L’enfant tend l’ourson
À la
Grande Ourse sidérée :
« Maman !
Viens me voir ! »
Dans mon
Couserans natal, plus précisément dans la vallée du Garbet, entre Aulus et
Oust, le village d’Ercé est réputé pour son authentique école des ours et son
musée restitue l’histoire des oursalhèrs : les montreurs d’ours.
Près de
deux cents familles élevaient des ours dans cette vallée, cette activité
remontant au moyen-âge. Les oursalhèrs se rendaient dans les tanières des
ursidés pour capturer les oursons âgés de trois mois. Ultérieurement, l’ours se
raréfiant, on les fera venir du Caucase, via Marseille : oursons de trois
mois, élevés au coin de l’âtre, pour leur apprendre à marcher sur les deux
pattes arrière, à mimer un corps à corps ou l’attaque d’un troupeau, au terme d’un
dressage long et ardu.
Ils donnaient
des représentations sur les foires et les marchés, des deux côtés de la
frontière. « Que l’ours danse ! » criait-on pour encourager les
artistes itinérants. L’ours se mettait debout sur ses pattes arrière, dansait
au rythme des tambourins, adoptait des attitudes presque humaines ;
quelques pièces de monnaie récompensaient le duo.
S’ensuivit
l’extraordinaire épopée des paysans saltimbanques de la vallée d’Aulus, de 1850
à 1914, parcourant le monde avec un solide bâton ferré, le maître conduisait un
compagnon dûment enchaîné, cet animal mythique qui a bercé notre enfance mêlant
la peur des bergers et la peluche des jouets.
Ces animaux
parcouraient avec leurs maîtres toute l’Europe, la Grande-Bretagne ; les
aïeux de mes voisins étaient allés en Russie ! d’autres gagnèrent le
Canada, les États-Unis et l’Amérique du Sud.
Ces montreurs
d’ours se produisaient dans les plus grands cirques des États-Unis. Peu à peu,
le flux migratoire s’organisa dans cette vallée perdue, ce fut le cas pour
quatre-vingt pour cent de ma famille, à partir des années 1860.
À Central
Park, on peut voir le « roc d’Ercé », témoignant de leur passage
et lieu de rendez-vous obligé pour leurs descendants ariégeois et tous les
émigrés du Garbet.
Plus tard,
le déclin des grands cirques les conduisit à travailler dans la restauration et
l’hôtellerie. Il se trouve dans le quartier de Manhattan une quinzaine de restos
ariégeois, comme La Pergola des artistes, Le Rivage, Le Tunnel, Les Pyrénées :
certains sont classés parmi les dix meilleurs restaurants du New York. Pour
couronner le tout, un film, La vallée des montreurs d’ours, est sorti le 14 mai
1997 à l’occasion des journées du patrimoine. Dans la chapelle du calvaire d’Ercé,
point de départ de nombreux candidats au voyage transatlantique, ce film de
Francis Fourcou fut projeté.
C’était
dans les années 60-70, et comme beaucoup de jeunes mamans j’étais souvent mêlée
aux préoccupations de mes deux enfants, fille et garçon, que cinq ans
séparaient.
À
l’occasion d’un séjour en Allemagne, ils furent séduits par les grands magasins
de jouets qui devinrent bientôt le but de nos promenades, et le lieu de leurs
envies : maisons de poupées au mobilier miniature, peluches diverses et
variées, adorables vaisselles en porcelaine pour la dinette, instruments de
musique, métiers à tisser, patins à roulettes, marionnettes et castelets où
nous nous essayons tous, petits et grands… Le rayon des ours était
particulièrement bien fourni ; certains grands et débonnaires encore
garnis de son crissant sous les petits doigts impatients, penchaient leur tête
vers les enfants tout en leur tendant les bras… les miens furent donc séduits
par ces bons gros nounours d’outre-Rhin ! « Teddy Bär », ce fut
son nom, entra chez nous avec la varicelle qui tenait ma fille recluse à la
maison. C’était l’occasion rêvée d’offrir à la malade l’ours tant désiré. Le
soir convenu, alors que je me pressais sur le chemin du retour
tout en serrant contre moi mon gros paquet, je voyais grossir deux petites têtes qui brûlaient d’impatience derrière les carreaux. La porte ouverte, l’ours fut vite déballé et adopté : le prendre dans ses bras était un plaisir suprême… Jamais un ours de cette taille n’était entré dans notre famille. Mes enfants connaissaient bien nounours, le marchand de sable de la télévision française souhaitant bonne nuit à Nicolas et Pimprenelle, mais là, Teddy Bär était presque un ours véritable. Alors tous les jeux se réorganisèrent autour de lui ; il devint, à tour de rôle, le compagnon de chacun, mais ma fille en restait propriétaire. L’école qu’elle fréquentait lui inspira quelques journées de classe qu’elle dirigeait fermement dans le couloir, tandis que son petit frère écoutait sagement avec les poupées et peluches, sous la douce protection de Tedy Bär. Le jeu de la dinette marchait bien : il était l’occasion de sortir des placards de cuisine les derniers petits pots de bébé, le chariot de bois qui avait servi à promener mes enfants avait repris du service, telle une arche de Noé, il servait maintenant à sortir Teddy Bär et sa nombreuse famille : poupées, peluches, baigneurs blancs et noirs, etc. L’appartement résonnait de leurs rires et nous devions alors zigzaguer entre les déballages… Puis le calme revenait, les enfants s’installaient devant la table basse dans le séjour et, tout en chaussant mes lunettes, lisaient des histoires à Teddy Bär bien sûr.
tout en serrant contre moi mon gros paquet, je voyais grossir deux petites têtes qui brûlaient d’impatience derrière les carreaux. La porte ouverte, l’ours fut vite déballé et adopté : le prendre dans ses bras était un plaisir suprême… Jamais un ours de cette taille n’était entré dans notre famille. Mes enfants connaissaient bien nounours, le marchand de sable de la télévision française souhaitant bonne nuit à Nicolas et Pimprenelle, mais là, Teddy Bär était presque un ours véritable. Alors tous les jeux se réorganisèrent autour de lui ; il devint, à tour de rôle, le compagnon de chacun, mais ma fille en restait propriétaire. L’école qu’elle fréquentait lui inspira quelques journées de classe qu’elle dirigeait fermement dans le couloir, tandis que son petit frère écoutait sagement avec les poupées et peluches, sous la douce protection de Tedy Bär. Le jeu de la dinette marchait bien : il était l’occasion de sortir des placards de cuisine les derniers petits pots de bébé, le chariot de bois qui avait servi à promener mes enfants avait repris du service, telle une arche de Noé, il servait maintenant à sortir Teddy Bär et sa nombreuse famille : poupées, peluches, baigneurs blancs et noirs, etc. L’appartement résonnait de leurs rires et nous devions alors zigzaguer entre les déballages… Puis le calme revenait, les enfants s’installaient devant la table basse dans le séjour et, tout en chaussant mes lunettes, lisaient des histoires à Teddy Bär bien sûr.
Aujourd’hui
Teddy Bär se repose sur mon armoire de chambre. Il a passé son bras autour de
la dernière poupée de ma fille ; ils ont maintenant deux enfants : un
petit Teddy Bär et une petite poupée blonde.
Les rires
se sont tus, mais les souvenirs de cette belle histoire d’ours se bousculent
chaque fois que j’ouvre la porte de mon armoire.
Françoise
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L'ours
est un animal imposant par sa taille et plutôt
méchant à ce qu'il paraît. Pourquoi alors a-t-on pris cet animal en modèle pour créer des ours
en peluche destinés aux jeunes enfants, cet
ours plus communément appelé « nounours ».
Le mien, je m'en souviens encore, était en peluche rase, de couleur brune, très classique. Des boules de verre figuraient ses yeux, les avait-il encore après avoir tant servi... je pense qu'il devait bien en manquer au moins une. Ma mère qui ne faisait pas de sentiment, a décidé un jour de se débarrasser de l'animal en mauvais état, je ne me souviens plus quand exactement, mais je ne crois pas en avoir été traumatisée.
Le mien, je m'en souviens encore, était en peluche rase, de couleur brune, très classique. Des boules de verre figuraient ses yeux, les avait-il encore après avoir tant servi... je pense qu'il devait bien en manquer au moins une. Ma mère qui ne faisait pas de sentiment, a décidé un jour de se débarrasser de l'animal en mauvais état, je ne me souviens plus quand exactement, mais je ne crois pas en avoir été traumatisée.
Ma fille a également eu un nounours, bien plus moderne
et tellement plus facile à entretenir. Il l'a suivie partout, il a veillé sur
son sommeil, a souffert sous ses mains, il a été maintes fois sali mais un tour
dans la machine à laver et il ressortait propre, comme neuf. De moins en moins
neuf quand même. A la longue il est devenu plus mou évidemment mais il était
encore intact. Ce nounours était blanc, sur le ventre se trouvait une petite
poche où était placé un tout petit carré de tissu bleu marine à pois blancs, un
mouchoir peut-être. Je n'en ai jamais compris l'utilité mais il lui a été
offert ainsi. Les doudous qu'on offre à présent aux nouveaux nés existaient-ils
à l'époque, je ne me souviens pas en avoir vus pour ma part, c'est donc le
nounours qui faisait office. Je me souviens que quand ma fille a commencé à
articuler quelques sons, elle disait « Néné » pour désigner son
nounours, c'est donc tout naturellement devenu son nom. Quand elle a quitté la
maison pour faire sa vie, elle a fait le tri dans sa chambre, et le vide aussi,
il y en avait grand besoin. Mais ce nounours fait partie de ce qu'elle a voulu
conserver, je pense qu'elle l'a toujours aujourd'hui.
Quand j'ai rencontré mon mari,
j'ai également fait la connaissance de son nounours qu'il conservait précieusement. En y repensant, je me dis que
je n'ai jamais posé de questions, qui le lui avait offert, pourquoi le
gardait-il ainsi... C'était un nounours qui avait lui aussi bien souffert. La
couleur avait du être une sorte de rouge, le bout des pattes et le nez avait
une couleur plus pâle qui contrastait. Il avait perdu ses yeux dans la bataille
et son cou déchiré laissait voir la paille qui le garnissait. J'étais encore
plus surprise qu'on puisse conserver un objet dans un pareil état mais, malgré
tous nos déménagements, il a toujours
trouvé sa place chez nous, soigneusement
emballé dans un sac en plastique. La seule chose que mon mari m'ait confiée à
son sujet, c'était qu'il voulait partir
avec son ours en peluche, entre autres. Des
paroles qui n'ont fait que m'effleurer le jour où il me les a dites, je
n'avais pas l'esprit à penser à ce moment que j'espérais lointain. Je me suis
souvenue malgré tout de ce souhait le jour venu et ce qui fut dit, fut fait, le
nounours avec lui est parti en fumée.
Tout ça n'est pas très gai et
il existe tellement d'autres sortes de nounours. À présent mes préférés sont
ceux faits de guimauve et enrobés de chocolat ! C''est si bon avec un café, à
la fin d'une journée bien remplie, quand on les grignote en compagnie d'une amie, nous sommes alors de nouveaux des
enfants.
Paulette
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C’était un vieil ours en peluche qui
trônait derrière la caisse de la ressourcerie. Non il n’était plus à vendre, sa
vie était ici maintenant, tranquille à observer de son œil les allants et les
venants. Mais il avait eu une longue vie. D’abord, alors qu’il était pimpant
avec sa belle fourrure, ses yeux de verre et sa langue de feutrine, il avait
été offert pour Noël à Clara, une gentille petite fille qui l’avait adopté
comme son confident elle l’avait appelé Pitou. Elle le choyait comme son bébé,
lui parlait, lui faisait la dînette, le couchait dans un lit de poupée avec des draps frais et colorés. Quand elle le faisait tomber, elle le relevait et le
berçait cherchant où il avait bien pu se faire mal. Elle lui parlait doucement
et il passait ses nuits bien au chaud avec elle après qu’elle lui eut fait
mille caresses. Elle l’emmenait partout et en hiver lui passait un manteau de
feutrine et un joli cache-nez que sa maman lui avait tricoté. Bref il était
très heureux ! Cependant en grandissant Clara jouait de moins en moins
avec lui et oubliait même de le prendre avec elle pour dormir. Elle avait eu
plein d’autres cadeaux qui captaient son attention. Et un beau jour sa maman
lui suggéra de faire le tri de ses jouets pour la prochaine foire au troc et Pitou
après moult hésitation fit partie du lot. Il fût placé dans un grand sac
plastique avec ses vêtements. Le jour de la foire il fût posé sur l’étalage au
milieu des autres jouets. Une petite fille arriva et tendit le doigt vers lui,
les parents discutèrent ensemble et il se retrouva dans les bras de Bettina.
Mais Bettina n’était pas Clara, dès la foire au troc il fût baladé par la patte
arrière sans aucun ménagement. De retour à la maison elle le jeta par terre
pour aller prendre son goûter mais ce n’était que le début de ses malheurs,
Pitou était pour elle son défouloir et son terrain d’expérience, elle lui
marchait dessus et le balançait à travers toute sa chambre. Un jour qu’elle
était très en colère elle lui arracha un œil, la maman essaya de cacher le dégât
en lui cousant à la place un bouton mais il n’était pas de la même couleur. Une
autre fois elle lui arracha la langue de
feutrine au cas où il aurait été en capacité de rapporter à ses parents toutes
ses bêtises ; Une fois de plus la maman remplaça la langue par un triangle
de tricot rouge. Il ne se sentait plus le même et regrettait tant Clara que
s’il avait pu pleurer il l’aurait fait. Bettina tenta de savoir ce qu’il avait
dans le ventre en y creusant un petit trou avec ses ciseaux ronds, elle lui
enfilait des crayons dans les oreilles, il vivait les pires outrages. Comme
Clara, Bettina grandit et fit le tri de ses jouets, Pitou trop gros ne rentrait
pas dans la poubelle c’est ainsi qu’il fût placé dessus et que le responsable
de la ressourcerie le vit avec son air souffreteux et pitoyable. Il allait au
travail, il l’attrapa en lui disant « allez viens avec moi mon
vieux » et c’est ainsi qu’il se retrouva tranquille derrière la caisse, les
parents souriaient et les enfants s’exclamaient « oh regarde le vieil
ours » mais de façon très gentille.
Fabienne
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C’est
l’heure de la classe de français dans ce CE1 péruvien particulièrement agité ce
matin. Une des petites élèves vient de recevoir un beau livre de contes en
espagnol et le regarde, cachée sous son bureau. Les voisins se penchent et
tentent de voir les illustrations. Je m’en aperçois et confisque le livre tout
en apercevant l’image d’un gros ours hibernant et un petit écureuil. Je décide
donc de calmer la classe en racontant l’histoire. Je ne me rappelle plus du
titre mais nous l’appellerons : « Le petit écureuil et maman
ourse ». Sous le regard étonné des enfants qui me voient lire l’histoire
en français, je commençais :
« Il
était une fois un petit écureuil gris épris de liberté, curieux comme pas un et
très joueur. Il faisait très beau dans la grande plaine couverte de bouleaux et
de résineux. Pourtant sa maman pensait déjà à l’hiver et s’activait pour
engranger dans le creux de leur arbre force chatons et graines. Petit écureuil
quant à lui, n’en avait cure. Il n’aidait
pas sa maman et préférait s’amuser sautant de branche en branche ou se
balançant, très fier de sa belle queue en panache. Elle le grondait et lui
disait de ne pas s’éloigner. Il ne l’écoutait que d’une oreille distraite,
s’échappant souvent pour réapparaître après lui avoir fait peur. Petit écureuil
n’était vraiment pas sage. Il ne voyait pas le temps passer ni les feuilles qui
tombaient annonçant la venue de l’hiver proche. Il n’en faisait qu’à sa tête.
Mais un
jour, il s’éloigna plus que de coutume et ne vit plus sa maman. Il ne retrouva
plus son arbre car il avait changé de visage. Il se perdit dans la grande
forêt. Heureux de sa liberté, il continua son chemin grignotant par-ci, les
graines d’un cône, ou par-là l’aubier d’une branche de bouleau tombée au sol.
Bientôt le vent souffla de plus en plus fort et Petit écureuil se réfugia tout
en haut d’un mélèze, collant son dos à l’écorce pour s’en protéger mais il
avait faim. Il redescendit de l’arbre, or la nourriture était chaque jour plus
difficile à trouver. Et l’hiver arriva avec le blizzard et le gel. Il commença
à frissonner de plus en plus mais ne savait où s’abriter. Les bouleaux
n’avaient plus de feuilles et les aiguilles des résineux étaient si glacés que
Petit écureuil ne pouvait plus sauter de branche en branche. Il ne savait plus
non plus comment se nourrir. Alors, il regretta le nid douillet de son arbre où
sa maman l’attendait. Seul et tremblant de froid, il allait errant, maigrissant
à vue d’œil jusqu’au jour où il trouva une grotte qui pour le moins le
protégerait. Il vit une grande roche brune où il pensa se glisser. Mais, en
s’approchant, il s’aperçut que la roche était douce et chaude car c’était une
ourse qui, recroquevillée sur elle-même, hivernait déjà dans sa tanière. Petit
écureuil se pelotonna entre ses grosses pattes et hibernant à son tour, passa
la mauvaise saison au chaud.
Au
printemps, maman ourse se réveilla, étira ses grosses pattes et se secoua,
grogna et envoya Petit écureuil promener contre la paroi de la tanière. Tout
abasourdi, il roula sur le sol et se mit alors à pousser des khrou rou rou de
peur puis des duk duk de colère. Il s’était fiat mal, très mal et se frottait
les côtes.
Maman
ourse l’aperçut et rugit :
-
Que
fais-tu là, petit effronté ? Qui t’a permis d’entrer, là, dans ma
tanière ?
Et de sa
grosse patte griffue, elle le bouscula jusqu’à l’entrée, lui demandant :
-
Ne
devrais-tu pas être dans ton arbre ?
Tout
apeuré par le grognement de l’imposant animal, il bredouilla :
-
Je
n’ai pas écouté ma maman et j’ai perdu mon arbre. L’hiver m’a pris en chemin et
j’avais si froid.
Maman
ourse grogna de nouveau :
-
Tu
n’as pas été sage. Mais maintenant je vais te dévorer.
Et elle
s’avança d’un pas. Petit écureuil recula de peur.
-
Ou
plutôt te chasser.
Alors, il
la supplia :
-
S’il
vous plaît madame l’Ourse, ne me mangez pas, ne me chassez pas non plus. Il
fait encore si froid dehors. Le vent est glacial. Le printemps n’est pas encore
là. Je suis si triste et j’ai perdu maman.
Alors, l’ourse
émue grogna :
-
Tu as
eu de la chance. Tu m’as trouvée et je dormais. Tu aurais mérité que je te
chasse ou que je te dévore mais..., continua-t-elle en le prenant délicatement
dans sa grosse patte, promets-moi d’être bien sage et de bien m’écouter
dorénavant.
-
Oui,
madame l’Ourse, je vous le promets.
-
C’est
bien, viens plus près de moi te réchauffer ! Tu peux rester jusqu’aux
premiers bourgeons.
-
Oh,
merci, madame l’Ourse !
Et c’est ainsi
que Petit écureuil apprit à ses dépens qu’il faut toujours écouter sa maman.
La classe
reste un instant silencieuse, et je reprends la leçon. Chaque enfant doit
maintenant sur son cahier, tenter de résumer l’histoire puis l’illustrer d’un
beau dessin : la masse sombre de maman ourse protégeant le petit écureuil
gris.
J’avais
rendu le livre à l’élève sans prendre la peine de noter le nom de l’auteur. Et à
mon tour, je l’ai bien regretté car je n’ai jamais retrouvé le conte de ce petit
écureuil étourdi et de cette maman ours généreuse.
Marie-Thérèse
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L’était-elle bien ou mal léchée cette ourse abattue au
sortir de son enclos ? Ne pouvait-on pas endormir ce spécimen mi ours bun
mis ours polaire née depuis une dizaine d’année dans le zoo d’Osnabrück au nord
de l’Allemagne? Mais c’est le fusil de chasse qui a été utilisé plutôt que le
pistolet tranquillisant. Le sédatif au dire du directeur commercial du zoo et
de l’équipe chargée de la sécurité aurait mis une vingtaine de minutes à agir. Ce qui représentait un danger
bien trop grand pour les visiteurs admirant les flamants roses non loin de là.
Tips, c’était son nom a laissé son frère Taps du même âge : orphelin, seul
et désemparé dans son enclos, alors qu’ils »formaient un duo ». Rien
ne sera plus jamais pareil depuis le 12
mars où Tips ivre de liberté, voulait certainement visiter les lieux aux cotés
des touristes venus nombreux. Ceux-ci se souviendront longtemps de cette ourse
au pelage caramel capable de glisser et de se déplacer sur la glace, ainsi
de monter sur les arbres « avec l’aisance des ours polaires ». Ses soigneurs et le
personnel du zoo et peut-être je
l’espère les gardiens de l’établissement restent encore sous le choc
et restent très attachés à son souvenir. On ne côtoie pas ce genre de
plantigrade dont on s’occupe pendant une dizaine d’année sans s’attacher
profondément à lui d’autant plus qu’il est considéré comme un hybride tout
comme les « bigs »au Canada. Et pour la petite histoire : on l'appelle le « pizzly », si le père est un ours polaire, ou un « grolar
» si le père est un grizzly. Les Inuits parlent d'un nanurlak, c'est le
résultat d'un croisement entre deux espèces génétiquement proches. Il faut
savoir que suite au réchauffement planétaire entrainant des réductions des
glaces dans le pole sud et une augmentation du CO2, les ours blancs ont
tendance à descendre de plus en plus fréquemment vers le nord du Canada, des
Grizzly vivant dans les forêts de la Colombie Britannique remontent vers le
nord. Les ours fuiraient-ils aussi leur principal prédateur : l’homme et
entre autre les communautés autochtones
qui réalisent des profits sur leur dos ? Mais ne tirons pas de
conclusions hâtives avant d’avoir tué la
peau de l’ours avec un harpon ou une carabine… « Leur
classification en espèce menacée d'extinction rendrait illégale la vente de
leurs peaux à l'international » « Les chefs des Premières nations
estiment que ces peaux sont une source de revenus non négligeable pour les
communautés pauvres de l'Arctique. »
Servheen, pense que
les hybrides ne sont pas une bonne nouvelle pour les ours suffisamment proches
pour avoir une descendance fertile. Mais il ne croit pas à l'émergence d'une
nouvelle espèce. « Cette hybridation n'est pas une bonne chose pour le futur
des ours polaires, et cela ne va pas donner une sorte de nouvel ours qui
survivra avec succès en Arctique. »
Je tirerais bien la révérence à ces « dompteurs
d’ours »qui avec une poigne de fer dans une main de velours arrivent à
faire « amis-amis » avec ces énormes spécimens qui prennent un peu de
place sur le canapé et sont encore considérés comme de gros bébés. Je pense à cet ours blanc élevé
depuis ses premières dents de lait par un homme assez corpulent et prenant
certainement « son maître » pour son « papa » en partageant
ainsi des activités communes sans agressivité aucune, en se câlinant
mutuellement. J’admets aisément que cette relation peut comporter de réels
risques, mais peut se conclure dans une communion totale de chaque instant. Mais
je continue de penser et je suis pratiquement certaine que ces grands
plantigrades après avoir vu le film « L’Ours » n’aspirent qu’à vivre
leur vie de grands nounours en pleine nature. Je rendrai bien la liberté à tous
ces ours en captivité.
Claudine
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Mon ours
Dans le berceau l'ours en peluche attend patiemment
Le nouveau-né tout petit sorti de son œuf.
Son cri si puissant est surprenant,
Et les yeux d'un brun doré tout neuf
Semblent observer celui qui deviendra,
Pour le meilleur et pour le pire,
Son ami, son confident dans les rires,
Son compagnon de bêtises quand il marchera.
Mais pour l'instant, dans son coin
Il parait veiller sur le petit enfant
Qui, endormi gentiment,
Sent la rosée des baisers
De l'amour de ses parents partagé.
Dans son âme de peluche, il est le témoin
Et sera le souvenir de la prime enfance
Qui bientôt s'en ira avec complaisance.
Les années ont passé maintenant,
Le bébé est devenu grand.
Entre ses doigts entrelacés
L'ours en peluche est de toutes les tournées.
Il a vu tant de contrées
A été, par d'autres enfants, trituré
Tiré et malmené parfois
Mais toujours aimé comme autrefois.
Aujourd'hui le
voilà assis et oublié
Dans la chambre sombre sur l'étagère.
Seule la compagnie de la poussière
Le tient encore en vie.
Les étoiles qui brillaient dans les pupilles
Depuis longtemps sont parties.
Mais... qu'arrive-t-il ?
Un bain, un brossage et un sourire !
La petite fille est devenue maman!
Et de son nouveau-né en cadeau
Le vieil ours confident
A été déposé dans le berceau.
Son parfum de savon embaume
Il est roi en son royaume
Heureux de n'être point rejeté
Et d'être ainsi de nouveau aimé ....
Valérie
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L’an
passé, j’étais invitée chez ma fille : je lui ai annoncé que j’avais
retrouvé un amour d’enfance ! Quelle ne fut pas sa stupéfaction et, pour
tout dire, sa gêne devant son cher et tendre ! Je lui tendis un paquet
contenant son premier ours en peluche, son préféré, son adoré : elle fut
très heureuse de rajouter Cajolin à sa collection : cet ourson bleu ciel,
assez plat avait un tablier ornementé de fleurettes. Il fut son confident
pendant de longues années.
Marie-Christine
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C’est un bel ours brun
de 2m30 de hauteur, de grandes griffes, un regard phosphorescent qui jette des
éclairs dans le noir. Pourtant, malgré son imposante personne, il accomplit le
travail dans un numéro spectaculaire dans un cirque de renom dont il est la
vedette. Doux et docile, il est le chouchou des artistes du cirque qui parcourt
la France entière, même au-delà des frontières.
Ce matin de printemps
alors qu’il se prélassait au côté de sa compagne dans leur confortable cage, il
s’aperçut que la porte n’était pas
refermée correctement. Un rayon de soleil brillait au-dessus des caravanes
invitant notre ami au voyage. Des odeurs fruitées et de capiteuses fleurs
finirent par le convaincre de franchir le pas vers la liberté, malgré le regard
triste de sa compagne, le suppliant de ne pas partir. Comme dans la chanson de
J.J. Goldman « Là-bas ». Mais il partit quand même. Après avoir
marché des heures à travers bois, margé quelques baies succulentes, il entra
dans la forêt profonde. A chaque pas, des sauterelles s’enfuyaient, les
papillons multicolores s’envolaient, les grenouilles, les crapauds sautaient,
affolés afin de se cacher loin de ce géant aux grands pieds. Fatigué, égratigné
par les ronces, il s’accorda un peu de repos en s’adossant à un chêne. Il se
sentait perdu. Il prit sa tête entre ses
pattes pour réfléchir.
C’est alors qu’une voix
mélodieuse se fit entendre. Il regarda la créature qui n’était qu’une louve à
la robe grise, aux grands yeux de biche. Elle se rapprocha de lui caressant sa
fourrure. Ses pattes étaient douces. Elles sentaient bon la fougère mélangée à
la menthe sauvage. Elle prit place à ses côtés. Ils se racontèrent leurs vies
avec le train-train quotidien. Elle lui dit que son loup était parti courir le
guilledou. Le printemps lui aurait fait perdre la tête alors qu’ils avaient
prévu de concrétiser leur relation par de gentils louveteaux.
L’ours la consola en la
serrant sur son imposant poitrail velu. Le soir tombait assombrissant le ciel,
c’est alors qu’un bruissement d’ailes se fit entendre discrètement. C’était
Cupidon qui leur tirait une flèche en plein cœur puis repartit content. Il n’en
fallut pas plus pour qu’un ours brun partage sa couche avec une louve en mal
d’aimer. Des jours passèrent remplis de tendresse et d’amour.
Un soir, à la nuit
tombante du haut de la colline, à l’ombre de la lune, se découpait la
silhouette d’un grand loup gris qui hurlait désespérément pour appeler sa belle
qui avait quitté le nid. Dans ses cris déchirant le ciel, il disait ses regrets
implorant sa compagne, lui demandant de revenir au logis. La belle pardonna,
courut retrouver son loup adoré oubliant ses infidélités, laissant l’ours
triste et désemparé.
C’est depuis cette
histoire que naquirent les loups garous, semant la peur dans les
villages : Ce sont de grands loups de 2 m environ avec d’énormes griffes
et qui peuvent marcher debout. Ils aiment les baies, le miel mais la viande
aussi.
Quant à notre ours, il
reprit le chemin du cirque. Il se fit humble et reprit son numéro. Il ne fut
pas puni pour son escapade. Sa belle lui pardonna ; il lui en prodigua de
la reconnaissance en la traitant avec amour et respect.
Tout est bien qui finit
bien. Il devint le papa de deux
adorables oursons : un garçon et une fille, sosies de leurs parents. La
famille oursons est en joie.
Mireille
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En 2016,
j’ai eu la chance d’être invitée à l’École des Loisirs, reu de Sèvres, pour
rencontrer des écrivains qui présentaient leurs ouvrages de rentrée, parmi eux :
Xavier-Laurent Petit, avec son passionnant roman, Le fils de l’Ursari, nominé
Prix Sorcières 2017, dans la catégorie Romans ados.
Les Ursari
sont des Roms. Capables de dresser des ours, ils se produisent sur les places
de villages de l’Europe de l’Est. L’auteur nous fait découvrir la famille Ciprian :
son père combat les ours et sa fierté remonte jusqu’aux lettres de protection
délivrées par l’empereur Sigismond, au quinzième siècle. Cette famille sillonne
les routes, harcelée, traquée, abandonne les ours, arrive à Paris où l’argent
passe pour couler à flots. La vie dans le bidonville est précaire, le romancier
dénonce les conditions de survie des Roms. Nous passons d’un monde oublié à la
cruelle réalité de la misère et du trafic d’êtres humains.
Pour Ciprian,
c’est au jardin du Luxembourg que sa vie va se transformer en découvrant un jeu
étrange, avec des pièces noires et blanches. Ciprian est capable de rejouer
chaque partie dans sa tête ; c’est pour lui et sa famille le début d’une
nouvelle vie…
Marie-Christine
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