Cette photo évoque pour moi un plaisir immense, quelle joie émane de ce jeune garçon tenant ses chaussures serrées contre sa poitrine ; des souliers en cuir avec de beaux lacets et d’épaisses semelles. On imagine facilement quel bonheur cela représente pour lui en regardant l’état des vieux souliers qu’il porte aux pieds. Ces derniers ont certainement vécu beaucoup de choses et pas forcément des choses heureuses. Quel contraste entre ses vieux souliers, ses chaussettes lâches tricotées à la main ainsi que son pull et les chaussures neuves au cuir luisant. J’ai l’impression qu’il les a tant souhaitées qu’il savoure son plaisir avant de les enfiler. Il ne sera surement pas aussi à l’aise dedans que dans ses souliers éculés, il va devoir les faire, peut-être même aura-t-il quelques ampoules. Sont-elles seulement à sa pointure ? Les a-t-il essayées ? Mais rien ne semble devoir gâcher son plaisir, son visage rayonne, grand sourire aux lèvres et yeux fermés. Je trouve cette photo très belle et très émouvante au-delà de la première impression de plaisir.
Fabienne
Petit gamin
rayonnant de bonheur… Il vient de trouver ou de chiper une paire de chaussures
en bon état. Il les serre sur son cœur, tel un trésor. Il y a de quoi car il
porte des baskets blanches trouées et il doit être bien compliqué de marcher avec
de telles savates.
Un sourire
heureux et malicieux, en plein soleil. Tout sur cette photo exprime le bonheur
de vivre alors que les vêtements de ce petit bonhomme évoquent plutôt une
certaine misère. Ce doit être un enfant des rues !
Et je
pense à l’Inde ou aux favelas d’Amérique du Sud. Ces enfants des rues quand ils
ont une petite joie, ont soudain le regard clair et leur yeux brillent de
bonheur. Ils ont le rire pur et franc comme le cristal. Ils croquent dans la
vie comme on savoure un fruit. Ils savent contempler l’oiseau sur la branche. Ils
peuvent s’émerveiller, passer de longs moments penchés sur une fleur, ils
savent lui parler, goûter le bonheur de respirer son parfum. Ils apprécient la
vie, ils admirent le beau.
Leur cœur
est en confiance, capable d’abandon. Ils goûtent le bruit, mais aussi le
silence. Ils ont le don de nous émerveiller par leur simplicité.
Quand ils
ont de la peine ou font une colère, ça ne dure qu’un instant. Ils s’expriment
sans gêne. Ils se roulent par terre, ils n’ont pas de rancœur. Ils oublient ce
moment et puis rient de bon cœur.
Pour qu’ils
soient sauvés, il faudrait que ces enfants rencontrent, avant 5 ou 6 ans, des
éducateurs pour qu’ils ne sombrent pas ensuite dans la drogue, le vol ou la
prostitution, leur éviter de devenir plus tard des bandits de grand chemin.
Christiane
Ce jour-là, sous le
soleil du mois de mars, Karl est rempli de joie. Il vient de recevoir une paire
de chaussures neuves, un peu grandes
peut-être, mais celles qui sont à ses pieds sont trouées, les semelles usées.
Elles ont fait la guerre, elles aussi !
Mais Karl en cet
instant, oublie toutes ces horreurs vécues. il est heureux. Le monde est beau,
le monde est grand. Les ennemis deviendront des amis, les enfants devenus des
adultes se marieront ensemble et des petits franco-allemands naitront de ces
unions qui repeupleront la terre.
Mireille
En Autriche, en 1943, c'est
aussi la seconde guerre mondiale : l'univers de l'enfance n'est pas non
plus épargné.
Pourtant, Dieter, un garçonnet de sept
ans, bien portant, affiche un visage illuminé par un sourire radieux.
Il serre bien fort contre sa poitrine,
une magnifique paire de chaussures d'homme, en cuir, toutes
neuves, d'une valeur inestimable, à cette époque-là.
Les a-t-il trouvées ?
S'agit-il d'un cadeau destiné à une personne chère ? Lui demande-t-on de
les tenir, juste le temps du cliché ?
La réponse est détenue
par Dieter et surtout par le photographe.
Marie-Christine
La
misère est partout et la guerre gronde. Les pères sont enrôlés laissant les
familles démunies ! Comment vêtir les enfants par ces temps
difficiles ? Une lutte de chaque jour. Ce garçonnet, cinq ans
peut-être, en connait déjà l’horreur. Mais en ce jour béni dans son quartier, une
association caritative a distribué quelques vêtements. Lui, il a reçu de belles
chaussures neuves, des mocassins de cuir. Elles sont les bienvenues ! Les
siennes ne sont-elles pas percées, usées jusqu’à la corde. Il est si heureux.
Il en rit de plaisir à gorge déployée. Il les serre sur son cœur comme un trésor
retrouvé. Combien sont-ils ainsi de par le monde, enfants de tous les
continents à espérer un tel cadeau qui ne leur est pas octroyé ?
Marie-Thérèse
Je ris.
Oui je rigole. Je suis si heureux.
Mes
parents ou tuteurs ont exaucés mes vœux.
lol !!
diraient les gamins d’aujourd’hui.
Sans
exprimer plus que cela leurs émotions au grand jour
Et sans
se montrer reconnaissant. Ce serait banalité de nos jours.
La
politesse, l’expression d’un plaisir et de pouvoir exprimer ses émotions
Seraient
tombées au panier sans condition?
Mais au
temps « du sac de billes »
A l’heure
de la sortie de l’école communale…
C’était
une révolution et un sacrifice de la part de la cellule familiale.
Alors une
joie immense s’empare de ce petit galopin en culottes courtes.
Et il
peut les serrer fort sur sa poitrine : ces mocassins.
Et
chanter cette merveilleuse chanson de ce canadien
Du temps
passé
« Moi !
Mes souliers ont beaucoup voyagé… »
Comme au
siècle dernier.
Et oui.
Ils ont beaucoup marché, couru, joué, shooté dans les pierres des chemins
cahoteux et caillouteux. Ils ont le droit à une retraite bien méritée. Ils
disent bonjour au vent, à la glaise et à l’argile qui se glissent allègrement
dans ce trou béant que j’observe à leur extrémité. Je remercie mes vieux
souliers de m’avoir permis de réaliser mes rêves et de m’avoir accompagné le
temps d’une enfance qui se doit d’être vécue en priorité.
Claudine
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