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Or…
Résonnance infiniment musicale de ce mot pourtant si bref, éclat unique qui
souligne l’atteinte d’un sommet… Sommet de quoi ? De sentiments, de
croyances, de beauté, de pouvoir, de richesse ?
Est-ce
toujours heureux, l’or ?
Ainsi,
avec le Baiser de Klimt, c’est sous
une pluie d’or que s’embrasent peu à peu les amants. Ravenne et Venise
resplendissent encore de l’éclat de leurs mosaïques dorées. Que dire quand dans
le ciel de Paris, gris et sale, l’or des coupoles de nos monuments parvient à
percer la brume ? Or et lumière accompagnent souvent événements et
manifestations solennelles, sacrées ou religieuses.
Mais l’or
c’est aussi le fondement du système profondément inégalitaire dans lequel nous
vivons… Le luxe, la richesse, réservés à quelques-uns, ce qui leur confère le
pouvoir de continuer à exploiter des millions d’hommes. Que d’injustices !
Les
œuvres d’art, en traversant l’histoire, ont souvent thésaurisé la richesse –
donc l’or – tout en exprimant l’essence même de l’humanité portée à ses plus
hauts sommets.
Emmanuel
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chef en forme de demi-lune. Il tient à la main un gobelet cérémoniel et est vêtu d’un habit, rehaussé de décorations en métal précieux et de pierres. Ici, ce sont des ornements pour le nez, pour la poitrine ou pour le front, feuilles d’or travaillées et martelées, représentant les dieux effrayants de la mythologie pré-inca, portant souvent des rayons se tordant ou des serpents. Les traits en relief de la bouche rappellent parfois les dents du jaguar qui déchiquètent les chairs. D’ailleurs, dans la vitrine voisine, voilà des « tumis », couteaux sacrificiels qui servaient aussi bien à la trépanation qu’aux sacrifices. D’une seule pièce, leur manche représente une forme humaine très élaborée aux yeux en forme d’amande et au corps incrusté de pierres, le Naylamp, dieu-roi mythique et à l’extrémité une lame semi-circulaire, très coupante. A côté, les « keros », ces vases de forme cylindrique à bouche large et ouverte aux parois concaves et à base plate contenaient la bière inca à base de maïs, la « chicha » fermentée, réservée aux prêtres et aux condamnés. Sur les petites étagères vitrées, en or ou en argent voire en cuivre plongé dans un bain d’or, sont exposés des bracelets, des pendentifs, des colliers, des agrafes, des ceintures, tous travaillés en filigrane ou en relief, avec des oiseaux, des hommes, des singes ou des dieux. Mais nous admirons aussi des pots rebondis, gravés, souvent doubles reliés par un pont, des lézards, des poissons, des renards, des petits félins (pumas, jaguars…) ou des opossums, et de nombreux vases rituels. Là sont étendus de grands tissus couverts de disques d’or comme des écailles. De nouveau, voici des masques, funéraires, aux yeux ronds, parfois surmontés de plumes de l’Amazonie. Leur regard fixe, parfois étrange, parfois cruel finissent par nous mettre un peu mal à l’aise.
Comment
ne pas s’émouvoir devant la toile de Pierre Bonnard L’atelier au mimosa dont l’or parfumé et vaporeux envahit ce lieu
de création jusqu’à nous étourdir ? ou celle-ci : Golfe de Saint-Tropez au couchant, qui
nous permet d’assister à cette miraculeuse coulée naturelle du précieux métal,
en soirée.
Avec
Vincent Van Gogh, qui ferma le XIXème siècle, nous sommes au cœur du paradoxe
de l’or : une production dont la valeur atteint maintenant des sommets
alors que le peintre ne connut que dénuement matériel et non-reconnaissance de
la société et d’une partie des siens, en plus des affres d’une mauvaise santé
mentale. Mais quel œil ! Quel créateur ! Son or à lui ? Ses
jaunes de l’or aux jaunes verdâtres des jeunes pousses à celui tristement
annonciateur de la fin : champs de blé, chambres, cafés, tournesols,
lumières nocturnes…
Terminons
par ce bel extrait du Petit Prince de
Saint-Exupéry, pépite d’or de l’espoir. Du renard au Petit Prince :
« Si tu m’apprivoises… les champs de blé me rappelleront que tu as des
cheveux couleur d’or, et ma vie sera comme ensoleillée. »
Françoise
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Or, métal précieux
Or, métal précieux
Qui, à
nos yeux,
Brille de
mille feux
Depuis la
nuit des temps
L’or
fascine l’homme tant
Qu’il est
devenu argent trébuchant
Tour à
tour bijoux
Autour
des bras et des cous
Objets
d’art égyptien, aztèque ou hindou
Combien
se sont battus
Pour
acquérir ces écus
Pour
celui qui le possède, une allégresse
Devenir
un Roi ou une Déesse
Image de
l’amour réel
L’or
accompagne jusqu’à l’autel
Les
amants devant l’éternel
À mon
doigt un anneau d’or
Que je
porte encore
Offert
comme un trésor
Arrivé à
un grand âge
L’or
devient héritage
Alors, on
transmet l’alliage…
Valérie
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L’or mais
aussi l’argent sont des métaux précieux du fait de leur rareté. Le terme argent
définit également dans la vie courante la monnaie, pièces ou billets, qui nous
sert à régler nos achats. Pour avoir l’un, l’or, il faut avoir l’autre,
l’argent. L’or est le symbole de la richesse, et la richesse est le privilège
des tout-puissants. C’est pourquoi l’or peut attiser bien des convoitises. Pour
autant, on peut se demander au final si l’or procure le bonheur.
Certes,
il faut quelques moyens pour vivre : se nourrir, se vêtir, se loger,
s’offrir si possible quelques petits plaisirs qui font la vie. Mais est-on plus
heureux en possédant une fortune en or ?
Les
nantis peuvent effectivement tout s’offrir, satisfaire leurs moindres envies
jusqu’aux plus futiles. Et certains s’en portent bien. D’autres n’arrivent plus
à être heureux, ils sont toujours en quête du bonheur, pensant que cette
richesse qu’est l’or peut tout leur apporter. Il n’y a plus pour eux cette part
de rêve, la possibilité de se dire « Si j’avais les moyens… »
Il est
important je crois de pouvoir rêver. Or que peut-on attendre de la vie quand on
peut tout avoir facilement quand presque tout s’achète.
Mais, au
contraire, quand par bonheur on peut s’offrir quelque chose qu’on ne pensait
pas pouvoir obtenir un jour, quelle
joie !
Pour moi,
l’or symbolise les moyens mais n’est pas forcément synonyme de bonheur. On a
pourtant assisté à la ruée vers l’or dans certains pays, certains pensant
pouvoir changer leur vie en faisant fortune. L’or est donc à double tranchant.
Source de joie : un bijou que l’on offre. Mais à l’origine de violence,
les riches étant prêt à tout, à écraser les autres, pour en avoir toujours
plus. L’or est alors une arme. L’or est un moyen de faire plaisir et aussi un
fléau redoutable.
Paulette
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L’or
évoque pour moi le souvenir d’un chef-d’œuvre littéraire et cinématographique
régalant les lycéens : L’île au
trésor de Stevenson. Le trésor en question est entreposé par un corsaire
anglais opérant dans la mer des Antilles
est s’en prenant à des galions espagnols surchargés d’or et faisant
voile vers l’Europe.
À
l’origine, les Conquistadors, grâce à leur supériorité militaire conférée par
le cheval et l’arme à feu, détruisent les florissants empires Aztèques et
Incas, puis s’adonnent au pillage systématique de leurs richesses où l’or est
omniprésent.
Par la
suite, sous le féroce régime esclavagiste instauré par la Sainte-Inquisition
avec ses bûchers d’autodafés, la prospection de l’or sera menée à la cravache.
Cet or sera, pour l’essentiel, embarqué et expédié outre-Atlantique, suscitant
la convoitise de corsaires, tel celui de L’île
au trésor.
L’or !
L’or des Incas bien sûr ! Nous venons d’arriver au Pérou, heureux de
déambuler dans le centre historique de Lima, sous un soleil qui, tel un disque
d’or, nous brûle de ses rayons ardents. Malgré une chaleur torride en ce mois
de décembre, nous nous rendons à Monterrico, (Mont Riche et résidentiel) pour
visiter le Musée de l’Or.
Une porte
blindée telle celle d’un coffre-fort, laisse passer un nombre limité de
visiteurs. Le seuil franchi, nous avons l’impression d’entrer dans la gueule
d’un lion, non, pardon, du jaguar, symbole de la civilisation «Chavin». Plongées
dans une demi-obscurité, comme dans un sanctuaire, de petites ampoules
disséminées ici ou là, éclairent toutes les pièces exposées, d’un éclat
scintillant, rehaussant la brillance de l’or. Le miroitement de ces reflets me
fait cligner des yeux. Je les ferme quelques secondes avant de les rouvrir sur
cette immense salle, toute vêtue de noir où s’alignent tout le long des murs,
des vitrines remplies d’objets d’or et d’argent. Dans cette atmosphère feutrée où ne pénètre aucun
bruit extérieur, chacun se déplace lentement découvrant des trésors plus
impressionnants les uns que les autres. Là, nous accueille un masque au front
carré aux yeux en forme d’aile sertis d’une émeraude, au nez en relief et sur les côtés les deux bandeaux travaillés
terminés par des disques d’or, symbole des dignitaires. A côté, un ornement représente un personnage
coiffé d’un couvre-
chef en forme de demi-lune. Il tient à la main un gobelet cérémoniel et est vêtu d’un habit, rehaussé de décorations en métal précieux et de pierres. Ici, ce sont des ornements pour le nez, pour la poitrine ou pour le front, feuilles d’or travaillées et martelées, représentant les dieux effrayants de la mythologie pré-inca, portant souvent des rayons se tordant ou des serpents. Les traits en relief de la bouche rappellent parfois les dents du jaguar qui déchiquètent les chairs. D’ailleurs, dans la vitrine voisine, voilà des « tumis », couteaux sacrificiels qui servaient aussi bien à la trépanation qu’aux sacrifices. D’une seule pièce, leur manche représente une forme humaine très élaborée aux yeux en forme d’amande et au corps incrusté de pierres, le Naylamp, dieu-roi mythique et à l’extrémité une lame semi-circulaire, très coupante. A côté, les « keros », ces vases de forme cylindrique à bouche large et ouverte aux parois concaves et à base plate contenaient la bière inca à base de maïs, la « chicha » fermentée, réservée aux prêtres et aux condamnés. Sur les petites étagères vitrées, en or ou en argent voire en cuivre plongé dans un bain d’or, sont exposés des bracelets, des pendentifs, des colliers, des agrafes, des ceintures, tous travaillés en filigrane ou en relief, avec des oiseaux, des hommes, des singes ou des dieux. Mais nous admirons aussi des pots rebondis, gravés, souvent doubles reliés par un pont, des lézards, des poissons, des renards, des petits félins (pumas, jaguars…) ou des opossums, et de nombreux vases rituels. Là sont étendus de grands tissus couverts de disques d’or comme des écailles. De nouveau, voici des masques, funéraires, aux yeux ronds, parfois surmontés de plumes de l’Amazonie. Leur regard fixe, parfois étrange, parfois cruel finissent par nous mettre un peu mal à l’aise.
Dans cette
atmosphère un peu confinée où tout brille, les reflets lumineux des ors qui se
croisent comme dans des miroirs, nous donnent un peu le tournis. Notre
respiration s’est faite plus courte. Mais la visite est terminée. Nous
ressortons à l’air libre, et là, nous poussons un grand ouf de satisfaction et
la tension qui nous habitait se relâche, nous nous mettons à rire aux éclats.
Le soleil qui se couche tôt sous les tropiques, joue déjà avec le sable des
collines environnantes. Il darde ses derniers rayons, enveloppant le paysage d’une
brume dorée.
Marie-Thérèse
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L’or, le
rêve de tout un chacun ou presque. Un peu pour vivre correctement, car sans lui
pas de commerce, rien dans l’assiette. Si j’ai un peu d’or, ma chérie, je te
gâterai, te ferai faire un bijou sans pareil, et pour mes enfants je ferai
construire une maison où ils seront heureux.
Mais je
ne veux à aucun prix dans ma maison de cet or tâché de sang. Je pense à tous
ces orpailleurs qui risquent leur vie dans les mines ou qui utilisent le
mercure. L’or des flibustiers, des conquistadors éblouis par les reflets du
métal, partis à sa conquête : « En avant, il y a leur or à ramasser
les gars ! Nous ne ferons pas de quartier à celui qui se mettra en travers
de notre route. À nous leur or, ce ne sont que des sauvages. Nous rentrerons
chez nous riches et auront le respect de nos compatriotes ! » Quel
respect ? cette forntune ne provoquera que jalousies et dévastations.
Pourquoi l’entasser dans des coffres ?
Mieux
vaut l’or qu’on a dans les mains et honnêtement gagné. Oui, ma chérie, nous
serons heureux sans or. N’oublions pas que tout l’or du monde ne redonnera pas
la vie à celui qui l’a perdue.
Colette
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Mais où
est donc or ni car ?
Cette petites
phrases que nos institutrices ne cessaient de nous répéter continue de m’amuser,
mais amuse-t-elle nos jeunes écoliers d’une époque où les réformes scolaires s’enchaînent
et s’acharnent à diminuer chaque jour notre patrimoine national, la culture et
l’étude des langues !? Je n’imagine d’ailleurs pas ces jolies conjonctions
s’accordant parfaitement entre elles pour former ainsi un chapelet dans la
bouche des écoliers de notre ère contemporaine. Depuis, elles ont dû faire l’école
buissonnière ! Je me souviendrai toujours, assise sur ma banquette de
bois, devant mon encrier, l’encre qui coulait sur mon cahier en faisant des
paquets, des taches comme on disait. Un sacrilège ! Mais pour moi un
plaisir de faire des pleins et des déliés avec cette encre sortant de ces
petits récipients en porcelaine blanche qu’il fallait souvent nettoyer. Or, ce
n’était pas vraiment un sacerdoce mais sentir cette odeur me rappelle de bons
souvenirs. Sur nos bancs de primaire, l’or de ces tables cirées à la cire d’abeille
brillait sous le soleil. Mais c’est d’ores et déjà de l’histoire ancienne car
ces tables ont été vernissées.
Une autre
appellation me revient en mémoire : « L’or, l’art, l’heure ». C’était
le nom d’une bijouterie en mes quartiers de jeunesse. Je le trouvais fort
élégant et attrayant ce titre ! De plus, la gérante, mère d’une jeune
femme longiligne et fort jolie, a fait des ponts d’or en engrangeant les royalties
des années de mannequinat de sa fille devenue célèbre. Je me souviens que bien qu’altière, cette
jeune femme devait certainement avoir un caractère en or pour mettre ainsi ses
parents hors du besoin.
Mais pour
d’autres, l’or est dérisoire et peut aisément être remplacé comme chez les
Incas par des denrées ô combien inestimables à leurs yeux et de consommation
courante pour nous, comme le maïs appelé : or jaune. Dans d’autres
lointaines contrées, l’or blanc, tout aussi utile sur le plan culinaire est
transporté à dos de chameau de la Mauritanie en passant par le Mali. Il s’agit
du sel.
Et pour
terminer sur un or qui tend à disparaître d’ici une vingtaine d’années, l’or
fossilifère : le pétrole. Celui-ci crée bien des débats, des polémiques et
des conflits qui peuvent se terminer dans un bain de sang comme pour l’or des
conquistadors et des chercheurs d’or dans les mines aurifères ou les rivières
polluées au mercure. Cet or au goût de fiel attirait les conquérants et les
immigrants comme du miel, ils devaient certainement chanter la chanson « Santiago »
d’Hugues Auffray.
Claudine
Claudine
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Lingots, louis, bijoux, c’est la richesse, le plaisir
d’offrir et de recevoir.
Les chercheurs d’or faisaient des sauts de joie, en trouvant
les pépites. Ces mêmes personnes pouvaient devenir perfides, voleurs, vils et
assassins. Cette soif de l’or jusqu’à l’indigestion fatale. La folie de l’or,
triste histoire, vol de banques, de bijouteries, de particuliers, allant
jusqu’au meurtre, faisant perdre la tête.
Le silence est d’or, méditons cette phrase ! Ors,
tissus soyeux font de simples malandrins des rois ou des stars.
Celui qui possède une voix d’or nous enchante. Quelle
richesse !
De l’or dans les doigts. Celui qui les possède avec du
courage, de la persévérance, connaitra le succès et bénéficiera des ors concrets bien
mérités. Leurs compagnes seront fières des bijoux en or qu’elles recevront.
Mireille
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