dimanche 9 juin 2013

C'EST LA NUIT ET JE NE DORS PAS...


Nuit passée lovée contre mon bébé,
Nuit angoissée, peur de le voir tomber !
Nous étions tous deux hauts perchés...
Dans ce wagon, dans cette couchette,
Où personne n'avait une seconde pensé,
A échanger sa place du rez-de-chaussée !
Petit bébé tout mignon qui n'a pas pleuré une seconde,
Juste quelques gémissements sur le matin, avant que ne grondent
Quelques personnes qui auraient pu être indisposées,
Par la présence de ce tout petit bébé,
En soi pas gênant du tout : personne ne l'a entendu !
Et son biberon, il a tout bu ! 


Claudine

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Insomnie et insolubles questions américaines

Plus un demi-siècle après, je conserve encore le souvenir cuisant d’une interminable nuit de voyage aérien transatlantique, dans l’inconfort que vient aggraver le bruit des moteurs à hélices de l’époque.
Pis encore, le trajet est ponctué de deux escales : respectivement en Irlande et à Terre-Neuve pour refaire le plein de carburant après l’évacuation réglementaire des passagers, en l’occurrence dans la neige et par une bise mordante.
L’insomnie m’offre le loisir de la meubler en ressassant mes interrogations et réflexions sur l’Amérique et les quelques bizarreries de cette appellation.
Tout d’abord, pourquoi avoir retenu le prénom et non le nom du navigateur Amerigo Vespucci ? Je n’ai à ce jour pas de réponse à cette question qui continue de me tarauder. Toutefois, je me garderai bien de suggérer que l’on appelle les Américains les Vespucciens.
Par ailleurs, comment se fait-il que cette adoption terminologique se soit imposée par une docte assemblée siégeant à Saint-Dié dans les Vosges, cité qui n’est de toute évidence pas ibérique ni même maritime ? Ne serait-ce pas pour appliquer à la cartographie la toute récente technique de l’imprimerie mise au point à Strasbourg ?
Ainsi donc peu après la proclamation par Christophe Colomb de sa découverte, le monde de la navigation se rendra à l’évidence : il ne peut pas s’agir des Indes. Néanmoins jusqu’au XIXème siècle, les Espagnols se cramponnent à Las Indias et même de nos jours subsistent les West Indies, Indiana, Indianapolis… Pis encore, le lapsus d’Indiens persiste, sans désemparer, pour désigner un autochtone d’une région géographique qui n’est pas l’Inde. Jusqu’à quand va-t-on laisser traîner dans le langage le produit d’une manifeste et éphémère bévue de navigateur ?
D’ailleurs, n’est-elle pas choquante l’implantation dans le vocabulaire d’une hégémonie européocentriste, comme s’il allait de soi que l’Europe était le nombril du monde ? Ainsi par exemple, les termes « découvertes » et « nouveau monde » s’agissant de terres qui ne sont ni nouvelles ni à découvrir pour les autochtones ou d’un point de vu géologique.
Demeurant dans le cadre américain, une singularité  - dans les deux sens du terme -  me vient à l’esprit : l’Amérique dite latine est partout hispanophone à une seule exception : le Brésil où règne le portugais. Comment expliquer cette anomalie ?
À l’époque où la chrétienté subit, sur son flanc oriental, l’irrésistible assaut des Ottomans, le pape redoute un conflit fratricide en Occident dans le cadre de l’expansion coloniale de l’Espagne d’une part et du Portugal d’autre part. Afin d’éviter un tel drame, il réunit une conférence visant à tracer dans l’océan atlantique une frontière méridienne départageant les deux empires. Toute éventuelle découverte à l’ouest de celle-ci tombant dans l’escarcelle de l’Espagne et à l’est dans celle du Portugal. Bien entendu cette frontière devra préserver la souveraineté portugaise sur les Iles du Cap Vert situées au large de l’Afrique.
Les représentants du Portugal insistent pour que la frontière en débat soit tracée très loin à l’ouest du Cap-Vert. Ceux de l’Espagne ne voient aucune raison de s’opposer à ce qui leur semble être un caprice puéril de leur vis-à-vis. C’est ainsi que la terre qui s’avérera être le bout du nez de l’immense Brésil sera attribuée au Portugal.

Emmanuel

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La nuit va tomber. Madame est là dans son lit. Elle n’est pas malade mais seulement âgée et impotente. Elle angoisse et ne veut plus rester seule dans la grande maison. Elle redoute cette heure où le silence devient plus prégnant.
Et pourtant, le vrai silence n’existe pas. Les pins bruissent dans le vent léger et la chouette hulule régulièrement appelant son partenaire ou ses petits. Ces bruits-là, elle les connait depuis si longtemps mais maintenant ce n’est plus pareil. Elle a peur, surtout peur d’elle-même, et aussi de ce temps qui s’écoule si lentement. Alors, elle retient encore un peu Béatrice, son auxiliaire de vie, qui voudrait bien aller se reposer. Elle lui demande : « ai-je bien ma bouteille d’eau ? » - « Oui, là tout près de vous, sur la table de nuit » -«  Et mon réveil, l’avez-vous bien tourné ? »  -« Voilà, Madame, voyez-vous bien le cadran ? » - « Oui et le bouton de ma sonnette ? » -« Ici, vous l’avez à votre main droite » - « C’est vrai, je ne le sentais plus. Si j’ai un problème, je pourrai vous appeler n’est-ce pas ? » - « Bien sûr, Madame, souhaitez-vous autre chose ou puis-je monter, maintenant ? ». Béatrice a sa chambre juste au-dessus de celle de Madame. Ainsi, elle l’entend à travers le plancher ancien. Elle sait si Madame dort ou si elle gémit ou même si elle se parle à elle-même ou prie. » Mais, Madame insiste encore « Béatrice, j’ai un pli sous moi. Ce doit être le drap. Cela me blesse. Pouvez-vous le tirer ? Je crois que vous ne l’avez pas bien lissé après vos soins ! »
Avec calme, Béatrice s’exécute et remet le drap de dessous. Il n’avait pas de pli mais qu’importe ! C’est qui prévaut, c’est ce que ressent Madame et non la réalité des choses. Béatrice replace avec soin le drap de dessus, la couverture qui ne doit pas peser, le coussin soutenant le bras qui s’ankylose et secoue une derrière fois, l’oreiller pour que la tête repose sans douleur. Un dernier regard, elle vérifie encore une fois que la petite bouteille d’eau est bien accessible et que le bouton de la sonnette reste bien accroché à sa main  puis souhaite bonne nuit à Madame qui la libère enfin. Elle ne ferme pas la porte de la chambre. Madame ne le veut pas. Elle a si peur de se sentir seule ! Béatrice monte les escaliers en bois qui craquent à chaque pas, elle espère surtout que Madame trouvera vite le sommeil pour qu’elle puisse dormir à son tour. Il est déjà onze heures et Béatrice tombe de fatigue. Elle sait déjà que la nuit sera courte ! Elle n’a pas plutôt mis sa tenue de nuit que la sonnette retentit. Elle soupire tout en passant sa robe de chambre et descend. « Vous désirez, Madame ? » - « J’ai mal, Béatrice, Pouvez-vous me frotter la jambe ? J’ai une crampe et je ne peux plus la bouger » Il n’y a rien à dire contre les crampes, elles peuvent survenir à tout moment et il y a si peu à faire !... Béatrice saisit le tube de crème et soulève le drap. Elle masse doucement la jambe, et la repose délicatement sur le coussin qui la tient surélevée. Elle remet le drap, réajuste le coussin sous le bras et redit d’une voix douce : « Bonne nuit, Madame ».
A l’extérieur, la nuit est calme. Peu de bruit, les pins bruissent, la chouette hulule, de temps en temps un chat miaule ou un chien aboie et non loin de là, le son régulier et sourd de la mer. Les vagues qui s’éclatent sur les rochers ou qui s’étalent sur le sable à quelques mètres seulement. Béatrice n’entend plus rien de ces bruits habituels. Elle ne pense plus qu’à dormir, si Madame veut bien…. Madame entend- elle ces bruits si familiers ! Ah, elle s’est endormie, Béatrice n’entend plus que sa respiration régulière, signe qu’à son tour, elle va pouvoir se reposer. Mais le sommeil ne vient pas. Elle évoque pour elle-même, ce travail qu’elle aime mais  qui l’épuise, à sa famille. Ce soir, elle a mal au dos mais qu’y faire ! Elle ne devrait pas porter mais tourner Madame et la retourner demande déjà de grands efforts. Personne n’y peut rien. Son esprit s’emplit de souvenirs. Madame est gentille ; elle a un bon travail. C’est seulement très fatigant, harassant même. Ses pensées l’emmènent loin. Un rapide coup d’œil au réveil. Oh ! Le temps s’est écoulé. Il est déjà trois heures. Vite, il faut dormir mais Aïe ! la sonnette retentit. Passer la robe de chambre, descendre et voir ce que désire Madame. Elle a fait un cauchemar. Elle s’est réveillée en sueur. Elle a soif. –« Béatrice, l’eau coule dans la cuisine. Elle va être inondée ! » -« Mais non, Madame, » Béatrice lui répond, la rassure. « Ce n’est que la pluie qui tombe sur les tuiles. » Elle lui donne un peu d’eau. « Ne vous inquiétez pas, Madame, vous pouvez dormir tranquille ! J’ai tout vérifié ». Puis elle remonte s’allonger. Cinq heures et demie sera vite arrivé et une longue journée commencera alors !


Marie-Thérèse

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C’est la nuit et je n’arrive pas à dormir ! Ce soir, non, je n’arrive pas à m’endormir. Pourquoi ? J’ai regardé la télévision : quand triomphera enfin la justice ? Je me tourne et me retourne dans mon lit. Je pense et repense à tout ce qui a défilé sous mes yeux. Je voudrais que me poussent aux mains des doigts par milliers pour lever des poings innombrables vers tous les oppresseurs des hommes : argent, machines, institutions plus ou moins louches… J’entends au loin le bruit d’une sirène. Est-ce la police ? Alors, je voudrais que me viennent aux bras plein de mains ouvertes que je tendrais à tous les opprimés, les petits, les fous, les repris d’injustice et les prisonniers d’opinion contraire, les insoumis…
Tiens, du bruit dans l’escalier. Ce sont les locataires du cinquième étage qui rentrent de je ne sais où. Ô comme je voudrais que me poussent des tas de jambes pour marcher avec ceux qui un peu partout manifestent, avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui, les chômeurs pour longtemps qui parcourent les rues pour infléchir leur destin. Peu à peu, les bruits s’estompent… Alors, je voudrais avoir beaucoup de bras plantés comme des épis tournés vers la lumière pour y serrer très fort les doux, les torturés, les exclus, les malmenés, les réfugiés. Je voudrais aussi que me viennent des yeux de tous les côtés pour les tourner avec des regards en multitude où monte la colère des damnés de l’argent, du profit, du gain, des sciences robotiques, militaires, policières, nucléaires qui nous entraîneront dans leur enfer si nous n’y prenons garde. Enfin, je voudrais que les larmes s’étouffent à nos rires et que les cris se taisent à nos chants, que les blessures s’éteignent dans leurs douleurs, que les misères mordent la poussière, enfin que la justice écrase son contraire et que la terre anéantisse le mal qu’elle porte… anéantisse le mal qu’elle porte… le mal qu’elle porte…. Le mal qu’elle porte… le mal qu’elle porte… qu’elle porte… qu’elle porte… qu’elle porte… apaisée, je m’endors…

Christiane
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Face à la fenêtre vitrée,
Une lune bien ronde, tranquillement me dévisage,
Et de ses yeux bleutés, un peu cernés,
Discrètement, d'un clin d'œil assuré,  
Coquine, me fait un pied de nez...
Je sais ! Madame la lune n'a pas de doigts,
Mais voyez-vous, quand je la vois face à moi,
J'ai l'impression qu'elle me sourit
Et qu'elle veut apparaître sous son meilleur jour,
Même si nous sommes en pleine nuit,
Nuit de pleine lune, où tout est permis :
De danser, de jouer et de faire la nouba,
Comme les sorcières de Salem au cinéma,
Où de hurler comme les loup-garou !
Et de ululer comme les hiboux.
Lune blonde comme le miel, lune rousse comme la savane en été,
Lune bleue comme les lagons, lune nougatine,
Lune brune qui danse dans les clochers, lune chocolatine,
Qui se cachent et jouent dans les branches des marronniers,
Croissant et pleine lune, lumineuse et attrayante,
Au combien tu as fait couler d'encre,
Pour que poètes et écrivaillons comme moi,
Puissent encore être émerveillés de ta beauté.
D'ailleurs, elle vit, elle bouge, elle scintille,
Elle avance dans le ciel, dans la nuit noire et brille.
Le temps passe et elle s'apprête à nous quitter,
Elle a certainement rendez-vous avec le soleil boudeur,
Aux premières clartés en ce petit matin frais de fin mai.

Claudine

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Voir le soleil de minuit, sur le cercle polaire situé sur le 66°parallèle Nord, c’est un rêve ! Et pourtant, un beau jour de Juin, nous sommes partis pour la Suède. Nous prenons le train en direction de Lulea, petit port de la mer Baltique, dans le golfe de Botnie, tout proche de la ligne magique puisque sur le 65°36  parallèle Nord. Arrivés en fin de matinée, nous déambulons dans la ville et nous visitons le musée des Inuits non sans avoir déjeuné et goûté
aux spécialités locales, les « souvas » à base viande de renne et les harengs fermentés. Mais nous sommes impatients de voir le soleil se coucher dans la baie. Bien que ce soit l’été, il ne fait pas très chaud sur les bords de l’eau. Bien protégés par nos anoraks, nous sommes là, ce soir pour admirer, en ce jour de solstice, les merveilles que nous prodiguent la nature. Nous regardons le soleil descendre peu à peu vers l’horizon, transformant les eaux bleu acier du golfe en une merveilleuse palette de peintre, reflet du ciel qui s’illumine sous les feux de l’astre resplendissant. Nous restons médusés devant ce spectacle qui se déroule sous  nos yeux. Le soleil brille tel un immense disque d’or au-dessus de la forêt qui s’assombrit et des maisons qui se couvrent d’une brume légère et transparente. Le ciel est comme divisé en lignes horizontales plus ou moins étroites où le jaune éclatant le dispute à l’orange puis au rouge sombre virant au violet. Et là, sous ces nuages mordorés, la mer se ride et s’enroule. Elle se  pare  tour à tour de ces chaudes couleurs qu’elle absorbe et renvoie comme un miroir. Il est près de minuit. Les teintes se sont peu à peu obscurcies. La mer devient plus sombre. Ses vaguelettes se colorent de mauve de prune et de parme. Seul au centre, un grand arc conserve un peu de la chaleur des flammes, laissant transparaître un orange qui se dilue peu à peu. La lumière du jour va s’éteindre ! Mais non, l’éclat de l’eau renaît lentement et le soleil qui semblait près de disparaître remonte doucement au-dessus de l’horizon. Ciel et mer se parent à nouveau de couleurs plus vives. Le violacé s’efface laissant place au rose saumon puis le blanc vient se mêler à l’orange qui se transforme progressivement en jaune pâle avant que le bleu du ciel ne renaisse à son tour, rendant à la mer sa couleur du  jour : bleu acier. Nous sommes émus devant ce prodige et nos yeux sont remplis de lumière malgré la fatigue. Il  est quatre heures du matin et le soleil continue lentement sa course dans le ciel. Nous ne lassons pas d’observer et d’être éblouis par ce merveilleux phénomène. A regret, nous devons quitter la rive pour aller nous reposer car nous reprenons le train de nuit. Après une dernière promenade dans cette charmante ville qui restera pour toujours gravée dans nos mémoires, nous gagnons la  gare. Nous avons projeté de revenir par Trondheim, petit port en Norvège pour voir les fjords et nous devons changer à « Ange » mais une autre surprise nous attend. Le soleil de minuit n’est plus visible à cette latitude mais le jour ne tombe pas pour autant. Nous découvrons le phénomène qui se produit aux alentours du solstice d’été : « la nuit blanche ». Le soleil s’est couché mais si près de l’horizon qu’il continue à éclairer. La nuit reste si claire que nous pouvons, sans problème, lire un livre ou le journal sans lumière artificielle. Surpris et un peu désorientés, nous regardons nos montres. Mais oui, c’est bien la nuit ! Nous profitons de cette luminosité pour admirer le paysage qui défile sous nos yeux, cette région peuplée de bois de sapins, de chênes et d’aulnes entrecoupés de nombreux lacs et rivières. Nous contemplons avec bonheur cette végétation qui s’offre à nous. Toutes les teintes de vert se mêlent et se superposent jouant avec le blanc du ciel et celles du bleu des eaux varient également. Quelle joie de pouvoir les apprécier grâce à cette « nuit blanche ».                                                                                    
 En peu de jours, ou plutôt de nuits, nous avons découverts deux merveilles de la nature, et des sites si éblouissants  qu’ils méritaient bien un manque de sommeil !

Marie-Thérèse 
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C'est la nuit et je ne dors pas. Trois heures s'affiche sur l'écran numérique de mon réveil.
Il faut que je trouve le sommeil car dans quatre heures je dois me lever, me laver, me vêtir.
Je dois être élégante, très en forme, pour affronter une journée exceptionnelle : j’assiste au mariage d’une amie dont je suis le témoin, et je vais tenir ce rôle pour la première fois. Si je ne dors pas suffisamment j’aurai du mal à faire bonne figure et à assumer ma fonction.
Je dois apporter les fleurs à la salle des fêtes de la mairie, pour cette occasion j'ai composé
une jolie corbeille, guidée par mon imagination. Une ravissante carte de mariage est accrochée à la haute anse, au-dessous de laquelle se balance joyeusement assis sur une balançoire, un couple de personnages de porcelaine, entouré de diverses petites plantes odorantes,  derrière lesquelles se dressent de magnifiques lys immaculés. Le tout est enveloppé de papier cristal orné de délicats rubans blancs et argentés.
Après la cérémonie nous devons fêter l’événement par un dîner spectacle au Moulin Rouge s'intitulant : Féerie. Ça promet d’être aussi génial qu’inoubliable.
Aussi faut-il que malgré ma nervosité je tombe enfin dans les bras de Morphée. Je me coiffe de mon casque stéréo pour écouter la chanteuse Barbara. Généralement après avoir entendu deux ou trois fois sa chanson Mes insomnies je finis par m’endormir. Et cela probablement ce qui va arriver aujourd’hui encore.
   
Mireille
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Nuits de bonheur, de détente et de clémence, entrecoupées de doux rêves féeriques,
Nuits veloutées, dans des draps sentant la rose, et des corps froissant les draps en soie,
Nuits cadencées au rythme de la musique classique et de sons mélodieux murmurés tout bas,
Nuits chahutées, quand deux jeunes gens, s'amusent sous un nuage de plumettes d'oie,
Nuits actives et haletantes, remplies de désirs, de soupirs et de frénésie,
Nuits indomptées ou règne sans partage le mot liberté qui n'est pas impie. 
 
"Nuits câlines, nuits félines, nuits coquines",
Nuits blanches féériques, amoureuses et sereines,
Quand la folie de la jeunesse nous emporte la semaine,
Nuits insouciantes, délicates ou débridées,
Qu'importe le travail et la fatigue ennemie. 
 
Nuits intenses, nuits contemplatives, nuits de réflexion,
Quand vient l'heure de la maturité et de la maternité,
Nuits d'allaitement bercées par les vagissements du nouveau-né,
Ils sont loin les souvenirs de notre jeunesse, ils nous ont porté,
Ils ne reviendront peut-être jamais...
 
Nuits attentives aux bruits ambiants et indisposée par les ronflements du conjoint
Sonores et intenses...dans un sommeil profond, il récupère de sa fatigue journalière,
Nuits entrecoupées de petits sommes sommaires,
Nuits frileuses, serrée dans les draps, je me dit que tout  va bien...
La fatigue me gagne et je n'ai guère envie de me lever ce matin...
 
Nuits fraiches et solitaires : Le partenaire a fui !
Le conjoint est parti, il en avait assez du bruit !
Enfin fini les ronflements, fini le "Voyage au bout de la nuit" ? 
J'assume seule les cauchemars des enfants !
Dans un demi-sommeil me parvient la respiration,
Irrégulière et gênée de leurs petits poumons,
Je guette dans le noir, le soupir, le souffle du réveil,
Au petit matin, à l'heure ou d'autres sommeillent,
Que ma nuit est bien finie et qu'il faut que je veille,
Au bien-être de mes petits, puisque le père est parti.

Les enfants ont grandi : ils ont quitté le nid !
Mais les nuits sont capricieuses et souvent varies.
Nuits en solitaire, nuits ordinaires, nuits orphelines,
Nuits d'attentes chargées de bruits et de souvenirs,
Nuits intensives et travailleuses de neurones : peur de l'avenir
Nuits noires, rêves éprouvants où mal-être et migraines,
S'affrontent, se chevauchent et s'opposent en un long cortège,
De démons et de forcenés venus nous tyranniser...que dieu nous protège
De leurs griffes et de leurs dents acérées, que dieu nous donne sa bénédiction
Et nous permette de nous relaxer agréablement au cours de nos nuits à venir.

Claudine

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