samedi 14 juin 2014

AÏE AÏE AÏE


Composer un texte avec le maximum de mots contenant le son aille, aye, aïe… [aj] :

ailleurs, bail, bataille, braille, caille, canaille, chandail, cochonnaille, corail, déraille, détail, émail,  empailler, graillon, grenaille, haillon, kayak, mail, maille, mitraille, paillasson, papaye, pierraille,  portail, raï...

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 Vaille que vaille, il faut se lancer. Maille après maille, tricotons notre petite histoire. Quel travail !
Mitraille est une vieille canaille, c’est un épouvantail que l’on a dressé au milieu des semailles pour effrayer les oiseaux mangeurs de graines.
Malgré sa stature, il n’est pas respecté. Les volatiles se posent sur son chapeau de paille et crottent sur son vieux chandail.
Au loin, on entend les sonnailles ; ce sont les clochettes du bétail qui rentre au bercail.
Le village est tranquille, c’est le soir, peut-être  un enfant qui piaille de temps à autre.
Martial et Viviane sont des tourtereaux qui vont se retrouver sur le mail, auprès du grand portail ; peut-être un jour des fiançailles, qui sait ?
En attendant, le père Charles que l’on appelait Bataille à cause de la grande guerre, nous a quittés. Un vieil original, quelque fois un peu trop ami de la bouteille, qui semait parfois la pagaille dans le village. Ce seront ses funérailles  dans quelques jours ; sa gouaille va nous manquer.
Le petit train de la vie continue de cheminer doucement sur ses rails. Surtout qu’il ne déraille pas ! By, by !

Josiane
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Lors des commémorations de la bataille de Normandie remportée vaille que vaille par le général Eisenhower, on a omis d’évoquer les mitrailles émaillant par ailleurs les arrières de l’ennemi et visant à y semer la pagaille. Le film La bataille du rail montre des cheminots faisant dérailler un convoi de blindés allemands en route pour le front, les réduisant à un tas de ferraille. Les représailles culminèrent le 10 juin quand les barbares SS de la division Das Reich appelée du Midi en renfort massacrèrent la population entière d’Oradour-sur-Glane.
Après sa visite émaillée de spectacles liés au débarquement, le touriste, se raillant des ripailles et des night-clubs, aurait intérêt à faire halte au château de Versailles pour y assister à la fête de nuit où dansent des naïades autour d’une rocaille accolée à la muraille du bassin de Neptune émaillé de feux d’artifice. Cette trouvaille faite, il ne reste plus qu’à regagner son bercail.

Emmanuel
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Maylise Mayeur commente cette photo : « De Cayenne, des paraguayens  et des uruguayens, fouaillés  par les broussailles, se sont frayés, dans les entrailles de la forêt, un layon, tel un rail. Les aïs, hauts  perchés, comme des empaillés au regard figé et railleur, les observent. Vers une faille de la rivière  Arataye, ils s’en sont allés. Quelle trouvaille ! Là, ils travaillent, chapeaux de paille sur la tête, ils  cisaillent les taillis et tiraillent la pierraille, pour préparer les semailles de papayers et les caïeux d’ail.  Avec la mailloche et le maillet, ils cassent les cailloux et les caillassent au loin. 
Ici, point de muraille ni de portail entrebâillé, pas plus que de bail ni de bailleur comme ailleurs, pour la paillotte qu’émaille une jolie caille carcaillant dans sa cage ! Devant, en haillons, une marmaille de  petites canailles, se chamaillent et bataillent pour des pierres de la taille de grenailles. Une femme au  chandail corail, donne du caillé à son bébé emmailloté qui braille sur une paillasse. Une autre, débraillée, en tailleur, maille et remaille avec une tenaille, une traille en ferraille.
Ici point de ravitaillement et très peu de victuailles ! Pas de bétail, ni cochonnaille  seulement  quelques volailles qui piaillent dans cette rocaille. Sur le tailloir, une vaillante femme entaille des « cambrouzes » aux grandes feuilles en éventail. Elle les coupaille et en détaille les épillets sur de grandes écailles d’« arapaima »  Quel  pauvre souper ! Ici, point de ripaille! L’estomac tiraille.  Aïe, aïe! Sans faillir, ni défaillir, il  leur faudra, vaille que vaille, continuer pour survivre.

Marie-Thérèse
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A la télévision, c'est l'heure de la publicité ! "Il n'y a que "Maille qui m'aille" ! C’était la rengaine d’une pub qui émaillait gaiment mes souvenirs d'antan. Cette marque existe toujours et continue de monter au nez, de faire éternuer et pleurer. Aïe, aïe, aïe ! Maintenant, la radio égrène le refrain d'une chanson paillarde. Robertine sans y prendre garde, met sa robe de chambre : ça caille encore en cette soirée de printemps frileux. Elle fait une allergie au pollen suite aux semailles de graminées sous sa fenêtre et à cause de ce sempiternel éternuement, les yeux larmoyants et les mains tremblantes, elle met une sérieuse pagaille dans son attirail de maquillage. On dirait que ses cheveux se chamaillent tant ils sont en bataille. Se prépare-t-elle pour aller danser au Balajo ou s'encanailler au rythme de "Mimi Peau de Chien" son refrain préféré ?
Jetés pêle-mêle près de son éventail et de son livre "Une nuit au Sérail" : crayons, eye-liner et mascara. Le temps de les rassembler vaille que vaille, elle découvre deux cartons d'invitations près d'un petit vitrail : sacrée trouvaille ! Celui des fiançailles d'Eléonore, une amie qu'elle n'a pas vue depuis longtemps, et un faire-part de funérailles, celles du père de son ami Gérôme. Les deux sont le lendemain. Il lui faut prendre le train ! Elle avait oublié ! Elle va devoir s'excuser. Aïe ! Un drôle de dilemme. C'est le même jour. Elle hésite. Maintenant, elle n'est plus à un détail près ! C'est Gérôme qui risque de brailler comme d'habitude. Elle le connait, c'est un coléreux. Mais il sait que c'est une tête de linotte  Si elle se rend à l'invitation de son amie, elle risque de paraître ridicule car c'est une originale et elle n'a pratiquement rien à se mettre et n'est pas particulièrement coquette, à part son collier en corail.... Par ailleurs, elle est sûre d'y faire ripaille si cette vieille canaille de Mourad ne s'en met pas plein la lampe avant elle comme d'habitude, en graillant, comme un détrousseur de buffet qu'il est! Ce qu'il aime par dessus tout, c'est l'aïoli, les petits croutons à l'ail et la cochonnaille. Il ne suit pas la religion musulmane. Relation commune, c'est une personne influente au bagou remarquable, mais ce n'est pas le genre de la maison. Il manquerait d'éducation en laissant un arrière-gout de dégout aux convives. Il essaye de se faire discret, difficile de passer à travers les mailles du filet de la bienséance. D’ailleurs son gilet en grosses mailles est imbibé d'une odeur de graille. Et si elle le raille, même chanté en raï, il risque de mettre son passe-muraille !   Il cherchera  et trouvera la faille pour la décontenancer...Tout en l'appelant "sa petite caille",  la prenant peut-être pour une volaille,  pernicieusement  il lui insinuera quelle souffre d'Alzheimer ! Il va l'accompagner complaisamment jusqu'au portail, lui suggérant de se reposer. Il va lui  envoyer des fleurs couplées d'un bristol écrit en braille, doutant à jamais de sa mémoire défaillante qui déraille ! Un homme charmant et courtois en somme, voulant que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il n'entend pas bayer aux corneilles mais braille à qui veut l'entendre cette chanson : « Le travail c'est la santé, mais ne rien faire c'est la conserver »
Comme elle travaille depuis déjà un bail, elle risque un peu plus chaque jour de se faire "balader" comme un fétu de paille par ses collègues. De bureau en bureau en simple chandail et  jupe dont l'ourlet est décousu. Elles reprendront la bouche en cœur : -"Robertine, n'a aucun gout. Elle s'habille de haillons !"Elles n'hésitent pas à la railler. Des collègues peu compatissantes !  Au bout d'une journée de promenade itinérante, elle ne s'en souvient même plus ! Tel un épouvantail face à ces oiseaux de mauvais augure, elle reste là les bras ballants,  les cheveux défaits, les yeux perdus très loin, près d'un soupirail enclavé dans la pierraille. Elle observe la pluie qui tombe comme de la mitraille de façon ininterrompue dans les massifs de fleurs de rocaille. Elle pense à son bailleur à qui elle n'a pas encore envoyé son chèque de loyer. Il faut qu'elle le fasse dès le lendemain. Son bail sera t-il renouvelé ? Le doute plane. Tout ne roule pas toujours comme sur des rails, ces temps-ci.

Claudine
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Derrière le grand portail, dans la grisaille de ces premiers jours de printemps, un détail insignifiant attire mon regard : d’un soupirail entrouvert sort un magnifique chat noir au poitrail tout blanc. Il se secoue, de son poil tombent quelques brins de paille sur laquelle il a dû dormir, bien au chaud, comme une petite caille. Il se dirige vaille que vaille vers un épouvantail dressé près d’un cerisier où piaille déjà une volée de moineaux. Le chat bien réveillé, saute pour grimper dans le cerisier et il y sème une sacrée pagaille ! Tous les moineaux s’égayent dans les airs. Où vont-ils aboutir ? Sur un chemin rocailleux où ils picorent parmi les cailloux de petits grains rouges comme du corail, des grains jaunes comme des médailles d’or ou des grains bleus comme de l’émail. M’entendant marcher toute cette marmaille s’envole. Quant à moi, je continue mon chemin en pensant au travail entrepris il y a quelques jours. Eh bien, oui ! Je vais essayer de tricoter un chandail, un petit vêtement pour me mettre sur le dos quand il fait encore un peu frais.
Pour rentrer, j’emprunter le chemin du mail qui longe la Loire. Cette petite promenade matinale m’a mis sur les rails pour aborder plus sereinement la muraille des soucis quotidiens.

Christiane
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Aïe ya ail ! Quel son ! Capable de vous tailler en pièces comme de vous transformer en petite caille qui s’enroule entre les mailles d’un douillet chandail
Souvent, c’est la racaille, tout de haillons vêtue, qui mène la bataille car elle sait ce que veulent dire « être sur la paille » ou « plumer une volaille ». Maniant ferraille et pierraille en guise de grenaille, c’est sous la mitraille que mûrit le corail de ses trouvailles.
Mais il est aussi des moments plus paisibles où paille et semailles signifient abondance, joie et repos après le travail ; les hommes peuvent alors s’adosser aux meules de paille, s’endormir tranquilles tandis que résonnent encore quelques sonnailles dans l’air vespéral.
Épouvantail ? On ne sait trop où te ranger… Quels rôles joues—tu ? Tu sèmes l’épouvante parmi les corneilles au milieu des lourds épis de blé mais par contre c’est l’espoir que tu sèmes pour les hommes : ils comptent sur toi pour leur pain quotidien… ou bien tu nous apportes par ton accoutrement fantasque et drôle, l’ailleurs qui  nous protège de la broussaille de la monotonie. Les jours de fête ou de cérémonie –surtout dans le midi – effluves d’ail et d’aïoli s’échappent du soupirail avant l’arrivée des convives venus faire ripailles lors de fiançailles ou après des funérailles.
Vaille que vaille, « aïe ya ail », nous en fait voir de toutes les couleurs avec son lexique pluriel étendu. Non ? Peut-être avez-vous une autre idée sur la question.

Françoise 


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