dimanche 11 décembre 2011

LA CUISINE, C'EST DE LA LITTERATURE (2 - desserts)

Une recette de cuisine n'est pas seulement une liste d'ingrédients. Elle peut devenir poésie, atmosphère, se changer en histoire : une métaphore, quelques adjectifs bien sentis, une poignée de pronoms, deux trois verbes pour donner du liant...



Gâteau creusois



3 jolies cerises oubliés au fond d’un panier
3 œufs désespérés de ne voir venir de poussins
3 morceaux de sucre de canne
3 lichettes de beurre salé
3 amandes
3 noisettes
3 cuillères de fine farine

Sur la paillasse carrelée de la cuisine, le soleil vient éclairer le triste tableau de ces oubliés.
Un joli poêlon de terre vernie, une tourtière à fleurs, trouvent le temps bien long.
Mais, qui fait ce bruit dans le poêlon ? La papinette s’agite, tourne et retourne, fouette le beurre avec le sucre, battus les œufs, mélangées les mandes et les noisettes pilées, jetée en pluie la fine farine, tout cela forme un ruban odorant qui vient recouvrir le fond de la tourtière, enfin heureuse de se rendre utile.
Après un petit tour au four, un autre sur le rebord de la fenêtre pour être à bonne température, mon gâteau creusois est fait, prêt à être dégusté. Et mes cerises ? Posées sur la croûte, elles feront sûrement un joli décor.

Monique

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Cake aux poires


Des quatre jolies poires que vous avez achetées au vu de la couleur de leur robe et de leur subtil parfum, faites un délicieux cake que vous partagerez avec des amis pour leur plus grand plaisir.
Commencez par déshabiller vos poires sans hésiter, puis à l’aide d’un couteau tranchant, coupez-les en petits dés, cela ne leur fera aucun mal.

Ceci fait, jetez-les dans une grande poêle en compagnie de 50 g de sucre, roux de préférence, d’un sachet de sucre de vanille des îles, de deux cuillères à soupe de ce bon miel d’acacia translucide, blond et si doux qu’il ne durcit jamais. Ajoutez une ou deux cuillères à soupe d’eau froide. Tous ces ingrédients font bon ménage, regardez-lez frissonner de bonheur en revenant à petits bouillons jusqu’à devenir d’une belle couleur ambrée en caramélisant.
Cela prendra un certain temps, alors tout en surveillant la cuisson d’un œil attentif, occupez-vous de faire la pâte.
Faites fondre 150 g de beure dans une casserole ou au micro-ondes, si vous en possédez un. D’autre part, dans un grand saladier, cassez trois œufs bien frais et, en ajoutant 150 g de sucre et une pincée de sel, fouettez-les énergiquement jusqu’à ce qu’ils demandent grâce en devenant pâles et mousseux.
C’est le moment de verser dessus en pluie, 180 g de farine et un demi-sachet de levure, et pour que le mélange soit bien lisse et onctueux, le beurre fondu. Remuez bien, le plus gros est fait.
Les poires auront eu le temps d’achever leur cuisson sans brûler toutefois.
Alors, délicatement, tout en aérant la pâte d’une main légère, incorporez-les pour qu’elles s’y mêlent intimement.
Vous n’avez pas oublié de beurrer et fariner votre moule, sous peine de voir votre gâteau refuser obstinément de s’en séparer et d’y abandonner une partie de lui-même. Ce serait dommage.
Donc, versez votre préparation, et glissez –la dans votre four préalablement chauffé à 180°.
45 à 50 minutes seront nécessaires pour que cela gonfle et prenne couleur, et même si votre cuisine embaume et vous amène l’eau à la bouche, cela ne veut pas dire que la cuisson est parfaite. Pour vous en assurer, plantez un couteau en son centre, il doit ressortir bien propre.
Encore un peu de patience, laissez-lui le temps de refroidir avant de démouler.
Il ne vous reste plus qu’à admirer votre œuvre et à déguster avec vos amis, bien sûr.


Colette


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Gâteau aux pralines



Dans un premier temps, il me faut monder des amandes, c’est-à-dire enlever la fine peau brune qui les recouvre. Ces demoiselles, ravies d’être déshabillées, se laissent faire avec plaisir. Elles sont tellement plus belles, petites lames d’ivoire, elles attirent les regards. Cependant, certaines ont l’air d’avoir froid ainsi dénudées ! Attendez, cela ne va pas durer longtemps, je vais vous râper finement et vous piler avec du sucre semoule. Ça grince un peu, mais je vais calmer tout ce petit monde en y ajoutant trois blancs d’œufs non battus, puis de la maïzena et de la vanille en poudre. « Soyez bien sages dans le saladier, vous pouvez même dormir un peu. »
Pendant ce temps, je vais battre en neige le blanc de trois autres œufs. Mais les œufs ne sont pas racistes, je vous assure, les blancs et les jaunes ont du mal à se séparer ! Avec de la patience, on arrive à tout. Dans un autre saladier, la mousse blanche monte, monte... Petit à petit, je l’incorpore aux ingrédients déjà mélangés. J’obtiens une jolie pâte blanc ivoire bien lisse. Que vais-je en faire ? Tout simplement la verser de façon  à peu près égale dans deux moules bien beurrés et surtout de diamètre identique. Au fond de chacun, j’ai déposé un rond de papier sulfurisé.
Maintenant, au four, mes mignons, pendant 45 mn, vous avez le temps de vous conter fleurette.
Pendant la cuisson des gâteaux, je vais préparer la garniture : c’est-à-dire, transformer du beurre en « pommade », puis battre pendant 10 mn trois jaunes d’œufs et du sucre. Oh la la, j’ai mal au bras, ce genre d’exercice me fait penser aux châtiments employés sur des humains, hélas !
Après cet épisode fatiguant, j’ajoute lentement ces œufs battus à la pommade beurrée. Je malaxe bien le tout, cela fera du bien aux pauvres œufs battus… Mais ce n’est pas fini ! Il faut encore broyer des pralines brunes. Ça va encore grincer ! Passer cette poudre au tamis et l’incorporer dans la crème au beurre.
Depuis 20 mn, j’ai sorti les gâteaux du four, je les ai démoulés avec précaution.  Je dois placer ma garniture crémeuse sur un gâteau froid et le recouvrir du deuxième. Pour terminer, je saupoudre le tout de sucre glace en piquant de-ci de-là quelques pralines brunes.
Ouf, j’ai fini ! Ce fameux gâteau ressemble à un chat roux qui fait le gros dos sous un léger capuchon de neige !

Christiane

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Tarte aux amandes et sa compotée de pommes vanillées

Goldens, Pinkies et Royal gala se sont données rendez-vous au Hammam. Elles en rêvent depuis longtemps...Contrairement à leurs cousines de Rungis ces dames les grannies si brillantes avec leurs dix-sept couches de cosmétiques et ce vernis illuminant leur vert pétants, elles aspirent à plus de naturel. Même ces demoiselles les Red-Star, ne sont pas en reste, et apportent autant de soin à leur apparence extérieure en affichant telle la pomme de Blanche -Neige, un rouge baiser si violent que nos princesses de consommatrices n'en resteront pas sans réactions...cutanées ! Le jour J, tout est prêt..La douche tiède, le brossage, le petit bain, les remous et merveille des merveilles : l'effleurage délicat  et le lustrage naturel avec une serviette sentant l'amande douce! Si vous ne vous sentez pas bien propre après tout ça : débarrassées de toutes vos impuretés, pollution chimique. des vilaines peaux mortes !
Elles regardent leurs robes sur le bas-côté, ce jaune-marron, ce vieux-rose et ce mélange de rouge et de jaune leur semble passé, soudain terne. Elles aspirent à une remise en forme.
Un petit peeling délicat, une mise en condition : une décoction obtenue d'un mélange odorant de jus de citron et de vanille, vous imprègne chaque quartier de vous-même...Hum, c'est si vivifiant...

Prêtes pour le hammam...Une cuillère de miel et un soupçon de beurre au fond d'un poêlon chatouille délicatement les narines ! Il est si dur de résister de plonger dans cette merveilleuse préparation dorée. Alors, plus de quartier, la douce golden, la fraîche Pinkies et la fringante Royal Gala, s'installent dans ce bain de vapeur bouillonnant et en caramélisent de contentement. De temps en temps, elles changent de place, se retournent, se laissent asperger d'eau fumante, et fondent de plaisir. Tendre à souhait.
Sur un fond de pate sablée encore chaud comme une plage de sable fin doré par le soleil, elles s'étalent, prennent leur aise, finissent de parfaire leur bronzage et se laissent recouvrir d'un enveloppement onctueux et nourrissant composés de deux œufs, de poudre d'amande, de sucre, de crème fraîche, de quelques gouttes d'amandes amères et de vanille-liquide.
lles n'attendent plus que la touche finale : le sauna. C'est le moment ou elles échangeront leurs impressions et sensations mutuelles, et partagerons un moment d'intimité extrême, dans une ambiance au combien chaleureuse à 210° pendant quarante cinq minutes qui ne leur paraitra pas trop étouffant, le four étant à chaleur tournante.
Viendra le moment du contraste. Dans leur beau plat transparent, elles réussiront à parfaire pleinement leur osmose en toute amitié, à température ambiante, ou réfrigérées, elles acceptent de se laisser déguster dans une jolie assiette, à coté d'une tasse de café.

 Claudine



Préparation : 40 mn Cuisson : 45 mn

Ingrédients

1 Pâte sablée ou feuilletée
3 Goldens, 3 Pinkies 3 Royal
3 sachets de sucre vanillé
120 g d’amande en poudre
80g de sucre roux
1 berlingot de crème fraiche
2œufs
Quelques gouttes d’amande liquide
Quelques gouttes de vanille liquide

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