Rédiger un texte où ne figurera nulle part la lettre "u". Vous en choisirez le thème ou écrirez sur l'été indien.
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Dans l’hôpital de sa ville, la maternité
s’est fait connaître par ce fait divers.
Le vingt-six avril, il fait bon, le
soleil brille, dans les arbres les insectes vibrionnent gaiement, volant de
corolle en corolle. Voilà, cette femme très spéciale en devenir d’être mère se
présente à l’entrée. Le personnel la prend en charge avec son dossier. Oh, la,
la, branle-bas de combat dans le service, cette maman attend des triplés !
En salle de travail, malgré l’anesthésie, la maman a très mal. Enfin, la
troisième bébé montre son petit nez. Maintenant, le personnel se déconcentre.
Les trois bébés, de jolies petites filles, sont dans les bras de maman. Mais,
étonnamment les contractions redémarrent. Aïe, aïe, aïe, personne ne
comprend ! Eh bien, la mère reprend le travail et le personnel n’en
revient pas. On attendait l’arrivée de triplés : ils sont là ! Bon,
vite, on reprend confiance et concentration et, bientôt, la paire de garçons
fait son apparition. Faites le compte, les triplées s’additionnant à la paire
de garçons, ils font le fait divers dont on parle en ville.
Félicitations !
Colette
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Après le violent orage,
le ciel s’éclaircit perdant son gris d’acier et s’habillant par endroits, soit de
traces soit de masses cyan, lavande
voire saphir. Le soleil fit encore cette fois, son apparition. Dans le soir, le
petit lac entièrement noir dans son enfoncement, brilla avec des reflets irisés
d’orange et de jade, ondoyant comme la moire. Dans son voisinage, des arbres
s’élevaient, l’ombrant de cette frondaison, cependant déjà parsemée en ce mois
d’octobre. Ces cimes vert olive tâchées d’ocre et de vermillon, se balançaient
dans son miroir créant l’impression de la forêt hantée. Des formes géantes se dandinaient.
Le reste de vent faiblissait davantage. Son haleine les faisait grimacer, pinçant
les lèvres et les tordant. Ces faces bizarres et
cocasses prêtaient à rire.
cocasses prêtaient à rire.
Après le tonnerre et les
éclairs, le silence régnait à présent.
La terre environnante dégageait l’exhalaison forte et entêtante, montant de l’herbe
détrempée. Le banc de bois posé par Sylvestre,
le forestier, me tendait les bras. Je m’y assis, respirant l’air tiède et contemplant ce spectacle fascinant propre à l’été
de la Saint-Martin appelé également l’été indien. Mes bras hâlés par le soleil et mon visage
bronzé percevaient la légère vibration de l’air. Après l’atmosphère moite de ces
derniers mois, il me donnait cette
sensation de bien-être, tant désirée.
Rien ne me pressait et
je passais là des instants de rêve. Mon esprit s’envolait vers mes anciens
ancêtres canadiens. Dans les cantons de l’Est, ils connaissent bien l’été indien !
L’immense forêt revêt alors de si jolies
teintes et moi, j’étais là, à observer mon petit coin de paradis, la chanson de
Joe Dassin me trottant dans la tête. Inopiné et imprévisible, égaré
semblait-il, Jeannot lapin trotta vers moi et, sans crier gare, s’évapora, se
cachant dans le taillis derrière mon dos. Immédiatement, l’effraie nommée la
dame blanche s’envola, froissant la ramée de ses ailes déployées. A cet instant, la cloche de la vieille église
sonna lentement dans le lointain, annonçant
le repos vespéral.
Il faisait sombre
maintenant. Je regardais avec émotion ce paysage exceptionnel et éphémère s’estomper et se fondre dans les ténèbres.
L’air devenait très frais. Bientôt
l’hiver apporterait son givre et ses frimas. Il serait bien temps, à ce moment-
là, de se mettre à l’abri dans la maison
près de l’âtre et de profiter pareillement de belles flambées.
Marie-Thérèse
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Ce dimanche à la
campagne, en chemisier, je pensais :
L’été indien, c’est le
don céleste. Ce sont des vacances prolongées. Les vêtements d’hiver sont encore
dans l’armoire, à notre grande joie.
Rions avec le soleil,
témoin de cette belle après-midi ; on redevient des enfants, en
criant : « Chat perché ! », avec les nôtres ainsi les
parties de ballon et de cache-cache.
On ramasse des spécimens
de plantes différentes contemplées bientôt dans des herbiers.
Mais le ciel
s’assombrit. Il est temps d’enfiler nos vestes, de rassembler nos affaires et
de reprendre la direction de Paris.
Long sera le chemin avec
ses ralentissements, ses arrêts ! Mais l’on chante, contents de cette
belle sortie, espérant en vivre demain encore, avant la triste grisaille revenant à grands pas, précédant l’hiver avec
la magie de Noël et ses fêtes familiales si gaies.
Mireille
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L’été
indien me fait songer à la chanson de Joe Dassin, mais elle comporte la voyelle
« interdite » !
C’est la
période de brève clémence dans la météo nord-américaine, avant de plonger dans
les ténèbres hivernales.
Chez les
Soviets, l’été indien se nomme « l’été des femmes ». David Foenkinos
le détaille dans son roman : dans les sombres périodes de l’histoire, les
femmes remplaçaient le cheval, elles étaient bêtes de trait, entraînant des
dommages corporels irréparables, irréversibles.
Dans mes
Pyrénées ariégeoises natales, c’est l’été de la Saint-Martin : les
ténèbres rallongent, les premières gelées blanches voilent les toits, les
hirondelles sont parties à tire-d’aile, les semailles sont terminées, le bois
est rangé dans l’appentis et les insectes deviennent invisibles.
Regarde
les cimes, le ciel tend sa toile cobalt, le soleil clair et brillant trône,
baignant la vallée de bien-être. Dans la soirée, l’horizon saignera comme des
grenades ; bientôt, paraîtra le verger d’étoiles.
Inlassablement,
obstinément, les millions de mains des érables mordorées et ambrées se
détachent de la ramée natale avec des signes déchirants, valsent dans la brise
enveloppante.
Les
corneilles ratissent les prairies, à la recherche de charognes. Les épis
solaires incitent à affronter l’hiver de la vie.
Le chien
de garde, devant la cabane de son maître, s’étire lentement, avec délice,
captant l’instant présent, ivre de bien-être.
Ce
faisant, je revisite les âges de ma vie, ce soir, devant le plat de châtaignes
tièdes et la décoction de serpolet.
Demain
matin, j’irai chercher des glands dont les porcs sont friands. L’après-midi, je
ferai des brassées de chrysanthèmes ivoirins et de dahlias à la tête ronde et
cramoisie, modeste offrande destinée à la tombe de mon petit frère et de mon arrière-grand-mère.
Le ciel sera encore calme, transparent, et rapprochera les sommets en forme de
pyramides des montagnes dressées verticalement, témoignage de pérennité, lors
de la fête des morts.
Ces pics
pyrénéens, roches de granit, éternellement figés, jaillissent, évidents :
ils sont les gisants des vivants d’antan et les garants de la mémoire minérale,
roches de granit.
Les
montagnes paisibles taisent des drames, spectatrices de cordées dévissées. La
première neige de l’été de la Saint-Martin pose sa mantille blanche et la
chaîne devient livide.
Saint
Vallier (ce prélat a évangélisé le saint-gironnais et donné son nom à la
montagne, le Mont Vallier) a coiffé sa mitre, en chape indigo et argent, et
rassemble en rangs serrés des vieillards vénérables, les dignitaires de
l’évêché marmoréen, roides et figés dans le roc.
Les
collines boisées étagent des coloris : vert sombre des sapins, marron
clair des hêtres, orange sang des merisiers, l’ambre et l’or des chênes.
Assagies,
les rivières, sans débordement intempestif, glissent légères, libres, sans
mémoire des drames passés : elles ne remontent jamais en amont.
Ce bref
rappel de l’été, cette résilience exceptionnelle, me fait signe : priser
les instants de la vie, prendre des forces ; le soleil reviendra à l’été
de la Saint-Martin !
Marie-Christine
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Hier…
C’était hier. J’étais cette petite fille blonde et, l’hiver arrivé, je regardais
par la fenêtre tomber les flocons de neige. Cette enfant aimait rêver et
imaginer devenir si petite, danser et virevolter avec le givre, les flocons
blancs. Le froid, dans ses rêves, ne la gênait pas… la réalité la rattrapait
avec l’appel de sa mère… Vite le bonnet, l’écharpe et la grosse veste de laine
et direction le jardin. La neige fraîche attendait ses empreintes et le coin
protégé, le bonhomme à façonner de ses mains. D’abord faire des tas bien ronds
de neige tassée, mettre la grosse dans l’herbe enneigée et après la petite… la
tête ainsi mise en place, la fillette se faisait la joie d’y installer le nez
avec la carotte donnée par maman, de petites pierres donnant l’air fripon et la
grimace s’apprêtant à rire.
Ainsi le bonhomme l’observait le soir et,
dans le noir, prenait vie accompagnant la fillette dans ses rêves, alors elle
chanterait et danserait les pieds dans le froid et la tête dans les étoiles…
Valérie
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Dans le ciel, à peine griffé par la trace des
avions ponctiformes, le soleil darde ses rayons de sa force déclinante. La
brise légère virevolte.
Ici et là on voit encore des massifs et
plates-bandes en floraison mais les coloris variés perdent de
l’intensité ; le vert et le violet pâlissent, le carmin ternit et le
blanc grisonne. Les corolles n’ont pas
l’éclat de l’été.
Les ombres s’allongent avec grâce dessinant
des formes irréelles.
L’écorce se détache de certains troncs et la
ramée sèche et crissante tombe à terre, j’écrase avec plaisir ce tapis végétal
fané.
Rien à faire l’été est terminé.
Les enfants ont repris le chemin de l’école
avec les cartables mais gardent en tête les rencontres et images des vacances
passées.
Les vendanges ont déjà commencé et la
récolte devrait être bonne.
Profitons des chiffres agréables affichés
par le thermomètre et faisons de belles balades, ramassons châtaignes et
noisettes car l’hiver, à mon grand dam, arrivera bien trop vite.
Fabienne
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Octobre est arrivé et la clarté
se fait rare. On doit l'attendre longtemps le matin et le soir par contre, on aimerait la voir se prolonger d'avantage.
Les arbres ont changé d'apparence, le vert tendre a fait place à des ton carmins, voire dorés chez certains,
en fonction des essences. Cette robe ne va hélas pas résister longtemps à la
saison, petit à petit elle va se déchirer, s'envoler, et laisser apparaître des
branches noires complètement déshabillées.
Mais le ciel est encore limpide
en ce moment, le soleil brille, l'été semble donc décidé à se prolonger. On
ressent le grand plaisir à voir la fatale échéance retardée. La rosée et le
soleil se remplaçant alternativement, c'est le climat propice à l'apparition
des premiers champignons. Avec ce temps ensoleillé et agréable, il est plaisant
d'aller en se promenant les dénicher dans des recoins gardés secrets. Les
paniers se remplissent mais attention, il s'agit de ramasser les bonnes
espèces, celles comestibles et donc sans danger.
Le ciel change rapidement, il
est chargé, gris, menaçant. Il convient de se dépêcher, la récolte est
maintenant terminée et il est conseillé de s’abriter car on serait vite
trempés. L'averse se préparait, elle est là à présent, le sol est vite
détrempé, fini de rêvasser à l'été indien.
Ainsi comme on le constate,
malgré le ciel serein, la saison a vite fait de se rappeler à notre esprit
vagabond. L'été est bel et bien fini, cette fois c'est certain, on va ressortir
bottes et lainages afin d'affronter des
temps moroses et frais. Mais après l'hiver, le printemps reviendra, la vie
reprendra alors ses droits. Les arbres seront cette fois encore habillés de
vert et le soleil se fera présent, longtemps, très longtemps, on l'espère.
Paulette
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