lundi 7 janvier 2019

HISTOIRE DE CHEVEUX !

Qu'est ce qu'un cheveu ?
Un poil, un crin, un tout
Un couvre chef ou un rien... 

Eh ! vous, mes cheveux 
Je vous bénis et maudis 
Des heures rien que pour vous... 

Ah mes chers cheveux
Lorsque le vent vient
Entre vous, il joue, et vous noue... 

Sur ma tête pleine de cheveux 
D'un coup la mise en plis 
Chez le coiffeur a un coût... 

De grâce mes cheveux 
Quand je suis dans mon lit
Ne venez pas autour de mon cou... 

Oh, mes beaux cheveux 
Le temps passe vite 
Et devenez gris d'un coup... 

Et toi mon unique cheveu 
Tu es resté en vie
Les autres en avaient fait des jaloux... 

Valérie
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Elle s’était achetée avec sa tirelire un bubble-gum rose appelé aussi malabar. Son frère, de trois ans plus jeune qu’elle, assis en face d’elle, la regardait curieusement. Il avait quémandé un morceau du bubble-gum mais elle avait refusé. Elle commençait à mastiquer avec délectation, le chewing-gum, dur au départ,  délivrait  maintenant tout son suc en se ramollissant. Elle regardait le morceau de papier entourant le malabar, c’était un tatouage qu’elle s’imprimerait plus tard sur le dos de la main. Ca y était, la consistance était idéale, elle allait pouvoir faire des bulles de chewing-gum. C’était tout un art. Il fallait laisser sortir un peu de matière entre les lèvres et souffler de façon régulière pour que la bulle soit la plus grosse possible avant d’exploser. Ses premiers essais ne s’étaient pas révélés très fructueux, mais elle en maîtrisait maintenant la technique. Son frère apparemment toujours impassible la regardait en coin et elle prenait un malin plaisir à faire devant lui les bulles les plus grosses possibles, en un mot elle le narguait. Elle était très concentrée sur une bulle, quand, tout à coup, son frère bondit, attrapa le morceau de chewing-gum  qui dépassait et fit presque le tour de sa tête ! La matière chaude et collante se plaqua immédiatement sur ses cheveux ! Elle était estomaquée et lui partit en courant et en rigolant. Il devait y avoir eu un bruit ou une sorte de cri étouffé car leur mère apparut, venant de la cuisine. Elle constata les dégâts et commença à les admonester tous les deux en s’approchant de sa fille. Le malabar, ou ce qui l’en restait, était figé sur les cheveux courts et ne se décollait pas aisément. Elle essaya avec un glaçon passé dessus de retirer le plus gros mais il s’avéra nécessaire de prendre les ciseaux et de couper là ou c’était trop collé. Du coin de l’œil, la fillette vit son frère approcher, elle rageait intérieurement contre lui mais au fond d’elle, elle savait qu’elle l’avait un peu mérité !

Fabienne 
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Dans les hameaux très isolés de montagne, les paysannes, sans revenus n'avaient ni le temps ni les moyens de se payer le coiffeur ; elles portaient toutes le chignon, plus ou moins solidement arrimé, coiffure jamais vue chez la fillette montagnarde.
Le shampoing non plus n'était pas utilisé, les bigoudis inconnus. Les soins capillaires n'étaient pas prioritaires, on allait chercher l'eau à la fontaine avec des seaux, les logis étaient exigus, dépourvus de salle de bains et de sanitaires : on vivait dans la promiscuité.
Pratiquement, rares étaient ceux qui allaient chez le coiffeur : Denise avait droit à la coupe au bol deux fois l'an ; l'unique garçonnet et les hommes étaient coiffés par un ancien caporal du hameau voisin : il possédait des ciseaux et une tondeuse.
Quelques femmes sombrant dans le dénuement et la mélancolie ne se coiffaient plus depuis longtemps : Denise, un jour, fut invitée à découper aux ciseaux des boules de cheveux agglomérés depuis des décennies.
Rares étaient les femmes qui une fois l'an allaient chez le coiffeur, à une vingtaine de kilomètres pour se faire faire la permanente dans le salon de coiffure d'un réfugié espagnol. De retour au foyer, l'épouse était battue, victime de scènes épouvantables, accusée de dilapider l'argent vital pour satisfaire les saouleries du conjoint.
Cette victime avait connu à dix ans, l'abandon de la mère, la déportation de son père, les poux, la gale, les engelures : elle n'a jamais pu prendre de revanche, de façon à avoir une belle chevelure rehaussant l'estime de soi : elle a fait partie des invisibles au profil bas.
Au moment où elle écrit, Denise se trouve chez un coloriste capillaire pour des essais.

Marie-Christine
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C'est avec patience qu'Igor écouta  Antoine, son ami et associé, l'informant d'une situation qu'il jugeait alarmante et qui de son point de vue réclamait leur présence à tous deux.
Après avoir entendu l'histoire tirée par les cheveux que lui débita Antoine, Igor, qui ne s'en laissait pas conter aussi facilement, partit à l'heure habituelle et laissa son ami seul, libre de se faire des cheveux blancs si bon lui semblait.
Igor n'en voulu pas à Antoine de son intervention, il le connaissait depuis longtemps et c'était un garçon fort dévoué. Son seul défaut, si on exceptait son cheveu sur la langue, était de vouloir sans cesse couper les cheveux en quatre. Mais au nom de leur belle amitié, jamais ils ne s'étaient pris par les cheveux pour autant.
C'est ainsi qu'Igor saisit par les cheveux l'occasion de répondre à une invitation qu'il avait reçue. Il constata cependant que les explications d'Antoine l'avait tout de même bien retardé et en voyant l'heure, il en eut les cheveux dressés sur la tête.
Igor dont les cheveux frisaient à plat, pressa donc l'allure au risque de finir pour une fois le cheveu en bataille. Pendant tout le trajet il marcha cheveux au vent, le tout étant pour lui d'arriver à cette réception, autrement que comme un cheveu tombant sur la soupe.
Mais au lendemain de cette soirée bien arrosée, le réveil fut des plus difficiles pour Igor qui avait bien mal aux cheveux. En repensant à la demande de son ami Antoine la veille, il se dit que sa présence à ces agapes s'était pourtant bien jouée à un cheveu. N'était-ce pas un signe du destin lui conseillant de prendre exemple sur la sagesse d'Antoine...
Pour le moment Igor avait trop mal à la tête pour s'arracher les cheveux à réfléchir d'avantage, il aviserait se dit-il le moment venu.

Paulette
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Ceci n’est pas une histoire tirée par les cheveux mais c’est celle de Carine. Du haut de ses six ans, elle pérorait à tout va, parlant de sa beauté et s’admirant sans cesse. Il faut dire que bien des personnes louaient ses traits  fins et ses cheveux frisant naturellement qui encadraient son joli visage. Elles ne manquaient pas de s’exclamer : « Cet enfant  ressemble au tableau d’Auguste Renoir » dont la reproduction - Sur la terrasse- était accrochée au mur. Carine n’en était pas peu fière. 
Elle se regardait souvent dans la glace et depuis toute petite aimait se passer le peigne dans les cheveux, même si parfois c’était maladroitement. Aussi ses parents lui avaient ils offert une magnifique poupée dotée d’une longue et belle chevelure blonde et frisée qu’elle aimait coiffer : queue de cheval, nattes, chignon sur la tête, sur le cou ou au contraire rouler des mèches sur son doigt pour en faire des anglaises. C’était une vraie occupation qui la rendait bien sage et c’était un tel trésor pour elle. Il n’était pas question de se crêper le chignon avec d’autres enfants qui auraient voulu la lui emprunter pour jouer, ne serait-ce qu’un petit moment. Aussi la gardait-elle précieusement à la maison. Elle ne voulait la prêter à personne                    
 Un jour, sur un journal posé sur le guéridon, elle vit  le portrait d’un mannequin. Une idée lui traversa l’esprit. Sans trop réfléchir, elle saisit l’occasion aux cheveux et les ciseaux également. Il aurait mieux fallu à ce moment-là qu’elle ne touchât point un cheveu de sa tête car elle décida d’arranger la chevelure de sa poupée comme sur le journal. « Cette  frange, voyons ! » pensa-t-elle, lui tombait trop sur les yeux. Bien que très mal coupée, ce n’était que moindre mal.
Brusquement comme un cheveu sur la soupe, l’idée lui vint qu’elle pouvait se l’appliquer à elle-même. Elle monta alors sur une chaise devant le lavabo et se mit à se couper les cheveux. Etait-elle avant-gardiste, comme on le voit actuellement sur les revues ou sur l’écran, elle choisit une coiffure asymétrique et pour cause ! Elle taillada comme elle le pouvait mais que d’un seul côté ! Un vrai massacre ! Quand sa maman la découvrit, elle poussa  des cris d’horreur et  ses cheveux  s’ en dressèrent  sur la tête.
Il fallut remédier à un tel désastre. Les beaux cheveux soyeux tombèrent sur le sol et  seule une coiffure à la garçonne lui redonna une allure un peu décente. La nouvelle coupe terminée, Carine se regarda dans le miroir. Hélas ! L’apparence de son visage était transformée et sa beauté en avait pris  un coup. En pleurs, elle qui n’avait pas la langue dans sa poche, se mit à bredouiller et comme si un cheveu lui était resté sur la langue, elle zozota : « - Mes cheveux vont-ils vite repousser ? » « Il te faudra attendre, lui répondit sa maman. » Elle  en fut alors fort dépitée !

Marie-Thérèse
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Dès que l’automne arrive avec la chute des feuilles et le changement de saison…Alors que les jours déclinent, la perte de cheveux s’accentue et le processus cède quand l’hiver enfin laisse sa place aux premiers rayons de soleil du printemps.
Mes cheveux sont  en mal de kératine et se livrent les écailles ouvertes: offertes aux mauvais traitements, aux intempéries, à la fatigue résurgente et aux soucis. Une véritable masse capillaire issue des générations antérieures qui n'en fait qu'a sa tête.  
Alors pendant de nombreux mois : Je n'en peux plus de devoir ramasser tous ces cheveux qui collent à mes doigts, se défilent dans les plis de la taie d'oreiller, dans les draps au coucher…Puis à l’heure du petit déjeuner : ils s’invitent sur la table, serpentent entre la baguette de pain et finissent par tomber dans le breuvage, pour terminer leur pèlerinage en s'incrustant dans les poils de la carpette. Ils glissent sous la table comme des couleuvres et s'insinuent partout selon leur bon vouloir. Ca me fait dresser les cheveux sur la tête.
J'en ai assez de devoir batailler sans relâche et me prendre par les cheveux pour les déloger de leurs cachettes multiples et variées. Et dans la salle de bain : c’est épique. Je lutte entre le lavabo et la baignoire, bousculant le tapis au passage pour les déloger. Mais sur l’émail blanc : ils sont plus faciles à trouver. Le shampoing, l’après shampoing, le masque capillaire « Ultra Doux » pouvant contenir des huiles essentielles (argan, onagre, sésame entre autre) quelques soient la marque et autres fruits aux pouvoirs nutritifs, enrichissant s’avèrent des fois, souvent,  insuffisants. Alors retour aux compositions bio et fait maison ? Et un brossage pourtant méthodique afin d’estomper tout dépôt de produits souvent très chimiques donne lieu à une bonne collecte pileuse. Un fond de sac en plastique se voit affublé d’une bonne touffe de cheveux morts au combat. Mais il y a toujours des petits malins qui obstruent et bouche le siphon. Alors les doigts aguerris en forme de serres sont de rigueur pour les extirper. Un petit coup de spray démêlant donne un effet lustré à mon ex crinière de lionne m’évitant de ressembler à Cindy Lauper avec sa coiffure de punkette ébouriffée. Cette chanteuse anglo-saxonne survoltée qui balançait ses quatre membres et sa touffe capillaire à la volée a encore ses fans à l’heure actuelle. Elle ressemblait à un York et là : je sens que je vais me faire crêper le chignon par les protecteurs et protectrices de la race canine…Alors je vais vendre la mèche et je me permets de l’allumer : il apparaîtrait que Cindy dans les potins de Gala ou de Voici Voilà que Cindy n’a pas utilisé la laque castratrice de nos mères et grand-mères des années 50 : Cadonnet. Et avec son « casqués,  guindés ! » le slogan me fait encore bien rire actuellement.  
Actuellement le gel force  3 remplace allègrement son ancêtre le Pento et « Vivelle Dop fixation béton » fait son office chez les jeunes chaussant leurs skates, tout au long de leurs cheveux structurés. Ils obtiennent ainsi des coiffures dans le vent. Et les murs en béton armé s’en souviennent. C’est décoiffant de tonicité. Et à ce jeu-là : je serai certainement coiffée sur le poteau.
En période de froid : nul besoin de couper les cheveux en quatre
Alors ? Faut-il que je me fasse raser cette masse de cheveux qui fut volumineuse, mais actuellement tente à être crépue. Faut-il me tondre et me faire la boule à zéro? Ou encore la coupe au bol ? Ça me hérisse le poil rien que d'y penser. Pas de risque de passer la main à rebrousse poil. A moins que je me face sculpter le cuir chevelu? Alors : zébrures? Zébras? Coiffure Okapi? Ou que je fasse des fantaisies en les permanentant ou m’octroyant des rajouts de cheveux asiatiques issus de femmes ayant vendu leur chevelure pour quelques deniers ? Ou les boucler au fer pour obtenir des anglaises à l’Eugénie Grandet? Plus tard dans les années 30 : Mistinguett, puis dans les années après guerre : les meneuses de revue Zizi Zenmaire ou Lyne Renaud du« Ludo » ou du « Moulin Rouge » ont arboré des coiffes de plumes d’autruche et des tenues très seyantes avec force perles, dorures et autres agréments plumetés.
Mais quittons les années 1900 et revenons aux temps modernes avec les coiffures afro-caribéennes copiées par les européennes. Alors gaufrage pour obtenir des ondulations, fer à friser pour des frisottis ? Où défrisage au fer aussi? 
Il s’agit d’être la plus jolie pendant les périodes de fête et de festivité. A Noël ou lors des carnavals : il serait peut-être judicieux de parer ma chevelure de paillettes ? Je laisse ma place à ma petite fille pour les nœuds en dentelle, en tulle, en velours. Le diadème étant réservé de préférence pour les reines de beauté pour récompenser la plus jolie des miss France ou du Monde. Et peut-être chez les Catherinettes ?  Alors pour revenir à quelque chose de plus conventionnel : la raie sur le coté ou au milieu ? Frange ou cheveux effilés ? Coiffure courte et cheveux lissés au brushing baguette? Dégradé ou au carré ? Coloré ou non ?!
Avec toutes ces tergiversations : je vais finir par me faire des cheveux des cheveux blancs. Il faut avouer que le poivre et sel donne du sérieux et du respectable à beaucoup de messieurs-dames. Et actuellement il y a un grand retour au naturel en essayant de déculpabilisant les femmes aux cheveux gris, aux cheveux blancs. Mais bon nombre tiennent encore à garder leur beauté capillaire d’antan. Alors entre l’auburn, le caramel, l’acajou, les reflets bruns et châtain doré, le mèche à mèche et les cheveux décolorés oxygénés : il y a le choix.
Les cheveux contribuent à tenir chaud en hiver, mais aussi de cacher les oreilles malformées, éventuellement les visages trop carrés, les doubles et triples mentons, les peaux flasques et fripées.
Avoir une belle masse pileuse : c’est d’être assuré d’enjoliver et d’empaqueter joliment la beauté cachée. Ce n'est pas pour rien que certains maîtres capillaires créent des postiches et des perruques à des prix exorbitants. Et ce afin de pourvoir et rassurer des femmes souhaitant changer d'apparence ou retrouver un système pileux pouvant se montrer déficient pour des raisons diverses et variées. Se retrouver chauve ou encore plus un poil sur le caillou n’a rien d’attrayant. Ce sont souvent les aléas de certaines chimiothérapies ou d’un choc psychique, d’antécédents génétiques qui mènent à la calvitie et à l’alopécie. Une repousse post chimio peut apparaître peu satisfaisante.
Tout tenter pour faire reculer le temps et s’affubler d’artifices jusqu’aux vertus bienfaisantes de l’ail en onction et massages directement sur le crane. Les implants en dernier lieu seraient de rigueur si les revenus financiers suivent.
 Et de se sentir encore femme capable de charmer au premier regard représente plus qu'un espoir, mais une raison de vivre. 

Claudine


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