mercredi 28 septembre 2011

QUAND JE DIS...



Ecrire avec ses sens.
Quand je dis le mot mer : je sens, je goûte, je touche, j'entends, je vois...


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Quand je dis mer…
 Je vois des vagues bordées d’écume qui roulent jusqu’à l’infini, des bateaux bercés par le vent, des enfants qui jouent sur le sable, des parents qui s’inquiètent.
J’entends le grondement du ressac, le clapotis de la marée qui revient vers la plage, le vent, ce vent salé qui ne s’arrête jamais.
Je sens l’odeur du sel, du sable chaud, celle puissante du goémon rejeté sur la plage.
Je goûte malgré moi à l’eau salée de l’Atlantique à cause d’une énorme vague qui m’a renversée, je goûte aussi  la salicorne mais rien ne vaut le goût des huitres et des palourdes.
Je touche le sable chaud qui glisse entre mes doigts. Il est doux sous mes pieds, s’enfonce à chaque pas pour revenir à sa place tout de suite après, il semble vivant.
Monique

jeudi 15 septembre 2011

RENTREE DES CLASSES



















A la manière de l'écrivain Georges Perec, écrire un Je me souviens... de la rentrée des classes.


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Je me souviens des jours qui précédaient la rentrée au collège.

Je me souviens de la queue chez Gibert pour acheter les livres demandés.

Je me souviens de la soirée passée à couvrir ces livres de papier bleu ; il fallait le faire avec beaucoup de soin, sans oublier de coller une étiquette avec le titre et le numéro de la classe.

Je me souviens de la trousse où nous rangions, chacun dans son petit compartiment crayons, stylos, gomme, compas, équerre, etc.

Je me souviens du plaisir que nous avions à découvrir nos nouveaux livres, à regarder les photos des livres d’histoire ou de géographie.

Je me souviens que le livre de maths me faisait peur tant il me paraissait compliqué.

Je me souviens que nous devions porter une blouse, une semaine bleue, une semaine beige, avec le numéro de la classe brodé en haut à gauche.

Je me souviens de la tenue de sport : un short blooner et des tennis.

Je me souviens de l’excitation d’entrer chez les grands, de retrouver quelques copines, d’en découvrir d’autres.

Je me souviens d’une redoublante qui  nous faisait peur en nous parlant d’un terrible professeur dont la sévérité lui avait été fatale.

Je me souviens du coup de sifflet nous rassemblant, et de m’être dit : ça y est, j’y suis.

Colette

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Je me souviens que la rentrée, c’était les retrouvailles avec les copines quittées deux mois plus tôt.

Je me souviens du son de la cloche qui nous rassemblait en rang par deux pour entrer en classe.

Je me souviens que la tête encore pleine des vacances à peine finies, nous n’étions pas trop disciplinées.

Je me souviens du coup d’œil jeté vers l’école des garçons : comme ils ont grandi !

Je me souviens de toutes ces odeurs familières, l’odeur de la cire fraîche sur les marches usées par des milliers de pas de gamins, l’odeur de l’encre versée dans les encriers de porcelaine par la maîtresse.

Je me souviens de l’odeur des crayons fraîchement taillés, du papier, des livres neufs, du cartable de cuir.

Je me souviens du nuage blanc lorsqu’on essuyait le tableau noir.

Je me souviens de l’heure tant attendue de la récrée.

Allons, les enfants, asseyez-vous !

Ça y est les vacances sont bien finies.

Monique

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Je me souviens de ma rentrée à la maternelle, juste avant la grande école. C’était plutôt une garderie et il n’y avait pas autant de jouets pour passer le temps, seulement quelques histoires racontées par une personne dévouée.

Je me souviens de ma petite voisine qui criait tout le long du chemin pour ne pas y aller.

Je me souviens que l’on saluait la directrice de l’école quand on passait devant elle.

Je me souviens d’une institutrice venue vers moi qui m’a dit puisque tu ne joues pas, demain je t’apporterai un livre et je t’apprendrai à lire.

Je me souviens d’une rentrée dans un nouveau quartier. Je ne connaissais personne. Je restais dans un coin de la cour. Ennui.

Je me souviens qu’à la récré j’aurais aimé avoir l’argent pour acheter des craies de couleurs et faire des dessins sur le sol.

Je me souviens du tablier neuf en satinette où ma mère avait brodé sur le col des lignes bleues et rouges, au point d’épines, disait-elle.

Je me souviens qu’un jour où ma mère allait laver beaucoup de linge au lavoir, j’ai manqué l’école pour l’aider à porter les lourds baluchons de linge humide.

Rose

vendredi 2 septembre 2011

D'APRES "BLOTTER" DE PETER DOIG




Écrire un texte d'après cette œuvre du peintre Peter Doig.
S'inspirer du tableau, sans s'y enfermer mais au contraire en ouvrant toutes les portes qu'il peut ouvrir.

Partir de l'atmosphère générale du tableau, du personnage, de ce qui se cache derrière la forêt, d'un détail, une couleur, une branche couverte de glace...









Une forêt, que dire, une suite ininterrompue de bouleaux, de pins, d'érables, de chênes jeunes qui, droits comme des i, nus comme des vers, s'élèvent pareils à des spectres dans les sphères d'une blancheur à faire peur !
Ce ciel ! Cotonneux, comme de la ouate, absorbe tous les bruits ou presque. Celui des branches qui tombent. Celui de cet écureuil vif comme l'éclair qui se fraie un chemin et parcourt quelques mètres sur le tronc d'un mélèze. Celui des pas d’un homme seul qui enfonce ses pieds dans la neige fraîche, tombée de cette nuit.
Elle crisse sous les pieds. Il soulève avec toujours un peu plus de peine chacune de ses chaussures. La semelle dessine des carrés égaux dans ce tapis d'une blancheur légèrement scintillante, sous le halo de lumière qui se glisse imperceptiblement dans ce sous-bois ombragé.
Il marche lentement en regardant ses pieds. Pas à pas, il se dirige vers cette étendue brillante qui semble l'attirer comme un diamant.
Il ne pense pas à regarder derrière lui, tout son corps et ses muscles se tendent en avant. Il ne semble pas ressentir la morsure du froid en ce petit matin de janvier.
 La chapka bien enfoncée sur les yeux, quelques cheveux apparaissent, ses mains dans de grandes moufles, pendent sur le côté.  Il ne souffre pas du froid, il résiste de toute son âme, son blouson lui couvre tout le torse et la gorge.
Il avance, il progresse, il lutte de toutes ses forces. Son esprit est préoccupé, il n'a qu'une envie : aller là-bas ! Là où ça brille !
Ça y est ! Il arrive ! Surprise ! Ses pieds ne s’enfoncent pas dans cet élément semi-liquide.
Il joue même. Il fait des ricochets avec des pommes de pins, il râpe le fond verglacé du lac en projetant de l'eau devant lui.