dimanche 22 décembre 2019

VILLE OU VILLAGE AIME

Ecrire sur une ville ou un village qui vous a marqué
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Pour avoir souvent déambulé à pied et en automobile à travers mon pays, je dois reconnaître que la France de l’Est m’est plus familière que celle de l’Ouest… Diverses raisons à cela, l’implantation de la famille maternelle, au cœur de la Bourgogne y est probablement pour beaucoup.
Notre mère était née à l’entrée d’un village presque collé à la petite ville de Tournus, capitale de l’art roman européen et de l’aluminium culinaire ; la Saône s’y prélassait quand elle ne sortait pas de son lit en hiver, inondant la vaste prairie. Une jetée d’un bon kilomètre maintenait la liaison permanente avec le village qui, lui, montait la garde sur un gros caillou rocheux, à l’entrée de la Bresse. L’arrivée chez le grand-père avait quelque chose de grandiose et de tendre dans ma tête d’enfant et m’a laissé une trace indélébile : impossible de ne pas passer devant la « maison du bout de la levée », à chaque fois que j’ai eu l’occasion de me rendre dans le Jura ou les Alpes, ou même le Midi.
Cette maison et son village devenait nôtre pour un mois de vacances. Tout nous rappelait l’enfance heureuse de maman, ses jeux sur les rochers qui jouxtaient le jardin… les mûres dont elle se gavait… les farces que cette petite campagnarde faisait à ses cousins de la ville… À la mi-août, nous allions à la grande fête foraine qui se déroulait sur les quais de la Saône : manèges, pommes d’amour délicieuses lorsqu’elles n’étaient pas véreuses, loteries où nous avions gagné un oiseau sans bien savoir comment le nourrir… Puis venait le soir avec le feu d’artifice que nous admirions depuis le pont, et enfin le retour sous les étoiles.
Du village ancien, d’une belle pierre bourguignonne dorée, on avait une double vue : à l’ouest, les contreforts du massif Central, et à l’est, la Bresse qu’ourlaient le Jura  et même, par beau temps, le Mont-Blanc. C’est de ces toits que je découvris les tuiles romaines et ressentis pour la 1ère fois l’appel du Sud. Nous n’allions guère dans le cœur du village mais c’est de celui-ci que mon grand-père rapportait chaque jour un bon gros pain paysan. Quand je l’accompagnais, il me montrait la petite épicerie où l’on se ravitaillait encore sans emballage, l’école de maman… Souvent nous croisions des connaissances auxquelles il me présentait avec plaisir. Plus loin, sur le plateau dominant la maison, on arrivait au cimetière où il entretenait la tombe de tous les disparus de la famille. C’est là qu’il repose maintenant.
Ce village est le premier que j’ai connu et aimé, c’est celui de mon enfance. Mais je l’aime aussi pour son site et les possibilités de découvertes qu’il offrait. Ma grand-mère, que je n’ai pas connue, nous en a laissé quelques toiles.

Françoise
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Lors d'un séjour sur l'île de Djerba en Tunisie, j'ai été fascinée par le très ancien village de Chenini.
Avant d'y arriver nous avons fait un arrêt à Tataouine, un nom qui m'a fait sourire car je ne le connaissais qu'au travers de la célèbre expression  que nous utilisons en France : «aller à Tataouine». Ce jour-là j'ai découvert que ce lieu existait réellement, et qu'on pouvait donc bel et bien se rendre à Tataouine ! Mais il est vrai aussi que  les paysages rencontrés ce jour-là m'ont donné l’impression d'être arrivée à l’autre bout du monde.
Au cours de cette escapade  j'ai vu  des  sites que je ne soupçonnais pas, comme les chotts, étendues désertiques couvertes de sel,  et donc le village de Chenini, but de notre expédition du jour. En découvrant cet ancien site berbère j'ai été très impressionnée, j'ai eu la sensation qu'à cet endroit le temps s'était arrêté depuis bien longtemps.

samedi 30 novembre 2019

LOGORALLYE GEANT

Ecrire un texte comportant obligatoirement les mots suivants : Location – Tambourin – Draguer – Requin – Epiloguer – Etudiant – Verdâtre – Ventilateur – Franchise – Dérouler – Préparatif – Fois –Lit – Entourloupe – Terrifier – Couple – Cascade – Echanger
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En se levant du canapé qui lui avait servi de lit, l’étudiant ne se sentait pas bien, il avait chaud, était verdâtre et la peau du ventre tendue comme un tambourin. Une fois debout il alluma le ventilateur et commença ses préparatifs pour le petit déjeuner qu’il prévut  léger. Il déroula sa serviette de table tout en repensant à la cascade d’évènements de la veille. Il s’était  mis à couple avec son petit bateau pris en location pour le week-end auprès d’un yacht appartenant au moins à un requin de la finance. Il était terrifié à l’idée de ne serait-ce que le frôler. Il échangea avec des jeunes qui l’avaient regardé effectuer ses manœuvres et l’invitèrent à poursuivre la soirée chez des amis. Sans douter de leur franchise il n’avait pas senti l’entourloupe venir. Il s’était fait draguer, avait trop bu et fumé il ne savait quoi ! Il avala une gorgée de café bien serré et décida de ne pas épiloguer sur cette mauvaise nuit.

Fabienne
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Un étudiant du nom de  Goupil  emmena la jeune Berthe à l’aquarium de la ville. Il pensait aisément la draguer lors de cette promenade.  Pour tout préparatif, il avait pris en location, un tambourin. Il la jugeait naïve et voulait lui faire croire que les sons qu’il produirait avec son instrument, étaient ceux émis par un magnifique requin qu’il aimait contempler. Une fois sur les lieux, les évènements ne se déroulèrent pas du tout comme il avait prévu. Et son entourloupe tourna au fiasco.  Il avait oublié l’existence d’une belle cascade qui tombait dans un grand bassin tapissé d’un lit d’algues verdâtres. De plus, comme il faisait très chaud, un ventilateur tournait à grande vitesse pour maintenir une température constante. Et le brouhaha des visiteurs l’empêcha d’échanger avec sa belle. En outre,  la vue de ces squales la terrifia et elle ne chercha plus qu’à ressortir à l’air libre.  Aussi, Goupil la raccompagna-t-il au plus vite et n’épilogua donc pas longtemps. En toute franchise, ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre et ne formeraient pas le couple rêvé.

Marie-Thérèse
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Envisager une location de tambourin, autre tambour ou tam-tam sur une plateforme pétrolière des fois que l’ennui s’inviterait pour pouvoir passer du temps agréable musicalement parlant, vous n'y pensez pas? De plus à la vue du prix : une véritable entourloupe. D'ailleurs dans quel but ? Afin d'échanger des messages codés avec le continent à quelques heures de vol d'hélicoptère ou pour rythmer les amours de couples de requins venus se reproduire dans les eaux poissonneuses angolaises sur fond de djembé autour de la plateforme pétrolière du Kaombo-Norte ? Un groupe important venus terrifier le personnel et les ingénieurs essayant de préserver leur réseau de pipelines dans un rayon de 300 kilomètres. Aux techniciens, ingénieurs, pompiers, matelots, personnel médical et technique, soudeurs, pilotes d'hélicoptères se mêlant allègrement en un flux continu 24/24 à quelques étudiants venus tester leur endurance et leur ténacité loin de leur famille et de leurs loisirs.

vendredi 22 novembre 2019

DANS LE VENT...

Ecrire avec le maximum d'expressions comprenant le mot "vent"
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Ces années -là, Denise, dispersée aux quatre vents, écoutait les quatre garçons dans le vent, les Beatles dont la chevelure flottait au gré du vent.
Le vent était alors à l'optimisme, Denise aimait les orchestres composés d'instruments à vent ; elle lisait les poètes : Verlaine :"au  vent mauvais", Verhaeren : "ouvrez la porte ... Pearl Buck, l'auteur de Vent d'Est, vent d'Ouest, les chansonniers comme Sardou  avec : "un vent de Sibérie souffle sur la bohême, ou encore Brel...et 'le vent du Nord...
Saturée de littérature, Denise sortait parfois se promener pour décompresser, protégée par son coupe-vent ; elle passait devant son ancienne école dont le tableau était surmonté d'une rose des vents, tandis que les feuilles mortes filaient au vent.
Ces années-là, on pouvait voir sur le petit et le grand écran Autant en emporte le vent ou Noëlle aux quatre vents qui remportaient un vif succès .
Ces années-là, la jeunesse, venue des quatre vents, le nez au vent, respirait le vent de liberté de Mai 1968; les étudiants avaient le vent en poupe, tandis que les autorités leur faisaient face, vent debout par vent contraire alléguant que les forces de l'ordre ne vendent pas du vent et de la fumée et que celui qui sème le vent, récolte la tempête. Denise rêvait des vents alizés, des Iles sous le vent en fermant ses contrevents : elle préférait se remémorer les Noëls anciens : "Vive le vent d'hiver..." Elle apprit plus tard que le navigateur qui avait pourtant du vent dans les voiles, par un vent à décorner les bœufs, progressant contre vents et marées,
 à bord du Manureva s'abîma en mer au large des Açores quand le vent tourna mal.
Denise, attristée par cette nouvelle partit en coup de vent chez une camarade qui n'était pas non plus dans le vent à certains moments.

Marie-Christine
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Jeanne vit arriver Bob. Elle ne le salua pas d’un « quel bon vent vous amène ! » mais lui souhaita plutôt bon vent car il  ne voulait rien entendre. Contre vents et marées,  il voulait s’en aller. Elle insista pour qu’il restât mais c’était autant avoir du vent dans son sac ou  se battre contre des moulins à vent. Elle prit un vent  car elle marchait contre le vent. Il était vent debout et rien ne le ferait changer. Elle murmura entre ses dents : «Que le vent t’emporte !» Il avait parfois du vent entre les oreilles.  Bien qu’il y eût vent d’un avis de tempête, il n’y croyait pas.
« -Ces gens-là disaient-ils, ne vendent que du vent. Le ciel est clair et  même pas  un souffle de vent ! »

samedi 16 novembre 2019

LE MEILLEUR MOMENT DE LA JOURNEE

Ecrire sur le meilleur moment de la journée, ou d'une journée en particulier
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Quand on vit seule et qu'en plus on souffre de la solitude, les journées sont parfois bien longues. Bien sûr il y a les divers travaux que l'on doit faire et qui occupent, ménage, linge à repasser, courses, cuisine, etc. Mais une fois que tout cela est terminé, que faire quand on est seule. S'il me reste du temps libre en fin de journée je fais des mots croisés et je lis, mais si cela m'occupe l'esprit, il y a tout de même des moments que j'apprécie plus que d'autres.
Celui que je préfère chaque jour, c'est finalement la soirée. Une fois ma longue journée en solitaire terminée et le repas du soir expédié, j'aime m'asseoir devant la télévision . J'y suis tout d'abord les informations mais surtout, je regarde ensuite un bon thriller. Confortablement installée, pendant deux bonnes heures je suis plongée dans mon film, c'est je crois le seul moment où j'arrive à ne plus penser à rien d'autre ;  car si je veux suivre l'intrigue et la comprendre, je suis obligée de me concentrer un maximum. Ensuite il est l'heure de me coucher, et même si je ne dors que très peu, je suis contente aussi de retrouver mon lit, je m'y couche en espérant que demain sera un jour meilleur.
Une fois par semaine, je préfère néanmoins l'après-midi, c'est le vendredi, jour de l'atelier
 d'écriture. Ce jour-là je me lève de bonne humeur et avec un moral d'acier, je me sens pousser des ailes, j'ai hâte d'y être. Là encore c'est pour moi l'occasion d'oublier la noirceur de la vie, pendant deux heures et demie je suis ailleurs. Mais ce moment me semble néanmoins bien court, il passe si vite. C'est tout de même bizarre comme le temps passe plus ou moins rapidement selon ce que l'on en fait.
Bien sûr l'atelier se prolonge un peu au travers du texte que j'ai à écrire pour la semaine suivante, ce que je suis en train d'essayer de faire. Ce n'est plus aussi réjouissant car je retrouve ma solitude, mais qu'importe, mon esprit est encore occupé pour un temps.
Comme tu le sais Laurence, voilà aussi pourquoi j'apprécie tout particulièrement les sujets qui me permettent d'écrire des textes un peu déjantés, ils me permettent de sourire en les écrivant. Merci donc Laurence pour ces petits moments de bonheur que tu m'apportes chaque semaine, comment ai-je pu vivre sans eux auparavant.

Paulette
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Pour certains et certaines, le premier petit ou grand bonheur du matin serait "café-cigarette ou "on va se griller une clope avec un p’tit kawa", plus populaire pour inverser les rôles et varier les plaisirs. Très peu pour moi. Ni petite ligne de blanche, encore moins de p’tit canon, ni de p’tit sucre au rhum ou au calva. Ce sera une infusion! Et il en existe pour tous les goûts et tout moment de la journée! Souvenez-vous de la publicité pour la Boldoflorine? Elle date et ne se trouve plus en rayon. Mais il existe toujours des infusions à base de mélisse, d'anis, de mauve, de réglisse, d'artichaut, de fenouil, de badiane, de menthe pour la digestion et pour purifier le foie.

lundi 11 novembre 2019

AU HASARD

Chaque participant tire au hasard un personnage, une action, un lieu et un objet, qui devront obligatoirement se retrouver dans leur histoire.
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Un coffre en bois massif - Se dépouiller de tous ses biens - Le Président d’une association caritative - Au sommet d’une montagne enneigée

En ce jour d’hiver illuminé d’un rayon de soleil,  Aimé Donadieu, le Président d’une association caritative, bien connue «un bol à chacun», part randonner en hors-piste avec son ami, Désiré Painblanc. Ils vont grimper jusqu’au sommet d’une montagne enneigée qu’ils connaissent bien, celui de « la dent de Crolles». Tout en marchant joyeusement sur le sol crissant sous leurs après-ski, ils discutent de leurs réalisations futures pour aider les sans-abris du quartier défavorisé du « marais hanté ». Ils évoquent également les bénévoles qui concoctent la soupe chaude ou récoltent au supermarché, les vivres de première nécessité.
Après plusieurs heures de montée, ils traversent une nappe de brouillard et accèdent à l’endroit appelé «au regard du diable ». Ils s’arrêtent un long moment pour admirer le paysage qui se dévoile à leur vue. Le ciel jusqu’alors clément, se couvre, perdant son gris souris pour prendre une couleur d’acier puis celle de la suie. Sans plus attendre, ils décident de renoncer à leur projet et de redescendre au plus vite. La  neige qui a commencé à tomber en de légers flocons de cristaux, se densifie.  Dès qu’ils le peuvent, ils décrochent leurs skis qu’ils portaient sur leur dos et glissent sur la pente devenue maintenant d’un blanc immaculé.
 A mi-chemin, ils entendent un grondement sourd. Là-haut, tout là-haut, une avalanche s’est déclenchée. Bientôt, elle déboule et s’élargit, heureusement, sans les atteindre. Ils l’ont échappé belle ! Préoccupés, ils ne pensent plus qu’à arriver le plus vite possible et prêtent moins d’attention au sol, maintenant recouvert d’un épais manteau. Mais  ils ne sont plus qu’à quelques mètres de la première piste et aperçoivent déjà quelques arbres.
Brutalement, Aimé  heurte une grosse racine cachée sous la neige et s’étale de tout son long. A leur grand ébahissement, apparait, déterré par sa chute,  un coin de coffre en bois massif.  Que fait-il là en pleine nature ?  Intrigués, tous deux se demandent  ce qu’il peut bien contenir. Aimé le soulève et s’étonne de son poids compte tenu de son faible volume. Il  le tourne et le retourne sans pouvoir l’ouvrir. Il se résout alors à l’emporter et le charge dans son sac à dos.
De retour au chalet, il l’examine avec circonspection. C’est seulement en glissant une lame sous le couvercle qu’il parvient à faire céder le petit ressort. Il  découvre alors  quelques cailloux : feldspath,  quartz, ferrite et  même une petite améthyste logée dans une enveloppe toute défraichie et jaunie accompagnée d’un papier plié en quatre. Il s’en saisit. Quelques lettres sont encore lisibles ainsi qu’un numéro presque effacé à l’en-tête de  Maitre Devin Adolphe, notaire. Le prénom l’interpelle car celui qu’il connait bien, se prénomme Gérard. Dès le lendemain, il se rend à l’étude pour s’informer et lui montrer la lettre. Son ami se moque de lui. Que m’apportes-tu là ? Une lettre de mon grand-père ! Et Aimé de lui raconter sa trouvaille. Gérard lui promet de plonger dans ses archives. Grâce au numéro, il lui apprend que Madame Camille Donadieu, célibataire, s’était dépouillé  de tous ses biens en sa faveur. Une de mes  arrière grand ’tantes s’exclame Aimé, Pourtant le dossier avait été clos très rapidement, une avalanche avait emporté sa maison peu de temps après son décès. Gérard lui dit en riant : « Tu n’as pas tout perdu ! En guise d’héritage, il te reste le coffre et ses cailloux! »

Marie-Thérèse
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Une médaille miraculeuse - se promener sans but- un nourrisson couvert d’eczéma - au cœur d’une clairière.

Clémence se promenait sans but dans la campagne bretonne, il faisait doux presque chaud en ce début d’automne et dans le landau qu’elle poussait on pouvait voir, bras et jambes nus, un nourrisson couvert d’eczéma. Le pauvre enfançon poussait de petits cris plaintifs tant les démangeaisons le faisaient souffrir. Jusqu’à ce jour ni le médecin, ni le pharmacien, ni le rebouteux, ni le curé, pas plus que la demi-sorcière du village qui avait invoqué les korrigans n’avaient réussi à améliorer son état malgré les pommades et  onguents qu’on lui avait étalé sur le corps, les  tisanes d’herbes variées aux noms poétiques qu’on lui avait fait absorber au biberon, pas plus que les prières et psalmodies de toutes sortes qu’on lui avait susurré à l’oreille, rien n’avait eu le moindre effet sur le petit malheureux.

samedi 26 octobre 2019

FEU DE BOIS

Le feu de bois sera votre source d'inspiration : feu de cheminée, de camp, de broussaille, de la Saint-Jean...
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Aussi loin que je me projette dans mon petit passé, j’ai toujours aimé le feu de bois. Pourquoi ? Je ne sais … Quelques pistes… peut-être la dureté des hivers de ma petite enfance que la guerre et ses privations rendirent plus intense ; dans les villes sinistrées, ramener de quoi faire une flambée relevait du miracle. Vinrent ensuite des temps meilleurs.
Le jardinage impliquait le nettoyage des terrains après les récoltes, par les feux de broussailles… d’âcres fumées se mêlaient aux premiers brouillards tandis que l’on se rapprochait du feu pour mieux profiter de ses ronflements si vivants, si réconfortants et joyeux avec leurs pétillements traversés de coups de pétard ; et puis les flammes orangées, dansantes et chaudes attirées par le ciel.
Les loisirs simples revinrent avec le camping héroïque et ses feux de camp de tailles variées. Dans la nuit d’été s’élevaient des chants, des rires et des exclamations, surtout quand une partie du feu s’effondrait dans une gerbe d’étincelles, tel un feu d’artifice naturel. Avec le retour de l’automne, le feu retrouvait toute sa place dans la maison : la cuisinière Godin, en fonte, se chargeait d’avaler du matin au soir sa hotte quotidienne de bûches. Sympathiques, le ronflement, les flammes orangées sous les rondelles que soulevait le pique-feu de maman, les odeurs du bois qui se mêlaient à celles de la soupe et des mets qui mijotaient…
Bien plus tard, à l’occasion de séjours réguliers à la campagne, je renouai avec le feu… de cheminée. Cette fois, j’appris à l’allumer, le « fouetter » pour qu’il chante et chauffe bien ; le feu devint alors le compagnon maîtrisé de mes lectures.
Mais j’eus aussi plusieurs fois l’occasion de réaliser sa force destructrice  lors d’incendies dans les pinèdes sèches de Haute-Provence, en plein été ; parfois sa force était décuplée sous les coups du mistral : les flammes engloutissaient alors les pins, les transformant en torchères ; le feu courrait de collines en collines car les pommes en s’enflammant étaient projetées telles des grenades en avant du front de l’incendie. Le pays et les hommes étaient alors engagés dans un vaste corps à corps avec lui. Quand il était enfin battu, ne restaient alors que des hectares carbonisés, parsemés de troncs noirs et de ruines. Il allait falloir attendre 20 à 30 ans pour retrouver la forêt…
C’est bien l’un des questionnements actuels : comment faire coexister ces deux éléments naturels, l’un étant le produit de la vie végétale qui a son rythme et l’autre, élément naturel destructeur. Les grands incendies posent la question de notre survie car c’est bien la conquête et la maîtrise du feu (autour de 500 000 ans) qui ont permis nos développements ultérieurs.

Françoise
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Le feu de bois évoque pour moi plusieurs souvenirs, d’abord les feux de camp auprès desquels nous nous retrouvions tous pour chanter des chansons lors des veillées de colonies de vacances  et pour regarder danser les flammes au milieu des poussières incandescentes qui s’élevaient en tourbillonnant. La vision du feu, ses couleurs, jaune, rouge et or, son odeur et le crépitement du bois m’hypnotisaient totalement, puis les braises rougeoyantes et assoupies accompagnaient notre douce indolence avant le coucher. La fascination des flammes et c’est comme si j’étais alors transportée dans un autre monde. C’est aussi la cheminée chez mes grands-parents à Bruz où nous allions une fois par an en été quand nous étions très jeunes, dans celle-ci un feu était constamment allumé, il y avait toujours le lait pour le petit déjeuner dans une casserole au cul noirci, une marmite pour le repas du midi et la soupe du soir et entre temps de l’eau à chauffer pour la toilette ou pour laver le linge. La cheminée était très grande et papa nous racontait que quand il était petit sa propre grand-mère, donc mon arrière grand-mère, qui était conteuse s’installait dans l’âtre avec ses auditeurs regroupés auprès d’elle autour du feu.

samedi 19 octobre 2019

ACROSTICHES SUR L'ENFANCE

Acrostiche : court texte ou poème dont les initiales lues verticalement composent un mot
Choisir des mots qui pour vous évoquent l'enfance et les développer en acrostiches
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BETISES
Bêler, hennir, rugir comme un lion, jacasser comme une pie,
Emmêler les cordes à sauter et mélanger les peintures
Titiller les moustaches du chat et lui enduire le poil de mie
Irriter les tympans de maman de cris perçants, ignorant la censure
Siroter sa grenadine et laisser tomber sa paille écarlate sur le tapis
Energiquement secouer le verre pour faire des bulles à coup sûr
Siroter la fin du breuvage et s’essuyer sur la manche de son pull gris. 

SOURIRE
Sollicité en permanence par un entourage tendre et affectueux
Oscillant entre interpeller maman et lui rappeler qu’on est dans la poussette
Ursule est un petit gars souriant : apparemment bien dans sa peau de bébé
Rire et sourire sont ses deux principales occupations
Initier ses parents est son unique préoccupation.
Rigoler, s’amuser et dépenser toute son énergie
En appréciant que son environnement soit heureux.

Claudine
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TOUPIE
Tourbillon fascinant,
Objet magique animé
Une toupie danseuse
Papillonne sur sa tige :
Idéale pour la récré,
Elle envoûte les enfants.


TENDRESSES
Tenir une menotte,
Écouter des gazouillis,
Naître au bonheur.
Donner des câlins,
Recevoir des secrets
Et apaiser un chagrin.
Sécher de grosses larmes,
Soulager des bobos
Et aller vers demain :
Sourire de bon cœur.


CAPRICE
Claire est très exubérante
Aime faire la star,
Pépie comme un moineau, réclame des égards
Insiste pour les obtenir,
Cherche une récompense
Et finit par une punition

lundi 14 octobre 2019

LOGORALLYES IMPROMPTUS

6 mots tirés au hasard pour écrire un petit texte en 6 minutes
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PERMANENCE – MANIE – PRÉCAUTIONNEUSEMENT – ASSOUVIR - ÉPINGLE DE CRAVATE - TROTTOIR
À force d'attendre sa dulcinée, il avait l'impression de tenir une permanence sur le trottoir. Comme toujours il portait son épingle à cravate qu'il avait piquée précautionneusement sur le tissu, une petite manie dont il ne pouvait se défaire et par laquelle il assouvissait son envie de plaire.
P.

PRINTANIER – ESCLAVAGE – REVENDIQUER – MAL EN PIS – ECZÉMA – DRESSEUR
Ça va de mal en pis : cet eczéma géant printanier me tient en esclavage et j’aimerais bien revendiquer le statut de « dresseur d’allergie ».
Cl.


VACANCES – CLOU – NOIRCEUR – SE MÉFIER – AMPUTATION – IDYLLIQUE
Les vacances arrivaient, le 14 juillet aussi : le clou du spectacle serait le feu d’artifice, mais Denise se méfiait de la noirceur fuligineuse du ciel. La foudre s’abattit sur un arbre : une personne dut subir une amputation, mettant un terme tragique à une romance idyllique, à peine amorcée.

M.C.

PORTE – LUISANT – CHANTER – POUDRIÈRE – ÉNERGUMÈNE – BRELOQUE
Un énergumène, agitant des breloques luisantes de pluie, chantait à tue-tête devant la porte. En réponse, les habitants hurlaient et tapaient d’exaspération, transformant les lieux en vraie poudrière.
L.

ROSE TRÉMIÈRE – HUITRE – PROMENEUR – IRRITER – TRAIN – AMICALEMENT
Près de l’église Sainte Radegonde, dominant l’estuaire, le promeneur, fraichement débarqué du train, peut admirer les parcs à huitres et dans les rues du village, les roses trémières poussant le long des rues. Amicalement, il salue les habitants et, pour un moment, n’est plus irrité par ses soucis.
M-T

ROSE – ÉVANESCENT – PRISON – PRAGMATIQUE – RAPPELER – TANT PIS
Pendant mon séjour en prison je pris l’habitude de me rappeler mes plus beaux souvenirs avant qu’ils ne deviennent évanescents comme une rose qui perd un à un ses pétales, et tant pis pour les esprits pragmatiques !
F.

samedi 5 octobre 2019

SILENCE, SONS ET BRUITS

Ecrire sur les sons que l'on aime, quels qu'ils soient
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Quel bonheur que de retrouver le silence après le brouhaha de la foule qui se presse dans le métro ou dans le Centre Commercial ! Ne plus entendre cette cacophonie de craquements, roulements, sifflets, ronflements de moteur, crissements,  appels, cris, voire chants ou musique bruyante. Combien il est agréable de retrouver la tranquillité après avoir emprunté  les transports en commun  où il est insupportable  d’entendre des conversations qui  ne vous sont en aucune façons destinées, échangées d’une  voix forte par des gens accrochés à leur portable et peu soucieux de leur entourage ! Alors combien j’apprécie  l’absence d’agitation et goûte  le retour au calme.  Une vraie détente ! Parfois même telle une gourmande, je le savoure comme un mets délicieux.
 Le silence  n’est pas pour moi,  le vide total car il est rarement total ! Il prend vie et se peuple d’un nombre important de sons étouffés: bruissement du vent léger dans les arbres ou tapotement momentané de la pluie sur les carreaux ou bien encore  croassement passager des corneilles,  voix assourdies des voisins traversant la cour ou cris lointains des enfants sortant de l’école. Tous ces bruits rythment alors la journée et dotent le silence, de toute sa valeur.
Parfois, c’est moi qui le romps, en écoutant en sourdine un peu de musique classique. Bien sûr, à certaines heures,  je mets aussi la télévision. Mais dès que je l’éteins, que le fonds sonore s’efface, il se pare alors de davantage de charme.
J’aime aussi le rencontrer dans la nature et particulièrement lors de promenades dans les bois. Dans cette atmosphère tranquille, l’oreille distingue une multitude de sonorités : le craquement d’une branche, un court pépiement d’oiseau, le frémissement de la brise, le bourdonnement d’un insecte, et autres … Ces brèves interruptions ne lui donnent que plus de densité ce qui me permet de penser, de me concentrer mais aussi  de rêver. 

Marie-Thérèse
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AUTOUR DU SILENCE
Le silence  absolu n’existe pas et contrairement à ce qu’il prétend, il est rempli de bruits. Ne dit-on pas d’un silence qu’il est assourdissant ?
Quand un enseignant réclame le silence c’est surtout pour permettre l’attention, la concentration. Je ne pense pas que l’on puisse se concentrer quand il y a du bruit, en tout cas moi je ne le peux pas. Par exemple j’ai besoin d’une forme de silence pour lire.
Je sais que quand je mettais des boules Quies ou des bouchons d’oreilles pour me protéger des ronflements de mon compagnon, ronflements  qui ressemblaient plus à une éruption volcanique avec projections de lave et geysers sifflants qu’au doux chuintement de ma propre respiration pendant le sommeil, et bien figurez-vous que j’entendais mon cœur battre dans mes oreilles et ça, ça m’angoissait ! J’ai réglé le problème en m’installant dans la chambre libérée par mon fils.
Je ne crois pas au silence total sauf pièce conçue exprès et insonorisée mais ça aussi ça m’angoisse. Je m’accommode bien de sons doux, reconnus ou habituels pour mon endormissement, au port le bruit des étais et des haubans des voiliers qui tintent au vent me bercent, le bruit des vagues sur la plage ou de la source qui coule aussi,  par contre des bruits forts ou brutaux  me perturbent et me

samedi 28 septembre 2019

ETRE MERE - L'INSTINCT MATERNEL

Elisabeth Badinter
L’instinct maternel existe-t-il ? Je vous ai fait part il y a quelques temps de l’admiration que j’éprouve pour Simone Veil, aujourd’hui je vais faire référence à une autre femme  qui a compté pour moi. Il s’agit d’Elisabeth Badinter, philosophe, auteure et féministe dont le livre « l’amour en plus » a bouleversé mes convictions de jeune sage-femme.  Pour elle l’instinct maternel n’est qu’une construction culturelle alors que pour beaucoup l’instinct maternel serait à l’origine du désir d’enfant. Pour Elisabeth Badinter il ne s’agit que d’un subterfuge, elle argumente en démontrant que le désir d’enfant n’est pas présent chez toutes les femmes, même s’il me semblait en ce qui me concernait à ce moment là que le fait relevait d’une évidence. Effectivement on ne peut que constater le nombre d’enfants autrefois mis au monde pour jouer le rôle de compensation, de jouet ou d’accessoire de leur mère. Combien d’enfants encore de nos jours sont abandonnés à eux-mêmes ou maltraités ? La philosophe cherchait à l’époque à renouveler l’image de la mère perçue encore par certains comme l’image d’une femme épanouie ne rencontrant pas de problème face à l’enfant, ce qui est encore aujourd’hui bien loin d’être la réalité. La société paraît plus interpellée par les femmes qui mesurent leurs responsabilités que par celles qui les ignorent. Face à ses détracteurs Elisabeth Badinter insiste, encore aujourd’hui, sur le fait que la femme n’est pas un chimpanzé ! Elle insiste également sur ce qu’elle considère comme des facteurs dominant de la maternité, c'est-à-dire notre expérience de la vie, notre inconscient et notre enfance. Des scientifiques ont fait des recherches sur l’attachement mère-enfant. Tout récemment encore j’accompagnais Manon dans ses études de puéricultrice et j’ai eu l’occasion de lire pas mal de choses sur le sujet, aucune recherche n’a pu prouver qu’il y avait un lien biologique dans l’attachement mère-enfant. Pour Elisabeth Badinter c’est le mélange de volonté, de puissance et d’amour qui forme ce que l’on appelle instinct maternel. Les comportements complexes comme le maternage, et l’on commence à parler de paternage, ne sont jamais prédéterminés génétiquement, par contre il est maintenant reconnu que l’environnement social joue un rôle déterminant dans l’amour maternel, de même que le soutien que la mère va ou non recevoir.  J’espère ne pas vous avoir gavées avec mon texte mais moi j’ai adoré traiter du sujet.

Fabienne
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L’instinct maternel n’est pas inné comme souvent on pense le croire. Plus qu’un instinct que possède les animaux, c’est un sentiment qui se développe quand l’enfant futur est désiré, que ce soit avant la conception ou pendant la grossesse. Ce n’est pas le cas des femmes qui n’en veulent pas ou sont dans le déni. Et leur enfant devenu grand saura bien exprimer cette frustration, et cette distance ressentie vis-à-vis de leur mère comme Hervé Bazin l’a si bien décrit  dans Vipère au poing.
Par contre,  la naissance de l’enfant est toujours une joie quand elle est attendue. Son arrivée est alors un évènement plein d’émotions que partagent famille et amis. Le nouveau-né est alors montré, choyé et câliné. Et tous de s’extasier, chacun de chercher une ressemblance au père, à la mère ou à tout autre membre de la famille. La maman ressent alors un sentiment de fierté et de bonheur qui décuple son amour pour son bébé.  Quelle joie de le prendre dans ses bras, de parfois l’allaiter ou lui donner le biberon dans un contact charnel si fort. A cause de sa fragilité même, la jeune femme devenue mère éprouve le besoin de le protéger. Et son amour maternel va grandir et se transformer au fur et à mesure de sa croissance. Ses moindres petits gestes vont décupler chez elle, une charge émotionnelle intense. Comment résister à deux petits bras qui s’enlacent autour du cou ou à la demande de caresses  ou de baisers ?

samedi 21 septembre 2019

UN DEBUT ...ET UNE FIN

Ecrire des textes avec un début et une fin imposés.


De fil en aiguille, elle finirait bien par y arriver... Elle comprit alors qu'il ne tiendrait pas sa promesse.

L'incendie crépitait,... C'était une construction en bois.

Le rendez-vous avait été pris... Sous l'effet de la canicule, le goudron collait aux semelles.

On lui demanda un certificat médical... Il avait attendu des années pour pouvoir rejouer au tennis.

Elle ne manquerait pas de le mentionner... A cette heure le bureau était fermé.

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De fil en aiguille, elle finirait bien par y arriver ?! Entre la corvée de la lessive avec le linge débordant de la corbeille : monceau de serviettes, de draps et de couches réutilisables au nom du respect de la nature et de l’environnement… Dans l’évier : les tétines et les biberons encore mousseux de lait maternisé. Aurore s’était levée à l’aube. Les yeux rougis d’une nuit entrecoupée de vagissements intempestifs. Puis suite à une toilette de chat entre deux tétées et deux changes, le cheveu ébouriffé et l’œil bouffi, la brosse à dent coincée entre deux incisives : des couinements qui n’allaient pas tarder à se transformer en hurlements lui parvenait encore et encore toujours plus récurrents du fond du couloir. Les joies de l’enfantement. Elle en avait fait trois d’un coup. Le choix des rois : Deux garçons et une fille. Jamais rassasiés : des morfalous de première. Tout de leur père ! Et en pensant à ce dernier que devenait-il ? Elle risqua un regard sur la couche paternelle et découvrit une épaule délibérément tournée vers le mur et des paupières irrémédiablement fermées de cette fatigue du juste : spectacle ô combien navrant. Elle comprit qu’il ne tiendrait pas sa promesse.

Claudine

 De fil en aiguille, elle finirait bien par y arriver, elle écrirait ce texte dont le sujet la rebutait. Après tout, nous ne sommes qu'à la mi-juillet se dit Martine, elle avait jusqu'à la fin du mois d'août pour rendre sa copie, il lui paraissait impossible de ne pas réussir à écrire quelque chose d'ici là.
Martine mit donc ses méninges au repos et profita des beaux jours d'été pour sortir et se distraire. C'était ma foi bien agréable de paresser dans un parc pendant ces belles journées ensoleillées et d'y regarder les fleurs épanouies. C'est ainsi que Martine fit la connaissance d'Antoine, jeune homme qui partageait ses goûts et qui lui témoigna beaucoup de gentillesse pendant tout ce mois d'août.
Aussi, c'est avec un pincement au cœur que Martine vit arriver la fin du mois, elle dut reconnaître qu'Antoine ne la laissait pas indifférente. Mais heureusement, au cours de ce qui devait être leur dernière entrevue, Antoine lui donna rendez-vous la semaine suivante, afin disait-il de réfléchir à leurs prochaines sorties communes. Ne sachant pas comment serait la météo d'ici là,  ils choisirent de se retrouver dans un café qu'ils connaissaient l'un et l'autre.
Le jour dit, Martine fut à l'heure, et même en avance comme à son habitude, trop pressée qu'elle était de revoir son prince charmant. Elle prit place à une table et commanda un café en attendant l'arrivée d'Antoine, mais les minutes se transformèrent en heures, elle comprit alors qu'il ne tiendrait pas sa promesse.

Paulette

De fil en aiguille, elle finirait bien par y arriver… Elle courait partout pour s’informer, pour remplir des dossiers ou se rendre à des rendez-vous et parfois  rencontrer des personnes susceptibles de l’aider. Il y avait tant à faire et la date de départ approchait. Un dernier coup de téléphone et il lui semblait qu’aucun détail  ne lui avait échappé. Tout était enfin  prêt.  Ne lui avait-il pas assuré qu’il se chargeait de lui trouver une chambre, de lui faire connaitre la ville et tant d’autres choses. Elle ne devait surtout pas s’inquiéter car il  l’attendrait à son arrivée l Son ton était si convaincant et puis, il lui avait été recommandé. Elle se laissa berner.  Hélas quand elle débarqua à l’aéroport, il n’était pas là. Elle comprit alors qu’il ne tiendrait pas sa promesse.

Marie-Thérèse



De fil en aiguille, elle finirait bien par y arriver… Olga, née à Saumur dans une habitation troglodytique où s’entassaient dix-sept enfants et leurs parents, fut placée à l’âge de onze ans dans une ferme. Elle y fit merveille, ne rechigant ni aux rudes travaux agricoles ni à l’entretien de la basse-cour, tout en vaquant à toutes les tâches ménagères, vu que les hommes étaient à la guerre et que la patronne avait fait une attaque cérébrale. Seul était présent, Robert, commis agricole réformé qui plus tard abusa d’Olga pendant son sommeil, si bein qu’elle fut mère à quinze ans. Ils ne s’aimaient pas ; Robert était fiancé à une autre femme qu’il aimait. Robert et Olga furent contraints de se marier, notamment par le curé ; l’enfant fut reconnue. Robert ignao sa légitime et continua ses infidélités extra-conjugales. Olga comprit que Robert ne tiendrait pas sa promesse. 

Marie-Christine
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L'incendie crépitait, il ravageait Notre-Dame de Paris, au printemps dernier la forêt composée de mille trois cents chênes ; la charpente fut dévastée, c'était une construction en bois.

Marie-Christine


L’incendie crépitait, rougeoyant sous le ciel noirci par la fumée. Théo avait d’abord entendu, au loin, les roulements du  tonnerre, mais ceux-ci s’étaient rapidement rapprochés. Très vite, de nombreux éclairs s’étaient succédé, déchirant avec violence, pour quelques secondes, la couverture nuageuse qui s’épaississait de minute en minute. Et le vent s’était levé,  secouant avec force les trois pins qui délimitaient sa petite propriété sur ce flanc de montagne. Théo avait rapidement fermé les fenêtres de son chalet. Il l’entendait maintenant craquer de toutes parts et il était inquiet. Soudain, devenu enragé,  le vent, dans un vacarme assourdissant,  décapita l’un des arbres au moment où la foudre le transperçait. La tête en feu vrilla et tournoya dans les airs avant de s’abattre malencontreusement sur son toit qui s’enflamma aussitôt. Théo se précipita sous le hangar et essaya en vain de brancher sa lance à eau mais mal orientée, le vent la rabattait irrémédiablement vers le sol. Il ne put rien faire. L’orage s’éloigna emportant le vent avec lui  mais il était déjà trop tard.  Théo consterné ne put que