La rue
descend légèrement et c’est allégrement que je la prends ce matin-là. Il fait
beau, presque chaud. Au coin de la place, un tout nouveau magasin de surgelés
est là, au rez-de-chaussée. Peint en blanc, l’encadrement de sa vitrine aux
grandes vitres transparentes, dépassent légèrement la façade grise de cet
immeuble déjà ancien. Entre deux étages, comme sur un fronton, quelques lettres
gravées dans le mur gris s’effacent peu à peu : « Glac..ères
Chare..ais.. ». Immédiatement, ces quelques mots font jaillir de ma
mémoire la vision d’un passé déjà lointain. D’un portail grand ouvert d’où
s’écoule souvent un filet d’eau, sortent régulièrement d’avril à octobre, des
attelages de deux chevaux. Ils tirent une charrette pleine de paille sur
laquelle reposent les pains de glace. Au bruit des fers sur le sol, les
ménagères sortent sur le pas de leur porte et hèlent le cocher, assis droit
comme un i sur la banquette avant. Alors, d’un geste bref, il tend les rênes et
du long fouet qu’il tient à la main, caresse le dos des animaux. Les roues de
bois cerclées de fer crissent et l’attelage s’arrête le temps qu’à l’arrière,
le glacier, vêtu de son tablier de cuir, décharge la marchandise, des blocs de
2 à 5 kg. Souvent, il les porte jusqu’à la glacière de la cuisine et, l’achat
réglé, il grimpe sur son siège tandis que l’attelage s’ébranle à nouveau. Leur passage laisse une trace humide
sur les pavés de la ville et parfois quelques crottins que les chanceux
propriétaires de jardins s’empressent de recueillir dans leur seau, une pelle à
la main !
En
hiver, ce sont plutôt les marchands de charbon qui traversent la ville, avec
leur tombereau fermé sur les côtés. Il ne faut pas qu’un boulet ou un morceau
d’anthracite s’échappe ! Certains sont déjà aux aguets pour s’en emparer.
Ce serait une aubaine ! Les temps sont durs ! La commande passée au
petit café auvergnat, chez «le bougnat », le commis arrive, tout de noir
vêtu, la figure et les cheveux couverts d’une poussière qui s’incruste dans la
peau. D’un coup de reins, il attrape le sac, le pose à même la rue et l’ouvre.
Il le déverse alors dans la cave, par le soupirail à ras du sol. Sous l’effort,
il transpire malgré la température souvent froide. D’un revers de la manche, il s’essuie le front laissant des marques noires sur son visage. Il me fait penser aux petits ramoneurs savoyards que j’ai vus dans les livres ! Entre deux livraisons, parfois, certains lui offrent un verre de vin à la va vite avant de refermer la porte. Dans la cave, la ménagère remplit déjà, de ce précieux trésor, le long seau noir conique, et monte charger le foyer de la cuisinière qui va ronronner une bonne partie de la journée, diffusant un peu de chaleur. Demain matin, le feu à demi éteint, elle secouera la grille et videra les cendres avant que de la remettre en route. Mais pour ceux qui ne disposent que d’une cheminée, c’est aussi le marchand de bois qui passent livrant bûches et fagots, les plus démunis devant aller eux-mêmes s’approvisionner en forêt.
il transpire malgré la température souvent froide. D’un revers de la manche, il s’essuie le front laissant des marques noires sur son visage. Il me fait penser aux petits ramoneurs savoyards que j’ai vus dans les livres ! Entre deux livraisons, parfois, certains lui offrent un verre de vin à la va vite avant de refermer la porte. Dans la cave, la ménagère remplit déjà, de ce précieux trésor, le long seau noir conique, et monte charger le foyer de la cuisinière qui va ronronner une bonne partie de la journée, diffusant un peu de chaleur. Demain matin, le feu à demi éteint, elle secouera la grille et videra les cendres avant que de la remettre en route. Mais pour ceux qui ne disposent que d’une cheminée, c’est aussi le marchand de bois qui passent livrant bûches et fagots, les plus démunis devant aller eux-mêmes s’approvisionner en forêt.
Soudain,
un appel dans la rue, presque un cri me
rappelle le rémouleur. Je le revois ! Il pousse sa charrette à l’allure
si particulière avec ses deux très
grandes roues métalliques à rayons, tout
en criant « rémouleur, rémouleur, repasse couteaux, repasse
ciseaux ! » Il s’arrête à chaque coin de rue et fait tinter sa
clochette perchée en avant au-dessus de
la meule placée au centre de cet assemblage. Bientôt une personne sort
d’une maison puis une autre, lui tendant l’ustensile à aiguiser. La file
s’allonge. Il s’assoit alors sur le
petit banc à l’arrière de la machine et de son pied, active la pédale. La meule
tourne vite et un peu d’eau gicle de chaque côté. Il lui présente la lame tout en la faisant
glisser de droite à gauche pour bien en équilibrer le fil. Il en vérifie le
coupant, la remet une nouvelle fois au contact de la
pierre. En quelques minutes, le travail est fini. Satisfait, il le rend à son propriétaire. Les clients disparus, il repart vers un autre coin ou un autre quartier. Peut-être
croise-t-il près de la poste la marchande de quatre saisons installant sur ses
quatre pieds et sa béquille, sa charrette colorée chargée de fruits et légumes
ou bien, portant de grandes vitres sur le dos, le vitrier criant « vitrier,
Vitrier, carreau cassé, carreau remplacé » ou bien encore, le
garde-champêtre, muni de son képi et de sa trompette, crieur public annonçant
quelques nouvelles ou règlements ? Passe-t-il devant le rempailleur de
chaises travaillant assis sur le pas de sa porte ou devant le vannier tressant
l’osier pour le transformer en paniers plus ou moins grands ? Comme
lui, je jette un regard sur sa droite là où derrière la vitre, la modiste
façonne à main les chapeaux, fixant sur le feutre ou la paille, plumes et
rubans. Plus loin, je vois l’apothicaire–herboriste vêtu de sa grande blouse
grise avec, dans sa vitrine, ses grands vases blancs ornés d’arabesques bleus
et de mots latins et sur le sol, les sacs débordant de plantes odorantes.
Jouxtant sa boutique, voilà celle du droguiste-quincailler un peu sombre ! Une
odeur forte, un brin entêtante s’en échappe. D’un côté s’alignent tous les pots
de peinture ou de pigments et de l’autre, les ustensiles de cuisine, les clous
et tout ce qui est fabriqué à partir du fer et de l’étain.
pierre. En quelques minutes, le travail est fini. Satisfait, il le rend à son propriétaire. Les clients disparus, il repart vers un autre coin ou un autre quartier.
Un
coup de klaxon impératif me rappelle à la réalité. Je suis sur la rue et je
gêne la circulation ! Mais tous ces petits métiers aujourd’hui
disparus continuent à me trotter dans la tête ! Ce ne sont pas les achats
effectués le long des comptoirs des
grandes surfaces qui redonneront le plaisir de ces rencontres, de ces quelques
brèves paroles échangées!
Marie-Thérèse
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Le faucheur
Le
village endormi rêve, et ses tuiles roses
S’étirent
mollement parmi les cheminées ;
La
rivière bavarde, à l’écume argentée,
Jase
entre les galets et les sapins moroses.
C’est
l’heure où le faucheur, ami de la rosée,
Marche à
travers les prés, la faux sur son épaule,
L’étui à
la ceinture, les marteaux au côté ;
Ses pas
sont étouffés par les fougères molles.
La pierre
sur l’acier sonne le clair matin ;
La faux
glisse sur l’herbe avec un bruit de toile,
Et le
long de la lame s’alignent les andains,
Docilement,
comme des plis de vertes voiles.
Sur le
foin ordonné en rangées symétriques,
Gisent
éperdument, aveuglés de clarté,
Les
insectes multiples aux élytres bleutés ;
L’air
réchauffé s’élève en ondes concentriques.
Cependant
le faneur est venu dans le pré,
La
fourche fait voler les graminées sans nombre,
Tandis
que le faucheur poursuivi par son ombre
Fauche
inlassablement la moisson diaprée.
Marie Christine
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C’est
avec nostalgie que je me plonge dans mes souvenirs d’enfance.
Dans les
années 40, nous voyions le « raccommodeur de faïence et de
porcelaine ». Les femmes lui apportaient plats et assiettes cassés en deux
voire trois morceaux, et, miracle pour mes yeux d’enfant tout était réparé. Et
ces objets retrouvaient leur place d’origine. Il y avait aussi celui qui
bouchait les trous dans divers récipients, et le « rétameur »
qui déposait une fine couche d’étain sur les couverts pour éviter la rouille et
le vert-de-gris.
Je me
souviens aussi, arrivée en ville, du « vitrier » qui passait dans les
rues en criant Vitrier ! Sur son dos, il portait une sorte d’échelle sur
laquelle étaient placées des plaques de verre. Les ménagères, dont une vitre
était cassée, l’appelaient… et voilà, la vitre cassée était remplacée.
N’oublions
pas également « l’allumeur de réverbères » avec sa baguette magique à
mes yeux d’enfant. Il appuyait sur sa cible une petite échelle et, tendant sa
baguette, allumait le réverbère. Pour moi, c’était magique et fantastique.
J’ignorais alors que le réverbère fonctionnait au gaz de ville. Au matin, même
travail pour les éteindre.
Dans nos
campagnes, il y avait le « charpentier » qui en plus des charpentes
qui soutiennent les toits fabriquaient pour certains des roues de toutes
tailles. Le « charron » prenait sa suite en les cerclant de métal
dans sa forge. Il pouvait aussi être « maréchal-ferrant ». Il fallait
bien que le feu soit utilisé à son maximum. Alors, il ferait des chevaux,
parfois les bœufs de ceux qui ne pouvaient acquérir un équidé, quelques fois
c’était une vache que l’on ferait pour les travaux des champs.
En
remontant le temps, il y avait le « tisserand » qui passait de
grandes fermes en grandes fermes, les brodeuses et « dentellières »
le suivaient. Il fallait bien embellir les draps et autres pièces du trousseau
qui venaient d’être tissées. Le mariage était prévu ! Ce jour-là, on
buvait de l’alcool qu’un « bouilleur » avait fabriqué dans son
alambic. Il passait de fermes en fermes pour bouillir le cidre ou le vin. Les
« lavandières » étaient elles aussi de corvée. Le jour du mariage,
des musiciens « cornemuseux » ou « vielleux », suivant les
régions, devançaient le cortège. N’oublions pas les couturières qui aidaient en
faisant les robes, les « culottières » et les « tailleurs »
pour les messieurs. Le « rémouleur », le « tonnelier », le
« soyeux », le « cantonnier »… autant de divers métiers qui
ont évolué avec le temps. Il y en a tant qu’un livre serait nécessaire pour les
sortir de l’oubli. Là…. Pour l’écrire, je demanderai l’aide d’un
« écrivain public » !
Colette
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Le joueur d’orgue de Barbarie
Dans un
coin du square qui longe la rue de la Roquette, une bande de garçons et de
filles d’environ huit à douze ans discutent. Ils doivent probablement sortir du
conservatoire municipal de musique situé dans une rue voisine. Moi, je joue du
piano, dit l’un. Moi du violon, dit l’autre. Moi, de la harpe, de la guitare,
du violoncelle, de la flûte… Les uns et les autres parlent de l’instrument dont
ils jouent ou ne jouent pas, parlent, parlent, parlent dans un sacré brouhaha.
Un peu
plus loin, un homme assez âgé, assis sur un banc écoute d’un air amusé.
-
Vous,
monsieur qui ne dites rien et vous taisez, jouez-vous d’un instrument ?
osa le plus hardi de la bande.
-
Bien
sûr, je joue de l’orgue de Barbarie.
-
Qu’est-ce
que c’est que ça ?
-
« Orgue »,
ça me fait penser aux longs tuyaux métalliques qu’on voit au fond de certaines
églises.
-
« Barbarie »,
cela me rappelle les Barbares qui ont envahi la Gaule, comme on l’apprend en
histoire.
Pendant
ce temps, l’homme a tiré une petite charrette, cachée derrière le banc. Elle
supporte l’instrument au nom bizarre ; celui-ci est composé d’un système
de soufflets reliés à une boîte à vent afin de produire des sons. Tout cela
commandé par un organe mobile composé de bandes de cartes perforées attachées
les unes aux autres et se dépliant en accordéon. Une manivelle actionnée par le
musicien fait fonctionner les soufflets, progresser le programme et tous les
mécanismes correspondants.
-
Oh,
monsieur, faites marcher votre instrument !
Le joueur
d’orgue de Barbarie actionne la manivelle. La musique qui sort de la boîte est
si vraie, si vivante, si jolie qu’une blondinette aux yeux bleus,
s’écrie : « Super ! C’est génial, je veux apprendre à jouer de
l’orgue de Barbarie. Adieu les dièses, les bémols, la clef de sol, de fa.
Inutile même de connaître ses notes, il suffit de tourner une manivelle ».
Et tout ce petit monde de scander « Vive l’orgue de Barbarie ».
-
Monsieur,
revenez pour nous apprendre à tourner la manivelle et nous pourrons faire
danser tout le monde autour de nous. Au revoir monsieur, et à mercredi
prochain, à la même heure ! »
Christiane
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Que de
métiers disparus dans les tourbillons du temps. Pourtant chacun avait sa place,
sa formation et ses ouvriers. La plupart du temps les enfants exerçaient la
profession des parents…
Mais
beaucoup s’apprenaient en entrant en apprentissage. Dans chaque corporation, le
maître a souvent deux ou trois apprentis en plus de ses propres enfants.
L’instruction prend en général entre deux et douze ans, selon le métier, et
peut débuter dès sept ans, mais la plupart du temps les jeunes ont entre
quatorze et vingt-deux ans, tous et toutes célibataires.
Certains
deviennent ainsi de véritables artistes en leur métier, après avoir effectué
son « tour de France » en devenant compagnon du Tour de France.
Certains
métiers n’ont plus cours à cause des
nouvelles technologies ou sont devenus inutiles aujourd’hui… tel l’affienteur
(marchand de fumier et d’engrais), l’alênier (qui fabrique des poinçons pour
travailler le cuir), le rémouleur (affuteur de couteaux, poignards, rasoirs,
ciseaux), l’anilier (fabriquant de béquilles), la blondeuse (dentellière en
soie), le calamier (qui taille et fabrique les plumes pour écrire), le blavier
(qui garde les récoltes de blé), le briseur (qui boise les galeries des mines),
le bousilleur (maçon qui fabrique du mortier avec de la paille et de la boue),
le brayeur (ouvrier maçon qui monte les matériaux avec des cordages), le
charbonnier (est-il utile de dire qu’il fabrique le charbon) et le chassissier
(qui pose du papier huilé aux fenêtres en guise de vitres).
Je
pourrais continuer ainsi longtemps car la liste est longue de tous ces métiers
qui n’ont plus leur place de nos jours.
Métiers
anciens, métiers qui demandaient une formation, métiers qui n’étaient pas bien
payés, les dangers étaient présents et peu ou pas de protection, mais tout le
monde avait une fonction, sa place… seuls les vagabonds se laissaient aller à
la paresse… Les troubadours et autres conteurs colportaient les légendes et les
nouvelles…
De nos
jours, plus besoin de tout ça… industrialisation, technologie, informatique sont
passées par là… et riment avec chômage.
Valérie
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Et de
parler, encore et encore, des marchands ambulants, des ramoneurs aux marchands
et primeurs et de quatre saisons, en passant par les montreurs d’ours, les
cracheurs de feu, romanichels et saltimbanques d’antan, et les crieurs à la
volée pour annoncer bonnes et mauvaises nouvelles… ces figures bien connues qui
ont quitté nos régions et nos esprits. On ne les entend plus ces colporteurs
avec leurs roulements de tambour et leurs grosses moustaches s’adressant au
tout-venant en roulant les R : « Avis à la population… ». Et les
rempailleurs, prêts à redorer et redonner une jeunesse à mes chaises
Renaissance, si vous m’en trouvez un, je vous en serai reconnaissante. Et si
j’avais envie de me faire carder un matelas à l’ancienne avec de la belle laine
de brebis fraîchement tondue et nettoyée ? Qui pourrait m’assurer les
services d’un bon cardeur afin d’aérer mon oreiller ou mon matelas si j’éprouve
le besoin de requérir à ses services quelques années plus tard ?
Je devrai
mettre des affichettes ou encore chercher sur Internet : « Cherche
désespérément un rempailleur-cardeur ! » Et d’en trouver un bien
consciencieux, qui sait encore tisser, tresser, entremêler les fibres
naturelles : osier ou raphia ou encore bambou, coco que l’on utilise pour
les meubles relève du grand défi conceptuel. A l’heure actuelle, la mode tend à
revenir aux matières naturelles et vivantes, mais à des prix parfois
faramineux… ce qui deviendrait épique et inciterait certains puristes à surfer
sur des sites spécialisés ou à se déplacer vers des îles paradisiaques très
lointaines qui fabriquent à des prix défiant toute concurrence des produits
design correspondant à nos goûts et notre retour aux produits dits naturels.
Et si je
vous parlais alors des fauteuils style Louis XVI et de la bergeronnette couleur
vert bronze qui trône encore dans le salon familial avec son revêtement de
velours terni et lustré qui aurait besoin d’être changé et clouté… A quelle
manufacture des Gobelins ou filature du Nord ayant fermée ses portes depuis
bien longtemps devrais-je avoir affaire ? Je passerai ainsi tous les
métiers en demandant un travail de passementerie, de broderie, de dentelle, de
frises et de rubans… Il n’existe plus, hélas, que de vieilles dentellières. La
plupart des merceries de mon coin ont mis la clef sous la porte et n’ont pu
trouver de successeurs. Ils ont dû retirer leur enseigne, remplacée depuis par
une boutique de prêt-à-porter puis par des ambulanciers.
Pour
parler de rénovation et de consolidation de meubles anciens. Il s’agit de faire
appel à un menuisier et surtout à un ébéniste dont le métier s’apparente à de
l’art et tend à se raréfier.
L’école
Boule, les Compagnons du devoir, l’école Estienne en forment-ils encore ?
Si je vous parlais d’ébène, de laque et de bois de rose. A qui devrais-je
m’adresser pour restaurer ou faire fabriquer un meuble avec ces matières dites
nobles et ces essences rares, censées être protégées et non importées ?
Où
irais-je chercher de la cire d’abeille qui nourrit parfaitement le bois ou le
vernis marin qui entretient les entrelacs et les enluminures du secrétaire
anglais du salon ? la quincaillerie du coin, le marchand de couleurs, la
droguerie ont fermé leurs portes depuis longtemps. Je n’avais de cesse de me
perdre dans le dédale de leur bric-à-brac allant du sol au plafond, jusqu’au
grenier, qui sait ?
On y
trouvait de tout : des produits ménagers spécifiques pour entretenir le
chrome, le cuivre, l’étain, l’argent, l’inox, la miroiterie, de la peau de
chamois, de l’essence de térébenthine, de l’huile de lin, de ricin, d’amande,
de paraffine, de coude (je plaisante bien sûr), mais aussi du bleu de
méthylène, du brou de noix, du blanc d’Espagne, et encore de l’eucalyptus pour
les rhumes, des pastilles Vichy, des violettes d’Isigny, de la Marie-Rose…
Comment
construirais-je la maison de mes rêves, avec colombages et encorbellements si
je ne trouve plus de tailleurs de pierre, de charpentiers-couvreurs au zinc, au
cuivre, à la tuile provençale, à l’ardoise vernissée, à la pierre auvergnate ou
tout simplement au chaume ? Combien existe-t-il encore d’artisans capables
de reproduire ce travail d’art ?
À propos
de métiers d’art en voie de disparition… ceux des fabriques de presse à
papiers, les imprimeurs utilisant les machines de Gutenberg avec leurs secrets
de fabrication. Les métiers de brocheur, de coloriste, d’enlumineur, sont-ils
encore présents dans des échoppes ayant pignon sur rue qui leur permettent
d’être connus et reconnus et de perpétuer leur art dans les siècles à
venir ?
Confectionner
ou restaurer un ouvrage à l’ancienne est une passion qui ne devrait pas
seulement être exercée par des artistes travaillant pour le ministère de la
Culture, pour des musées. La technique basée sur celle d’antan permet
l’utilisation des quatre couleurs : le bleu, le rouge, le jaune, le vert
en se servant de quatre planches différentes.
On peut
plancher sur le sujet encore longtemps en se coupant les cheveux en quatre…
nous arrivons alors aux petits métiers de l’hygiène et du soin comme le
barbier. Il est encore possible d’en trouver, non des Barbier de Séville mais
des barbiers de luxe qui vous astiquent les moustaches comme dans la publicité
du chocolat Lanvin réalisée avec tant d’originalité et la collaboration du
peintre Dali ! Mais le « coupe-coupe » tend à se raréfier et à ne
tenir que dans des mains expertes, habituées à son usage qu’il faudrait
promulguer. Cette méthode de « tonte », disons du rasage est encore
le top du top ! Elle rase de près et vous laisse une peau de bébé :
la lame tranchante et brillante au soleil ne brille plus autant sous nos
tropiques.
On
pourrait dire que c’est « au poil ». Aussi parlons maintenant des
poêles à charbon et de leurs livreurs : les bougnats ont quitté les quais
de la Bastille et le Balajo voici bien longtemps. Les mines du Nord, du côté de
Lens, sont devenues terrils, les fonderies ont
fermé laissant place aux éoliennes. Les mineurs sont partis vers d’autres cieux ou ont pris leur retraite, mais les corons existent toujours, habités par une descendance de mineurs de fond.
fermé laissant place aux éoliennes. Les mineurs sont partis vers d’autres cieux ou ont pris leur retraite, mais les corons existent toujours, habités par une descendance de mineurs de fond.
Pour
aborder d’autres corporations de métiers d’art comme le travail du métal, il
faudrait se pencher sur la forge et ses secrets.
D’autres
petits métiers comme les laveurs de carreaux ambulants peuvent surgir en nuée
et soudainement à un carrefour mais les cireurs de chaussures opèrent plutôt
dans le Maghreb et dans les pays dits sous-développés ; ils ont quitté nos
pavés laissant place aux quémandeurs « T’as pas deux euros ? »
au lieu de « T’as pas cent balles ? » Actuellement avec
l’inflation et la récession, les temps sont durs, alors on entend encore dans
les métros « à votre bon cœur messieurs dames » avant qu’ils ne
prennent la fuite en voyant débarquer les contrôleurs qui décodent mais ne
poinçonnent plus nos tickets comme le poinçonneur des Lilas.
Nous
assisterons peut-être à la disparition d’autres professions, rurales par
exemple : l’éleveur, le fermier, grainetier, marchand de primeurs,
horticulteur, viticulteur, emportés par le marasme économique international, le
monopole des grandes firmes et les fermes ultra-moderne étrangères qui
grossiront les flots du chômage et nous priveront de tous ces charmants
élevages et petites exploitations.
Claudine
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Le bourrelier
ou matelassier
Quand je songe au passé, je me dis que la vie a bien
changé...
Je me revois petite fille, quand je vivais chez mes parents
dans un vieil immeuble dépourvu du confort moderne. Et encore, nous avions de la chance : nous avions des toilettes
privées ! Ce n'était pas le cas de tout le monde dans les immeubles voisins,
certaines familles devaient se partager sur le palier des toilettes dites
« à la turc ».
La petit rue où nous habitions était très commerçante, il
n'y avait pas de supermarché à l'époque, nous avions tout à proximité : un
boucher, un boulanger, un épicier, un poissonnier, et même un bijoutier ! Et,
chose qu'on ne voit plus de nos jours, également un marchand de couleurs et
une remmailleuse de bas.
La rue était calme en dehors des livraisons très matinales
pour l'épicier, les voitures étaient encore rares. Aussi, on y voyait passer de
temps à autres des colporteurs qui
criaient pour proposer leurs services, on les entendait bien, pas de
double-vitrage et de fenêtre très hermétique non plus dans ces années-là. Il y
avait ainsi par exemple le rémouleur qui
aiguisait les couteaux, le vitrier qui remplaçait les carreaux. Mais tout ça
mon père savait faire, il était outillé.
Quand la saison le permettait, le bourrelier venait lui
aussi proposer son travail et je me souviens que ma mère y avait eu recours
pour rénover son matelas. Les matelas étaient alors en laine, ils
s'affaissaient et se déformaient donc plus vite que ceux que nous connaissons
aujourd'hui.
Dans la cour de l'immeuble, le bourrelier étalait une grande
toile au sol, pour protéger des salissures le travail auquel il allait
s'atteler. Il installait ensuite son outillage, la cardeuse, sorte de chevalet
en bois muni d'une planche à gros clous et mue à la main. Le cardage manuel
rendait la laine plus douce, plus soyeuse.
On descendait alors le matelas de mes parents. Le bourrelier
le décousait et le vidait entièrement de sa laine, 25 kilos environ pour un
matelas de deux personnes. La laine passait donc petit à petit à la cardeuse
actionnée par la main du bourrelier, afin d'être étirée pour lui redonner son
volume, son gonflant, sa souplesse.
Cette seule opération nécessitait environ 2 heures de
travail. Ensuite, il s'agissait de remettre la laine dans ce qu'on appelait la
toile à matelas, une toile de lin, rayée généralement.
Cette laine était répartie uniformément pour assurer le
meilleur confort possible. Toutefois, il fallait savoir que s'agissant d'un
matelas pour deux personnes, il convenait de mettre plus de volume de laine à
la droite et à la gauche du matelas.
Logique quand on réfléchit, c'est là que vont peser les corps la nuit et donc
là que se tassera plus vite la laine.
Le remplissage du matelas terminé, il fallait ensuite le
recoudre entièrement en lui redonnant tout autour ses bourrelets très réguliers
d'origine. Et pour le faire, le bourrelier utilisait une aiguille courbe très
rigide, en acier trempé. Cette aiguille lui était aussi utile pour faire le
capitonnage, soit coudre à divers endroits en traversant le matelas de part en
part, des boutons, sortes de petits pompons de laine, c'est l'image que je
garde en mémoire.
Le matelas terminé était magnifique et comme neuf une fois
tout ce travail accompli, il donnait envie de se coucher dessus. Mais l'opération
avait nécessité une journée entière de travail.
Cette profession n'existe plus sous cette forme, personne ne
vient plus travailler dans ces conditions à domicile, nos matelas modernes à
ressorts, en mousse ou en latex ne nécessitent plus un tel entretien.
Toutefois, le métier s'exerce toujours mais dans d'autres
conditions. Il perdure dans le secteur de l'ameublement, du spectacle,
d'entreprises artisanales ou industrielles, d'organismes culturels ou du
patrimoine.
Pour l'exercer, un diplôme est nécessaire, qui va du niveau
CAP ou BEP, à Bac en tapisserie d'ameublement, artisanat, et métier d'art (Bac
Professionnel) ; ou également : un Brevet de compagnon.
Quand je repense à tout cela et que je compare notre vie
d'alors à celle d'aujourd'hui, que je revois
arriver le premier frigidaire, la première machine à laver le linge, le
téléphone, puis en dernier, car c'était un luxe superflu dans ses débuts, la
télévision en noir et blanc, j'ai
l'impression d'être très, très vieille...
Et le monde évolue tellement vite, il me semble même qu'il
accélère encore plus à présent, avec
Internet, le téléphone portable, la tablette... j'arrête là, ça va trop vite !
Pourvu que je continue à pouvoir suivre aussi...
Paulette
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Le berger de haute montagne
Le berger
de haute montagne est en voie de disparition. Ce métier rude et ingrat ne tente
plus les jeunes.
Passer
cinq mois de l’année dans une cabane inconfortable, vivre dans l’isolement le
plus complet, n’avoir pour toute compagnie que des moutons bêlants et
capricieux, supporter l’humeur du climat montagnard, ces conditions de vie
demandent une résignation, un sacrifice et surtout un détachement qu’on ne
pouvait demander qu’aux vieux montagnards d’une génération désormais disparue.
Prosper
était né à Coumecaude, ce qui signifie la combe chaude. C’était un hameau de
Seix, village Couserans, sur le chemin du mont Vallier, qui prédisposait par la
rigueur du climat, l’absence de confort et les dures conditions de travail, à
la transhumance.
Son
visage allongé, son nez camus l’apparentaient à ces divinités agrestes, les
Faunes et les Sylvains. Ses cordes vocales avaient été longtemps exercées à
lancer des appels aux chiens pour grouper les moutons, ramener les
récalcitrants des sommets dangereux ou des pentes abruptes où ils se
hasardaient.
Chaque
années, au mois de mai, quand la neige avait fondu, que la température devenait
plus douce et que les perce-neige et les crocus s’ouvraient en fleurs blanches
et mauves au-dessus de la neige, il sentait, comme la gent ovine, l’appel de la
montagne. Alors, rassemblant son troupeau, il lui faisait gravir, en formation
serrée, les sentiers rocailleux qui le menaient à l’alpage. Les chiens, petits
et vifs, servaient de serre-file, ramenaient les égarés, rappelaient à l’ordre
les récalcitrants. Peu à peu, la troupe confuse des porteurs de laine,
atteignaient la cabane et le Courtaou, vaste plateau où l’on rassemble les
bêtes à la tombée de la nuit. La mule fermait la marche avec tout l’attirail
des ustensiles et des provisions ménagères qui étaient entassées dans les deux
hottes placées de chaque côté du bât.
Après
trois heures de marche, berger et troupeaux arrivaient à la cabane. Les moutons
commençaient à reconnaître les pâturages, le berger sa cabane, les chiens
flairaient des traces d’isards qui avaient fui vers les cimes, ayant senti l’approche
des intrus qui les avaient chassés… Et la première nuit montagnarde commençait…
Le soleil
disparaissait derrière les monts, laissait les fonds dans l’ombre, éclairait
les sommets, rougeoyait en haut des cimes, avant de laisser sa place à la nuit.
La paix du soir et le silence lourd et intense de la montagne, planaient sur le
plateau, incitant au repos.
Quelle
était longue cette première nuit et comme elle était angoissante cette solitude
qui ne faisait que commencer.
Prosper
allumait le feu pour assainir un peu la cabane humide et vérifiait l’état des
bas flancs. Il avalait rapidement une bouchée de pain avec quelques rondelles
de saucisson et il s’endormait, après s’être assuré de la tranquillité et du
repos de ses ouailles.
Le
lendemain, dès l’aube, le pâtre se réveillait, allumait le feu pour chauffer
son café, et, prévenant les moutons qui, sans l’attendre auraient filé vers les
hauteurs, il les amenait au pâturage qu’il avait choisi.
Quel
délice ! On enfonçait dans l’herbe jusqu’au ventre. Qu’il était bon ce
foin odorant, qu’elles étaient délicieuses ces touffes de réglisse et de
gentiane. Pendant que le troupeau s’égayait et broutait, Prosper n’ayant pour
toute autre compagnie que ses deux chiens, jetait de temps à autre un regard
attentif sur ses ouailles errantes, contemplait le paysage qu’il connaissait si
bien. Incité par le calme et le recueillement de la haute montagne, il
commençait la lente méditation qu’il
n’achevait jamais…
Il
revenait le soir, rassemblait son troupeau et lançait des appels à ses chiens
pour ramener les brebis les plus éloignées. Et le troupeau bêlant, poursuivi
par les chiens, aboyant et mordant, rentraient vers la cabane pour passer la
nuit sur le plateau. Quelques tintements de sonnailles, trois ou quatre
bêlements plaintifs qui s’étouffaient dans le gosier et l’ombre de la nuit
endormait le plateau.
Il faut
dire que Prosper n’avait du solitaire que l’aspect extérieur. Il était forcé à
cet isolement que sa tâche lui imposait. Il connaissait nommément les moindres
rochers, les passages. Mais son existence n’était pas monacale et sa montagne
n’avait rien d’une Thébaïde. Comme il était heureux lorsque des excursionnistes
venaient l’arracher à sa solitude…
Quelle
soirée, il passait ! Il n’était plus question de brebis et de chiens. Il
faisait honneur aux provisions qui le changeaient de la chère frugale
quotidienne. Il aimait particulièrement presser le ventre pansu des gourdes.
Avec quelle gourmandise, il happait le filet rose qui tombait de leur bec fin.
Après
avoir passé quarante ans de sa vie dans une cabane faite d’un amas de pierres
amoncelées, sans aucun mortier, des branches entrelacées recouvertes de
schistes lui servant de toiture.
Il allait
enfin connaître une cabane bourgeoise avec de vrais murs, un châssis en bois
des matelas remplaçant le grabat recouvert de paillasse : un refuge pour
excursionnistes, jouxtait la cabane et promettait de joyeuses veillées.
Mais il
ne devait pas longtemps connaître ce confort. Prosper est mort, non d’un
accident de montagne, ni d’une bronchite mais d’une maladie commune qui est la
rançon de la civilisation.
Dans sa
longue agonie, il a souvent revu en pensée ses moutons, ses chiens, sa cabane
et sa montagne.
Depuis
son départ, vers les hautes cimes éternelles, il continue sa lente et solitaire
méditation. Aujourd’hui, la cabane est fermée, le troupeau n’est plus jamais
remonté, les alpages sont gras et touffus. Et dans ces jours de novembre, la
neige recouvre le plateau, ensevelissant dans son suaire le souvenir du dernier
pâtre de cabane d’Aula.
Marie-Christine
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Où sont
passé nos poinçonneurs du métro à qui nous tendions nos tickets en disant merci
comme l’a si bien chanté Serge
Gainsbourg avec sa chanson « Les poinçonneurs des Lilas » ?
Les
receveurs des bus à plateforme qui avaient une petite machine accrochée à une
ceinture dans laquelle ils introduisaient les tickets de transport puis
tournaient une manivelle qui validait le titre ? Il veillait à la montée et à la descente des
usagers. C’était agréable d’effectuer le trajet accoudé sur la plateforme !
Les
placeuses de cinéma de quartier avec leur tailleur noir ? Elle contrôlait
notre billet à l’entrée puis avec une lampe, nous conduisait dans la salle
obscure jusqu’à une place vacante. Une fois rendue nous lui glissions un peu de
monnaie dans la main. Elle revenait à l’entracte avec des friandises qu’elle
vendait au spectateur. Dans les années 50, les esquimaux y étaient favoris. A
présent, on peut en acheter à sa guise.
Les
charbonniers avec leurs voitures à cheval puis avec leurs camions ? Ils
montaient les étages avec leur sac sur le dos. Souvent ils étaient noircis par
le poussier. Ils livraient aussi des sacs de charbon de bois, des paquets de fagots, puis plus
tard ce fut des bidons de mazout.
Les
motocrottes, motos asiatiques qui je crois, portaient aussi un autre nom :
« caninettes ? ». C’était
la propreté de la capitale. On risquait moins de marcher ou de glisser sur les
excréments de nos animaux de compagnie ! Depuis qu’elles ont disparu, les
inconvénients reviennent. C’est pourquoi il est question que ces motocrottes
reprennent du service ! Sous réserve…
Qui se
rappelle de la publicité du vin Postillon ? Habiller en postillon, tout de
rouge, il déambulait sur son fiacre conduisant les chevaux, fier et droit. Les
badauds s’arrêtaient pour l’admirer.
Il y avait
des livreurs de bière et de vin qui livraient avec des voitures à cheval.
L’été, il
y avait les livreurs de pains de glace du temps où, par forte chaleur, les
réfrigérateurs étaient rares dans les foyers. On les mettait dans des glacières
ou dans des bassines pour un peu de fraîcheur éphémère mais bien venue.
Les
matelassiers qui venaient chercher les matelas ? Ils roulaient une
cardeuse. Ils décousaient la pièce, mettaient la laine du matelas par petite
quantité dans la cardeuse en en rajoutant si besoin, le tout étalé sur une
toile neuve fournie par le client, puis à deux ou trois personnes, ils
cousaient la toile avec de grandes alênes. A la nuit tombante, ils rapportaient
le matelas rajeuni à ses propriétaires.
Les
affûteurs de couteaux qui passaient dans les cours d’immeubles en hurlant : «affûteurs,
affûteurs, descendez vos ciseaux, vos couteaux ! Affûteurs,
affûteurs !» Ils avaient des clients intéressés qui descendaient
faire affûter ciseaux et couteaux. Puis arriva : Moulinex, Seb proposant
des affûte- couteaux électriques.
Les
petites guérites qui abritaient les remailleuses de bas ? Les cordonniers,
les hommes-sandwich, les vendeurs de journaux, de loterie nationale ? Où
sont-ils donc ? Et ceux qui passaient en criant : «
Reboucher tout : casseroles, lessiveuses percées ! » On leur
apportait l’objet. Ils vissaient un bouche-trou métallique et c’était
reparti !
Les
joueurs d’orgues de barbarie qui venaient agrémenter le travail des ménagères
avec les chanteurs de rues. On leur envoyait un peu de monnaie par les
fenêtres. Ils nous remerciaient d’un geste de la main. Parfois, ils chantaient
magnifiquement bien. Ils vendaient aussi les paroles des chansons nouvelles.
Certains, certaines ont dû faire carrière car leur voix portait à des huitième étage sans
micro !
Où sont
passés tous ces gens, tous ces petits métiers, bien utiles à cette époque
révolue, qui apportaient un peu de piquant dans la monotonie de la vie ? La gardienne qui montait le
courrier tous les jours à 10 heures avec laquelle on pouvait échanger quelques
mots, parfois plus.
Que de
manque de contact humain !
Mireille
1 commentaire:
Bravo à toutes et tous pour ces très beaux textes...Les métiers anciens ont beaucoup inspirés !!!!!!!!!!!!
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