samedi 17 décembre 2016

3 RECITS

Poursuivez à partir de ces trois débuts, en dix lignes, pas plus !
1 - Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps, et quoi qu’il arrive, elle allait saluer l’arbre…
2 - Après s’être égaré dans les ruelles dont il avait oublié la topographie, il arriva en lieu et place de son ancienne maison…
3 - Je ne sais pas si entrer dans la grotte est une bonne idée, fis-je remarquer….
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Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps, et quoi qu'il arrive, elle allait saluer l'arbre qui se trouvait dans la forêt proche de sa demeure. Mais pourquoi ce rituel, pourquoi cet arbre précisément. Certes, il s'agissait d'un beau sujet, d'une taille déjà  relativement haute, ses branches tout autour étaient disposées de façon  harmonieuse, on ne pouvait donc que l'admirer. Il ne s'agissait pourtant que d'un banal sapin poussant parmi tant d'autres dans cette grande forêt. Oui mais, son père le lui avait promis, celui-là serait coupé un peu avant Noël et serait leur sapin cette année. Sapin qu'elle se ferait une joie de décorer de boules, de petits sujets et de guirlandes brillant de mille feux. Ainsi, depuis le jour où son père avait arrêté son choix, elle avait donc décidé de le visiter fidèlement afin de le voir s'épanouir un peu plus chaque jour, de le regarder vivre en quelque sorte, en attendant la date fatidique où il serait scié pour être installé dans leur salon. Elle lui parlait, lui demandait pardon, s'excusait de devoir lui ôter bientôt la vie. Mais elle se consolait en se disant que pour lui, ce serait si beau de terminer sa vie ainsi paré, au milieu d'une famille en joie.

Paulette

Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps, et quoi qu’il arrive, elle allait saluer l’arbre. Dans le jardin de la copropriété, Angèle vouait un culte au lilas, le saluant, s’appuyant sur son tronc, elle lui parlait, lui apportait de l’engrais, l’arrosait plus que de raison en activant le jet d’eau de l’immeuble. Un beau jour, je lui demandai la raison des soins intensifs prodigués à cet arbre mort : elle m’apprit que c’était pour le faire revivre. Angèle déménagea peu après. Je tronçonnai, débitai le vieil arbre mort, fis brûler tout le bois dans mon barbecue pour offrir ses cendres à mes rosiers reconnaissants.

Marie-Christine

Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps et quoi qu’il arrive, elle allait saluer l’arbre… Quel était donc cet arbre ? C’était un chêne au tronc déjà important. Il était là depuis 1848, baptisé par les générations successives « Arbre de la Liberté ».

dimanche 11 décembre 2016

NOS ANCETRES LES GAULOIS

Des origines, est-ce important ? Quelles sont-elles ? Quelles conséquences ?....
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Je suis parisienne d’origine bretonne par mes deux parents. Ma maman est née à Martigné-Ferchaud seconde d’une fratrie de trois enfants ; un frère aîné et une sœur cadette. Je n’ai pas connu mes grands-parents maternels car ma grand-mère est décédée en suites de couches après avoir donné naissance à ma tante, maman avait un an et mon oncle guère plus de trois ans. Mon grand-père, maréchal ferrant, a succombé à une tuberculose maman avait alors huit ans. Les trois enfants ont été élevés par leur grand-mère maternelle qui était veuve. Deux cousines éloignées mais habitant aussi à Martigné se sont prises d’amitié surtout pour les deux filles et se sont aussi occupées d’elles. D’ailleurs pour nous (ma sœur et mon frère) elles étaient tata Georgette et tata Marie-Louise. Quand nous passions quelques jours de vacances nous étions accueillis comme princesses et prince, tata Georgette et son mari tonton Georges n’ayant pas pu avoir d’enfant. Tata Georgette faisait toujours le clown pour nous faire rire, elle faisait aussi de succulents gâteaux. Je me rappelle qu’elle avait organisé le baptême de nos poupées en faisant des gâteaux, elle avait acheté des dragées et coupé des morceaux de tulle. Rien n’était trop beau pour nous et je crois qu’heureusement que papa et maman mettaient parfois le hola. Très bonne couturière et tricoteuse elle faisait des vêtements et des pulls pour nous trois. J’avais un lien particulier avec tonton Georges qui m’appelait sa Fabiola. Ils sont décédés alors que nous étions de tous jeunes adultes et je pense qu’ils ont été pour nous de parfaits grands-parents.

samedi 3 décembre 2016

OISEAU

Surplombant le précipice, les uns derrière les autres, les uns après les autres, ils s’apprêtent à faire le saut de l’ange dans ce labyrinthe de méandres et de pics rocheux. Ils vont se jeter dans l’abîme. Esquissant un sourire crispé dans leur combinaison gris anthracite, dont la membrane opacifiante enveloppe leur visage et leur corps tout entier. Comme des fils électriques, la tension les gagne. De leurs regards perçants d’aigles perdus dans les brumes d’une cascade effervescente, ils scrutent l’horizon. L’air frais congestionne leurs muqueuses et marbre leur épiderme, mais en une seconde, ils oublient tout : ils plongent dans cet univers ouaté, entre nuages et petits morceaux de ciel bleuté, entre protubérances de roches et excavations, tout schuss en un rush contrôlé. Leurs ailes de chauve-souris sous l’impulsion de l’air se gonflent de vent à la vitesse d’un soleil levant. Ils semblent caresser les éboulis et les galets, laissés là, épars, par un glacier ayant quitté son lit, laissant la place à un torrent. Entre deux parois encaissées, dans les reflets irisés des gouttelettes d’eau ruisselant sur le gris de leur tenue, les transformant pour quelques temps en des guirlandes illuminées, ils côtoient le danger en des arabesques et des figures à chaque instant renouvelées. Faire durer le plaisir. Imiter les oiseaux. Prendre les courants ascendants et se livrer corps et âme aux caprices du vent. Faire vibrer et vrombir ses ailes comme un chant de sirène. Sonar improvisé. Moyen peut-être de rallier et de partager le bonheur de pouvoir planer. Laisser glisser la lumière et les embruns le long de leurs corps cristallins. L’ivresse de la chute libre atteignant son paroxysme, les regards fixés vers leur survie, de leurs ceintures jaillissent les parachutes qui les projettent en un jet de couleurs au septième ciel, et dans un paradis de lumières phosphorescentes les emportent une fois de plus vers le nirvana. Les voilà tous réunis en un ballet de petits champignons de paris. Ils goûtent chaque seconde de cette descente vertigineuse qui, quelques secondes plus tôt, se révélait un vol plané. Ils survolent ainsi les bois et forêts, rivières et étendues d’eau, champs et plaines, cabanes isolées et petits villages de pierre. Bientôt, ils trouveront le terrain plat où ils atterriront. Leurs pieds cherchent déjà la meilleure position pour toucher le sol. De leurs membranes étendues, ils brassent et balayent l’air tiède de la piste improvisée et laissent le vent s’engouffrer, freinant ainsi leur atterrissage. Ils respirent à plein poumons, les yeux dans les étoiles et le torse bombé avant de poser le premier pied sur terre, heureux et comblés.

Claudine
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Rémiges foncées, parties inférieures, blanc chamoisé
Oiseau, l’un des plus petits d’Europe
Il aime les forêts de conifères et s’y reproduit
Trouvant toujours un endroit où y nicher
Elevé, très aigu même, est son cri
Léger, pour un roseau c’est un pesant fardeau, dit la Fontaine
Etre très vulnérable, pendant l’hiver ils dorment serrés les uns contre les autres
Touffes de plumes douillette et rassurante.

vendredi 2 décembre 2016

EXCUSES SANS "A"

Vous ne pouvez vous rendre à un événement important, rédigez un mot d'excuse... Attention, la lettre "a" ne doit pas apparaître !
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Monsieur,
Je ne peux me présenter comme prévu depuis un bon moment ; une forte grippe me tient clouée sur le lit. Je tente tout de même de mettre sur pied le projet de règlement intérieur que vous désirez voir évoqué lors d’une conférence qui doit se tenir cet été.
Respectueusement, et encore toutes mes excuses.

Paulette

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Bonjour Monsieur,
Veuillez m’excusez. Je me permets de joindre cette pré-inscription pour conclure positivement notre entretien précédent. Rendez-vous donc ce vendredi. Vu nos emplois du temps serrés, je vous propose de vous communiquer des suggestions sur notre blog. Merci pour votre compréhension.

Claudine
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Cher Léo,
Le quinze de ce mois, vous fêterez Benoît pour ce si bel événement : une communion solennelle ! Mon désir eut  été de vous rejoindre et de l’entourer. Quel bonheur c’eut été pour moi !. je ne peux réellement m’y rendre, retenue que je suis, chez moi. Mon fils Georges requiert des soins qui m’empêchent de bouger et de m’éloigner de notre domicile. De plus, vous résidez si loin. Ne point y être présent me peine surtout que c’eut été l’opportunité d’une nouvelle rencontre pleine de bonheur et de joie réciproques.
Grosses bises pour tous et plein de pensées.

Marie-Thérèse
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Cher frère,
Je suis désolée de ne pouvoir fêter Noel tous ensemble. Porteuse d’une grippe que je préfère conserver pour moi, je reste confinée sous la couette. J’espère que mes excuses suffiront. Que cette soirée soit exceptionnelle est le plus cher de mes vœux.
Bien qu’enrhumée, je t’envoie de grosses bises.

Fabienne
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Lily chérie,
Je te prie de m’excuser. Figure-toi que je ne peux me rendre sur le ponton comme prévu pour notre rendez-vous. Mon père est rentré brusquement de son séjour en Pologne et, furieux de mon bulletin de notes, il m’interdit les sorties pour dix jours minimum. Je suis désespéré de ne pouvoir te retrouver, te voir, te chérir et te serrer fort contre moi.
J’envoie le petit Lucien te porter ce mot très vite.
Ton Victor, pour toujours.

Laurence


samedi 19 novembre 2016

LOGORALLYE GEANT

Ecrire un texte contenant obligatoirement les mots : fusionner, internet, galet, culture, soudain, croûte, congeler, porte-clés, translucide, cambouis, éleveur, raboter, indubitablement, rose, épaule, cigogne, tranchée, élire, buée, humanitaire, fratrie, ombrelle, de fil en aiguille
Vous les introduirez dans votre texte selon l'ordre qui vous convient; vous pouvez accorder les noms en genre et en nombre et conjuguer les verbes.
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C’est une rude matinée d’hiver bien glaciale, le cambouis de la route disparait sous une épaisse couche de neige. Des hommes chaudement vêtus montent allégrement la pente, sacs au dos et pic à l’épaule, tapant de leurs  chaussures cloutées la croûte durcie. De la buée s’échappe de leur bouche entrouverte. Le paysage n’est que blancheur et les arbres deviennent fantomatiques.   Ils se dirigent vers le plateau des Verneys. Soudain ! A un tournant, le sol redevient plat. Ils cessent de grimper et même d’avancer. Devant eux s’ouvre l’espace où pendant trois jours et une partie de la nuit, ils vont tailler et raboter les blocs de glace que les éleveurs de la région ont congelés à  leur intention.  En passant devant Paul, chacun reçoit  un numéro inscrit sur un gros galet qu’il fiche sur un petit poteau prévu à cet effet. Ainsi, de fil en aiguille tous ces hommes s’installent dans  le secteur attribué pour participer au concours annuel de sculptures sur glace. Après le réconfort d’un café bien chaud et d’un bon sandwich, tous se mettent au travail pour fabriquer leur future œuvre.  Hans, le suédois, dégrossit rapidement la glace et déjà la silhouette d’un grand oiseau en haut d’une colonne se profile. C’est une cigogne, ailes à demi-repliées dont le nid est posé en haut d’une tour, celle de son village.  Il s’active, cisèle la glace  pour la rendre plus translucide et ainsi   lui donner une forme plus aérienne. A ses côtés, Pierre l’autrichien découpe avec amour une jeune femme à l’ombrelle, faisant un pas en avant, devant une fontaine d’où s’écoule un filet d’eau. Quel travail et quelle précision !  Ryan, l’écossais, fait apparaitre derrière une grille, un gosse accroupi  gardé par un grotesque geôlier. A sa ceinture pend un énorme porte-clefs. Plus loin, une fratrie islandaise est en compétition et s’évertue en face à face. Pétris tous

samedi 5 novembre 2016

UN OBJET DONT ON NE PEUT SE SEPARER

Trier, jeter, est-ce possible ?
Dans mon bureau trônent en bonne place mes « bonnes » résolutions, que j’ai beaucoup de mal à appliquer : 1, je donne ou je jette ; 2, je garde ; 3, j’hésite, j’attends six mois, je jette ce qui ne me sert pas.
Or, trier et jeter deviennent indispensables face à l’accumulation d’objets de toutes sortes au cours de la vie. La vie elle-même, en constante transformation, exige que les objets sur lesquels elle s’appuie évoluent, c’est-à-dire se relaient ou bien se transforment. Un jour une amie me confia sa solution : « Pas d’entrée d’objet nouveau sans sortie d’objet ancien ou devenu inutile ». Facile à dire… car la société actuelle nous pousse soit à consommer, soit à ne plus éliminer mais à conserver en rénovant (crise oblige)… ce qui complique encore le tri !
Nous avons aussi avec les objets de notre entourage toutes sortes de relations y compris sentimentales, esthétiques, etc. je pense au premier vase que j’ai tourné, céramiqué et mis au four. Je l’aime vraiment. Il a franchi victorieusement toutes les séances de tri et continue d’attraper mon regard quand il se porte sur un des rayons de ma bibliothèque… Ah, les livres… que c’est dur quand je dois m’en séparer ! Ce sont mes compagnons de solitude, mais surtout ma fenêtre ouverte sur tout ce qui m’intéresse : les autres, le vaste monde… J’adore pouvoir prélever sur un rayon un livre qui me rappelle les bons moments passés avec lui : je n’hésite pas alors à perdre une heure avec lui à le parcourir. Ce n’est pas sérieux ! Tous mes livres n’ont pas la même santé : beaucoup sont brochés, âgés d’une cinquantaine d’années et souvent poussiéreux car je ne les ai pas toujours bien entretenus, aussi quand j’en distingue un, j’en profite pour le toiletter… ce qui ne règle pas mon problème de tri.
Un autre obstacle : avançant en âge, j’hérite d’objets, livres, etc. ayant appartenu à des proches. Qu’en faire ? C’est si personnel, les choix, pourtant, je ne peux rejeter ce qui m’attache à ces disparus.
Mon appartement s’emplit malgré mes opérations de tri. Indéfiniment ? Aussi je rêve d’arriver un jour à évoluer dans un espace aéré, épuré, moderne. Quand ? Est-ce possible de se déshabiller ? Pour moi, c’est bien difficile.

Françoise
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J'ai une tendance à conserver les choses mais je pense aujourd'hui plus particulièrement à un vêtement, une liseuse que ma mère avait tricotée au crochet. Je préfère ne même pas calculer l'âge de ce vêtement...
Cet ouvrage en laine est d'une couleur rose, je dirai d'un « rose layette » pour le décrire plus précisément, de ce rose bien prononcé et que je n'aime pas d'ailleurs. Je ne sais si le mot « layette » est approprié pour décrire cette couleur mais je l'aime si peu que même ma fille bébé n'a jamais porté cette couleur, juste certains roses très pâles, le plus souvent elle portait du bleu. Et plus tard j'ai su qu'elle détestait le rose. Pourquoi cette couleur pour ce vêtement... Il se pourrait que ma mère ait utilisé un restant de  laine ayant justement servi à tricoter de la layette, peut-être celle de ma nièce qui est née lorsque j'avais 11 ans, ma mère conservait tout elle aussi.

samedi 29 octobre 2016

DEFINITIONS IMAGINAIRES 13

Inventer un sens et une définition à ces mots peu usités de la langue française :
alizarine, conopée, dorimène, flanconade, heurette, karabé, miquelot, naissain, naqueter, panader, poquer, saxatile, tendelle
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ALIZARINE : Gelée d’alize, fruit rouge délicat et aigrelet de l’alisier. À la saveur alizarine /
Fleur de la famille des azalées / Déformation de l’expression « allez tsarine » utilisée par le peuple / N. f. d’origine arabe Insecte à l’abdomen de couleur  noire qui apparait à La limite du désert maghrébin annonçant la pluie bienfaisante comme une douce musique qui tambourine. D’où l’expression « joyeuse comme une alizarine » pour une jeune fille apportant de bonnes nouvelles. / Pierre précieuse d'une couleur jaune orangé. / n. f. d’origine Touareg qui définit un vent léger et chaud dans les zones sub-sahariennes

Véritable définition : n.f. principe colorant que la chimie retire de la garance, en lui faisant subir divers traitements

CONOPÉE : n. m. donné à un ouvrage écrit par deux ou plusieurs personnes. L’encyclopédie fut un conopée du XVIII° siècle / Siège qui de par sa forme est destiné à meubler l'angle d'une pièce. / n. f. désignant une petite bourse en cuir, portée par les femmes préhistoriques, dans laquelle elles gardaient leurs herbes médicinales. / Il s’agit de l’épopée des conopes, urnes funéraires des pharaons et autres dignitaires (dont je me délecte à la télévision, dans mon canapé) / Procédé de préservation des statues d’église / chant rythmé et gai à l’opposé de la mélopée

Véritable définition : n.m. voile qui enveloppe le tabernacle d’un autel

DORIMÈNE : n. m. insecte africain de la famille des cloportes, il peut mesurer jusqu’à quinze centimètres, il se loge dans les troncs morts et se nourrit de bois / Prénom féminin donné affectueusement par les mères provençales berçant leurs petites filles  / Insecte nuisible sévissant dans les cultures maraîchères. / Surnom donné aux servantes dans les maisons bourgeoises au 17ème siècle

Véritable définition : n.m. œillet panaché pourpre sur fond blanc

samedi 22 octobre 2016

UN MERVEILLEUX CADEAU

Elle y pensait souvent dans le secret de son cœur mais elle n’en parlait jamais. Elle savait bien que l’on ne pouvait lui en donner. Même si, comme un vent léger passe sur la surface de la mer, la ridant, il arrivait qu’un membre de la famille l’évoquât rapidement, jamais personne ne s’y attardait. Elle apparaissait et disparaissait aussitôt tel un éclair fulgurant mais sans consistance. Lucie avait vite compris qu’il ne servait à rien de poser des questions, les réponses étaient brèves et vagues  lui laissant peu d’espoir. Elles étaient inutiles ! Depuis longtemps déjà, elle n’ignorait pas qu’on ne pourrait lui donner satisfaction. Peut-être un jour, pensait-elle, si je peux me déplacer, si je peux aller là-bas dans la montagne approcher ceux qui l’on connut, sans doute arriverai-je à en savoir  davantage et peut-être en obtenir ? Car ce qu’elle voulait savoir, c’était apprendre à la connaitre à travers des récits, lui redonner vie bien qu’elle ne l’eut jamais vue, retrouver le lien qui l’unissait à elle, en bref, remonter le temps.
Et ce beau jour arriva. Est-ce un jour de chance ou bien sa bonne étoile ? Une rencontre fortuite, une conversation sur la généalogie, elle fait allusion à cette aïeule méconnue dont elle voudrait tant découvrir l’existence ! Et elle est  bientôt emmenée chez  une personne  âgée,  lointaine cousine qui, enchantée de cette visite si inattendue, ne tarde pas à lui sortir les albums de famille lui montrant les quelques photos anciennes qu’elle possède.  Ses grand-tantes, ses grands oncles  lui permettent déjà de renouer un lien avec celle qu’elle recherche tant mais de sa grand’mère, rien, pas de photos. C’est à regret qu’elles se quittent, Lucie poursuivant sa quête auprès d’autres membres, glanant par ci par là de nombreux détails. Elle va même jusqu’à son village natal et y voit la maison ancestrale habitée par ses descendants.  Elle revient heureuse au bercail. Cependant, un regret persiste. Sans photo, elle ne peut réellement visualiser son aïeule, seulement l’imaginer ! 
Quelques semaines plus tard, après son retour,  son portable sonne. Que  voit-elle apparaître sur l’écran,

samedi 15 octobre 2016

TATOUAGES

"Tatouages" est le thème du jour. Ecrivez un court texte ou des acrostiches.
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Tous les styles de dessin sont possibles,

Ainsi que l'emploi de multiples couleurs.
Tracés fleuris, géométriques ou lettres,
Orneront ainsi l'endroit du corps choisi.
Un bras, une jambe, un dos ou encore un cou,
Arboreront ainsi fièrement l'œuvre réalisée.
Gardez-vous de succomber trop vite au tatouage,
Etre tatoué à vie demande beaucoup de réflexion.

Paulette


T’avoir dans la peau                                              
A tout jamais sur mon dos                       
Tes traits fidèles et fins                                         
Oserai-je                                                                
Un jour enfin                                                         
Au vu et au su de chacun                         
Graver tes traits et ton prénom                
Epineuse est la question  

  
Trahi par la société
Armé je fus arrêté
Trois points me suis fait graver
Ornement significatif qui
Une fois fait demeure
A jamais déçu de la vie
Grave est ma peine
Et grand mon écœurement

Fabienne


Te tatouerais-tu ? Si je me tatouai moi ?

ÉTÉ INDIEN

L’été indien s’impose comme le paysage parfait dans l’espace et dans le temps, à travers le regard des anciens avec ce noir profond comme des abimes sans fond, ces tresses hérissées de plumes d’aigle et autres oiseaux colorés. Dans cette grande galerie blanche, tranche la teinte basanée de cette  peau burinée sous le soleil des plaines blondes. Le Dernier des Mohicans, les Apaches sympathisant avec les cheyennes et les comanches, s’exposent derrière des vitrines, immobiles et fiers comme Artaban. Ils trônent dans des cadres sentant la naphtaline.
Ces premiers habitants, il y a bien longtemps, parcouraient des milliers de kilomètres, des Amériques vers le Canada. Sédentarisés maintenant et parqués dans des réserves se voulant naturelles, on les appelle des amérindiens. Ils sont ombres et sentinelles.
Et dans l’éclat de cet iris sombre, brilleraient toujours cette clarté clairvoyante et ce respect à l’environnement ?
Entre mythe et mysticisme : la musique, ode à la Joie ? mélopée lancinante des tam-tams, m’interpelle et une transe saisit mon corps et m’emporte loin, si loin… vers le croassement des corneilles, le martèlement des sabots des équidés et des bisons. Vraie transportation guidée par l’esprit des grands sages, dans  les émanations d’essences issues d’herbes odorantes.
Ils nous font face – assis en tailleur – vêtus d’étoffes chatoyantes et de peaux séchées, reflet de la vie et de l’enfer qu’ils

samedi 8 octobre 2016

UN PARFUM

Un parfum est une "madeleine de Proust"... Choisissez un parfum, chargé de positif ou de négatif ; écrivez sur ce qu'il vous inspire, émotions, souvenirs, réflexions...
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Écrire sur un parfum qui nous rappelle des souvenirs ou une odeur spéciale qui aurait marqué notre existence, cela tiendrait en deux ou trois lignes. C’est pourquoi, je vais en citer plusieurs qui sont restés dans ma mémoire :
Les fleurs de troène qui entouraient les marches qui menaient à la porte de mon escalier. J’en cueillais pour les déposer dans un petit verre à liqueur pour les humer encore, une fois rentrée chez moi.
Les lys majestueux dans leurs pures robes blanches au parfum enivrant, au bout de leurs longues tiges. Une année, au 15 août, le jour de ma fête, ils en avaient été déposés au pied de la vierge Marie, une grande quantité. J’avais aidé à remplir les vases, aussi on m’offrit un bouquet. J’étais joyeuse et fière.
La vaseline à la violette pour le soin des cheveux mélangée au parfum et de la savonnette Palmolive, et de crème : « Malaceine »  pour visage sont les odeurs qui me rappellent ma maman.
Les jardins fleuris des amies, parfumés de roses, d’iris, d’églantiers, de tulipes, de glycines et de seringat. Les amis sont partis loin de ce monde mais souvent les parfums me rappellent à leurs souvenirs : j’en suis attristée.
Les tabacs froids, les tabacs chauds, faut-il les supporter par amitié ? Puis moins désagréable, le tabac pour les pipes à l’odeur de pain d’épice dont le parfum parfois revient, déclenchant un sourire en pensant à l’absent dont le fantôme vient vous dire bonjour. On hume cette odeur de souvenirs lointains qu’on voulait oublier mais qui parfois revient.
Lorsque fatiguée, seule, nous rentrons dans notre maison vide, au 4ème étage, au deuxième, on s’arrête en sentant une bonne odeur de linge fraichement lavé où le « minidoux » est passé. Un étage au-dessus, c’est les bonnes odeurs du pot-au-feu et de gâteaux mélangées. On a envie d’ouvrier la porte, de revoir sa maman qui a tout préparé. On retrouve, par ces odeurs, un peu de notre enfance disparue.
Mais en ouvrant notre porte, c’est la solitude, noire et froide, qui nous attend. C’est à vous de préparer le repas en se disant que les voisins vont dire : «  Ça sent bon chez la voisine

lundi 3 octobre 2016

LIPOGRAMME EN "U"

Lipogramme : texte dans lequel on s'abstient de faire paraître une ou plusieurs lettres de l'alphabet.

Rédiger un texte où ne figurera nulle part la lettre "u". Vous en choisirez le thème ou écrirez sur l'été indien.
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Dans l’hôpital de sa ville, la maternité s’est fait connaître par ce fait divers. 
Le vingt-six avril, il fait bon, le soleil brille, dans les arbres les insectes vibrionnent gaiement, volant de corolle en corolle. Voilà, cette femme très spéciale en devenir d’être mère se présente à l’entrée. Le personnel la prend en charge avec son dossier. Oh, la, la, branle-bas de combat dans le service, cette maman attend des triplés ! En salle de travail, malgré l’anesthésie, la maman a très mal. Enfin, la troisième bébé montre son petit nez. Maintenant, le personnel se déconcentre. Les trois bébés, de jolies petites filles, sont dans les bras de maman. Mais, étonnamment les contractions redémarrent. Aïe, aïe, aïe, personne ne comprend ! Eh bien, la mère reprend le travail et le personnel n’en revient pas. On attendait l’arrivée de triplés : ils sont là ! Bon, vite, on reprend confiance et concentration et, bientôt, la paire de garçons fait son apparition. Faites le compte, les triplées s’additionnant à la paire de garçons, ils font le fait divers dont on parle en ville. Félicitations !

Colette
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Après le violent orage, le ciel s’éclaircit perdant son gris d’acier et s’habillant par endroits, soit de traces soit de masses cyan,  lavande voire saphir. Le soleil fit encore cette fois, son apparition. Dans le soir, le petit lac entièrement noir dans son enfoncement, brilla avec des reflets irisés d’orange et de jade, ondoyant comme la moire. Dans son voisinage, des arbres s’élevaient, l’ombrant de cette frondaison, cependant déjà parsemée en ce mois d’octobre. Ces cimes vert olive tâchées d’ocre et de vermillon, se balançaient dans son miroir créant l’impression de la forêt hantée. Des formes géantes se dandinaient. Le reste de vent faiblissait davantage. Son haleine les faisait grimacer, pinçant les lèvres et les tordant. Ces faces bizarres et

dimanche 25 septembre 2016

UNE PERSONNE DETESTABLE

Voilà un exercice de méchanceté : faites le portrait d'une personne détestable, soyez incisif, cynique, caricatural, drôle... lâchez-vous comme on dit !
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Dame Gerbette, à la langue et au regard vipérins, arrive devant l’immeuble. Elle tente d’extirper dans un bruit de ferraille plusieurs kilos de clés de toutes tailles d’un antique et ample cabas noir en toile cirée ; de guerre lasse, elle se fait ouvrir par un locataire, criant qu’on lui vend de fausses clés. Ce faisant, sa bouche, aussi fine qu’un trait, découvre quelques dents déchaussées qui ne savent pas tenir leur rang ; elle les eut jadis longues à rayer le parquet !
Elle enchaîne les dégâts des eaux, dont elle fait son fonds de commerce, puisqu’elle n’en répare aucun. Bouchant la canalisation avec des fraises pourries et des lambeaux de sacs de pommes de terre. Elle a accusé sa voisine d’infanticide ; le plombier bienveillant a prévenu la victime de ces allégations diffamatoires : « Madame Gerbette dit que vous bouchez les cabinets de l’immeuble avec vos fausses couches », ce, à une époque où celle-ci ne pouvais déjà plus enfanter.
Plus tard, elle dira à sa victime qu’elle ne peut pas faire monter d’hommes chez elle vu son physique de thon, même si
elle est une morue, et c’est la raison pour laquelle ses ongles sont toujours coupés à ras ! Allez savoir pourquoi !!!
La voici dans le couloir, elle fouine, furette, chaloupant du train comme une hyène, l’oreille aux aguets. Sa devise : tester et mater. Madame rentre dans ses appartements, se lève trois fois par nuit pour faire ses ablutions : le coup de bélier de son robinet la trahit dans cet immeuble dépourvu d’insonorisation.
Elle investit tout le grenier communautaire à elle seule, squatte le palier, quémande du matériel et des services au voisinage, dégrade les parties communes. Elle accapare, pour son usage personnel, le mobilier de jardin lorsqu’elle reçoit, en extérieur, une trentaine de comparses, sans prévenir quiconque. Son rire gras, puissamment vulgaire, la signale de loin.
Son point fort est la manipulation, l’intox, l’enfumage. La restauratrice m’a confié qu’elle avait déjeuné récemment chez

samedi 17 septembre 2016

DÉFINITIONS IMAGINAIRES 12

Inventer des définitions aux mots suivants : 
abée, se chêmer, dracène, gorgerette, isatis, lazaret, psallette, trènel, varander
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Abée : n.f. Ligne de peinture blanche ou jaune pour guider les avions sur le tarmac. / Contenu d’un panier ou d’un récipient / Femme d’église, équivalant des abbés. / n.m.
désignant le versant d’un aber. /Il baillait si fort en ouvrant la bouche que son entourage s’exclamait : « Ah, bé ! », en se moquant de lui. / n.m. Le Créateur voulut faire communiquer les animaux : le chat avec son « miaou » et le mouton, initialement, poussa son « abée », ce qui incommoda les abbés qui demandèrent en haut lieu la suppression du « a » ; ainsi les agneaux profanes durent se contenter de dire « bée ».

Véritable définition : n.f. ouverture par laquelle l’eau actionne la roue d’un moulin.

Chêmer (se) : Se crêper le chignon entre conjoints. Dans les arrière-cours d’immeubles plus ou moins décrépis, les scènes de ménage pouvaient être fréquentes et l’on entendait les
voisins s’écrier : « Les Mauduits se chèment encore ! »/ Se laisser bercer, se laisser influencer dans ses idées et ses décisions. / Autrefois, la population se chêmait de faim lors des grandes disettes. / Se plaindre, geindre pour rien. / Se cacher, se débiner. / Verbe du 1er groupe signifiant se quereller.

Véritable définition : v.pr. maigrir, devenir maigre, s’affaiblir de consomption. Se priver ou se débarrasser.

vendredi 16 septembre 2016

7 MOTS IMPOSES

Secrétaire – paradis – recevoir – cuivre – orteil – international - inventer
Paul reçut sur son orteil un objet en cuivre, une petite statuette représentant le paradis. Il inventa toute une histoire pour expliquer au secrétaire de cet hôtel international pourquoi elle s’était brisée.
Marie-Thérèse

Balbutiement – tension – croire – lapin – débarrasser – rouquin - portrait
Il faut croire que la tension était perceptible entre le rouquin et son frère, l’un voulait se débarrasser du portrait du lapin, l’autre pas. À tel point que le rouquin n’arrivait à arguer que par de longs balbutiements.
Fabienne

Gorge – verrouiller – fontaine – pitié – équiper – coin - certificat
C’est pitié de verrouiller dans un coin la gorge équipant la fontaine sous certificat.
Emmanuel

Chevet – ange – fondre – rouille – révolter – rocher - oreillette
Après une longue marche, il arriva enfin près du rocher au pied duquel il se laissa tomber. On voyait des traces de rouille sur ce chevet improvisé où tel un ange il s’appuya légèrement, laissant fondre dans sa bouche le chocolat qu’il mangeait. L’oreillette de son portable lui indiqua l’heure du retour et il se révolta à cette idée qui le tirait de sa rêverie.

Paulette