mardi 24 avril 2012

DEFINITIONS IMAGINAIRES (2)

Nouement, pelauder, souquenille, acravanter, clabauder, désheurer, godiveau, empaumer
Voici quelques mots très peu usités de la langue française. Inventez-leur une définition. Jouez avec les mots, les sonorités, laissez aller votre imagination.
Dictionnaire interdit !

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Nouement : attachement amical ou amoureux entre deux personnes, nouer une relation / action de nouer des fils les uns aux autres  / expression enfantin, contraction de nounou et de maman /phase de déroulement d’une histoire entre l’introduction et la conclusion / terme de corderie, différents types de nœuds exécutés sur des cordages /
 
Véritable définition : nouement d’aiguillettes. Maléfice censé empêcher la consommation du mariage


Pelauder : avoir les poils au garde-à-vous, la chair de poule / ôter la peau, la pelure d’un légume, d’une tige, d’un arbre puis hacher en petits morceaux pour faire du compost / battre vigoureusement des oreilles de ses paumes des mains / action de confectionner des pelotes de laine autour de larges paumes / examiner une situation sous toutes les coutures, en éplucher les moindres détails / mettre en pelote du fil ou de la laine 

Véritable définition : battre, étriller. Les écoliers se pelaudent à la sortie de la classe. 

dimanche 15 avril 2012

UNE MAISON SURGIE DU PASSE



Evoquez une maison où vous avez vécu ou bien où vous êtes passés. Faites une description précise des lieux, de l’environnement, de l’atmosphère dégagée par les lieux, agrémentez votre description de petites scènes, de souvenirs marquants ou de sensations pour nous la rendre vivante.

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Lorsque nous étions enfants, nous allions aux beaux jours camper dans un pré que des gens nous louaient. Nous allions régulièrement leur rendre visite, ce qui était toujours un moment agréable. Nous passions par un étroit chemin de terre dont les haies nous tendaient leurs mûres gorgées de sucre pour le délice de nos palais. Enfin, la maison bleue se tenait devant nous avec ses glycines mauves qui pendaient en grappes le long de ses murs. Au pied des fenêtres, fiers sur leurs tiges, les hortensias tendaient vers le ciel leurs têtes fleuries bleu azur.
Avant même d’avoir frappé, la porte s’ouvrait. La maîtresse de maison nous invitait à entrer dans la salle commune où trônait une grande cheminée de marbre rose. La grand-mère, madame Jeanne, était assise devant et brodait de jolis petits napperons. Nous aimions l’écouter raconter des histoires de sa vie, et de celle du village dans le passé. Rien ne changeait chez ces gens au fil des années ce qui était rassurant. Le maître des lieux qui travaillait la terre s’accordait un peu de répit. Attablé, avec à la main une burette, une petite pince et un compte-fil, il tentait de réparer une montre. Il n’était pas très causant, mais le peu qu’il disait était juste et enrichissant. Le chat quittait son coussin moelleux  et venait se frotter à nos jambes avec des miaulements de bienvenue. Puis, Bobby, le petit chien blanc, nous adressait de joyeux aboiements en tendant sa petite patte avec un regard rempli de tendresse.
L’atmosphère était chaleureuse. Une odeur de genêts coupés se mélangeait à celle de la lavande. On nous offrait du cidre frais, un marbré fait maison accompagné de crème et de fruits des bois. Nous repartions l’esprit léger, avec en cadeau une salade, de la ciboulette et un gros bouquet de fleurs.
Cette maison restait identique au fil du temps, ainsi que ses habitants au sourire rayonnant. Les années ont passé, nous ne sommes plus revenus, vivant notre vie d’adulte. J’ai voulu y revenir avec mes enfants pour leur faire découvrir la maison bleue au pied de la colline. Elle était vide, les fleurs avaient fané. Les enfants avec lesquels nous échangions des vœux de fin d’année étaient partis à la ville pour installer leur famille. Tout avait disparu mais les souvenirs d’enfance resteront dans nos cœurs à jamais.

Mireille

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"Retour maison" !
Maison de mon enfance
Refuge de l'adolescence...
Départ pour la vie active
Suite aux invectives...
Et aux remarques suggestives
Départ vers la capitale

Quel dédale !
Retour sur mon temps disponible vers la maison de mes années juvéniles. Elle s'est passé de moi, elle m'a oubliée, je crois...


samedi 7 avril 2012

AUTOUR D'EDITH PIAF












Mes mots, mes mots, ceux que je chante.
Et alors, j’ai eu envie de chanter, avec des mots à moi. Pas ceux qu’ils disent nôtres, mais les miens, les nôtres qui n’ont rien à voir avec les leurs. Ce sont les mots de la classe pauvre. Notre rose, celle que je crie, a une couleur de vie. La leur reste botanique. La mienne, la nôtre, s’ouvre, s’ouvre, s’ouvre. La leur se ferme de joue en jour.
Mes mots, mes mots, ceux que je chante. Je les ai ramassés dans les cafés, sur les trottoirs, en marchant sur les pavés. Je les ai trouvés à la sortie des usines, sur les étals des marchands des quatre saisons, à travers l’air pollué de Paris. 
Un peuple m’a dit de chanter mes mots, nos mots.
Chante, chante, crie, hurle mes mots, mes poèmes, mes chansons.

Christiane
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Marcelle, ma petite Cécelle chérie,
Voilà bientôt trente ans que tu es partie, et ton absence a toujours été une terrible souffrance pour moi. Comme il a été dur de ne pas te voir grandir et de ne pas pouvoir te raconter l’histoire de ta famille, tu étais bien trop petite pour cela.
Bien sûr, tout au long de ces années, j’ai vécu de travail de belles rencontres avec des artistes et des gens importants, et de ton souvenir. Moi qui n’ai pas eu une mère très présente, j’aurais voulu te faire une meilleure vie, t’envoyer dans les meilleurs écoles, et tu serais devenue quelqu’un de bien. Comme tu étais jolie ! Tes grands yeux, ta gaieté et ton large sourire attiraient tous les regards. Quand tu m’as quittée, tous mes amis m’ont aidée à surmonter mon immense chagrin pour me permettre de continuer à chanter, et je l’ai fait, pensant que tu aurais été fière de moi.

dimanche 1 avril 2012

VENISE (3)

CARNAVAL






















Canaux innombrables,
Amoureux enlacés,
Ressentant, là, de vibrants frissons,
N’oubliant pas d‘admirer
Au passage chaque barque
Venue comme d’un pays de rêve,
Avec marquises, arlequins, tous masqués,
Laissant à peine deviner leur identité.

Christiane

Cavalcade de fin d’hiver
Aux nombreux costumes fantastiques
Rivalisant d’originalité
Nous faisant oublier le quotidien.
Aristocrates éphémères,
Valeureux chevaliers,
Arlequins et masques blafards,
Longuement applaudis et photographiés.

Colette

Costumons-nous, c’est la fête !
Amusons-nous toute la nuit !
Revêtons nos habits de marquis et d’arlequins !
Nuit tombante, les feux d’artifice fusent,
Attention Colombine choisit bien ton Pierrot !
Venise cette nuit te réserve des surprises.
Allons rejoindre la folle farandole !
Loin du bruit, les amoureux recherchent les coins sombres.

Mireille

Chrome, vert amande et dorures des étoffes richement brodées
Armoiries et décorations sous les parapluies
Régénérant, ce petit air frais
Nuages et brumes au rendez-vous.
Air, parfums, accents différents, sur la place Saint-Marc, tous les sens sont aiguisés.
Vivifiante cette petite pluie fine, rassérénant ce crachin venu du large.
Ahurissant le nombre des pigeons rassemblés là à picorer les miettes de pain que leur jette la nuée des touristes aux masques d’oiseaux.
Lunatique et changeant, ce temps, aux bourrasques balayant soudainement l’esplanade et retournant les parapluies.

Claudine