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Oh! le parfum des fleurs de maison ! Pour orner le manteau de la cheminée, je cueillais des coucous jaunes mariés aux scylles de Sibérie presque inodores au commencement du printemps, puis des lys odorants, des roses anciennes au parfum subtil vers l'été : je respirais les roses soyeusement enivrantes, inlassablement, à pleins poumons.
Pour la
fête de la Saint Jean, ma tante faisait des compositions florales de roses, de
lys, de guimauves, camomille, de branches de noyer, de menthe sauvage fortement
poivrée, sans oublier les brassées de marjolaine, elle en ornait la façade
de la maison sur toute sa longueur : ces bouquets destinés à nous préserver de
la foudre et de la grêle exhalaient avant de sécher un parfum composite
intemporel apaisant, lien suave unissant souvenir et continuité.
J'attendais
au printemps le vent d'autan qui sur ses ailes nous apportait d'Espagne le
merveilleux parfum des fleurs d'oranger, promesse de fruits pour Noël !
M. C.
Je me souviendrai toujours de ce fumet exquis émanant de ta cocotte en fonte et de ce lapin au vin blanc et aux champignons de Paris que tu nous concoctais avec tant d’amour et en maîtresse des fourneaux, maman. Je n’en ai jamais retrouvé le goût depuis. Un goût d’antan qui me poursuit pourtant.
Cl.
Je me rappelle quand j’étais à l’école
primaire que nous avions classe la samedi toute la journée et que pour terminer
cette journée de classe, avant de boire un cacolac nous devions nettoyer nos
bureaux. D’abord avec du papier de verre pour ôter les tâches d’encre puis
ensuite en étalant de la cire. J’adorais l’odeur de cette cire mais le plus
drôle c’est qu’en rentrant à la maison je retrouvais l’odeur de la cire car le
samedi c’était grand ménage et maman avec sa sœur profitaient de ce que nous n’étions
pas là pour passer la paille de fer et ensuite passer la cire. La maison
sentait le grand propre pour le dimanche. Je garde encore cette odeur en
mémoire et à chaque fois que j’ai pu avoir du parquet à cirer j’ai pris
l’appartement.
F.
Chaque
fois que je change mes draps, la première nuit qui suit est un délice : je
savoure le doux parfum du linge qui vient de sécher au dehors (même si c’est
sur mon balcon) et je m’endors en l’entendant claquer ou murmurer dans le vent.
« Ca sent le propre ! » aurait dit la Mère Denis !
Fr.
Il est une odeur qui n'est pas des plus agréables, c'est
celle de l'eau de javel. Pourtant, mieux vaut s'y habituer, je la crois
indispensable pour assurer une bonne hygiène à la maison.
Afin d'avoir un maximum de temps libre pour le week-end en
famille, quand je travaillais j'avais l'habitude de faire le ménage pendant mon
heure de repas du midi, j'avais la chance d'habiter tout près de mon lieu de
travail. Avant de repartir pour mon bureau, je cassais la croûte comme on dit,
quelque chose de rapide, je n'avais pas le temps de m'asseoir à table.
Mon bureau se trouvait également à proximité de l'école
primaire où était scolarisée ma fille et je la voyais donc chaque jour quand je
retournais à mon poste. Dès qu'elle m'apercevait elle accourait à la grille de
la cour de récréation, les deux copines inséparables à ses côtés. Elle me
prenait les mains, les portait à son visage et il me reste de cette époque un
beau souvenir, une de ces paroles d'enfant inoubliable. Certains jours, en
sentant encore l'odeur tenace de l'eau de javel sur mes mains, ma fille me
disait alors « tu sens la
maman »...
P.
Le vent
souffle par ma fenêtre ouverte m’apportant par rafales, l’odeur iodée de la mer
et ses embruns qui éclatent avec force sur les rochers. Parfois, celle plus
puissante de la criée qui m’emplit les narines. Les paniers de poissons
fraîchement pêchés et mis dans la glace dégagent une senteur prenante, si
caractéristique de l’acide qui la compose. Certains la trouve repoussante mais
n’est-elle pas comme un chant, l’hymne des travailleurs de la mer qui se
démènent pour nous nourrir ?
M. T.
Bien moins agréable pour moi, l’odeur de
l’essence mais pas celle d’aujourd’hui, celle qui envahissait l’habitacle quand
papa faisait le plein et me rendait nauséeuse puis somnolente. Je redoutais
quand nous partions en vacances que papa n’ait pas pensé à faire de l’essence
avant de partir car c’était un calvaire pour moi cette odeur qui flottait dans
l’air pendant longtemps et me gâchait le plaisir du départ. Quelle fût ma joie
quand nous changeâmes de voiture.
F.
Tu dois
te souvenir de ces effluves rafraîchissants qu’exhalaient ces tomates plantées
en pleine terre et de cette odeur persistante imprégnant les paumes de nos
mains et de nos vêtements. Tu dois peut-être regretter le temps que je passais
à domestiquer leurs rameaux sur des arceaux et à soigner leur verdure
luxuriante formant des buissons où juste le rouge et le jaune des tomates
cerise perlaient à travers la chlorophylle.
Cl.
Revenant
des prés et des champs après des journées de labeur, en humant la fumée
s'échappant des cheminées, nous savions à l'odeur plus ou moins âcre si le
conduit était ou non correctement entretenu, également au fumet indiscret et
parfois savoureux, si nous mangerions de la soupe aux choux, des crêpes du
civet de lapin ou des pommes de terre sautées : point n'était besoin de
disposer de la carte du menu.
Malheureusement,
l'odeur de la fumée était porteuse aussi de sinistres majeurs déclenchés par des
débroussaillages printaniers intempestifs, des écobuages imprudents : elle
s'élevait en âcres tourbillons fuligineux irritant les yeux et les voies respiratoires
quand les flammes dévoraient une grange dans un pays où l'eau était rare et où
il fallait battre le feu avec de la terre et des branches de genêts à l'odeur
puissante.
La foudre
n'avait pas épargné non plus deux granges mitoyennes, abritant deux cheptels
qui furent entièrement calciné : il s'élevait des décombres une odeur de chair
carbonisée qui perdura pendant plusieurs jours.
M.C.
Si mes pas me conduisent à proximité d'un espace vert qu'on
est en train de tondre, ou qui vient tout juste d'être tondu, que j'aime alors
respirer l'air à plein poumon. J'adore cette odeur d'herbe fraîchement coupée,
elle est tellement agréable, vivifiante. Cette odeur est assez forte pour
dominer toutes les autres qui règnent autour, plus ou moins agréables. C'est
une odeur puissante, pénétrante, je peux aussi la sentir de chez moi, pour peu
que ma fenêtre soit ouverte au-dessus du carré de pelouse situé juste
au-dessous. Pour profiter de ce petit moment agréable, nul besoin d'une grande
surface engazonnée.
Cette odeur nous fait oublier la ville et tout ce qui est
triste et gris autour, on se croirait à la campagne, en pleine nature. Ce qui
ressort de cette herbe me fait penser combien elle est vivante, elle repousse
continuellement, c'est donc quelque chose de positif. Et devant cette vie, on
ne peut qu'éprouver du plaisir, du bonheur.
P.
L’avion
vrombit une dernière fois avant de se poser sur le tarmac. On entend le bruit
des roues frottant le sol. La porte de l’habitacle s’ouvre sur un sol gris
laissant voir la silhouette plus ou moins grande d’autres transporteurs. Les
chariots de la maintenance roulent déjà vers nous. Aussitôt une odeur âcre de
pneus brûlés, de vapeurs d’essence, de graisse chauffée me saisissent à la
gorge et me font tousser l’espace d’un instant. Bien vite j’enfile la
passerelle couverte. Je ne sens plus qu’un air un peu raréfié, neutre comme
incolore pour plonger brusquement au détour de ce drôle de couloir, dans
l’odeur de la foule, parfums mêlés à celle du tabac qui a imprégné les
vêtements, celle du cuir ou du plastique et aussi celle de gaz d’échappements
des voitures qui roulent lentement, à a recherche de passagers.
M.T.
Nous
parcourions une bonne dizaine de kilomètres à pied pour aller au marché. Je
sentais au passage les odeurs fortes du bétail, des bovins et des ovins avec
leur odeur de suin ; ils abandonnaient leurs crottes et bouses sentant le
fumier, sur la place du foirail : cet engrais précieux était scrupuleusement
ramassé par des ménagères discrètes.
Je
m'attardais devant le stand de la modiste qui vendait de magnifiques bonnets
rouges ou bleus : l'odeur du neuf me fascinait, mais ce n'était pas pour moi :
donc je ne demandais rien.
J'étais
attirée par la boulangerie, la bonne odeur de pain et de viennoiserie : j'avais
parfois droit à un croissant.
Mon père
achetait du fromage de Bethmale à la senteur douce et fruitée, à la saveur
exquise : installés sur un banc , pour casser la croûte, nous étions les rois
du monde.
M.C.
Rentrer
d’un voyage à l’étranger et retrouver une foule de sensations familières,
notamment celles qui accompagnent mon premier petit déjeuner à la
française : effluves de bon café enveloppant deux croissants au beurre,
dès le passage de la frontière.
Fr.
Défaire tout un lit pour en
changer les draps, ce n'est certes pas une partie de plaisir. C'est donc bien contente qu'ensuite je me dis que
c'est une bonne chose de faite.
J'aime l'odeur du propre en
général, que ce soit dans la maison ou le linge. Mais pour le linge, ce qui me
procure le plus de plaisir, c'est l'odeur des draps fraichement lavés et
repassés. Si je n'aime pas particulièrement devoir changer les draps, j'éprouve
un grand plaisir quand le travail est terminé, j'ai l'impression d'avoir un nouveau lit, le décor
me semble changé, tout est bien propre, le mauvais moment est alors vite
oublié.
Mais le meilleur moment c'est encore celui du coucher, quand je me glisse dedans. Les draps sont doux, bien tendus, une odeur de fraîcheur et de pureté s'en dégage, qu'il est agréable alors de poser sa tête au creux de l'oreiller. Cette fraîcheur me remplit de satisfaction, d'un certain plaisir que je ne peux expliquer. Je crois que si je pouvais, j'aimerais changer mes draps chaque jour, pour retrouver ce plaisir chaque soir sans exception. Hélas, ce sentiment de bien-être n'a aucune influence sur mon sommeil, je dois bien admettre que mes nuits ne sont pas meilleures pour autant. Et malheureusement aussi, ce petit moment de bonheur n'est valable que la première nuit, le lendemain le charme est rompu.
Mais le meilleur moment c'est encore celui du coucher, quand je me glisse dedans. Les draps sont doux, bien tendus, une odeur de fraîcheur et de pureté s'en dégage, qu'il est agréable alors de poser sa tête au creux de l'oreiller. Cette fraîcheur me remplit de satisfaction, d'un certain plaisir que je ne peux expliquer. Je crois que si je pouvais, j'aimerais changer mes draps chaque jour, pour retrouver ce plaisir chaque soir sans exception. Hélas, ce sentiment de bien-être n'a aucune influence sur mon sommeil, je dois bien admettre que mes nuits ne sont pas meilleures pour autant. Et malheureusement aussi, ce petit moment de bonheur n'est valable que la première nuit, le lendemain le charme est rompu.
P.
Le malabar, le développer de son papier rose,
le respirer puis se coller sur la main le tatoo, pour en apprécier plus
longtemps le parfum je le séparai en deux le long de la ligne. De toute
façon
je ne pouvais le mettre en entier dans ma petite bouche. Il y avait en bas de
la maison une petite épicerie tenue par deux vieilles personnes qui nous
adoraient. Il suffisait de rentrer dans la boutique et de dire bonjour avec un
joli sourire pour que l’on nous proposât une gâterie. Je prenais très souvent
un malabar et mon frère aussi. Ce jour là moi seule avait un malabar et je me
faisais une joie de provoquer mon frère en faisant de grosses bulles,
évidemment j’avais refusé de lui donné l’autre moitié. Tout à coup il se jette
sur ma bulle la tire entre ses doigts et me la colle dans les cheveux, je
pousse alors des cris d’orfraie, fond en larmes. Maman arrive comprend très
vite la situation, punit mon frère et entreprend avec des ciseaux de faire
disparaitre le massacre. Le résultat n’était pas franchement satisfaisant.
Résultat : privé de malabar!
F.
Fleurs : Les fleurs
allaient aussi à l'école : j'apportais des brassées de fraîches pivoines
écarlates au vif parfum ; chemin faisant, à travers prés et sous-bois, je
cueillais des aconits bleu électrique, des muscaris bleu ciel dont la tige
écrasée dégage une verte senteur acide. Et les lilas blancs et mauves : quel
ballet suave, follement généreux, fleurant le bonheur du renouveau, caressé par
la brise printanière !
Comme
j'attendais la floraison ô combien éblouissante et subtilement odorante des
arbres fruitiers : pommiers, cerisiers, pruniers, poiriers, cognassiers :
quelle splendeur : comme je les respirais pour en garder le souvenir olfactif,
toutes ces fleurs : promesses de fruits et de confitures !
A l'automne,
dans leur splendeur, régnaient les fleurs destinées au cimetière : dahlias
rouges, chrysanthèmes crème ou mauves, aux senteurs capiteuses ou les bruyères
au parfum si discret, hors du temps.
M.C.
Circuler
par une belle soirée d’été dans les ruelles de blancs villages des Cyclades qui
embaument les jasmins en fleurs. Ou bien, passer devant le magnolia dont les
fleurs, telles de généreux bouquets, exhalent un parfum ô combien délicat.
L’agréable
cocktail de frais parfums du matin dans le métro, offerts par les Parisiens
nouvellement vêtus… si différents des parfums du soir !
Fr
Un
souvenir lointain, celui de l’herbe mouillée par la rosée au lever d’un soleil
d’été. Je le retrouve chaque fois que les jardiniers tondent devant moi les
pelouses des jardins publics : c’est alors un retour vers mon enfance
provinciale, au temps du camping libre et sauvage… probablement une forme
d’évasion de l’urbanité ambiante.
Fr
Le lait mustela, vous voyez dans sa grande
ou petite bouteille aux formes presque
féminines, ce lait blanc et si odorant qui a nettoyé nos 3 visages et le
fessier de mon frère et bien il sent le millefeuille. Et quand j’ai l’occasion
de respirer du millefeuille je pense immédiatement au lait mustela, je trouve
cette odeur discrète et distinguée. J’ai utilisé du mustela pour mes enfants et
les poupées de Manon en ont bénéficiées également. Je ne sais pas s’il existe
encore mais je pense que je pourrais faire une bonne publicitaire.
F.
Ce parfum
de basilic mouillé, puissant et presque entêtant hante encore mes souvenirs et
reste à jamais inscrit dans ma mémoire, embaumant mes soirées en compagnie de mon frère un mois
d’août au soleil couchant.
Quel
bonheur de respirer par bouffées odorantes ce parfum de menthe qui se glisse
subrepticement à travers les baies vitrées, enivre et anime ainsi mes bouquets
de géraniums d’une vigueur empourprée.
Plus
qu’une belle robe, un parfum profond, voluptueux : celui de la
giroflée ! Celle qui en boutonnière a accompagné mes allers-retours vers le
CET Hélène Boucher à Tremblay.
Cl.
Existe t-il de meilleures odeurs que celles qui émanent des
plats qu'on prépare et qu'on laisse mijoter...
Quand je cuisine, j'éprouve un plaisir qui va grandissant au
fur et à mesure que la recette avance et que j'ajoute les ingrédients
nécessaires. Chacun d'eux exhale un parfum agréable, ils sont tous différents
mais en cuisant tous ensemble, hum... j'imagine déjà le plat terminé, je me
mettrais presque à saliver, je me régale d'avance. Manger, bien manger, est
vraiment un des petits plaisirs de la vie.
Je me demande souvent si certains peuvent rester de marbre en humant ces odeurs, ça me
semble tellement difficile. J'y étais déjà très sensible dès mon plus jeune âge
quand ma mère cuisinait, je me souviens plus particulièrement de l'odeur des
petits oignons qui rissolaient, cela me faisait venir la faim au creux de
l'estomac. Ces petits oignons que je volais quand ma mère avait le dos tourné,
mais ça c'est une autre histoire, je vous l'ai déjà racontée.
P.
En ce
matin de juin, le soleil brille dans un ciel bleu azur qu’aucun nuage ne vient
tacher. J’entends le ronronnement de la tondeuse qui tourne en rond autour des
arbres du petit parc. J’ouvre bien vite la fenêtre. Immédiatement, l’odeur de
l’herbe fraîchement coupée vient me chatouiller les narines. Je la hume avec
délices et m’enivre de ses senteurs si particulières qui me remplissent de bonheur. Elle me rappelle que la chaleur de
l’été est proche et évoque en moi le bourdonnement des abeilles, la douceur de
leur miel mêlé à la fraîcheur de l’ombre du grand cerisier.
M.T.
Un
souvenir lointain, celui de l’herbe mouillée par la rosée au lever d’un soleil
d’été. Je le retrouve chaque fois que les jardiniers tondent devant moi les
pelouses des jardins publics : c’est alors un retour vers mon enfance
provinciale, au temps du camping libre et sauvage… probablement une forme
d’évasion de l’urbanité ambiante.
Fr
Mon père
fauchait les prés pour nourrir le bétail confiné dans l'étable l'hiver. Il
alignait les andains d'où s'exhalait une senteur de fraîcheur légèrement acide,
agrémentée et enrichie parfois par la fragrance douce et raffinée du serpolet.
En ville,
je tonds le jardin : il est vrai que le premier soir on respire l'odeur de
l'herbe meurtrie, avec le sentiment du devoir accompli après avoir nettoyé une
parcelle de terrain.
Avant de
s'estomper, cette senteur alerte des insectes et des oiseaux cherchant pitance.
M.C.
Oh, quel
délice quand je plongeais mon visage dans le châtain doré de tes longs cheveux
lavés avec le Dop familial. J’en frémis encore… Mais au fait, qu’as-tu fait de
ta chevelure, mon beau chevalier servant ?
Boum !
Boum ! Plouf ! Plouf ! Plaf ! Plaf ! faisait la
lessiveuse qui dans l’atmosphère moite de la buanderie répandait son odeur
cotonneuse dans toute la maisonnée.
Cl.
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