samedi 5 octobre 2019

SILENCE, SONS ET BRUITS

Ecrire sur les sons que l'on aime, quels qu'ils soient
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Quel bonheur que de retrouver le silence après le brouhaha de la foule qui se presse dans le métro ou dans le Centre Commercial ! Ne plus entendre cette cacophonie de craquements, roulements, sifflets, ronflements de moteur, crissements,  appels, cris, voire chants ou musique bruyante. Combien il est agréable de retrouver la tranquillité après avoir emprunté  les transports en commun  où il est insupportable  d’entendre des conversations qui  ne vous sont en aucune façons destinées, échangées d’une  voix forte par des gens accrochés à leur portable et peu soucieux de leur entourage ! Alors combien j’apprécie  l’absence d’agitation et goûte  le retour au calme.  Une vraie détente ! Parfois même telle une gourmande, je le savoure comme un mets délicieux.
 Le silence  n’est pas pour moi,  le vide total car il est rarement total ! Il prend vie et se peuple d’un nombre important de sons étouffés: bruissement du vent léger dans les arbres ou tapotement momentané de la pluie sur les carreaux ou bien encore  croassement passager des corneilles,  voix assourdies des voisins traversant la cour ou cris lointains des enfants sortant de l’école. Tous ces bruits rythment alors la journée et dotent le silence, de toute sa valeur.
Parfois, c’est moi qui le romps, en écoutant en sourdine un peu de musique classique. Bien sûr, à certaines heures,  je mets aussi la télévision. Mais dès que je l’éteins, que le fonds sonore s’efface, il se pare alors de davantage de charme.
J’aime aussi le rencontrer dans la nature et particulièrement lors de promenades dans les bois. Dans cette atmosphère tranquille, l’oreille distingue une multitude de sonorités : le craquement d’une branche, un court pépiement d’oiseau, le frémissement de la brise, le bourdonnement d’un insecte, et autres … Ces brèves interruptions ne lui donnent que plus de densité ce qui me permet de penser, de me concentrer mais aussi  de rêver. 

Marie-Thérèse
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AUTOUR DU SILENCE
Le silence  absolu n’existe pas et contrairement à ce qu’il prétend, il est rempli de bruits. Ne dit-on pas d’un silence qu’il est assourdissant ?
Quand un enseignant réclame le silence c’est surtout pour permettre l’attention, la concentration. Je ne pense pas que l’on puisse se concentrer quand il y a du bruit, en tout cas moi je ne le peux pas. Par exemple j’ai besoin d’une forme de silence pour lire.
Je sais que quand je mettais des boules Quies ou des bouchons d’oreilles pour me protéger des ronflements de mon compagnon, ronflements  qui ressemblaient plus à une éruption volcanique avec projections de lave et geysers sifflants qu’au doux chuintement de ma propre respiration pendant le sommeil, et bien figurez-vous que j’entendais mon cœur battre dans mes oreilles et ça, ça m’angoissait ! J’ai réglé le problème en m’installant dans la chambre libérée par mon fils.
Je ne crois pas au silence total sauf pièce conçue exprès et insonorisée mais ça aussi ça m’angoisse. Je m’accommode bien de sons doux, reconnus ou habituels pour mon endormissement, au port le bruit des étais et des haubans des voiliers qui tintent au vent me bercent, le bruit des vagues sur la plage ou de la source qui coule aussi,  par contre des bruits forts ou brutaux  me perturbent et me
dérangent. Et là je fais une distinction entre bruit et son, bien qu’un petit bruit puisse être l’équivalent d’un son.  Pour moi une fanfare fait du bruit alors que l’ensemble des sons produits par la voix de Barbara, par exemple, forme une mélodie d’une douce sonorité. Et pourtant à l’opéra, je n’aime pas les voix de femmes, les cantatrices font trop de bruit,  me cassent les oreilles et  je ne comprends rien à ce qu’elles disent même quand elles chantent en français ! Seule Mado Robin trouve grâce à mes yeux dans l’air des clochettes de Lakmé.
Le soir, le bruit du RER  au fond du jardin me dérangeait moins que la pétrolette qui passait dans la rue en pétaradant. Ça c’est la différence entre le bruit de fond et le barouf !
Les sons et les bruits sont pour mes oreilles ce que  la palette des couleurs est pour mes yeux. Le jaune fluo ou le rose flashy me piquent les yeux alors que les teintes pastel des impressionnistes  ravissent mon regard. Et l’éventail des mots nous fait bien comprendre les seuils qui existent entre faire le silence, chuchoter, parler, crier et hurler.
Mes réflexions ne vont pas changer la face du monde, ni faire du bruit dans Landerneau ! Mais comme on dit au cinéma  « Silence ! On tourne ».

Fabienne
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Rien n'est plus agréable à mes oreilles et à ma vue qu'un sourire gracile et un rire cristallin. Oui : ce genre de rire en cascade qui coule de source et remplit mes ouïes de façon continue et réjouie. Comme une chevelure qui se délie et se répand sur une nuque délicate le long d'un dos le temps d'une pose, d'une photo. Le rire pour moi est une communication de son bien-être, de son désir de communiquer sa bonne humeur, des pensées positives et de ne pas prendre la vie du mauvais côté. Le rire est un dérivatif. Il désactive et désamorce les situations trop tendues et alambiquées. Il détricote  les quiproquos qui risquent de tourner au vinaigre.
D'une belle tirade au ton souple et soutenu, on peut passer à autre chose sans en arriver au verbiage et se foncer dans le plumage. Le ton utilisé est d'autant plus agréable et préhensible si celui-ci est posé, doux, cadencé, non monotone voire monocorde.
Ce ton, qui chez certains, encouragerait la relaxation et la méditation. Une méthode qui permet d'envoyer des images métaphoriques et subliminales de bien-être afin d'amener le sujet à se détendre et éventuellement à lâcher prise. A chacun et chacune de se sentir subjugué, réceptif ou totalement fermé, voire d’opposer de la résistance. 
Alors il y aurait aussi "La musique qui adoucit les mœurs" aime-t-on nous rebattre les oreilles. Mais choisir entre la techno ou la musique baroque, entre Lully ou la gay pride : tous les goûts existant en pleine nature. Parfoi le même lieu pourrait accueillir des festivités de genre totalement opposé. Encore une question de goût, de couleur et de réception des sons divers et variés en intensité, densité et chromaticité.  Certains n'aiment ni l'un ni l'autre et se réfugient dans le silence qui peut aussi être générateur d'ondes positives et pour d'autres totalement déprimant et déconcertant. Il y en a pour tout le monde. Et ce silence peut s'avérer perturbant, déstabilisant. Certaines personnes ne peuvent pas supporter de se retrouver à la campagne sans aucun bruit surtout sans le chant du coq Maurice dont le cocorico retentissant ne plaisait pas à certains néo-ruraux. Triste fin pour ce gallinacé qui a eu le courage d'affronter un procès et aurait succombé à une crise cardiaque ou un empoisonnement au sein de son périmètre de poulailler grillagé.  
Toujours est-il que nous sommes tous différents. Certains ne supportent ni le bruit des cloches, ni le carillon et encore moins les concerts offerts du haut des beffrois le dimanche qui ont lieu dans le Nord de la France à  Douai, Cambrai et autres villes des Hauts de France. Personnellement, je trouve cela magnifique comme le chant des clarines au coup des vaches en transhumance. Les hennissements des chevaux et les ânes qui braient me réjouissent. Les "coin-coin" des canards  colverts sur les mares, comme les pépiements des moineaux qui se font rares, jusqu'aux vrombissements des bourdons et autres mellifères venant se poser sur mes fleurs de menthe me ravissent. La nature m'enchante olfactivement, auditivement, visuellement. Elle me fait un bien immense, régénérant. Une immense bouffée d'air. Une reconstruction. Un bien-être. Un équilibre naturel que j'entends conserver le plus longtemps possible. Merci à dame nature. 

Claudine
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Rares sont les personnes qui apprécient le bruit, nous sommes tous plus ou moins à la recherche du calme, du silence, nous les trouvons reposants  à côté de la vie agitée que nous menons parfois.
Pourtant, à rester longtemps dans un endroit calme, sans aucun bruit perceptible, il m'arrive de trouver que c'est triste, cela me donne l'impression que tout est mort autour de moi et cela me rend morose. Évidemment, tous les bruits ne sont pas agréables à entendre, je n'aime évidemment pas le bruit de la circulation en ville,  ces alarmes intempestives qui sonnent, soit sur des voitures, soit dans des bâtiments, ni les aboiements de chiens qui n'en finissent plus. Tous ces bruits sont violents, agressifs, et peu plaisants à entendre.
Les bruits que j'apprécie sont rares, ce sont ceux qui ont le mérite, à la fois de me faire sentir vivante, tout en étant relaxants. Le bruit des vagues par exemple, particulièrement la nuit quand tout est calme aux alentours. Ce bruit me berce au rythme de chaque vague qui vient mourir sur la rive, il me fait rêver. J'imagine alors la mer, je vois cette vague se former, arriver progressivement et finir sa course en éclatant en  gerbes d'eau mousseuse. Ce bruit continu qui revient sans cesse, toujours au même rythme, me permet même parfois de m'endormir. Hélas, tout le monde n'habite pas au bord de la mer.
Bien que je ne sois pas attirée par les églises, j'aime entendre sonner leurs cloches, en journée du moins. Là encore c'est un bruit qui pour moi est un symbole de vie, avec son clocher qui semble protéger les habitants répartis tout autour. Cette image me donne l'impression d'une certaine intimité, on a l'impression d'habiter un petit village où tout est plus simple, où chacun se connaît. Évidemment, le son du glas me réjouit moins que les autres, je me contenterais même d'entendre simplement sonner les heures, Malheureusement, chez moi je n'entends pas les cloches de notre église, à moins d'être sortie sur mon balcon, encore faut-il que les cloches sonnent à ce moment précis.
Le chant des oiseaux de la nature me plaît également, lorsque je me trouve dans un espace vert, un parc ou un bois, et que le calme des lieux permet de les entendre. Les chants sont tous tellement différents, ces oiseaux semblent se parler entre eux, s'appeler, se répondre. Certains ont des chants magnifiques, on ne peut qu'être apaisé en les écoutant. On oublie alors la noirceur de ce qui est au-delà de cet espace, on s'évade pour un court moment.

Voilà quelques exemples de bruits que j'aime, je remarque qu'ils sont plutôt en lien avec la nature, serait-ce que l'être humain ne produit aucun son agréable ?


Paulette
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Denise apprécie le silence, le calme reposant dans son immeuble, après avoir passé deux hivers dehors de sept heures du matin à vingt-trois heures, en général .Denise se rendait le plus loin possible : au Centre commercial de Bercy2,où elle s'asseyait au pied du gigantesque sapin de Noël, espérant que le bonhomme rouge à la barbe blanche lui  apporterait plein de silence dans son petit sabot.
C'est extraordinaire : quand les voisins partent en vacances, s'ils pouvaient y rester toute l'année, quel bonheur ce serait.
Sur la voie publique, Denise apprécie la période estivale, notamment au mois d'août, quand les véhicules sont moins nombreux car leurs propriétaires sont partis en villégiature.
Parfois, Denise passe une journée à la mer : elle ne se lasse pas d'écouter les piailleries des mouettes, survolant le clapotement du friselis des vaguelettes ou le tohu-bohu des noces blanches des brisants.
Denise aime tellement la berceuse du vent d'automne faisant valser les feuilles :
Valsent les feuilles
Au bras du vent déchaîné :
Esprit   es-tu    là   ?

Marie-Christine

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