mardi 20 décembre 2011

NOMS D'OISEAUX


Après avoir répertorié ensemble des dizaines d'expressions se référant aux oiseaux : se voler dans les plumes, le miroir aux alouettes, être le dindon de la farce, comme un oiseau tombé du nid... écrire un texte qui tout en racontant une histoire contienne le maximum de ces expressions.







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Elle râle comme ça notre petite pipelette, pour tout, pour rien, mais elle n’a jamais cassé trois pattes à un canard. Avec sa grosse voix et sa gorge pigeonnante, elle ne fait peur à personne.
De sa démarche de canard, elle traverse notre cour et son œil d’aigle surveille tout :
 «Hep ! Monsieur Henri, vous n’êtes pas manchot. Pas la peine de filer en douce, le sac poubelle au bas de l’escalier, c’est bien vous qui l’avait laissé. », « Madame Jane, votre gamin a cassé un carreau dans l’escalier. Avec ce froid de canard, pas la peine de faire l’autruche, il faut le faire remplacer », « Monsieur Jean-Pierre, pas la peine de monter sur vos échasses ou de donner des coups de bec, il faut payer le loyer. Le proprio n’est pas content, il ne veut pas y laisser des plumes et si je ne fais pas mon travail, il me traite de tête de linotte. »
Gérard, le fils de madame Georgette a garé son vieux coucou sur le trottoir, c’est un vrai butor, on ne peut rien lui dire sinon il vous vole dans les plumes.
Elle n’est pas triste ma cour, un petit village où en fait tout le monde s’aime bien.
On l’appelait madame Pipelette, ma concierge. Moi, je n’ai jamais su son vrai nom.

Monique

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Tel l’oiseau sur la branche, je balance, je balance, ne sachant jamais quoi décider. Plusieurs invitations m’ayant été faites pour Noël, il faut choisir, et c’est précisément ce qui est difficile.
Je suis quand même un drôle d’oiseau à ne savoir dire ni oui ni non par peur de froisser les gens. Il me faut peser le pour et le contre avant de me décider à répondre favorablement.
Je pencherais bien pour Blanche, elle est drôle et possède un humour ravageur, mais c’est une petite tête de piaf ! Elle papillonne tant qu’elle oublie toujours quelque chose, et qu’il faut courir au dernier moment quérir ce qui lui manque en espérant que le commerçant du coin soit ouvert.  J’ai déjà expérimenté, alors non !
Chez Julie, là, c’est du sérieux. Tout est réglé, calculé, impeccable. Son mari peut se vanter d’avoir trouvé l’oiseau rare. Son repas est parfait, sa déco magnifique, mais elle se pavane comme un paon, fière d’elle-même. C’est sûr le repas est copieux mais moi qui ai un appétit d’oiseau, j’en suis malade d’avance. Non, j’élimine Julie.
Caroline, elle, est plus modérée côté nourriture. Suffisant, sans excès, mais la boisson est à mon avis trop abondante et quand les gens ont un coup dans l’aile, ils se mettent à piailler, cancaner, caqueter sur le dos des copains et des copines, ou bien à parler politique, si bien qu’ils finissent par se voler dans les plumes et la soirée s’achève en désastre. Donc, j’élimine aussi Caroline.
Pour finir, et pour ne pas être le dindon de la farce, je vais me payer une soirée dans un gîte ravitaillé par les corbeaux où personne ne me connaîtra, où l’ambiance sera chaude et conviviale entre personnes amoureuses de la nature.

Colette

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C’est le printemps, je me sens légère comme une plume, je me sens pousser des ailes. Gaie comme un pinson, je vole dans l’espoir de rencontrer l’autre, l’oiseau rare.
Mais je suis exigeante, je veux qu’il chante comme un rossignol, qu’il me séduise par sa voix, qu’il soit beau, avec des couleurs merveilleuses, gorge de pigeon, la tête et le col bleu canard.
Les odeurs printanières me grisent et je deviens saoule comme une grive. Je suis la blanche colombe, l’oie blanche qui volette, mais attention au miroir aux alouettes !...
En réalité, je suis plutôt une buse,

vendredi 16 décembre 2011

L'INDIGNATION

A partir de l'évocation de faits d'actualité récents et de la lecture du texte de Stéphane Hessel Indignez-vous, écrivez une lettre ouverte, dites ce qui vous indigne...





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J’ai lu et relu le texte de Stéphane Hessel et je remercie ce vieux monsieur de réactiver nos capacités d’indignation, de nous remotiver au moins mentalement.
Je vais essayer d’exprimer ce qui m’indigne et me révolte.

Lutter contre la haine 
Petite fille, à la libération, j’ai regardé le corps d’un jeune Allemand qu’on avait laissé mourir au bord de l’eau.
Une vie est sacrée.
Quand un homme est à terre, on doit lui porter secours même si c’est un ennemi.
La haine est destructrice. Pouvons-nous obtenir des résultats par la non-violence ? On voudrait le croire.
Je ne sais qui a dit : On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des financeurs.
Lutter contre les tueurs d’espérance de toutes sortes

Des hommes, des femmes et des enfants veulent fuir leur pay à tout prix, espérant un avenir meilleur ailleurs. Des passeurs –voleurs vont les tromper. Certains finiront étouffés dans des camions, d’autres sur un rafiot qui fera naufrage ou bien seront exploités. Bienheureux ceux qui réussissent.
Les malhonnêtes qui au nom de la science ou dans leur propre intérêt nous trompent. Par exemple, des protocoles proposés à des malades en leur faisant signer une décharge sans double. Si la mort les emporte, on vous répondra qu’ils ont servi la science et qu’ils avaient donné leur consentement éclairé. Encore faut-il les choses leur aient été bien expliqué.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
La violence faite aux personnes vulnérables et handicapées, l’isolement dans lequel elles se retrouvent.
Ne plus pouvoir sortir, aller au cinéma, au théâtre, faire ses courses…
Ne plus trouver d’interlocuteurs : internet et serveurs vocaux partout, faites le 1, le 2… et bout du fil, on reste seul.
L’indifférence
Une chute à la porte de l’ascenseur, ne pouvant me relever : j’appelle… j’entends des portes s’ouvrir et se refermer mais personne n’arrive. Quelqu’un viendra un heure plus tard seulement.

Rapprochons-nous de nos vieilles valeurs fondamentales : Liberté, Egalité, Fraternité

Josiane

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LETTRE D'UN VIEUX TRAVAILLEUR A SES FRERES PLUS JEUNES
Construire l’homme

Qui t’arrache le cœur pour t’empêcher d’aimer ?
Qui te tranche la tête pour que tu ne penses plus ?
Qui peut éteindre les étoiles et jeter les ténèbres sur le monde ?
Qui peut empêcher tes fils et tes filles d’accéder au chemin du savoir ?
Qui flatte le peuple pour gravir les échelons du pouvoir pour ensuite le bafouer et l’humilier ?
Qui engendre les guerres ?
Qui dresse les blancs contre les noirs ?
Qui fait mourir de faim les deux-tiers de l’humanité ?
Qui se moque des taudis et des bidonvilles ?
Qui tue les pauvres, les malades, les innocents ?
Qui préfère la bombe atomique à la construction des hôpitaux ?
Qui crée les concentrations d’usines ?
Qui cherche à diviser les ouvriers ?
Qui fabrique des manœuvres à la petite semaine ?

dimanche 11 décembre 2011

LA CUISINE, C'EST DE LA LITTERATURE (2 - desserts)

Une recette de cuisine n'est pas seulement une liste d'ingrédients. Elle peut devenir poésie, atmosphère, se changer en histoire : une métaphore, quelques adjectifs bien sentis, une poignée de pronoms, deux trois verbes pour donner du liant...



Gâteau creusois



3 jolies cerises oubliés au fond d’un panier
3 œufs désespérés de ne voir venir de poussins
3 morceaux de sucre de canne
3 lichettes de beurre salé
3 amandes
3 noisettes
3 cuillères de fine farine

Sur la paillasse carrelée de la cuisine, le soleil vient éclairer le triste tableau de ces oubliés.
Un joli poêlon de terre vernie, une tourtière à fleurs, trouvent le temps bien long.
Mais, qui fait ce bruit dans le poêlon ? La papinette s’agite, tourne et retourne, fouette le beurre avec le sucre, battus les œufs, mélangées les mandes et les noisettes pilées, jetée en pluie la fine farine, tout cela forme un ruban odorant qui vient recouvrir le fond de la tourtière, enfin heureuse de se rendre utile.
Après un petit tour au four, un autre sur le rebord de la fenêtre pour être à bonne température, mon gâteau creusois est fait, prêt à être dégusté. Et mes cerises ? Posées sur la croûte, elles feront sûrement un joli décor.

Monique

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Cake aux poires


Des quatre jolies poires que vous avez achetées au vu de la couleur de leur robe et de leur subtil parfum, faites un délicieux cake que vous partagerez avec des amis pour leur plus grand plaisir.
Commencez par déshabiller vos poires sans hésiter, puis à l’aide d’un couteau tranchant, coupez-les en petits dés, cela ne leur fera aucun mal.

lundi 5 décembre 2011

LA CUISINE, C'EST DE LA LITTERATURE (1 - plats)

Une recette de cuisine n'est pas seulement une liste d'ingrédients. Elle peut devenir poésie, atmosphère, se changer en histoire : une métaphore, quelques adjectifs bien sentis, une poignée de pronoms, deux trois verbes pour donner du liant...

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Nouilles à l'indienne
Entrelacs de nouilles dans une passoire,
Qui font la génuflexion ou en position du lotus.
Ambiance bouddhiste, «Hum ! Hum ! C’est le must !»
Toutes groupées ensemble pour se tenir chaud.
De la vapeur s’élève toujours plus haut.
De bonnes pâtes, en pleine méditation
Il ne manque plus que la lévitation.
Elles attendent tranquillement,
Sur la paillasse : rondelles de champignons de Paris, ail, oignons blancs et croquants, pardi
Rejoignent poivrons et haricots verts,
Mais quelle affaire !
Quand on coupe des tomates,
Il y a toujours des pépins !
Sur la planche, tout ça, ça m’épate.
Les bâtonnets de carottes se font désirer,
Pour un peu, on la perdrait... la zen attitude.
Il parait que la carotène rend aimable,
Et donne les cuisses roses. ça reste à vérifier !
Il faudrait évidemment en manger des tonnes,
Pour rester affable
Et voir sa vue s’améliorer...
Ah ! Quand toutes les rondelles blanches, rouges et vertes
Rejoignent les bâtonnets orangés dans la grande poêle sans couvercle,
Chacune donne le meilleur d’elle-même, gracieuse et lascive.
Elles s’évertuent à rester dignes et présentables, si possible.
Au son un peu discordant de la spatule en bois raclant le fond du poêlon
Comme une cithare égrenant quelques notes à l’abri d’un temple,
Il faut maîtriser l’énergie virulente de la cuisinière responsable de la cuisson,
Repas végétarien, s’il vous plaît, qui réunit toutes les pratiques religieuses
Dans une ambiance franchement chaleureuse.
Et c’est fumant et fondant que ce mélange coloré sur les nouilles vient se coucher.
Alors, mesdames, à vous !
Chaud devant ! Dégustez !
Hum... on en croise de plaisir les doigts.
Pour un peu, c’est le Nirvana !
La déesse Krishna aimerait ça.

Claudine

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Les oeufs mimosa

Elles sont deux petites filles, Marion huit ans et Lola dix ans. Marion veut faire une surprise à sa mère, bien sûr quelque chose de simple. Un hors-d’œuvre : des œufs mimosa.
Dans le placard, elles trouvent un livre de cuisine que plus personne ne regarde. Il a été bien écorné par la grand-mère, il y a même quelques taches car il ne tenait pas bien sur le support sur lequel il était posé.
Marion et Lola ont plutôt l’habitude de la cuisine de maintenant : des cartons et des boîtes desquels on extrait des surgelés, quelques minutes aux micro-ondes et c’est prêt !