lundi 17 juin 2013

LORSQU'A LA GARE ELLE DESCENDIT DU TRAIN AVEC SES BAGAGES, PERSONNE NE L'ATTENDAIT SUR LE QUAI...

Ceci est la première phrase de votre texte. Poursuivez l'histoire...

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Lorsqu’à la gare, elle descendit du train avec ses bagages, personne ne l’attendait sur le quai.
Elle, c’était Blandine et pour se rendre à l’adresse indiquée par le Secours Populaire de Lorient, elle avait hélé un taxi.
Pouvez-vous me conduire au 6 rue Saint Vincent dans le XVIIIème ? Bien sûr Mademoiselle. Et le chauffeur chargea ses valises dans le coffre. Il crut bon d’expliquer à sa passagère où il la conduisait : une vieille rue de Paris qui grimpe à l’assaut de la Butte Montmartre avec un charme bucolique puisqu’elle possède une vigne entretenue avec soin et qui donne lieu chaque année en septembre à une fête des vendanges. Mais Blandine ne portait pas beaucoup d’intérêt à tout cela. Son esprit était ailleurs. Juste à la sortie de l’hiver, elle avait vendu sa petite boutique et bradé les quelques bibelots et souvenirs qui lui restaient. On lui avait dit : la capitale c’est bien mieux qu’ici, tu sais aujourd’hui la vente artisanale on ne peut plus en vivre, ici ce n’est plus ton port, ce n’est plus ta mer, « ils » sont venus s’y installer pour monter leurs sociétés !
Quinze jours plus tard.
Quand en rêve de la fenêtre de ta chambre d’où tu domines Paris, tu revois ton océan bien sûr, tu serres les dents, tu pleures parfois comme une petite fille. « Ils » t’ont volé tes souvenirs, tout ce qui faisait ta vie ! Une autre vie s’ouvre devant toi maintenant. Tu as passé le concours des Postes et tu es convoquée demain pour un entretien d’embauche. Tu vas changer de vie. Ton horizon aussi va changer : les toits de Paris dominées par la tour Eiffel, le dôme des Invalides ou celui du Val de Grâce ou du Panthéon. Toi qui rêvais de grands espaces où l’horizon s’étend à l’infini, tu as échoué sur des récifs de béton.
Tu es un peu comme un arbre mort. Même abattu, il souffre encore. Mais tu rencontreras des gens qui ne te laisseront pas agoniser, toi, la petite Bretonne déracinée. Puis à la Poste tu auras des vacances et tu pourras revoir l’océan, le grand large…
Une nouvelle vie commence pour toi ; tu verras, elle sera belle !

Christiane

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Lorsqu’à la gare, elle descendit du train avec ses bagages, personne ne l’attendait sur le quai.Véronique revenait du ski vêtue d’un gros pull, de son anorak rouge, de ses fuseaux couleur chamois et chaussée de grosses chaussettes blanches et d’après-ski.  Elle ne s’était pas renseignée et en peu de jours, la température était montée très brusquement. Il faisait 23° et sur ce quai, sans ombre elle transpirait à grosses gouttes. Elle aurait bien enlevé au moins l’anorak mais comment faire avec sa valise, ses skis, son gros sac à dos ? Peu à peu, le quai se vidait de ses voyageurs.  Elle avait beau scruter et regarder le plus loin possible. Il lui fallait se rendre à l’évidence. La personne qui devait la conduire au gite, ne semblait pas être parvenue jusqu’au quai. Peut-être l’attendait-elle dans la gare ou devant la sortie ? Elle devait porter à la main un journal plié « Le Canard Enchainé » et  être vêtue d’une imperméable vert bouteille afin d’être facilement identifiable.
Véronique regardait, se tournait, se retournait. Elle n’apercevait personne qui ressemblât à la description de son guide. A force de bouger, elle fit tomber ses skis qu’elle ramassa en soupirant. La sueur lui coulait le long du front et l’aveuglait.  D’un revers de la manche, elle s’essuya et entreprit d’entrer dans la gare, vide à présent. Rien ne lui permettait de penser que le futur guide eût réussi à venir jusque là. Comble de malheur ! Elle n’avait pas réellement l’adresse de l’association puisqu’elle leur avait écrit à la boite postale. Elle demanda à un  agent ferroviaire. Il ne connaissait pas et regardait curieusement l’accoutrement de cette voyageuse par une telle température. Elle sortit de la gare.
La cour était vide aussi. Elle avait trop trainé et les bus étaient partis emportant leur lot de voyageurs. Elle interrogea un passant qui lui répondit par la négative mais devant son désarroi, il lui proposa de l’emmener jusqu’à la mairie, dans sa voiture stationnée non loin. Quand il vit les skis, il y renonça car comment les loger dans une toute petite « fiat ». C’était impossible ! Alors, il lui indiqua où se trouvait le bâtiment. Elle retourna dans la gare et demanda la consigne. Il était déjà 13 heures et le guichet venait de fermer ! Impossible de se débarrasser de ses satanés skis qui l’encombraient ! Contrariée, épuisée sous cette chaleur inhabituelle, elle s’assit sur un banc pour réfléchir à sa situation. Comment faire savoir qu’elle était arrivée et qu’elle attendait là dans cette gare inconnue depuis plus d’une heure ? Elle commençait à avoir faim. Elle tira de son sac, un croûton de pain et un morceau de fromage. Elle avait soif aussi mais elle n’avait pas de pièce pour mettre dans le distributeur. Elle se sentait submergée par le désespoir. Qu’allait-elle faire ? Repartir par le train ? Mais alors elle perdrait son séjour ! Elle réalisa alors qu’elle ne serait pas la seule voyageuse, que d’autres ne tarderaient pas à arriver ! Elle pourrait donc se renseigner à nouveau. Une idée lui traversa l’esprit ; elle s’interrogea : «Si je n’avais pas pris le premier train du matin mais le suivant, à quelle heure serais-je arrivée ? ». Elle constata qu’elle n’aurait mis le pied sur le quai que deux heures plus tard. Elle regarda sa lettre de confirmation et s’aperçut de son erreur. Elle s’était trompée dans l’horaire. La meilleure solution était donc d’attendre ce qu’elle fit. A quinze heures, comme disent les cheminots, un train poussif entra dans la gare tandis qu’à l’extérieur, une camionnette-fourgon pénétrait dans la cour et s’arrêta devant la sortie. Le chauffeur, une femme à l’allure garçonne portant un imperméable vert bouteille, en sortit. Elle se retourna pour saisir un  journal avant de fermer sa portière. Son sauveur venait d’arriver.

Marie-Thérèse 
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Lorsqu'à la gare, elle descendit du train avec ses bagages, personne ne l'attendait sur le quai. Surprise, voir décontenancée, traînant sa lourde valise derrière elle, elle progresse lentement en zigzaguant entre les pauvre âmes comme elles qui peinant avec leurs propres bagages. Mais, qu'importe, il fallait sortir de la gare, ce quai est d'une longueur effrayante. Pas idée, de se trouver en queue de train, dans la dernière voiture ! Par coquetterie, elle a mis ses talons haut avec ce petit tailleur qu’Étienne aime tant ! Mais quelle idée ! Mais au fait ? Que fait- il? Ou est-il ? Il lui avait promis d'être là... Ah ! Étienne... tout un poème ! Jamais capable d'être à l'heure. Un doux rêveur ce grand dadais. Il dépasse d'au moins de deux têtes les raz-bitumes devant elle, elle ne devrait pas tarder à l'apercevoir... Ah zut ! J'ai filé mon collant : sur du noir, ça se repère vite se dit-elle en écartant la valise qui vient de lui érafler le mollet. Puis elle se tord le pied sur la bordure du quai. Allons bon ! Elle se masse la cheville et reprend vite sa marche. Le temps passe et il lui faut se diriger vers la chambre d'hôtel qu'elle a réservé avant de partir. C'était avec le prix du billet, alors pourquoi s'en priver. Elle croise un jeune homme élégant et bien de sa personne. Elle lui demande où se trouve le Carlton. Il sort un plan de sa veste griffée Y St Laurent et tout en lui indiquant l'emplacement exact de l'hôtel, elle sent que le jeune homme n'est pas indifférent à ses charmes. Elle lève les yeux et surprend le regard de l'inconnu sur son chemisier rose saumon en soie. Elle en éprouve une légère gêne, rajuste ainsi son tailleur, puis avec un léger toussotement reprend sa route en remerciant gentiment le jeune homme de sa précieuse aide.
Au loin, enfin, elle reconnait la haute silhouette d’Étienne qui se dirige à grands pas vers eux. Elle se hâte ainsi vers lui et tout en passant machinalement la main dans ses cheveux, elle lui fait un signe. Étienne la rejoint, bredouille des excuses, la dévisage, s'inquiète de sa santé et si elle a fait un bon voyage, puis la prend dans ses bras. Elle soupire, marmonne un peu contre cet éternel retardataire, mais très rapidement oublie une fois de plus et se laisse aller contre la poitrine de son fiancé. Ils doivent officialiser leurs fiançailles avec sa future belle famille, dans cette ville rouge qu'elle ne connaît pas et dont il lui a tant vanté la beauté. Elle entend se montrer à la hauteur de la situation et de son toulousain de fiancé et dans un grand éclat de rire, avec cet accent chantant que seul les gars du pays du rugby possèdent, il lui demande :
 - "Alors ? Tu m'as déjà trouvé un remplaçant ?"
Elle rougit et en riant répond :
- "Mais oui ! Je suis certaine qu'il aurait apprécié de te remplacer... pour trainer ma valise !" - - "Aller, donne-la moi cette valise, je m'en charge."
- "Merci : tu ne peux pas savoir comme elle m'en a fait voir. Je suis dans un triste état !"
- " Mais non ! Tu es magnifique !" Dit-il en plaçant un doux baiser sur ses lèvres joliment dessinées. Puis, il lui entoure les épaules et ils s'acheminent vers leurs nid d'amour, elle murmure :
- " Ah ! Étienne ! Il n'y a pas à dire, les gars du sud s'entendent pour parler aux femmes !

Claudine

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