samedi 3 février 2018

RIEN QUE DES BETISES !

L’histoire s’est déroulée en Bretagne mais je ne sais plus où exactement, pendant les vacances d’été. Nous étions ma sœur et moi entrain de jouer à la dinette avec les moyens du bord mais il ne fallait surtout pas aller au lavoir. Une dinette sans eau ce n’est pas rigolo aussi quand ma sœur me demanda d’aller chercher de l’eau avec une boite de conserve qui avait encore son couvercle tout dentelé, je le fis. En courant c’est mieux pour ne pas se faire remarquer ! Zut une pierre qui roule sous le pied patatras je pars en avant avec la boite de conserve. Je ressens une vive douleur à la main, je regarde et je vois comme de la viande et beaucoup de sang qui coulait. Maman j’ai mal, ma sœur était déjà dans les escaliers et je suivais  en tenant mon poignet droit avec ma main gauche. La blessure était pleine de terre aussi maman me passa la main sous l’eau froide pour constater les dégâts puis elle me fit un pansement d’appoint. Papa m’installa sur le siège enfant d’un vélo qu’il venait d’emprunter au voisin direction le couvent qui était proche, les bonnes sœurs aussi se font des bobos. L’une d’entre elles me mit une poudre blanche sur la plaie, des gazes dessus, le tout recouvert d’une bande Velpeau avec pour consigne de ne pas y toucher avant  huit jours. Nous rentrâmes à la location j’avais toujours très mal. Les vacances étant sur leur fin nous partîmes le lendemain pour Bruz où habitaient mes grands parents. Ma grand-mère n’attendit pas les huit jours pour ouvrir le pansement mais les gazes étaient toutes collées, elle dut les décoller une à une avec de l’eau bouillie. Non vraiment ce n’était pas beau elle conseilla à mes parents d’aller chez le docteur. Ce docteur ne m’inspira pas confiance j’avais donc caché ma main dans mon dos, j’avais raison. « Donne voir ta main » « non » « Donne voir ta main sinon je te donne à bouffer à mes chiens ». L’argument me paru plus que valable. Ensuite il nous dirigea sur l’hôpital de Rennes. Il fallait m’endormir pour refermer la plaie, on me demanda de souffler dans un ballon qui puait le chloroforme, la non plus je ne voulais pas mais le gaz eut raison de moi. Plus tard je me réveillais nauséeuse comme tout. Nous quittâmes l’hôpital papa et moi dans ses bras. Voilà je crois la plus grosse bêtise que j’ai faite avec ma sœur dont je garde encore une fine trace.

Fabienne
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Dans le cercle familial, un grand-oncle paternel, celui qui avait passé quarante ans à New York, sans donner signe de vie et pour lequel les saintes femmes de la paroisse avaient fait dire des messes pour le repos de son âme, regagna la mère patrie en 1959. Dans son enfance, il était chargé par sa mère d'aller remplir les deux cruches en terre cuite à la fontaine...un beau jour, il ne revint qu'avec une seule : sa mère lui demanda des comptes ; il répondit qu'elle s'était cassée, elle voulut savoir comment : il prit la deuxième cruche et la brisa de même, en guise d'explication.
Mon père racontait qu'une bande de galopins, j'ignore s'il en faisait partie, avaient choisi pour victime un aveugle ;
les enfants aussi peuvent être cruels. L'homme, atteint de cécité, avait un chat auquel il tenait ...comme à la prunelle de ses yeux, serait un méchant jeu de mots ! Les chenapans, avec de la poix arrimèrent des coquilles de noix aux quatre pieds du chat, ce qui affolait la bête qui glissait sur ses chaussures improbables, instables ; ce tapage dans l'escalier émouvait l'aveugle qui demandait ce que l'on avait fait à son chat, jusqu'au moment où il découvrit les faits !
Une enfant était attirée par les sucreries dont elle ne voyait jamais la couleur : elle avisa dans le buffet une bouteille de liqueur anisée dont elle consommait une lampée de temps à autre, tout en ayant soin de rajouter de l'eau pour maintenir le niveau...jusqu'au jour où la couleur vira ! la mère découvrit le forfait et l'affaire tirée au clair !
Un professeur de sciences humaines, autrement dit d'histoire et de géographie conduisit ses élèves à Paris, pour découvrir le Paris médiéval : les élèves visitèrent Notre-Dame de Paris... au moment de regagner le car pour le retour, on vit une belle collection de gros cierges dépassant du sac à dos d'un élève qui avait fait ses emplettes sans bourse délier !
Ce même professeur avait au début des années quatre-vingt conduit, en hiver des lycéens à Venise ; l'un de ces jeunes gens s'ennuyait : que c'est triste Venise, loin de sa dulcinée... Il fit du stop depuis la Cité des Doges, traversa les frontières de façon surprenante tandis que la police faisait sonder le canal de la Sérénissime, en vain....On apprit par l'indiscrétion d'un élève que le lycéen mineur, sain et sauf avait regagné ses Pénates dix jours avant la date prévue... Les parents étaient étonnés, le professeur n'eut aucun ennui et le lycéen fut immédiatement renvoyé définitivement de l'établissement. Il n'en irait pas de même de nos jours !

Marie-Christine
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Louis aime bien jouer aux billes et ne s’en prive pas à l’heure de la récréation. Il en a toute une collection qu’il conserve dans un petit sac pour les sortir au moment adéquat. Et dès que le maître du CE2 les libère,  il n’est pas le dernier à se retrouver près du grand tilleul. Pierre, son fidèle ami accourt également avec Olivier, son comparse. Les grands du CM1 ont leur coin à eux près de la grille d’entrée. Pourtant, parfois  Stéphane, Philippe ou  Frédéric ne dédaignent pas de venir  jouer avec eux dans l’espoir de gagner un de ces superbes boulets voire un calot que Louis conserve précieusement.
Bien sûr quand la partie commence, ils ne sortent que celles en terre de couleur brune, vert olive ou rouge brique, chacun s’empressant d’en déposer deux voire trois dans le cercle tracé au sol, puis  de se positionner à quelques mètres de là. Chacun à son tour,   d’une pichenette bien  ajustée, il va tenter de dégommer,  une ou plusieurs de ses petites sphères, se précipiter pour les ramasser et ainsi augmenter son butin…  Ce n’est pas gagné d’avance et il faut souvent trois ou quatre coups avant d’en sortir une. Et parfois elle reste sur la ligne.
Ce jour-là Louis s’accroupit et en sort  quatre d’un coup. Il se relève d’un bond et joyeux réclame au perdant, comme c’est la règle,  un calot en échange de ses quatre billes. Philippe n’est pas content. S’il veut continuer à jouer, il lui faut lâcher un demi-calot. Cela le met en rage. Il essaie d’intimider Louis
-     « Louis, tu  as triché déclare-t-il, il n’y en avait que trois.
-  Mais non assure Olivier, les quatre étaient bien sorties,
-Tu es sûr qu’elles n’étaient pas sur la ligne ?  réplique Philippe.
- Tu ne veux pas donner ton calot, voilà tout, ajoute Pierre
- Mais non, ce n’est pas ça ; Tiens le voilà ton calot,
De nouveau accroupi, Louis le saisit et l’approche de ses yeux pour mieux le regarder. Il pousse un oh d’admiration, en reste la bouche ouverte.  
A ce moment-là, Philippe, furieux,  lui lance une grande bourrade dans le dos.
Louis n’a pas le temps de parer le coup et le calot s’engouffre dans sa bouche et roule jusqu’ au fond de sa gorge. Il se met à tousser, à cracher, à éternuer mais en vain, le calot est bien parti, via son estomac.
Affolés les enfants appellent le maitre à grands cris. :
 « - Monsieur, Monsieur, Louis a avalé son calot.
-Que me racontez-vous là, mes enfants, un calot, mais il ne portait pas de calot !
-Non, Monsieur, la bille, la grosse bille, le calot, il l’a avalé Monsieur ! »
Maintenant Louis est tout pâle et se tient le ventre. Le maître, inquiet l’emmène rapidement à la salle de repos et se précipite sur le téléphone.
« Allo, madame, vous êtes bien la maman de Louis. Il faut vite venir  le chercher à l’école. Il a très mal au ventre.  A tout de suite, Madame, je vous attends. »
Le maître a raccroché. Quand elle arrive, maman  apprend que son fils a avalé une grosse bille et qu’il faut aller à l’hôpital !
 Une radio pour constater que le calot chemine sagement et Louis peut rentrer à la maison. Il ne pourra pas aller à l’école demain. Quant à Philippe, il se rappellera longtemps la grosse bêtise qu’il a faite en donnant à Louis, une bourrade de colère.

Marie-Thérèse
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Non! Je ne dirai pas comme Paulette :"Je n'ai pas fait de bêtises quand j'étais jeune...On n'avait pas intérêt à. .."
Non! Je ne suis pas une petite fille modèle ni un copié collé de Camille ou Madeleine dans les contes de la Comtesse de Ségur et de sa fameuse collection "Les malheurs de Sophie". Sortie en rouge et or ou verte à l'époque. Je n’étais pas Sophie non plus.
J'étais simplement une enfant maladroite, "gauchère et gauche" comme aimait me renommer ma mère qui n'en loupait pas une. "Trouve-tout" était un autre surnom.
Mieux que "Brise tout"! Depuis la situation s'est améliorée et même inversée...Mais les mauvaises habitudes prenant racine plus rapidement que leurs ombres : tous les regards convergeaient vers moi au premier bris d'assiette et le ou la principale responsable ne prenait pas la peine de  dévoiler sa culpabilité. Chacun devant trouver son intérêt et sa quiétude à ne pas se dénoncer mutuellement. Il m'en a fallu du temps pour mettre de côté ma frustration que j'attribue à un manque de franchise, de mauvaise foi flagrante de l'ensemble de la famille et je continue de trouver injuste leurs réactions... Etre dinde ou dindon de la farce devait m'aller comme un gant. 
Au pays du chapon : la volaille siégeait en maitresse sur la table du dimanche. L'aînée usait avec dextérité de ses droits d'ainesse en plongeant ses doigts (non lavés au préalable) dans le fondement du volatile pour en extirper le sang coagulé. Et ceci au grand dam de nos yeux dégoûtés. Ce que je considère comme une incorrection, un manque évident de délicatesse, de savoir-vivre qui n'avait pas l'air d'affecter plus que cela ma mère roucoulant...jamais lassée de complimenter sa première née jusqu'à l'écœurement. Nous en avions  les oreilles qui bourdonnaient tout le temps.... L'absence de remontrance, voire le manque de punition peut s'avérer encore pire que le manque de verdict. Il entraîne la fulmination, la rancune, la frustration et l'incompréhension par manque de communication.
J'abandonne allègrement mon domaine familial personnel pour aborder celui de ma descendance. 
J'ai compris à force de les voir vivre et s'exprimer que les enfants ont besoin de faire leurs expériences personnelles même si celles-ci peuvent s'avérer aventureuses, dangereuses, douloureuses et au final onéreuses... Mais même si elles peuvent tourner au tragique, le côté comique dans beaucoup d'occasions se doit de prédominer. 
Il était aux alentours de 16h00 ..C'était un jour de semaine. Un appel sur portable.. .:  la nouvelle tombe. Double fracture déplacée et ouverte du radius et du cubitus. Sois de l'avant-bras. Mon plus jeune fils est tombé dans l'espace jeu du haut d'une structure en bois. Comme beaucoup de garçons intrépides et tourbillons il a ressenti le besoin de monter toujours plus haut...D'ailleurs suivi de très près d'un compagnon de jeu souhaitant très certainement prendre sa place au dôme de l'édifice. Ignorant le danger : ce dernier a exercé une poussée. TIMOTHÉ est tombé. Il aurait pu perdre la vie. Il a su se protéger. Un lointain souvenir aux urgences pédiatriques où l'attente se fait toujours longue. Ce n'est qu'à une heure du matin que la décision est tombée suite à une nouvelle attente toujours sans aucun calmant aux urgences de l'hôpital intercommunal de Creteil. TIMOTHÉ a été opéré et depuis tout s'est bien terminé sans esclandre, ni plainte aucune de la part de mon courageux de fils. Mais un questionnement demeure : l'auteur de l'accident et de l'hospitalisation a-t-il réalisé les conséquences de son acte? Lui a-t-on permis de discerner sa responsabilité dans cet acte pas si innocent? Je le qualifierais de violent personnellement. 
Ces urgences : je connaissais la salle d'attente pratiquement par cœur. Presque autant que mon salon. 
Que de commotions, de bonnes frayeurs, de points de suture et de mines déconfites quand plusieurs heures plus tard on regagnait le domicile. C'est néanmoins extrêmement compliqué et représente un véritable challenge de vouloir essayer de prévenir, voire d’anticiper tout accident domestique ou de chercher à encadrer et gérer au mieux les jeux dits ludiques...Il faudrait avoir des yeux partout et les bras de la déesse Nirva. Et on n'est jamais assez prudente...
Il peut rester des cicatrices plus ou moins bien résorbées, encore bien visibles, handicapantes des années après et qui peuvent complexer profondément un enfant. Le fait de prendre une balançoire dans la mâchoire peut changer un sourire à jamais. Depuis ce jeu a disparu car dangereux.
Il en faudra ensuite de la patience et de l'attention pour persuader le jeune que son sourire se révèle plein de charme et qu'il est de toute beauté.
Je pourrais continuer dans la bobologie, et l'histoire pourrait se répéter à l'infini mais je ne suis pas en train d'écrire un article sur les urgences.
Alors passons à la génération actuelle quelque vingt ans plus tard...et on se rend compte que les enfants de la nouvelle vague sont tout aussi toniques et espiègles que leurs aînés. Surtout quand il s'agit de garçons... Quoique les filles ne soient pas à la traîne non plus quand il s'agit de sauter sur le lit et le canapé, quitte à en casser les lattes...Et quand les enfants s'ennuient : on peut s'attendre à ce qu'ils s'agitent ou encore commettent leurs bêtises en catimini dans le silence le plus total. Celles-ci peuvent entraîner bien des tracas. À titre d'exemple : entre les rubans adhésifs et gouttière de porte arrachés quand l'enfant, déjà puni... fait le piquet derrière la porte...Il faudrait presque avoir des yeux dans le dos. Le silence en principe est d'or... et l'agitation serait un comble. Et lui permettre de revenir au calme serait un véritable challenge. Alors? Que faut-il faire? Utiliser une laisse? Lui mettre des gants de boxe? Lui donner une bonne dose... de tisane afin qu'il consente à faire la sieste? Il s'agirait de décoder dans l'instant les motifs expliquant les motivations de l'enfant à se conduire ainsi? Il faut...il faut... Il faut. Essayer de comprendre, rester calme et savoir doser ses propres paroles en ajustant le comportement, adéquat à la situation. Dans ce cas précis de détérioration non préméditée de matériel : on peut aisément imaginer que cela représentait une sollicitation particulièrement attrayante pour ses petites menottes touche à tout. Et tirer sur la bandelette attirante pour des petits doigts curieux, habiles était une tentation vraiment trop forte. Carrément aimantés. Je suis admirative devant une telle force développée à l'arraché par un petit bonhomme de deux ans et demie, haut de quatre-vingt-dix centimètres. 
Alors conclusion : on remplace. On change les joints. On ramasse. On essaye de le "responsabiliser" en lui donnant des responsabilités: ramasser les déchets. On explique. On relative aussi...Au final : on en a pour son argent. On perd des kilos et son latin à courir derrière un petit bout si excité au quotidien. Jeannot lapin. Celui qui fait des bêtises plus vite que son ombre. 

Claudine

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