samedi 23 décembre 2017

LOGORALLYES IMPROMPTUS

CANEVAS – TOILETTE – CORRESPONDRE – MÉTÉO – CHOIR – CONCOURS – SECRET - SAULE

Ce fut un concours de circonstances : la météo se dégradait, ce n’était un secret pour personne. Eugénie faisait du canevas, Noémie remplissait un formulaire pour correspondre avec une Anglaise, tandis que le chat faisait sa toilette au coin du feu en passant sa patte derrière son oreille, signe de mauvais temps ; même les feuilles du saule se mirent à choir dans l’étang.
M.-C.

TORTURER – FARD – PÉDAGOGIQUE – AVENTURIER – BRILLER – MOUCHOIR – BOBINE – MICRO

L’aventurier piqua un fard et saisit le micro de l’animateur qui brillait au soleil. La bobine du câble le torturait, il essayait de l’éviter et décida néanmoins, mouchoir en main, de continuer son émission pédagogique.
P.

VAGUE – COLLECTIVITÉ – ENRAYER – ADOLESCENT – CRAMOISI – SOUPE – CINÉMA – RIVALISER

On aime plus ou moins vivre en collectivité. Ludo, adolescent plutôt timide, sortit du cinéma, le visage cramoisi : c’est que les situations abordées – et les images ! – l’avaient secoué. Comment parviendrait-il un jour à rivaliser avec de tels héros ? Cela l’effrayait sérieusement. En sortant toutefois, le gros de la vague d’inquiétude s’éloigna et il rentra : une bonne soupe de maman lui ferait du bien et lui changerait les idées.
Fr.

ORNER – SOMNAMBULE – MYOPE – PELOTE – ASPERGER – FARFELU – RENCONTRER – GEL

Myope comme une taupe, je déambulais comme un somnambule. Qui m’aurait vu m’aurait pris pour un farfelu. Je butai sur une pelote qui rencontra le bol du chat dont l’eau aspergea le sol. Tout ça pour admirer le gel qui ornait les arbres, sans allumer la lumière.
F.

samedi 16 décembre 2017

CLIN D'OEIL

Il existe dans la langue française beaucoup d'expressions comprenant le mot œil ou yeux. A vous de jouer pour écrire un texte en comportant le maximum !
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Il avait encore bon pied, bon œil et jouissait d’une santé robuste, il  n’était pas du genre à tourner de l’œil. Avec sa silhouette élancée, il pouvait même taper dans l’œil de la gente féminine qui se retournait sur son passage, même celles gênées par sa coquetterie dans l’œil. Il n’était pas non plus dépourvu de qualités, il avait par exemple les yeux au bout des doigts, ce qui n’était pas négligeable. On ne lui faisait pas fermer les yeux facilement car il était vigilant, il avait des yeux tout autour de la tête. Mais lui restait indifférent, il tenait à sa liberté comme à la prunelle de ses yeux, il ne tenait pas à la perdre pour les beaux yeux d’une demoiselle. I n’avait aucune envie de se retrouver pourvu d’une femme qui serait bientôt enceinte jusqu’aux yeux, pas plus qu’il ne tenait à lui obéir au doigt et à l’œil. Il gardait donc ses distances car dit-on, loin des yeux loin du cœur. Le mariage n’était pas pour lui, il s’en battait l’œil.
Passant devant un étal, un beau poulet lui tapa dans l’œil, on aurait dit qu’il n’attendait que lui. À vue d’œil, le poids devait pouvoir lui permettre d’inviter ses deux amis, inutile d’avoir un compas dans l’œil pour s’en rendre compte. Encore une occasion pour eux de manger à l’œil, se dit-il, mais cette fois ils allaient peut-être se mettre le doigt dans l’œil. Serait-ce le moment de leur parler entre quatre yeux ? Et de leur côté, seraient-ils tout yeux, tout oreilles ? Avec le temps, il avait enfin ouvert les yeux sur leur petit manège qui sautait aux yeux, il n’avait pas les yeux dans sa poche et leurs yeux de merlan frits le laissaient de marbre.
Il jeta un œil au prix du poulet et les yeux lui en sortirent de la tête. Clignant de l’œil de surprise, il risqua encore un coup d’œil vers le poulet qui semblait lui faire de l’œil dans la vitrine. Il n’en croyait pas ses yeux, ce poulet coûtait les yeux de la tête. Les deux pique-assiettes n’auraient pas intérêt à avoir les yeux plus gros que le ventre car sa vengeance serait terrible : œil pour œil, dent pour dent. Il entra pour finaliser son achat, il n’avait d’autre choix que d’acheter ce poulet hors de prix lui faisait venir la larme à l’œil. Il espérait juste que cette dépense ne le ferait pas dormir d’un œil cette nuit mais se doutant déjà de la suite, il se dit pour lui-même « mon œil ! ».

Paulette
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Quand je rencontrai cette jeune femme pour la première fois, elle était attablée devant un bol de bouillon où dansaient quelques yeux laissés par sa tartine. Seule à sa petite table, je fus happée par ses yeux de braise et son solide appétit. Je m’installai en face d’elle : elle était très jolie, habillée simplement, son visage montrait une certaine lassitude mais  son regard ne manquait  pas de fermeté et elle n’hésitait pas à vous regarder les yeux dans les yeux ; malgré tout, elle donnait l’impression d’être bon pied bon œil.

samedi 9 décembre 2017

UN AIR DE FAMILLE

Elle était dans le grenier à genoux devant une grosse malle grise entrain de découvrir les unes après les autres des choses du passé. Au milieu d’un paquet de photos en noir et blanc aux bords découpées en dents de scie qu’elle regardait rapidement, tout à coup elle s’arrêta net. On dirait moi pensa-t-elle, en plus âgée mais qu’elle ressemblance ! Les cheveux bruns et longs encadraient un fin visage, le nez bien droit aux narines qu’on devinait palpitantes, les yeux noirs et profonds sous une frange de cils épais qui semblaient la fixer, la bouche rieuse aux lèvres charnues. Elle retourna la photo mais il n’y avait ni nom, ni date, ni lieu. Elle descendit quatre à quatre les escaliers pour retrouver sa grand-mère qui était dans la cuisine et l’interroger. Qui est-ce ? Demanda-t-elle. Sa grand-mère finit de s’essuyer les mains à son tablier et pris délicatement la photo, pendant qu’elle la regardait le rose lui monta aux joues. C’était ma sœur lui dit elle, elle est partie beaucoup trop tôt, comme tu lui ressembles. Pourquoi ne m’en avoir jamais parlé ? Dans l’espoir d’oublier la douleur mais maintenant toi qui lui ressemble plus qu’avec un air de famille. Mais je ni suis pour rien moi ! Non ma biche et justement ma douleur s’atténue parce tu lui ressembles c’est comme si elle revenait auprès de moi.

Fabienne
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Plongées dans les vieux albums de photos, nous regardons les images du temps passé où jeunes dames en capeline et en longues robes froufroutantes posaient à côté de messieurs au costume foncé, cravate, chemise blanche et chapeau haut de forme. Beaucoup de ces personnages nous étaient inconnus mais pour la plupart appartenaient à la branche paternelle de la famille.
 Soudain, notre regard s’arrêta sur la photo d’un jeune soldat : son air sérieux sous l’uniforme, le port  droit,  ses yeux clairs et ce  menton en galoche, marque indélébile de la famille.
«- Mais on dirait Guy, s’écrie Monique interloquée ! C’est son portrait craché mis à part l’uniforme. C’est sûrement un de nos ancêtres mais lequel ? La ressemblance est vraiment trop forte. 
-Tu as raison, acquiesce Brigitte. C’est tout à fait son visage un peu allongé et ce regard direct et franc. Retourne la photo. Il y a peut-être une inscription au dos.

lundi 4 décembre 2017

POUR OU CONTRE L'AUTOMNE !

- Oui, je suis là : je suis l'esprit de l'automne : maints poètes me célèbrent depuis longtemps, certains comme Charles Baudelaire expriment avec émotion une angoisse d'une voix brisée et assourdie :" nous plongerons bientôt dans les froides ténèbres" ; Paul Verlaine excelle également dans "les sanglots longs des violons de l'automne"...
Les poètes d'antan et de toujours exaltent la richesse de mes parures, de mes vêtures de saison, tels  : Maurice Carême, Samain, Rollinat, Gregh, Delarue Mardrus, Cadou, la liste est inépuisable.
Je ne suis pas un assassin comme l'insinue Apollinaire : "Oh! l'automne a fait mourir l'été".
Je m'inscris dans une continuité, celle de la ronde des quatre saisons : j'offre un moment de beauté absolue : je mets en scène la nature, avant de basculer dans la morte saison hivernale, de plonger dans les froides ténèbres .
Je vois les villageois préparer les provisions de bois de chauffage dans les forêts empourprées et ruisselantes d'or, tout en foulant le tapis de feuilles bruissantes recouvrant le sol qui fleure bon l'humus.

samedi 18 novembre 2017

LE SON "CH"

Ecrire un texte comprenant le maximum de mots contenant le son "ch"
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La Bretagne ce n'est pas que la mer, ce sont aussi des champs de choux et d'artichauts à perte de vue. Charmant paysage champêtre qui s'offre aux yeux avec ici et là des chaumières d'un certain cachet, à la charpente encore solide et aux toits de chaume comme il se doit. Ici un cheval qui semble avachi par l'âge tire une charrue, là des vaches bien charnues paissent à l'ombre d'un chêne qui pousse au bord du chemin envahi par les chardons, le cheptel n'est pas des plus importants.
Sur la petite route passe une calèche amochée mais bien bâchée, pas de place ici pour les chauffards. Le chauffeur de ce véhicule est chaudement vêtu d'un épais chandail à capuche passé par-dessus sa chemise, les pieds sont lourdement chaussés, la tête chauve couverte non pas d'une chapka en chinchilla mais d'un simple chapeau de feutre. Quelques chenapans chahutent sur son passage et jouent à califourchon, un chat chétif traverse en courant, il règne dans ce coin une belle anarchie.
On entend le chuintement de la mer très calme qui se cache non loin de là, une chaloupe vogue sur le chenal qui mène au large vers un archipel, belle illustration digne d'une brochure touristique. Sans doute un pêcheur qui tente d'arracher à la mer son repas du soir, impossible d'acheter autant de poissons que de bouches à nourrir.
Le soir venu, quand le soleil est moins chatoyant, le repos est bien mérité. Les hommes ayant achevé leur labeur s'installent alors sur une chaise au coin de la cheminée après avoir jeté quelques bûches sous le chaudron où cuit le repas. Que vont-ils recevoir après le plat principal, du vacherin peut-être, un peu de chasselas, le tout arrosé d'un verre de chablis, à moins qu'ils ne préfèrent boire du chouchen avant de gagner leur chambre. Pour moi le changement est brutal, j'ai l'âme chagrine après avoir fait mon balluchon et retrouvé mon chez-moi. Fini les cheminées, à moi la bonne vieille chaudière.

Paulette
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Dans la maison silencieuse
Rien ne bouge, aucun chagrin…
Juste une mouche étourdie,
Un chat endormi près de la cheminée
Des bûches dispersant de petites flammèches
Douce chaleur d’un foyer riche
D’amour, de rire, de brioches
De chenapans venant chercher un baiser…

lundi 13 novembre 2017

RITUELS ET PETITES MANIES

Pendant plusieurs décennies, Marinette a fait craquer ses doigts, même en public, en les étirant ou en les repliant; les rhumatismes inflammatoires survenant, elle a dû renoncer à cette pratique gestuelle et sonore ; pour les besoins de sa production écrite, elle a voulu vérifier si ses phalanges étaient toujours dociles : mal lui en prit, seuls deux doigts répondirent douloureusement à son appel.
Avant de mettre en œuvre une activité importante, comme l'écriture, la peinture, elle n'échappe pas au rituel de se couper les ongles à ras pour se donner plus de force, être plus à l'aise et donner moins de prise aux microbes : elle n'hésite pas à nettoyer au préalable la périphérie : le jardin, la cour puis l'intérieur : elle fait place nette.  
Marinette arrivait toujours la première sur son lieu de travail, après une heure trente de transport : ainsi découvrait-elle au quotidien un espace neuf.
Avant de quitter son logement, notre phénomène ne manque jamais de vérifier deux ou trois fois si le robinet de gaz est bien fermé, même si elle sait qu'elle n'a pas utilisé la gazinière. En quittant l'appartement elle ouvre et ferme la porte à deux ou trois reprises puis la pousse avec la main droite pour en vérifier la solidité. Cela ne l'a pas empêchée de se fermer dehors ; du moins le croyait-elle ; depuis elle a soin de tirer les persiennes mais de laisser les fenêtres ouvertes, côté jardin, pour escalader la véranda : il s'avéra que les clés étaient dans sa poche.
Quand elle s'assied, Marinette croise ses jambes, en impulsant un mouvement de balancier à la droite, puis, pour prendre contenance, elle se racle la gorge comme pour s'éclaircir la voix, toussote comme pour attirer l'attention, pour prendre la parole, tout en soufflant sur une mèche de cheveux, puis l'entortillant.

lundi 30 octobre 2017

LES GRANDS-PARENTS

Etre ou ne pas être une bonne grand-mère…Et là on réalise que ce n’est pas aisé de remplir ses devoirs familiaux en tant que maman confirmée. Si on pouvait gagner son diplôme de maman et grand-maman chevronnée dans un paquet bonus : ce serait le nirvana.
On avance à pas mesuré, parfois à grands pas selon les circonstances, mais surtout l’expérience et au final on réalise que chaque enfant est différent. Alors on ébauche, on patauge, on essaye d’avancer, on propose et on indispose, on se plaît à croire que l’on connaît tout question éducation, mais on se trompe énormément. Et un fossé de vingt ans et plus nous sépare de nos premiers pas en tant que maman. C’est le choc générationnel.
Alors on se plonge dans cette grande bible que représente le Net qui nous jette à la figure que nos conceptions et nos certitudes ne sont plus à la page et qu’il est temps d’ouvrir une fenêtre vers un ailleurs, vers de nouveaux concepts. Et encore une fois on découvre, on écarquille les yeux, on dévore, on digère, on se remémore et on intègre. On marche sur ses habitudes et parfois, c’est comme une claque que l’on prendrait sans pour autant tendre l’autre joue…quand même.
Les temps changent et les mentalités aussi. Ces dernières évoluent au gré de l’air du temps et de ses facéties. Il s’agit de réfléchir et de chercher à comprendre le pourquoi du comment et de marcher en accord avec cette sempiternelle psychologie, pédagogie et connaissance de l’être humain. Il s’agit d’observer, de réfléchir, de remuer sa langue dans sa bouche au moins sept fois avant de dire des bêtises comme le disait si bien certains traités de bienséance et de bien vivre ensemble qui ont sévi de mon temps et sont toujours d’actualité.

samedi 21 octobre 2017

TEXTE ARC-EN-CIEL

Ecrire un texte avec un maximum d'expressions contenant une couleur : se faire des cheveux blancs, avoir une peur bleue, travailler au noir, se mettre au vert...


une peur bleue
Pour écrire les textes demandés par Laurence, il s'agit de faire marcher sa matière grise. On en arrive quelquefois à se faire des cheveux blancs car on en voit des vertes et des pas mûres. Je m'acharne à la tâche car je ne tiens pas à être la lanterne rouge du groupe, cela me ferait rire jaune, j'en serais verte de rage.
Cette semaine encore le sujet est très ouvert, Laurence nous a donné le feu vert et carte blanche. J'y passe donc mon après-midi et quand l'inspiration ne vient pas je vois rouge, ce travail ne me fait  certes pas voir la vie en rose.
Les lignes qui s'inscrivent noires sur blanc sur l'écran sont pour moi de l'or noir, le travail avance, j'ai trouvé le fil rouge. Je ne dois pas y passer trop de temps quand même car je pourrais devenir blanche comme un linge à rester assise devant ce bureau, ce qui m'obligerait à vite aller me mettre au vert. L'imagination est ma bête noire, parfois ma page reste blanche comme neige et j'ai envie d'agiter le drapeau rouge. Mais aujourd'hui ce n'est pas le cas, je suis chauffée à blanc, j'espère juste que ce texte ne sera pas cousu de fil blanc et que  je ne me ferai pas tirer dessus à boulets rouges, pas plus que je ne recevrai une volée de bois vert.
Je ne suis pas de sang bleu, ni une oie blanche mais je suis encore verte. Je me suis bien distraite aujourd'hui, sans toutefois voir passer des éléphants roses. Je crois que j'arrive au bout de l'inspiration et si j'ai mangé tout mon pain blanc, je n'ai pas pour autant travaillé au noir.  La cuisine m'appelle à présent, là je vais pouvoir me transformer en cordon bleu.
Ce jour sera quand même à marquer d'une pierre blanche, j'en aurai vu de toutes les couleurs, pour produire un texte qui ne risque pas d'être connu comme le loup blanc.

Paulette
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voir la vie en rose
Raoul avait bien essayé de montrer patte blanche pour obtenir un prêt. Il n’était pas fleur bleue  ni même un bleu mais son histoire cousue de fil blanc aurait pu donner le change. Il espérait encore tirer les marrons du feu. Il se disait cordon bleu employé par un émir du pays de l’or noir. Il y gagnait mille et un écus d’or mais en réalité il travaillait au noir, dans un boulot ingrat qui lui en faisait voir de toutes les couleurs. Il n’était pas la  lanterne rouge, bien au contraire, il trimait dur et n’arrivait même pas à se mettre au vert quelques jours dans l’année. Il n’était pas de sang bleu ni même blouson doré  mais sans le prévoir,  il avait franchi la ligne jaune. Un malheureux chèque en blanc avait mis  son compte dans le rouge. Il était marron et faisait chou blanc. Sûr que la  banque ne lui donnerait pas le feu vert. En le découvrant, il en passa par trente-six couleurs. Après en être bleu de surprise, il devint rouge de colère  puis vert de rage, pour finir  blanc comme un linge. De but en blanc, il s’en alla tout droit au bar pour panser son bleu à l’âme.

vendredi 13 octobre 2017

QUAND J'OUVRIS LA PORTE...

Ecrire un texte qui commence par "Quand j'ouvris la porte..." et comporte les mots : spirituel, lampadaire, aspirine, végéter, brume, lavande, massacre, fée, renoncer, émotion, chorale, tenture, chasser, enfantillages, carcasse, bridge
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Quand j’ouvris la porte et soulevais la tenture qui protégeait des brumes d’automne, c’est avec émotion que je vis sous le halo du lampadaire une fée qui me regardait. Je me dis que j’avais du trop consommé au bridge et que ma vieille carcasse avait grand besoin d’une aspirine. Une odeur de lavande chassait l’odeur un peu acre qui entourait la fée qui restait là à végéter en me regardant. Je ne renonçais pas à un enfantillage des petits voisins mais tout à coup s’éleva dans l’air une chorale aux chants spirituels, un vrai massacre ! C’est là que je me réveillais en sueur, sale cauchemar !

Fabienne
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Quand j'ouvris la porte pour respirer l'air matinal, une brume épaisse envahissait la rue où on ne distinguait plus le lampadaire. Comme rien ne semblait pouvoir la chasser, je ne pouvais que m'en remettre à une bonne fée qui viendrait peut-être à passer par là.
À la vue de ce temps maussade, je rentrais en tirant la lourde tenture derrière la porte, je préférais renoncer à la chorale aujourd'hui. Je resterais donc enfermée à végéter, peut-être ferais-je une partie de bridge avec quelqu'un qui supporterait mes enfantillages à ce jeu. Un jeu qui pour moi n'avait rien de spirituel.
En attendant ce moment, il fallait que je range la cuisine et que je me débarrasse enfin de la carcasse du poulet mangé la veille. La découpe avait été un véritable massacre, carnage qui n'avait suscité chez moi aucune émotion particulière.
Et comme si ça ne suffisait pas aujourd'hui, voilà qu'un mal de tête me tenait depuis le lever. J'allais de ce pas prendre une aspirine car respirer un bouquet de lavande ne m'avait apporté aucun soulagement.

Paulette
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Quand j'ouvris la porte, la tenture rouge qui barrait la vue du jardin se souleva avec lenteur. Dehors, la brume matinale recouvrait tout, et le lampadaire solitaire renvoyait une lueur blafarde.
Le paysage ressemblait ainsi à un conte de fée. Dans un coin du jardin, j'apercevais le vieux vélo où j'avais disposé des pieds de lavande pour égayer sa carcasse rouillée. Un peu plus loin, j'avais essayé de faire un bassin, mais j'avais vite arrêté le massacre et avais renoncé à ce projet. Pourtant, quelques grenouilles l'avaient investi et m'offraient matin et soir une chorale coassante tandis que Gizmo, le chat de la maison, s'amusait à les chasser, sans pouvoir toutefois arriver à ses fins.

vendredi 6 octobre 2017

LE MARCHE

Racontez le marché, ses odeurs, ses couleurs, son ambiance, les rencontres qu'on y fait et les souvenirs qu'il nous laisse...


Le marché, surtout celui du samedi qui est plus important, apporte de la vie dans mon quartier. Pour peu que le temps soit au beau, c'est assez plaisant d'aller y faire ses courses. L'hiver par contre  on voudrait qu'il se transforme en marché couvert. Les commerçants ont du mérite à rester ainsi de longues heures dehors, debout derrière leur étalage, dans les intempéries. Ils sont levés depuis déjà longtemps, sont passés par les Halles avant de s'installer, c'est une vie qui doit ne doit pas être de tout repos.
On trouve vraiment de tout sur ce marché, le comestible et aussi tout le reste. Et ce reste est de plus en plus varié au fil des années, du mois c'est mon avis. Il y a toujours les marchands de vêtements mais aussi tous ceux qui se multiplient et qui proposent ce que de mon temps déjà on appelait « tout à 1  franc ».  Maintenant tout est à 1 euro ou pas beaucoup plus. Là on voit des piles, des coques pour les téléphones portables, des plats pour la cuisine, des seaux et des cuvettes, bref, presque tout ce dont on peut avoir besoin chez soi. Certains ont un étalage des plus hétéroclites, ça va des boîtes de thé aux enveloppes autocollantes, en passant par les chaussettes, je me demande même parfois comment un tel commerce est possible.
Le marché est plus ou moins scindé en deux parties, d'un côté on a regroupé tous ces commerçants, de l'autre on trouve le comestible, il est donc possible d'aller chez les uns sans passer chez les autres. Mais personnellement, même quand je n'ai besoin de rien de spécial, j'aime traverser le marché en entier, je termine par mes achats de nourriture, là je profite de la bonne odeur des poulets qui rôtissent et qui m'ouvrent déjà l'appétit.
Le fleuriste bénéficie lui d'un privilège car son emplacement est installé là, entre un marchand de fruits-légumes et un charcutier. Je ne peux m'empêcher de passer devant ses fleurs, rien que pour le plaisir des yeux comme on le dit si bien dans les souks de Marrakech. Quelquefois j'achète aussi, j'aime bien avoir des fleurs à la maison. J'ai le plaisir d'y rencontrer parfois une connaissance, elle aussi amoureuse des fleurs, à la lecture de mon texte elle se reconnaîtra. Mais qui n'aime pas les fleurs...
Le marché est le jour où l'on  croise des personnes que l'on connaît, c'est ainsi l'occasion de se saluer, de prendre des nouvelles. Pour ça  il faut être régulier, chacun ayant ses habitudes et ses horaires. Il y a comme moi ceux qui préfèrent y aller tôt, plus de choix, moins de monde et donc moins d'attente. Car si ce n'est pas déplaisant d'être là, au retour on a de l'occupation en vue avec les achats qu'on rapporte, inutile donc de s'éterniser. Il y a ceux qui préfèrent y venir tard, presque à la fin. Il faut croire que c'est ce qui plaît à une majorité car la foule augmente avec l'heure qui avance. Au détour des allées, on y discute certainement beaucoup plus aussi.
Une fois le marché terminé et les lieux nettoyés, le quartier retrouve son calme mais le prochain jour  reviendra vite. Et je me dis que fort heureusement nous avons ce marché car les petits commerces de mon enfance sont devenus bien rares aujourd'hui, j'espère donc qu'il survivra longtemps encore.

Paulette
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Le marché, dans le Couserans, ne pouvait s'implanter n'importe où : il fallait descendre des hameaux, sis en moyenne altitude, dépourvus de routes carrossables, d'eau courante et d'électricité, longer le torrent du Garbet qui s'apaisait dans la vallée d'Oust, chef-lieu du canton, aller à Seix à pied en parcourant une douzaine de kilomètres ou prendre le car qui descendait d'Aulus les Bains quand le budget le permettait.
Le marché se tenait à Seix, en terre occitane, le jeudi une fois par mois, quasiment au confluent du Garbet et du Salat, descendu du Vignemale pour se jeter dans la Garonne.
Ce carrefour permettait aussi aux habitants de la vallée d'Ustou et des localités environnantes de descendre en empruntant le car desservant leur trajet

vendredi 29 septembre 2017

QUAND TU SERAS GRAND

Que voudras-tu faire quand tu seras grand ?...


Quand j’avais 3 ans mes parents m’ont inscrite avec ma sœur à un cours de danse rythmique une fois par semaine. J’adorais cela d’abord car j’aimais beaucoup ce que l’ont y faisait et ensuite par ce qu’étant la plus petite j’avais toujours un rôle particulier. Il y avait une fois par an un spectacle pour les parents et j’y remportais mon petit succès. Je me voyais donc danseuse, j’avais l’agilité la grâce et j’étais toute menue. Cela a duré jusque vers la puberté, à ce moment là pour me faire plaisir, mon parrain m’a emmenée voir plusieurs spectacles de danse moderne et j’ai découvert un aspect auquel je n’avais pas pensé. Il fallait travailler très dur pour obtenir le succès, un documentaire sur les petits rats de l’opéra a fini par détruire mes illusions. Je n’imaginais pas mon corps torturé à ce point et puis je ne correspondais pas aux critères pour être recrutée. Trop petite, les cheveux très courts eh oui ! Le chignon et j’avais déjà de la poitrine. Alors j’ai abandonné cette idée tout en me contentant de mon cours de danse dans lequel je m’éclatais vraiment. Le rêve n’a pas duré longtemps mais je n’en ai pas pour autant été triste. Très vite un autre rêve a pris place ; sage-femme mais là c’est une autre histoire qui touche à mon passé.

Fabienne
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Aujourd’hui, mes petites filles sont venues nous voir et nous discutons à bâtons rompus.
"Qu'est que tu voudrais faire quand tu seras grande ?" demandai-je à ma petite-fille.
A ma grande surprise, elle me répondit : - « officier de marine ! »
-Et pourquoi donc dans la marine ?
-Parce que j’aime la mer et je veux voyager, faire le tour du monde dans le bateau école.
- Mais ne crains-tu pas de monter dans les vergues et d’amarrer les voiles ?
- Non, je n’ai pas le vertige et j’aime grimper partout.
- Grimper dans la montagne ou sur les rochers qui ne bougent pas, c’est une chose mais le faire au-dessus de la mer c’est un sport très différent.
- Oui, mais je me sens attirer par ce compagnonnage qui règne sur un navire et cette franche camaraderie.
- Comment le sais-tu ?
- Je suis souvent allée à Rochefort  et j’ai plusieurs copains de classe qui pensent aussi faire une initiation dans la marine pour pouvoir s’inscrire après le bac. Je vais me joindre à eux.
- Ah ! Tu as déjà pris tes repères et demandé des informations !

vendredi 22 septembre 2017

LOGORALLYES IMPROMPTUS

DÉ À COUDRE – VIREVOLTER – ÉLÉPHANT – BROUILLARD – LIQUIDE – ABANDONNER – RÉSISTANT – SANDALE

Anne-Lise n’avait pris qu’un dé à coudre de ce liquide de feu… Sentant qu’elle commençait à sombrer dans le brouillard, elle décida d’abandonner ses réflexions, chaussa ses sandales et se mit peu à peu à virevolter, mais se sentant scotchée au sol à la manière d’un éléphant, elle choisit de ne pas résister : elle s’effondra tout à fait.
Françoise

VIANDE – ENFANT – SINCÈREMENT – REFUSER – JARRE – OREILLE – RETROUSSER – DÉLICIEUX – TALIBANS – DÎNER – INSISTANCE – ATTAQUER

Au Moyen-Orient, un enfant allait acheter un bout de viande pour un délicieux dîner, il en demandait avec insistance au boucher désolé qui ne refusait pas de le servir, mais sincèrement désolé par la pénurie. L’enfant aux aguets dressa l’oreille, retroussa sa djellaba, prit ses jambes à son cou : des talibans attaquaient, des tirs de mortier se rapprochaient. Il eut à peine le temps de se cacher dans une jarre monumentale.
Marie-Christine

INCIVILITÉ – CROCHET – SALLE DES FÊTES – FAROUCHE – HONORER – GÉNÉRATION – CONCRÉTISER – CHOCOLAT

La salle des fêtes était décorée pour honorer l’homme qui avait commis le moins d’incivilités dans l’année. C’était un homme d’une génération passée. Il avait l’air farouche et timide. Il fut incapable de remercier quand, pour concrétiser cet honneur, on lui remit une grosse médaille avec un crochet ainsi qu’une boîte de chocolats.
Fabienne

samedi 16 septembre 2017

SENSATIONS PARFUMEES

Les parfums, les odeurs et leurs évocations : quelle richesse !
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Oh! le parfum des fleurs de maison ! Pour orner le manteau de la cheminée, je cueillais des coucous jaunes mariés aux scylles de Sibérie presque inodores au commencement du printemps, puis des lys odorants, des roses anciennes au parfum subtil vers l'été : je respirais les roses soyeusement enivrantes, inlassablement, à pleins poumons.
Pour la fête de la Saint Jean, ma tante faisait des compositions florales de roses, de lys, de guimauves, camomille, de branches de noyer, de menthe sauvage fortement poivrée, sans oublier les brassées de marjolaine, elle en ornait la façade de la maison sur toute sa longueur : ces bouquets destinés à nous préserver de la foudre et de la grêle exhalaient avant de sécher un parfum composite intemporel apaisant, lien suave unissant souvenir et continuité.
J'attendais au printemps le vent d'autan qui sur ses ailes nous apportait d'Espagne le merveilleux parfum des fleurs d'oranger, promesse de fruits pour Noël !
M. C.

Je me souviendrai toujours de ce fumet exquis émanant de ta cocotte en fonte et de ce lapin au vin blanc et aux champignons de Paris que tu nous concoctais avec tant d’amour et en maîtresse des fourneaux, maman. Je n’en ai jamais retrouvé le goût depuis. Un goût d’antan qui me poursuit pourtant.
Cl.

Je me rappelle quand j’étais à l’école primaire que nous avions classe la samedi toute la journée et que pour terminer cette journée de classe, avant de boire un cacolac nous devions nettoyer nos bureaux. D’abord avec du papier de verre pour ôter les tâches d’encre puis ensuite en étalant de la cire. J’adorais l’odeur de cette cire mais le plus drôle c’est qu’en rentrant à la maison je retrouvais l’odeur de la cire car le samedi c’était grand ménage et maman avec sa sœur profitaient de ce que nous n’étions pas là pour passer la paille de fer et ensuite passer la cire. La maison sentait le grand propre pour le dimanche. Je garde encore cette odeur en mémoire et à chaque fois que j’ai pu avoir du parquet à cirer j’ai pris l’appartement.
F.

Chaque fois que je change mes draps, la première nuit qui suit est un délice : je savoure le doux parfum du linge qui vient de sécher au dehors (même si c’est sur mon balcon) et je m’endors en l’entendant claquer ou murmurer dans le vent. « Ca sent le propre ! » aurait dit la Mère Denis !
Fr.


Il est une odeur qui n'est pas des plus agréables, c'est celle de l'eau de javel. Pourtant, mieux vaut s'y habituer, je la crois indispensable pour assurer une bonne hygiène à la maison.
Afin d'avoir un maximum de temps libre pour le week-end en famille, quand je travaillais j'avais l'habitude de faire le ménage pendant mon heure de repas du midi, j'avais la chance d'habiter tout près de mon lieu de travail. Avant de repartir pour mon bureau, je cassais la croûte comme on dit, quelque chose de rapide, je n'avais pas le temps de m'asseoir à table.

samedi 9 septembre 2017

LE PIED !

Ecrire un texte comprenant le maximum d'expressions avec le mot "pied" : au pied de la lettre, les deux pieds dans le même sabot, faire le pied de grue, se prendre les pieds dans le tapis...


Elle marchait doucement et lui la suivait à pied en tenant son cheval par les rênes. Tout à coup elle se retourna vivement et l’interpella « que me veux-tu ? T’aider à mettre le pied à l’étrier ? » « Non bégaya-il » en se dandinant d’un pied sur l’autre. «Alors qu’as-tu à me suivre comme si j’avais un boulet au pied ? » Tout en trainant des pieds il susurra « j’ai trouvé chaussure à mon pied et je voudrais que tu m’épouses » « Tu ne te mouches pas du pied et tu n’as pas les pieds sur terre. Que ferai-je d’un tel mari que toi qui a les deux pieds dans le même sabot ? » « Tu prends tout au pied de la lettre c’était juste pour savoir » « Ah tu me retires une épine du pied » dit-elle en le dévisageant de la tête aux pieds » et elle se tut. Il resta là à faire le pied de grue sans savoir sur quel pied danser. « Que ferai-je d’un tel boulet au pied et puis n’insiste pas, ce matin je me suis levée du pied gauche » « Mais je suis gentil et je ferai ton bonheur » « Tu parles, tu passes tes journées les doigts de pieds en éventail et avec toi je me sentirai pieds et mains liés, alors oublies moi, j’ai d’autres prétentions » Elle se retourna pour reprendre son chemin tout en lui faisant un pied de nez « Allez file casse-pieds ».

Fabienne
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Marie se réveilla après une excellente nuit et ne se leva donc pas du pied gauche. Malgré l'âge qui avançait, elle avait toujours bon pied, bon œil et c'est ainsi que sans traîner des pieds elle pensa au programme de sa journée.
Elle habitait une belle petite maison de plain-pied, agréable et située les pieds dans l'eau. L'eau lui faisait pourtant peur  mais pour habiter là, il était inutile quand même d'avoir le pied marin. Pour ça, on peut dire qu'elle ne s'était pas mouché du pied en achetant cette maison ! Le jardin incitait à la rêverie avec les doigts de pied en éventail mais pour Marie il n'en était pas question, elle n'avait pas les deux pieds dans le même sabot et savait par ailleurs fort bien sur quel pied danser.
C'est que Marie avait de la besogne, elle n'avait malheureusement pas trouvé chaussure à son pied. Elle avait pourtant attendu de pied ferme l'heureux élu, elle avait même fait le pied de grue à certains moments. Dans de rares occasions, vêtue élégamment de pied en cape, elle avait essayé quelques timides appels du pied mais apparemment personne ne l'avait prise au pied de la lettre. Pourtant Marie avait été une jolie fille,  il y avait vraiment de quoi se tirer une balle dans le pied.  Mais au moins à présent, elle était sûre de ne ne pas avoir un boulet au pied et cela lui avait permis de toujours garder les pieds sur terre.

samedi 2 septembre 2017

CE JOUR-LA, ELLE DEVAIT SE RENDRE DES L'AUBE...

Ecrire un texte qui commencera obligatoirement par : Ce jour-là, elle devait se rendre dès l’aube à la gare pour prendre son train mais il se passa quelque chose d’inattendu...

... Elle tirait sa valise à roulettes, marchait rapidement. Le jour se levait doucement. Elle était impatiente d’arriver à Bordeaux pour être au chevet de son grand-père bien-aimé qui, à l’aube de ses quatre-vingt-seize ans, était dans un état de santé inquiétant lorsque tout à coup, un jeune homme en rollers la dépassa, tendit le bras vers elle lui arrachant sa valise qu’il emporta sous son bras en courant.
Elle resta sans voix, médusée. Des passants qui avaient assisté à la scène, lui conseillèrent d’aller au poste de police pour porter plainte et déclarer ce vol. Ce qu’elle fit mais hélas, le train partit sans elle. Il fallut attendre le lendemain afin de racheter une autre valise ainsi que diverses choses indispensables à son voyage.
Il n’y avait qu’une place dans le train, le lendemain après-midi. Elle téléphona à sa famille, afin de prévenir de sa venue retardée. L’état de son grand-père était stable ; il avait compris qu’elle serait à son chevet le lendemain.

mercredi 23 août 2017

UN BEL ETE

Enfant, un bel été, c'était la saison de la fenaison ; mon père fauchait les prés, dès l'aube, parfois très loin de la maison, avec sa faux affûtée comme un rasoir ; vers les neuf heures, nous défaisions les andains alignés parallèlement, les étendions à l'aide d'une fourche. Nous faisions ensuite la pause de midi, déjeunions sous un arbre, à l'orée d'un bois, au plus fort de la chaleur.
Au milieu de l'après -midi, nous allions retourner le foin étendu le matin ; avant la tombée du jour, nous ratissions l’herbe coupée le matin, pour faire des meules : il fallait s'activer par grand beau temps.
Le lendemain matin, nous allions défaire les meules de la veille, afin de retourner le foin une nouvelle fois ; ainsi, le fourrage, sec et odorant, fleurant le serpolet, était chargé à grandes fourchées sur le traîneau tiré par les deux vaches : en altitude dans les prés pentus à très forte déclivité, il était impensable d'utiliser la charrette qui se fût retournée avec l'attelage dans le précipice, avec pertes et fracas.
Il était parfois nécessaire de transporter le foin dans une bâche, jusqu'au fenil.
C'était une vie rude mais saine, au plus près de la nature. Qu'il faisait bon le soir de rentrer, après avoir cueilli dans les sous-bois aux fougères arborescentes des cèpes, des girolles ou bien à l'orée du bois, des fraises et des myrtilles.
Je n'oubliais jamais en redescendant d'Escots de faire rentrer les poules dans le poulailler à cause du renard, des belettes des fouines, des maraudeurs et de rapporter les œufs à la maison.
Faire une bonne omelette aux champignons en rentrant après avoir allumé le feu dans l'âtre et se reposer en regardant à l'horizon le soleil fermer son rideau écarlate jusqu'à la prochaine représentation...jusqu'au lendemain matin, à l'aube, pour le voir se lever sur le champ de sarrasin en fleurs, aux épais épis de fleurs blanches mellifluentes : blé noir qui accompagnera l'hiver un civet de lapin : un vrai festin !
Combien en ai-je vu des ciels de Turner sans connaître cet immense artiste !

samedi 29 juillet 2017

LE SON "AIL"

Ecrire un texte avec le maximum de mots contenant le son "ail"
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Tel un épouvantail, elle se lève et baille mais il faut y aller, vaille que vaille. Après s'être rapidement douchée, elle finit de se coiffer et se trouve aussi  blanche que l'émail du lavabo. Dans la chambre, un tiroir ouvert laisse voir un éventail mais ce n'est plus de saison. L'automne est déjà bien avancé, dehors ça caille ! Avec un air canaille, elle enfile le gros chandail corail à sa taille qu'elle a tricoté, maille par maille. Elle repousse le ventail,  ferme le soupirail et ouvre le portail près de la rocaille. En passant, elle flatte le poitrail du fidèle chien qui la regarde partir au travail en agitant la tête et donc sa médaille. Elle se dit que cette maison de Versailles prise à bail ne l'a pas mise sur la paille, elle a fait une bonne affaire.
Les voisins sont déjà levés, leur marmaille aussi, et déjà  ça se chamaille ; le petit dernier à son habitude braille. Tout ça fera peut-être plus tard de la racaille, en attendant chez eux règne une belle  pagaille.
Le temps est à la grisaille mais  un rayon de soleil parvient tout de même à jouer avec le vitrail de l'église où se déroulent des funérailles. Triste début de journée, il eux mieux valu assister à des fiançailles. Plus loin elle regarde les champs en broussailles et le bétail à la recherche de victuailles. Elle poursuit son chemin et en traversant le chemin du tram, elle fait attention à ne pas mettre un  pied en tenaille dans un rail.

samedi 22 juillet 2017

FRAGMENTS DE BESTIAIRE

Les animaux... réels, imaginaires, effrayants, réconfortants, aimés, désirés ou détestés...


Arrive les beaux jours,
Ils vont, ils viennent
 Les bourdons.
Au rythme de leur sans-gêne…
Ils vibrent, ils tournent en rond
Ils s’entrainent
Nos champions.

Jour après jour,
Que la joie vienne
Ils chantent leur chanson
Non sous la pluie diluvienne
Ils ont le ventre bien rond.

A petits pas, en faisant le pont
Ils dansent, ils ripaillent
Douce rengaine
Ils vibrent de leurs ailerons
Ils brassent de l’air, du pollen,
Dans leur giron.

De leurs pattes avant
Les voici qui étreignent
Une corolle de rhododendron
Ou d’un tournesol que le soleil baigne
D’une belle couleur or au diapason
De sa beauté et de son éveil
Ses pigments du noir au jaune se teignent
Poudre dorée, ça m’émerveille.