samedi 2 septembre 2017

CE JOUR-LA, ELLE DEVAIT SE RENDRE DES L'AUBE...

Ecrire un texte qui commencera obligatoirement par : Ce jour-là, elle devait se rendre dès l’aube à la gare pour prendre son train mais il se passa quelque chose d’inattendu...

... Elle tirait sa valise à roulettes, marchait rapidement. Le jour se levait doucement. Elle était impatiente d’arriver à Bordeaux pour être au chevet de son grand-père bien-aimé qui, à l’aube de ses quatre-vingt-seize ans, était dans un état de santé inquiétant lorsque tout à coup, un jeune homme en rollers la dépassa, tendit le bras vers elle lui arrachant sa valise qu’il emporta sous son bras en courant.
Elle resta sans voix, médusée. Des passants qui avaient assisté à la scène, lui conseillèrent d’aller au poste de police pour porter plainte et déclarer ce vol. Ce qu’elle fit mais hélas, le train partit sans elle. Il fallut attendre le lendemain afin de racheter une autre valise ainsi que diverses choses indispensables à son voyage.
Il n’y avait qu’une place dans le train, le lendemain après-midi. Elle téléphona à sa famille, afin de prévenir de sa venue retardée. L’état de son grand-père était stable ; il avait compris qu’elle serait à son chevet le lendemain.
Tout se passa bien : le train, le voyage. Elle se dépêcha pour aller embrasser le malade mais hélas ! il était trop tard. La veille, il avait l’air d’attendre sa venue puis s’était endormi pour toujours. Elle le regarda. Il avait l’air apaisé, revêtu de son habit de matador, avec son boléro violet orné de pompons noirs, celui  même qu’il portait à son mariage et que l’on voyait sur la photo qui trônait dans la salle de séjour. Elle pleura beaucoup ; jamais plus, il rouvrirait son regard doré, amusé sur elle. Il avait fait tant de choses dans sa vie.
C’était un artiste. Il avait une voix magnifique de ténor. Il chantait tous les airs d’opéra connus. Il avait les timbres de voix comme Luis Mariano et Alagna. Il avait obtenu son entrée au « Théâtre de Bordeaux »  en cachette mais lorsqu’il annonça  la bonne nouvelle pour lui, il fut banni par sa mère et sa tante qui lui hurlaient qu’il n’y aurait pas de cabotins dans la famille, qu’il devait reprendre la menuiserie de son père avec ses beaux-frères. À la nuit tombée, il vit le cirque qui avait séjourné dans le village qui repartait pour l’Espagne. Alors, sa chambre étant au premier étage, il sauta sur une des roulottes et partit avec eux en Espagne où il présenta divers numéros : cracheur de feu, acrobate, chanteur puis toréador.
Vingt ans après, à la quarantaine, il revint à Bordeaux où il épousa ma grand-mère alors âgée de 16 ans. Sa vie fut désormais plus calme. Il dût travailler en usine pour élever leurs trois enfants. Toutes les semaines, il chantait pour le plaisir et celui de spectateurs entre la projection des films. Il était applaudi chaleureusement. C’était le temps du cinéma muet.

Sa petite-fille pensait à toutes ces histoires vécues par celui qui gisait là tranquille. Elle crût lui voir un sourire rassurant à son égard. Elle repartit à Paris, triste de n’avoir pu le revoir vivant et l’embrasser à cause d’un voleur en rollers. Mais le destin l’avait voulu ainsi.

Mireille
.............................................................
... Quelque chose d’étrange et de bizarre dans la brume qui s’élevait du sol. Le taxi qui l’emmenait, cessa d’avancer ou du moins c’est l’impression qu’elle en percevait. La visibilité devenait de plus en plus mauvaise et les phares avaient peine à éclairer la route. Une longue forme hideuse et grisâtre  se dressa bientôt devant le  pare-brise  et les essuie-glaces se mirent à fonctionner frénétiquement, balayant la vitre sans pour autant en chasser la buée qui s’y collait. La voiture roulait sur l’autoroute et le taxi était censé connaitre le  chemin mais était-il perturbé par cette forme étrange qui se balançait devant lui ? Sans même sans rendre compte, il enfila une bretelle et aboutit bientôt sur une petite place
À ce moment-là, un rayon de soleil perça cette ambiance tout à la fois moutonneuse et glauque et la déchira d’un trait. Elle vit alors qu’au centre de cette place carrée trônait une fontaine. Des oiseaux se perchaient sur elle. En son centre un jeune adolescent vêtu de l’uniforme militaire et coiffé d’un calot, jouait de la flûte. Elle lui fit penser au tableau peint par Manet « Le joueur de fifre » mais sa préoccupation du moment était autre.
« - Mais où est la gare ? » demanda-telle au chauffeur.
«  - Sacré brouillard ! marmonna-t-il entre ses dents. Je crois que je me suis égaré » répondit-il confus et gêné. Il ne connaissait pas les lieux, pas plus qu’elle d’ailleurs. « Je vais me renseigner », ajouta-t-il en descendant du véhicule.
À cette heure-là tout semblait assoupi et même l’enseigne du café offrait un visage fermé. Elle le vit apparaître au coin d’une rue cherchant quelque habitant qui pourrait l’informer. Le temps lui parut s’écouler très lentement. Bien sûr, elle avait raté son train mais elle n’avait plus qu’une idée en tête : atteindre la gare au plus vite et, de là, prévenir enfin ses amis de sa mésaventure. Elle regarda la fontaine et e jeune soldat de métal. Alors, sans savoir pourquoi, sa vue la calma et toute son agitation tomba.
Quelques instants après, le chauffeur réapparut accompagné d’un villageois qui lui donnait des indications. Il leur souhaita bon voyage. Le ciel était maintenant dégagé et ils rejoignirent l’autoroute sans aucune difficulté. Ils reprirent la route en sens inverse car bien sûr, dans le brouillard, le chauffeur n’avait pas vu l’embranchement. Tout au long du trajet, il s’excusa, lui expliquant qu’il avait remplacé son frère malade au pied levé, et que ce mauvais temps l’avait induit en erreur.
Bientôt, il la déposa à la gare mais, oh surprise ! elle apprit que compte-tenu des mauvaises conditions climatiques de ce jour, le train avait été annulé. Heureusement, il était encore là. Elle lui fit signe et il la ramena à son domicile. Et c’est ainsi que par un temps de brouillard épais, elle fit la connaissance de celui qui devint par la suite, un fidèle ami.

Marie-Thérèse
...................................................
... « mes billets de train, où les ai-je mis ? » Elle jeta un rapide coup d’œil dans la pièce puis tenta de se remémorer ce qu’elle avait fait la veille en préparant ses bagages. Mais rien ne vint à son esprit. Elle commença à sentir un frisson de panique dans le dos, heureusement elle s’était levée très tôt et avait encore un peu de temps devant elle. Elle fouilla la pile de papiers divers posés sur la commode, elle n’était pas très organisée, mais ne trouva pas les billets. Elle alla voir sur la porte du réfrigérateur où elle posait ses papiers importants tenus par des magnets mais rien non plus. Elle fouilla dans son sac à main mais toujours pas de billets. Tout à coup un flash, la chambre et surtout la table de nuit, les billets étaient posés là, elle les avait relus avant de se coucher pour bien adapter son horaire de réveil. Un coup d’œil à sa montre, mince il était plus que temps de partir elle n’avait plus d’avance et ne souhaitait pas louper son train. Elle empoigna sa valise et après avoir fermé sa porte à clef commença à descendre les escaliers. Elle gravit la côte vers la station de RER en tirant sa valise qui pesait comme un âne mort, elle transpirait alors qu’il faisait encore frais, quand elle arriva sur le quai le RER venait de passer et il lui fallut attendre encore quelques minutes avant d’avoir le suivant. Son impatience et son agacement grandissaient. Arrivée à Montparnasse elle du de nouveau tirer sa valise car le tapis roulant ne fonctionnait pas. Elle suait à grosses gouttes et n’osait pas regarder l’heure ; «  je vais le louper, je vais le louper » se répétait elle. Elle ne voyait pas le bout de ce couloir, enfin elle atteignit la gare, pris les escalators pour arriver au niveau des quais. Elle s’étonna de voir autant de monde dans la gare à cette heure matinale. Elle s’approcha difficilement du tableau d’affichage, elle était rouge et trempée de sueur, elle avait mal au bras. Elle sortit ses billets et leva la tête pour repérer son train et le quai, stupeur tous les trains étaient retardés en raison d’une chute de caténaire

Fabienne
...............................................
Pour se rendre à son travail, Noélise se levait tous les jours à 4h15 pour prendre le premier RER B de 5h 36.
Ce matin-là, les grilles de la gare étaient closes, suite à un mouvement social, mais Noélise fit du stop dès cinq heures. Elle se posta d'abord au feu rouge : assez rapidement un médecin, en provenance de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre la conduisit jusqu'à Montrouge. Elle sollicita     de nouveau un automobiliste : une camionnette de fruits et légumes la prit en charge jusqu'à l'arrêt des bus de la Porte d'Orléans.
Le bus d'Arpajon, d'une compagnie privée, suite aux intempéries, n'avait pu sortir ses véhicules du dépôt. Elle enchaîna avec un nouveau stop jusqu'à Bourg-la-Reine avec un bonimenteur qui voulait la conduire dans son pavillon car il  alléguait qu'il n'était pas pressé...
Noélise monta dans l'utilitaire d'un plombier allant vers la zone industrielle de Longjumeau ; elle marcha à pied jusqu'aux Jardineries Gally et là, à partir de 7h30, elle n'eut aucun mal à faire stopper un parent d'élève qui conduisait ses enfants à l'école : Noélise finit son parcours, par cette journée glaciale dans une voiture de luxe au tableau de bord en bois de rose !   
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Ce jour-là, elle devait se rendre dès l'aube à la gare pour prendre son train, mais quelque chose se passa... Marie avait cours à huit heures, il avait neigé durant la nuit ; cependant le RER B la transporta jusqu'à Massy.
Il ne fallait à aucun prix rater la correspondance : Marie chuta dans l'escalier monumental de la gare qui exposé aux quatre vents et à découvert, n'avait pas encore été déblayé.
Elle attendit vainement son car ; de guerre lasse, elle regagna ses pénates : au préalable, elle se rendit chez son médecin qui lui fit un certificat pour le remettre à son employeur ; au coin de la rue, Marie glissa à nouveau sur une plaque de verglas. Dans le courant de la journée elle apprit que l'établissement scolaire était fermé jusqu'au lundi suivant, selon les instructions de l'inspection académique, suite aux intempéries en cours. Ainsi, Marie put se remettre de ses émotions et contusions...

Marie-Christine
....................................................
Ce jour-là, elle devait se rendre dès l'aube à la gare pour prendre son train, mais il se passa quelque chose. Elle entendit un réveil sonner, c'était le sien, elle repris conscience dans son lit, tout ça n'était donc qu'un rêve. Elle en fut dépitée et se força à se lever, la journée lui semblait fichue, elle commençait bien mal. Pourquoi fallait-il se réveiller et quitter les bons moments qu'elle se voyait vivre, l'esprit joyeux.
Dans ce rêve elle prenait le train et se réjouissait en se  retrouvant quelques heures plus tard dans ce petit coin de Bretagne qu'elle affectionnait tant. Là, elle connaissait une petite maison de pêcheur, toute blanche avec des volets bleus qui fermaient sur des fenêtres garnies de géraniums. Un vrai petit coin de paradis en pleine nature, au calme. Elle avait déjà eu l'occasion d'y séjourner  il y a quelques années, elle en connaissait donc parfaitement les moindres recoins. C'est là qu'en descendant du train elle aurait du poser ses valises pour deux semaines, un repos bien mérité estimait-elle et auquel elle aspirait.
Cette maison se trouvait à proximité du port, un peu en retrait du village, sans pour autant en être isolée. Le village disposait de  tous les commerces indispensables, un boulanger, un vrai, un boucher, deux poissonniers, et même un pharmacien. Depuis peu une petite supérette s'était implantée, il ne manquait vraiment rien pour passer ici un séjour réussi. En saison, une fois par semaine, il y avait aussi un grand  marché qui envahissait toutes les rues, les voitures ne circulaient plus, les piétons régnaient en maîtres ce jour-là. Sur ce marché on trouvait des bons produits régionaux et des rôtisseries qui proposaient de succulents poulets, des saucisses et du lard grillés à point, un délice. Les producteurs de la région venaient y vendre des fruits et des légumes de qualité, à un prix défiant toute concurrence, que demander de plus.
Le rêve... c'est le cas de le dire oui, car tout ceci n'était qu'un rêve, elle devait bien se rendre à l'évidence. Plus question de prendre un train, le RER lui suffirait pour retourner à son poste et ce jour-là, ce n'est donc pas le cœur léger qu'elle pris le chemin du travail. Ce n'était pas encore le temps des vacances aussi se remontait-elle le moral en se disant que quand l'été viendrait, peut-être...
Et qui sait, peut-être aussi qu'en s'endormant ce soir elle retrouverait le fil de son rêve et qu'elle se verrait poursuivre un séjour si prometteur....

Paulette


Aucun commentaire: