mardi 24 décembre 2013

MAIS UN BEAU JOUR,IL DISPARUT.

Excipit : votre texte se terminera obligatoirement par cette simple phrase "Mais un beau jour, il disparut."
.....................................................................

Dans un splendide musée de renommée internationale étaient exposés des centaines de tableaux tous plus beaux les uns que les autres. Cependant l’un d’entre eux retenait particulièrement l’attention des visiteurs de par son originalité, ses couleurs, sa dimension, mais surtout son interprétation. Chacun et chacune s’arrêtait un temps infini devant cette œuvre incontournable, inqualifiable, en lui donnant à chaque passage une nouvelle image. Tantôt poétique, tantôt dramatique, tantôt humoristique. Tout était permis devant cette toile aux mille teintes inventées et créées par l’artiste. Le musée obtint grâce à lui une réputation défiant toute concurrence et attira des milliers de curieux, jusqu’au jour où, sans préambule et emportant avec lui tous ses mystères et toutes ses richesses artistiques, il disparut.

Elisabeth
................................................................................................

H(his)M(majesty’s)A (australian)S(ship) SYDNEY

Nous sommes en été 1940 à Alexandrie. S’y trouve la principale base navale de l’empire britannique, située stratégiquement sur la route des Indes, aux abords du canal de Suez, verrou hermétique isolant l’Italie fasciste de son empire d’Afrique orientale et vouant celui-ci à un inéluctable et prompt anéantissement.
Selon un usage répandu dans les couches aisées de la  population alexandrine, mes parents parrainaient un marin de l’escadre mouillant dans le port. C’était en l’occurrence un jeune quartier-maître du croiseur australien Sydney. Il avait table ouverte chez nous, lors de ses permissions. Mes parents entretenaient une relation épistolaire avec sa famille, à l’autre bout du monde.
Peu après l’entrée en guerre de l’Italie fasciste de Mussolini, le Sydney, en opération, remporta un triomphe en coulant le Bartoloneo Colleoni, joyau de la marine de guerre italienne.
Auréolé de gloire, le Sydney rentra dans son bercail alexandrin. Notre jeune hôte, à sa première permission, s’avéra en savoir moins que nous sur l’exploit du navire. En effet, confiné à son poste de combat, il se trouvait quasiment comme l’était à Waterloo le Fabrice de Stendhal dans sa Chartreuse de Parme.
Nous le revîmes ensuite plusieurs fois chez nous, mais un beau jour, il disparut.
P.S. : été 1941, le Sydney patrouillait dans l’océan indien, à la recherche d’un corsaire allemand qui y sévissait. Mais un beau jour, il disparut ;
P. S.  du P. S. : Cette disparition, sans rescapé ni le moindre débris flottant, est paraît-il un cas unique dans l’histoire des batailles navales.

Emmanuel
.........................................................................

dimanche 15 décembre 2013

JE ME SOUVIENS... DE NOEL


Je me souviens des senteurs mêlées de houx, de fougères sèches, de petites branches de sapin et surtout de la mousse encore humide que nous ramassions pour décorer la maison à Noël.
Je me souviens de l’éclat dans la lumière des étoiles que nous découpions et des guirlandes que nous fabriquions tout au long d’un après-midi mêlant les papiers argentés et dorés.
Je me souviens de la joie qui s’emparait de nous en accrochant dans le sapin les boules et de petits objets-surprises qui bientôt brilleraient sous les feux de nombreuses ampoules électriques multicolores disséminées çà et là.

Je me souviens de ces bâtonnets magiques que ma mère allumait avec une allumette et qui se consumaient en crépitant et en jetant mille étincelles.
Je me souviens du soir de Noel où nous nous retrouvions, l’un derrière l’autre, encore à moitié endormis mais impatients, sur les marches de l’escalier attendant que la porte s’ouvre aux douze coups de minuit pour aller découvrir nos cadeaux.
Je me souviens de la bonne odeur des craquelins chauffés au four et du chocolat bien chaud que nous dégustions avec des brioches.
Je me souviens de la grande nappe blanche toute décorée sur laquelle étincelaient les verres à pied du « beau service » et le dessous de plat en verre qui renvoyait mille et une raies de lumière multicolore.
Je me souviens du rituel du dessert de Noël : éteindre les lumières sauf celles du sapin au moment où maman posait le plum-pudding sur la table, tandis que papa craquait une allumette pour le faire flamber. Les flammes bleues et jaunes de la cuillère dansaient autour du gâteau que maman arrosait et nos yeux pétillaient.
Je me souviens aussi de ces Noëls où nous étions très nombreux. Maman demandait au plus jeune de se cacher sous la table. D’une main, elle prenait dans la grande corbeille une friandise, un fruit sec ou une petite figurine, tout en disant : « Tirelititi, pour qui ? » et l’enfant lui répondait.

Je me souviens de la chaude ambiance que créaient la musique et les chants que nous reprenions en chœur : Il est né le Divin enfant, bientôt suivi de Mon beau sapin et de Petit papa Noël.
Je me souviens aussi de ces Noëls au Pérou annonçant la fin de l’année scolaire, la chaleur et les plaisirs de l’été.
Je me souviens de la confection de sapin à partir de trois couronnes de feuillages de taille différente enlacées de larges rubans rouges et semées de morceaux de fleurs de coton.
Je me souviens de la grande carte postale du Père Noël sur son traineau dans un paysage enneigé que l’on plaçait sur ce sapin, contrastant si fort avec nos tenues légères et un soleil éblouissant.

lundi 9 décembre 2013

LOGORALLYE 5

Ecrire un texte qui comprenne obligatoirement les mots : papillon, têtu, mère, saudade, philosopher, voile, réponse, piège, querelle.
................................................

Une mère a plongé en pleine saudade, après une querelle avec son fils têtu, en réponse sans philosopher à sa requête de libérer le papillon qu’il avait pris au piège au moyen d’un voile.

Pratiquer la voile et la  nage papillon a été pour ma mère une réponse idoine propre à vaincre une saudade ambiante plutôt que de tomber dans le piège têtu consistant à philosopher sans fin à chaque querelle.

Têtu et animé d’un tic sur son nœud papillon, il ne cesse de philosopher, ayant réponse à tout, voire cherchant querelle, au désespoir de sa mère qui a pris le voile pour ne pas tomber dans le piège d’une profonde saudade.

Emmanuel
......................................................................................
Un loup un soir m’a dit :
Mes frères sont maudits
Écoute-moi et souviens-toi.
Les loups ne sont plus dans les bois,
Pris de saudade, tels des papillons, ils sont partout, hou, hou…
Les loups ne sont plus dans les bois,
Ils sont partis à la ville
Chercher un bonheur futile.
Prends garde à chaque instant,
À grands coups de charme, de dents ou de querelles
Les loups s’installent chez toi pour te prendre au piège.
Ils sont partout, hou,  hou…
Les loups s’installent chez toi,

dimanche 24 novembre 2013

D'APRES UN TABLEAU DE EDWARD HOPPER

Matin au Cap Cod - Edward Hopper, 1950

Une brise légère incline les herbes jaunies et les arbres commencent aussi à se décolorer. Un ciel plutôt pâle et quelque peu nuageux éclaire de ses faibles rayons ce paysage d’une banalité désolante, sans empreinte personnelle de ses propriétaires.
Dans ce décor insignifiant, le seul temps fort est cette dame, derrière sa fenêtre. Elle semble très intéressée par ce qu’elle voit au loin et c’est le moment où Edward Hopper nous laisse improviser…
Pour ma part, dans ce paysage qui me paraît si banal et démoralisant, en ce début d’automne, j’aime à imaginer une joyeuse scène de petits lapins qui jouent et sautillent en se poursuivant dans la fraîcheur du matin. Et vous ?

Gabrielle
..............................................................................................

Cette femme a cru entendre le bruit d’une voiture dans le lointain. Elle se hisse à genoux sur le fauteuil de velours bleu mais, rien aux alentours. Seuls les arbres qui dansent en agitant comme des marionnettes leurs longs bras touffus, animés par le vent du mois d’août. Les hautes herbes à perte de vue se penchent à droite, à gauche, en avant, en arrière, ondulant gracieusement en un rythme saccadé. Ce doit être ça « L’herbe folle ».
Elle écoute une chanson de la chanteuse Barbara. Le texte correspond à ses états d’âme, elle reprend les paroles. « Quand reviendras-tu ? Ce n’est pas aujourd’hui, voilà combien de jours, voilà combien de nuits ? Tu m’as dit cette fois c’est le dernier voyage, pour nos cœurs déchirés c’est le dernier naufrage ».

mardi 19 novembre 2013

FAMILLES NOMBREUSES

Familles nombreuses : que de joies, que de problèmes aussi. Familles nombreuses, familles heureuses ?

.........................................................................

Cinq enfants ! N’est-ce pas suffisant pour qu’ils s’amusent entre eux. Peut-être ! Mais pour la mère de famille, quel réconfort que de se joindre à une autre famille nombreuse et pourquoi pas une deuxième ou une troisième. Comme tous les jeudi après-midi, dès les beaux jours, les voilà poussant les landaus où dorment les derniers-nés, elles s’en vont  à la sortie de la ville, là où s’étendent les prairies. Mais avant de partir, chacune recompte les siens. Voyons, un, deux, trois, quatre, cinq ! Oui, le compte y est.  Et Vous ? Avez-vous les vôtres ? Moi aussi, j’ai bien mes cinq. Et moi également. Tout le monde est là au grand complet. Nous pouvons y aller. Telle une colonie de vacances, la quinzaine d’enfants démarre d’un bon pas. Les plus jeunes donnent la main à leurs ainés, le gros de la troupe, à leurs côtés. Les passants un peu éberlués, s’arrêtent quelques instants pour les regarder passer comme à la parade. Certains même se mettent alors à compter à haute voix : un, deux, trois, quatre, cinq… Mais non, ce n’est pas une colonie, juste trois mamans entourées de leurs enfants !!!

mercredi 13 novembre 2013

MONTAGNES


Monts sacrés, autrefois adorés comme Dieux,

Ô, source de vie, montagne protectrice !

N’as-tu pas fait jaillir, sur tes flancs rocailleux

Toute une végétation dont les hommes se nourrissent.

A chaque altitude, croissent de merveilleuses espèces :

Génépi, sapin, charme, hêtre, digitale, edelweiss.

Noms magiques de grands arbres, arbustes ou fleurs sauvages.

En un mot, se dessinent à nos yeux de splendides paysages,

Surplombés de sommets très souvent enneigés.

Marie-Thérèse

...........................................................................


Avalanche...

Tu avances, tu avances...

Tu nous tances,

Tu annonces ta revanche,

Grondante et percutante,

Sifflante et perturbante !

Tu crisses et tu déroules ton blanc manteau

Qui formera un linceul à tous ceux qui tout là-haut,

Ont descendu tout schuss des pistes jusque-là inviolées.

lundi 28 octobre 2013

HISTOIRES DE BOITE AUX LETTRES

Soldat lisant une lettre

Censeur de courrier - Écrivain public

Durant le deuxième conflit mondial, dans les camps de prisonniers de guerre se trouvent confinée une importante population de jeunes mâles, tenus à l’écart de leur contrepartie féminine restée au pays. Il en résulte pour celle-ci une pénurie qui se reflète entre autres dans le courrier acheminé par les soins de la Croix-Rouge, comme peuvent s’en rendre compte les censeurs de la M.P. (Military Police). Épouse, fiancées et petites amies y expriment parfois crûment leurs manques. Les censeurs ne peuvent éviter le voyeurisme inhérent à leur fonction et n’étant pas de bois, en viennent à fantasmer, se rêvant évoluer dans un tel milieu ultra-féminisé comme coq de basse-cour assaillis par des beautés brûlant de désir.
C’est du moins ainsi que se psychanalyse l’un d’entre eux : le sergent M.P. sergent Dandy, en poste en Italie, ainsi dénommé parce que toujours tiré  quatre épingles. Polyglotte, maîtrisant l’italien, il est affecté à l’administration d’un vaste camp de P.G. (Prisonniers de Guerre). Outre la la censure du courrier, il est chargé de l’interrogatoire et du fichage des captifs, mais va rapidement faire office d’adjoint au commandant, un colonel très « officier de l’armée des Indes » ne quittant guère sa badine ni sa bouteille de whisky et de surcroît grand invalide (ce qui n’est pas sans rappeler le rôle d’Erich Von Stroheim dans la Grande illusion). Déléguant volontiers les tâches administratives qui l’importunent, le colonel, à l’image de son souverain, règne mais ne gouverne pas… et s’en trouve fort aise.

Quant à Dandy, il est tout le contraire d’une brute : il se préoccupe du bien-être de P.G., veille à leur moral, organise sports, distractions et autres animations, délivre libéralement des permissions de sortie. Il lui arrive même de faire l’écrivain public pour ceux des paysans qui ont la plume hésitante ou sont en mal d’inspiration.
Des liens se tissent. La plupart des P.G. exhibent volontiers des photos de leur compagne. À contempler celles-ci, à se trouver immiscé dans l’intimité des amants, à faire le « nègre » préposé à la correspondance amoureuse d’autrui, il ne peut manquer de se glisser par la pensée dans les alcôves. Le rôle de scribe-confesseur a aussi ses retours de flamme dont rien, dans sa nature ni sa formation, n’immunise Dandy.

dimanche 20 octobre 2013

SOUS L'ABRIBUS

Sous l'abribus, on y est seul ou en nombre, on se parle ou pas. Toujours, dans ce lieu en apparence banal, il se passe quelque chose.

........................................................................

 « L’arrêt de bus, s’il vous plait ! » demande une touriste, de passage dans ce quartier. « Vous le trouverez là-bas, au coin,  continuez tout droit, tout au bout de la rue », lui répond le cafetier, debout devant sa terrasse. La route est sinueuse et juste au croisement, le trottoir se rétrécit pour laisser place, de ce côté-ci, à un débordement de jardin fermé. Sa clôture grillagée permet de voir, en toutes saisons, une abondance de fleurs variées. Sur son autre côté, un muret de pierres crépi à la chaux, d’environ un mètre de hauteur, s’appuie sur un immeuble d’un blanc éclatant. Devant lui, le trottoir s’élargit formant comme une petite place avec son tamaris planté là, tout seul. En s’en approchant, apparait, enfoncé dans un coin, l’abribus ! On pourrait presque passer sans le voir. Il n’est pas un de ces modernes passe-partout, en verre et en métal mais un abribus, demi-circulaire, conçu dans la pierre lors de la construction de l’édifice. C’est comme une grande niche, toute blanche à l’intérieur et bien abritée du vent. Un banc en bois de couleur brun-clair, adossé au mur, donne chaleur à cet endroit. Les jours gris, il reste dans la demi-obscurité mais  il s’illumine dès que vient la bonne saison. Aussi est-il rarement délaissé. De plus, chaque jour, dès que le soleil brille, deux personnes âgées viennent s’y asseoir. Elles arrivent à heure fixe, toujours au début de l’après-midi, l’une, par le boulevard de l’Atlantique, grande et mince, élégante et discrètement maquillée,  l’autre, par la rue des Semis, de taille moyenne, un peu plus ronde, vêtue de sa blouse-tablier au tissu fleuri. S’appellent-elles avant de venir ? Je n’en suis pas sûre. Selon un rituel bien établi, elles se saluent brièvement et s’assoient côte à côte, toujours à la même place, regardant l’immensité de cette grande conche qui s’ouvre devant elles car l’attrait de cet abribus est de pouvoir contempler la mer, à l’abri du vent. Elles ne se parlent pas, leurs yeux tournés vers le rivage. Quelques rares passants arrivent, attendent le passage du bus. Elles sont là perdues dans leurs pensées et personne n’ose les interrompre malgré le silence.

mardi 15 octobre 2013

TERRE ETERNELLE


Au début est la terre
Au début, comme est la terre est la vie
Des masses se rapprochent, s’assemblent, se forment
Comme l’enfant qui naît ne peut l’être sans douleur
La terre se défait, se refait.

La terre est vivante.
Elle vit, bouge, tremble
La femme et l’homme vivent, se rencontrent
Parfois se perdent mais aussi se retrouvent.

Mais on ne vit pas comme on va au spectacle
C’est toi, c’est moi qui ensemble construisons
Bâtisseurs nous sommes
Mais hésitants nous avançons.

Ici fissures, là secousses
Là où poussent les plantes
Là où dorment les hommes
Jamais au repos la terre ne sera.

Toi qui aime la vie
Toi qui à ton tour veux être le maçon
Tu dois savoir que parfois la maison s’effondrera
Mais pour la remonter, jamais seul tu ne seras.

Comme la terre par les volcans jette son trop plein de vie
Toi aussi  réjouis-toi pour partager la vie
Que trop longtemps par la lutte, conquérir tu voulus
Comme les laves partout ta joie rejaillit.

Christiane

lundi 14 octobre 2013

D'APRES UNE PHOTOGRAPHIE

Inspirez-vous d'une photographie personnelle et laissez aller votre plume !

.....................................................

Qu’est-ce que cette photo en noir et blanc, particulièrement insolite ? Une  photo ratée, mal cadrée ? Que signifie ce tas de paquets, à même le sol, plus ou moins informes en vrac, déposés devant des jambes et des pieds dans des sandales ? On y voit des fruits et à bien y regarder, des fleurs et des branches et même un ananas. Derrière la personne, sur la droite, protégés par un muret de roches plates posées les unes sur les autres, les escaliers montent vers le terreplein. Dans le coin opposé, un bloc de pierre, le premier de ceux qui soutiennent l’encadrement du plancher surélevé de l’école rappelle qu’ici, il pleut beaucoup ! En saison, toutes les fins d’après-midi. La terre se transforme alors en boue et glisse vers la vallée. Seuls les blocs de pierre stabilisent un peu le sol et les toits de tôle ondulée protègent les maisons en pisé. Les vitres en plastique éclairent les classes. Les tables et les bancs des plus sommaires reposent sur de simples planches posées entre lesquelles parfois poussent quelques herbes folâtres ou apparaissent quelques gros insectes voire un jeune serpent égaré.
Depuis deux ans, dans ce petit village bâti à  flanc de montagne, dans ce coin perdu à l’époque, que l’on n’atteignait qu’après une longue journée de marche, j’enseigne aux petites indiennes quechuas et aymaras.


dimanche 6 octobre 2013

LA FORET

Libre évocation de la forêt, avec une petite contrainte toutefois : votre texte comprendra obligatoirement les mots souvenir, laborieux, maison, doré, nourriture, illusion, par-dessus tout, chiffonner.

..................................................................

Sous-bois de bouleaux, Gustav Klimt, 1902

La forêt dégage des odeurs de terre mouillée qui se mélange aux senteurs des différentes plantations. Le soleil tente d’envoyer ses rayons dorés laborieusement au travers des branches serrées des grands arbres feuillus.
Une lueur blanche au détour d’un sentier donne l’illusion que l’on va se retrouver devant la petite maison de la forêt qui nous invite à rentrer pour savourer quelques nourritures. Nous repartons ensuite gaiement gardant un goût de miel au coin des lèvres.
Après avoir longtemps marché, nous arrivons dans une clairière qui nous invite à nous reposer un moment sur son herbe tendre. Doux souvenirs qui reviennent en mémoire. émois innocents du début  de notre adolescence, ces baisers maladroits qui nous tournaient la tête, protégés par les grands arbres aux bras tendus vers le ciel comme pour protéger nos
amours naissants des regards indiscrets.
Que nous importait les robes et les vestes chiffonnées témoins de ces heures magiques qui
resteront gravées à jamais dans nos mémoires.
Rentrer à la maison, retrouver la personne que l’on aime par-dessus tout et qui partage notre vie, avec l’amour qui nous fait la voir belle la vie.
En regardant sur le mur du salon la représentation d’une forêt, notre cœur bat plus fort en repensant aux petits bonheurs inoubliables gravés pour toujours dans notre mémoire.

Mireille
...................................................................................


La ferme de Lorris

Je suis encore empreint du souvenir de la toute récente excursion gentiléenne à une ferme « située en plein cœur de la forêt d’Orléans » dixit Tournesol. Après un laborieux parcours en car, les participants ressentent l’illusion d’un retour à la nature agrémenté d’une nourriture maison où prime par-dessus tout un cochon délicieusement doré qui sera dévoré à pleines dents en évitant de chiffonner sa serviette.

Emmanuel

......................................................................

En forêt de Rambouillet

Notre cheftaine de Guides avait organisé un grand jeu autour du thème : Savoir reconnaître les arbres.
Parties dès sept heures du matin, nous étions à Rambouillet vers neuf heures. De cette journée lointaine, j’ai gardé quelques souvenirs.
-          Savez –vous reconnaître les arbres que vous voyez devant vous ? nous demanda la cheftaine.
-          Non, bien sûr, fut la réponse unanime.
-          Eh bien voici deux indices qui vous aiderons à trouver à coup sûr le nom des principaux arbres que nous avons sous les yeux.
Sur ce, elle distribua à chaque équipe un document sur les feuillus et les résineux et nous dit : « Allez, maintenant en avant pour ce travail laborieux ».
Nous nous engageons d’abord sur le réseau des routes en étoile, facilitant la pratique de la chasse à courre, puis nous  nous dispersons dans les fourrés mais sans nous faire trop d’illusions : les feuillus… les résineux… Enfin, observons !

mardi 24 septembre 2013

MA VIE EN CHANSONS

En fond sonore, de refrain en refrain, les chansons accompagnent notre vie.
........................................................................


Le petit Grégoire

Simple comptine d’une autre époque qui me plaisait  et que j’aimais écouter, blottie sur les genoux de ma mère ou de ma grand-mère. Toutes deux chantaient bien et Le petit Grégoire avait pour moi un attrait particulier et me faisait rêver. Je me revois encore comme si c’était hier demandant : « Chante-moi encore Le petit Grégoire ».
Le barde breton avait saisi mon cœur d’enfant par ses mots simples et imagés, si bien que je voyais les scènes évoquées dans la chanson.
Labourer la terre… oui, j’avais aperçu dans la campagne, pendant les vacances quelques cultivateurs poussant une charrue tirée par deux chevaux.
Un maître d’équipage, ce devait être quelqu’un de la marine et je revoyais les matelots au grand col bleu bordé de blanc et au fameux béret à pompon rouge que l’on croisait souvent dans les rues de Paris.

dimanche 22 septembre 2013

L'EAU

Après avoir vu le film "La soif du monde" de Yann-Arthus Bertrand, échanges nourris et petits poèmes en hommage à l'eau si précieuse.

.........................................................



Extrait de « Les mots de ma vie » de Bernard Pivot

Eau
Prenez trois voyelles, d’abord le e, puis le a, enfin le u, vous les liez dans cet ordre, et vous obtenez une quatrième voyelle : le o. magique ! Peut-être pas pour les étrangers qui apprennent le français et pour qui la prononciation de eau ne coule pas de source. Mais ils sont ensuite rassurés par notre logique lorsqu’ils constatent que le ruisseau, le chéneau, le caniveau, le seau, le bateau, le radeau, le maquereau, le carpeau, le château (d’eau) sont en conformité avec l’écriture de leur liquide essentiel.
Jusqu’au jour où ils s’aperçoivent, sans que ce soit la faute à Rousseau, que lavabo, cargo, canot, aviso, lamparo, Calypso ne bénéficient pas de l’eau courante.
En concluent-ils que le français va à vau-l’eau ?

...................................................................................

E, A, U ensemble,
Comme plaisante Bernard Pivot,
Se prononce comme O.

Cet O est repris
Pour désigner l’oxygène
En chimie de l’eau.

Est cataclysmique
Son excès ou son défaut
Ici ou là-bas.

À l’inverse, l’eau calme
Des lacs, étangs et bassins
Inspire le poète.

La sérénité
Qui s’en dégage alentour
Imprègne le passant.

Emmanuel

.............................................................................

La pluie tambourine
Sur le toit de calamine
Eau venue du ciel !

mardi 17 septembre 2013

GENTIL'LIEN

Deux participantes de l'atelier en "reportage" au coeur de Gentilly : 
le plein de couleurs, de saveurs et d'émotions depuis ce jardin partagé si humain. 
Gentil'Lien, c'est son nom.

..............................................................


Au milieu des immeubles, fruit de la solidarité, se cache un petit jardin potager qui, cet été, se trouve un peu déserté. Mais il est là, reflet d’efforts conjugués tout au long de l’année par les enfants du quartier !
Un court chemin dallé vous y conduit et pour mieux le découvrir, courbez-vous un peu et passez sous les pampres de treille, chargés de grappes un peu légères. Les raisins, grains durs, mûrissent lentement sous le chaud soleil de ce mois d’août. En face, au contraire, adossés, le long du muret, les groseilliers étalent leurs feuilles encore bien fournies. Ce n’est plus la saison mais quelques fruits y restent pourtant accrochés. Quelle belle couleur ils ont conservés !  Rouges non point, mais d’un délicat rose nacré! Et l’envie d’y goûter nous révèle une saveur douce et sucrée.

jeudi 12 septembre 2013

NATURE ETERNELLE


FORCE ET DOUCEUR DE LA NATURE

J’ai senti ta puissance, Ô Nature
Dans le bruit du tonnerre
Qui résonnait partout
Faisant vibrer la terre.

J’ai reconnu ta force, Ô Nature
Dans ces flots déchaînés
Et ces vagues immenses
Qui frappaient les rochers.
J’ai revu ta beauté, Ô Nature
Dans ces hautes montagnes
Aux sommets enneigés
Surplombant la campagne.

J’ai goûté ta présence, Ô Nature
Sur cet îlot désert
Où règne le silence
Dans une vie secrète.

J’ai aimé ta douceur, Ô Nature
Dans ce petit ruisseau
Que caressent les fleurs
Penchées au bord de l’eau.

J’ai touché ton amour, Ô Nature
Dans ces cœurs de parents
Qui ont donné leur vie
Pour chacun de leurs enfants.

Je voudrais te louer, Ô Nature
Pour les oiseaux du ciel
Qui chantent ta gloire éternelle

Devant la création, Ô Nature
Et tant de gratuité
Je voudrais te louer sans fin
Proclamer ta beauté
Sans jamais me lasser

Christiane

mardi 10 septembre 2013

HISTOIRE D'UN GRAIN DE BLE



Tout à l’heure, en rentrant de promenade, j’ai longé un champ de blé où venait de passer la moissonneuse-lieuse. Quelques épis échappés des gerbes gisaient sur le sol. J’en ramassais une bonne brassée de façon à constituer un gros bouquet, c’est très décoratif ! Aussitôt arrivée à la maison, j’ai été cherché un vase pour y disposer ma précieuse récolte. Hélas, quelques grains trop mûrs sont restés sur la table. Je les ai ramassés avec soin et en ai gardé un au creux de ma main. Je l’ai contemplé longuement. Il semblait vouloir me raconter son histoire, alors j’ai écouté :

J’étais un grain de blé
On m’avait déposé
Au fond du grenier
Bien au frais, protégé.

Plein de vie en dedans
Je n’avais pas d’histoire
Loin du froid et du vent
Je vivais dans le noir.

Un jour, un cultivateur est venu
Grand semeur, sûrement jardinier
Je me suis aperçu
Que tout allait changer.

Quand il m’a déposé
Dans la terre humide
Je me suis retrouvé
Tout petit, dans le vide.

Mais par quelle magie
Mon écaille éclatait
Je mourais pour la vie
La terre s’entrouvrait.

J’étais déjà bien haut
Je voyais le soleil
Et même les oiseaux
S’y perchaient au réveil.

Quand on vint me cueillir
À la fin de l’été
J’étais prêt à nourrir
Le pauvre du quartier.

Christiane