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Il avait fait carrière
dans l’artillerie et Nicomède se crut capable de conduire tout type de
machines sans formateur. Devant la foule ébahie, il se mit en tête de faire
rouler une vieille locomotive portant à l’avant une plaque en zinc. « A tout va ». Telle
était sa devise. Nicomède mélangea les manettes et ne prit pas garde à l’aiguillage rouillé. Il ne tarda pas à dérailler dans un champ de coquelicots, écrasant une ruche au
passage. Une multitude d’abeilles dérangées se précipitèrent sur le pauvre grec et
le piquèrent. Dieu merci, il n’était pas incarcéré
sous la carcasse froissée mais il avait seulement heurté le plancher un
peu trop rugueux de la machine et s’était
blessé contre un montant en fer. Vexé, il en bégayait de rage et en pleurait
presque, tout en demandant de l’aide. Une femme se précipita sur lui, apportant
une nourrice d’eau, des voiles de
gaze et des agrafes. Habilement, elle lui prodigua soins et
paroles réconfortantes tout en le
soignant. Ainsi fut la belle odyssée
de Nicomède !
Marie-Thérèse
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Il était tranquillement accoudé au zinc du bar« l’Aiguillage », en train de mélanger le sucre à son café et de se
remémorer son odyssée depuis qu’il
avait quitté sa nourrice. IL en
avait fait des choses et vu des paysages, son aventure avait été formatrice. Il avait même été incarcéré, un voile passa alors devant ses yeux et la devise « tu ne voleras point » lui traversa l’esprit. Il
s’était fait agrafé pour un grec qu’il ne pouvait pas payer, mais
il avait tellement faim ! Il était parti en courant habilement au travers de la foule
grouillante comme une ruche,
malheureusement un policier avec toute son artillerie
avait écrasé sa main rugueuse sur son épaule et emmené au
poste où il avait bégayé de peur
quelques excuses. De sa cellule il voyait au loin quelques coquelicots qui le réconfortaient,
il s’en tira pour une nuit au poste et de belles remontrances. Sur il ne s’y
risquerait plus.
Fabienne
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De plus
en plus, se multiplient braderies, brocantes et vide-greniers où chacun vient
essayer d’écraser le voisin par des
objets hétéroclites qui apparemment ne servent plus à rien.
Quelle odyssée de chercher parmi cette foule, l’objet qui me plaît ou pourrait
m’être utile malgré sa vétusté. Tout est mélangé :
meubles, étoffes, voiles, bassines
de zinc, statuettes grecques ou romaines, soldats de plomb
avec leur artillerie d’un autre
âge !
Habilement, une des vendeuses improvisées agrafe une devise réconfortante « Suivez l’aiguillage, marquage de flèches rouges entre les arbres »,
message également transmis par haut-parleurs.
De cette ruche bourdonnante monte un
« oui » approbateur
et rugueux car la devise ne sera pas forcément suivie. On se piétine, on se bouscule. Une dame cherche en vain une épingle à nourrice de vingt centimètres de long ! Serait-elle deux fois plus longue, elle ne la trouverait pas davantage.
et rugueux car la devise ne sera pas forcément suivie. On se piétine, on se bouscule. Une dame cherche en vain une épingle à nourrice de vingt centimètres de long ! Serait-elle deux fois plus longue, elle ne la trouverait pas davantage.
On ne
peut pas se parler dans un tel brouhaha, sinon bégayer quelques syllabes avec son voisin. Ou bien les gens
s’injurient carrément, ce qui n’est guère formateur.
Je me décide à quitter ce flot humain et j’aperçois, incarcéré entre deux potiches en terre cuite, un coquelicot de papier rouge, tombé d’une
guirlande. Je le prends, le range dans mon sac… Ce sera mon seul souvenir de la
grande braderie !
Christiane
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Delphine agrafe habilement un coquelicot avec une épingle à nourrice, sans l’écraser, ni incarcérer ses
doigts dans le tissu rugueux, dûment
empesé, du jabot de Tristan. Véritable Odyssée
dans le passé : la foule d’acteurs
d’un jour forment une ruche en ce
Puy du Fou où les formateurs n’existent
pas. Une devise : mélanger les genres, les époques, les
tenues et surtout sortir la grosse artillerie.
Oui, il en faut de la technicité et du savoir-faire pour permettre à un
Galion englouti de refaire surface toutes voiles
dehors. Un plateau de direction et d’aiguillage
pointu reste en place tout au long du festival et veille au grain. C’est plutôt
réconfortant. Ce qui évite d’en
perdre son grec et son latin. Et
surtout d’en bégayer, accoudé au zinc d’un comptoir de cafetiers
heureusement présents pour permettre aux figurants de se refaire une santé.
Claudine
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Le
sommeil de Mina fut, cette nuit-là, entrecoupé de cauchemars, en symbiose avec
le temps chargé d’électricité.
Le long
du sentier, jalonné de boîtes à gabions, gisaient des myriades de coquelicots, fripés, écrasés, broyés par les pneus rugueux et surdimensionnés de
véhicules insolites.
Cela se
déroulait en rase campagne, non loin de centaines de ruches bourdonnantes, et des jardins ouvriers aux abris recouverts
de plaques de zinc, avec, en
arrière-plan, les aiguillages de la
voie désaffectée de la micheline mise au point par Michelin.
Là, une foule considérable, surgie de nulle
part, s’amassait autour d’un orateur, ancien formateur, universitaire éminent, drapé de voiles blancs, retenus par des agrafes.
Le
brillant helléniste narrait habilement,
en grec ancien l’Odyssée d’Ulysse, enfin de retour à
Ithaque où il fut reconnu par sa
nourrice, Euryclée qui avait pour
devise la discrétion.
Tout se mélangeait, Mina fut brutalement
réveillée par l’artillerie lourde de
la grêle qui crépitait sur la véranda.
Ne pouvant
se rendormir, elle écouta la radio, pour apprendre que le tueur en série était incarcéré : c’était plutôt réconfortant pour la population. Mina
éteignit le poste et somnola. Vers huit heures, elle fut réveillée par la
langue râpeuse de son chat et le Dédé le perroquet qui bégayait de façon désopilante : ils lui rappelaient qu’il
était temps de se sustenter pour aborder sereinement la journée.
Marie-Christine
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Quelle odyssée que d'agrafer
habilement ce coquelicot
tout écrasé sur cette fine feuille de papier qui se froisse aussi
facilement qu'un voile... Le formateur a beau se montrer réconfortant,
la peine est la même. La salle bourdonne comme une ruche, autour de moi
chacun s'applique à la tâche.
On devise ensemble, on
s'énerve et on finit même par en bégayer. Il faut peut-être sortir l'artillerie
lourde pour arriver à nos fins, utiliser une épingle de nourrice.
Mais non, je dis n'importe quoi, j'en perds mon latin, à moins que ce ne soit
mon grec, je mélange tout décidément.
Si le travail n'est pas fini,
la journée elle se termine. A la sortie, nous nous retrouvons le temps de boire
un café posé devant nous sur le zinc du
comptoir qui me semble rugueux au toucher.
Je repense à mon travail
inachevé et je désespère. Que n'ai-je été placée sur un autre aiguillage pour m'activer à autre
chose... Et pourquoi ne pas avoir choisi la police par exemple, afin de jouer
au justicier pour arrêter et faire incarcérer tous ces tueurs
impitoyables qui tirent dans la foule innocente.
Paulette
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Cette
année-là, j’avais voulu retrouver la Grèce et ses attraits, à Pâques. Gardant
un souvenir mitigé de sites archéologiques passionnants mais écrasés de chaleur sous un soleil
estival impitoyable, des amis auxquels j’en avais parlé m’avaient
suggéré : Pourquoi pas au printemps ?... A condition toutefois que
Zeus ne sorte pas toute son artillerie !
À
présent, Athènes était en vue : encore quelques virages et nous
atterrissions… Dès l’entrée dans le hall de l’aéroport, la Grèce retrouvée
m’enveloppa : un léger fond musical
grec, piqueté d’accords fleurant l’Orient tout proche, accueillait les
voyageurs tout en se mariant délicieusement aux effluves réconfortants de mon premier café turc. Le séjour s’annonçait
comme devant être agréable : pas trop de monde, beau temps.
Les
formalités d’usage furent vite réglées : les devises au guichet bancaire, documents touristiques, réservations
diverses, et pour finir, gare routière où je trouvais un bus en partance pour
Delphes. Tout allait bien : j’y pris place aussitôt.
Nous
n’étions que quelques touristes, plus le
formateur d’une association française qui achevait de rassembler et
installer les membres du groupe qu’il encadrait pour quelques jours. Il avait
fort à faire car celui-ci bourdonnait comme une ruche, offrant un joyeux mélange d’âges et de centres d’intérêt.
Le car se
mit en route. Peu à peu se déroulaient les paysages variés et colorés, mais la
Grèce pascale montrait un nouveau visage plus doux, plus tendre qui ne manquait
pas de charme : le vert envahissait tout tandis qu’une agrafe mystérieuse maintenait les
griffures rouge et ocre-jaune sur les versants rugueux de la montagne… A un moment, il y eut une ouverture sur la
mer : au loin, une voile
blanche au milieu d’un golfe bleu marine, semblait entamer une odyssée nouvelle. L’histoire bégayait-elle ?
Nous
passâmes auprès de quelques temples et théâtres antiques. Des prairies riantes
et fleuries, parsemées de coquelicots
d’un rouge vif enveloppaient ces vestiges, comme le font les nourrices pour leur jeune enfant.
Delphes
approchait. Nous avions quitté la plaine et à présent, nous montions lentement
vers le site élevé que je voulais revoir. Nous y étions maintenant… Quel
changement par rapport à l’été ! Un vert printanier, plus tendre, l’avait
envahi, accompagnant notamment la coulée d’oliviers qui dégringolait jusqu’à la
mer. Une brise encore un peu fraîche circulait sur le chemin qui serpentait
entre les terrasses étagées et ensoleillées sur lesquelles se dressaient les
vestiges de temples, trésors, stades, théâtres… Le formateur avait donné
quartier libre à son groupe et seuls les membres intéressés constituaient une petite foule avide de ses paroles. Tout allait bien. La visite terminée,
le regroupement de tous ses membres fut laborieux et long. Certains n’avaient
pas quitté le zinc de la buvette
bordant le site, d’autres s’attardaient encore à prendre des photos. Le temps
passait et le chauffeur commençait de s’impatienter. Soudain, la voix aigüe
d’une vieille dame s’éleva exaspérée : on venait de la dévaliser et elle
avait tout perdu : sac à main avec papiers et… devises.
Les
autorités furent appelées au secours, le coupable fut retrouvé, arrêté et
rapidement incarcéré. La vieille
dame récupéra son bien, mais du retard avait été pris…
Le car et
ses occupants reprirent leur périple, le chauffeur essayant de rattraper le
retard en conduisant plus vite et plus ou moins habilement sur une route en lacets. Je ne disais rien mais n’en
menais pas large !
Avais-je
fait une erreur d’aiguillage en
montant dans ce car ? Non, la suite du voyage allait me le montrer…
Françoise
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Comme le
dieu grec Eole dans l’Odyssée, soufflant sur les voiles d’Ulysse, la muse s’est emparée du peintre qui saisit une
toile, la pose sur son chevalet et se met à mélanger frénétiquement ses couleurs. Il écrase son oxyde de zinc devenu
trop aggloméré, trop rugueux. Aujourd’hui,
à l’image des naïfs haïtiens, Pierre réalise sa fresque urbaine. Une foule de petits détails bouillonne
dans sa tête. D’abord, tout en haut, dans l’angle droit, un soupçon de ciel
au-dessus d’un petit champ de blé émaillé de coquelicots. Au centre, il place une
belle maison aux murs de briques rouges : la mairie et sur son fronton, sa
devise. A côté, un petit bâtiment un
peu gris : l’école d’où, comme d’une ruche, s’échappe un essaim d’enfants aux
vêtements multicolores. Près de la porte, attendent quelques femmes et une nourrice au
bonnet blanc avec sa poussette. Au tout premier plan, sur la place centrale, un
char d’artillerie d’un vert olive, rappelle le passé héroïque de la
ville. Sur la droite, devant le commissariat, une minuscule voiture blanche sur laquelle, habilement, il
écrit au pinceau, « Police ». Et de la portière ouverte sort un
policier et un homme menotté. Sans doute va-t-il être incarcéré ?
A droite, à mi-hauteur de la toile, la gare et le poste d’aiguillage. On aperçoit une locomotive noire jetant sa fumée
blanche vers le ciel. Le tableau est fini. Pierre va fixer à son dos, trois agrafes et l’accrocher au mur quand on
sonne à la porte. Son ami Jacques, le formateur
en mécanique, entre. Il pousse des
Oh d’émerveillement et se met à bégayer : « C’est vraiment
magnifique ! » Ce compliment est sûrement très réconfortant pour Pierre.
Marie-Thérèse
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Elle posa le livre qu’elle
lisait : « L’Odyssée »
d’Homère. Un peu rêveuse, elle se rendit dans la chambre de son fils, anxieuse
à l’idée de le voir triste et solitaire. Mais il fut réconfortant de constater l’habileté avec lequel il manœuvrait l’aiguillage de son train électrique,
tout joyeux. Il lui fit des compliments
pour le coquelicot qu’elle avait
agrafé sur le voile de son corsage.
Elle devait s’absenter toute la journée du
lendemain pour son travail et rentrerait
tard. Aussi avait-elle donné
rendez-vous à la nourrice qui devait
venir garder l’enfant pour certaines directives.
Ils partirent tous les deux pour se mélanger à la foule pressée, agitée, telle des abeilles autour de leur ruche. Ils se poussaient et l’on se
retrouvait un pied sur la chaussée. Il fallait être vigilant pour ne pas se
faire écraser par les voitures qui
avançaient lentement car ils avaient du mal à accélérer à cette heure de
pointe. Ils arrivèrent dans le bar surnommé « l’Artillerie » et était décoré de canons, de pistolets, sur les
murs. Un garçon vint à notre rencontre pour nous conduire à l’intérieur. Il
était jeune et beau mais il bégayait légèrement
ce qui lui donnait un petit charme.
La nounou était déjà attablée devant un
café. Elle nous embrassa. Mon fils
l’aimait bien ; elle était gentille. Je commandai deux chocolats chauds et
deux croissants. J’expliquai les consignes à suivre. Je lui parlai de mes cours
que je prenais pour me perfectionner, du formateur,
jeune grec charmant. A son tour,
elle me parla de son ami qui avait été incarcéré
à cause de devises achetées à un personnage
véreux.
Le temps passait et il était temps de
rentrer. La nuit était tombée. Le froid se faisait sentir. Je me dirigeai vers
le zinc pour régler mes
consommations. Passant ma main, sur le bord, je le trouvai rugueux.
Enfin la soirée s’annonçait paisible. Une
fois à la maison, nous allions dîner tranquillement puis regarder un film
distrayant que nous aimions. Demain, je
partirai l’esprit positif sachant que mon fils sera en bonnes mains.
Mireille
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Le premier cliché a été pris à la campagne,
au printemps 1955, dans le jardin des grands-parents de François.
Le chérubin, âgé de quatre ans, est
soigneusement vêtu d'une chemisette à carreaux, d'un short de boxeur,
montrant un enfant bien potelé, chaussé de belles bottines en cuir,
laissant dépasser des socquettes blanches.
Le regard aussi attentif que
dubitatif du blondinet à la raie impeccable, se
lève en même temps que ses menottes suppliantes vers son grand-père, la
soixantaine alerte, debout devant le portillon en bois du potager.
François semble demander à son Papy
de lui rendre son adorable bichon blanc, qu'il cache dans son dos.
Le grand-père, souriant et malicieux,
veut lui faire croire qu'il n'a rien ; peut-être craint-il que
ce chien soit sali par la terre ...
Ce cliché est pris par un autre membre de
la famille qui connait le fin mot de cette histoire, vécue par
un petit citadin en vacances à la campagne.
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