lundi 30 mars 2015

MARCHER, MARCHER, MARCHER...


La marche peut être :
Soleil et merveille
Chemins et matins
Détente et attente
Sourire et plaisir
Plénitude et certitude
Solitude et quiétude
Pensées et envols
Monde et horizon
Odeurs et senteurs
Toucher et écouter
Regard vers le renard
Chants dans les champs
Oiseaux au fil de l’eau
Poissons et hérissons
Joues roses lors de la pause
Montagne ou campagne
Ville pour garçons ou filles
Forêts ou petites futaies
Chaleur suivie de douleur
Courbatures et parfois foulures
Fatigue et essoufflement
Effort puis réconfort
Juste un bien-être et se sentir bien… dans ses baskets !

Valérie
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Marcher ! Marcher ! Marcher !

Pas après pas ! Laisser mes empreintes dans le sol spongieux...De ceux que l'on extirpe difficilement de la neige collante et qui adhère aux semelles. De ces pas profonds qui descendent les vallons, les pentes des collines et montagnes des environs.
Marcher ! Marcher ! Marcher !
Coute que coute ! Il faut avancer au risque de s'embourber ou d'y rester dans ce froid humide où le soleil tarde à darder ses rayons. Non ! Je ne veux pas que l'on me découvre sous une congèle un petit matin au printemps. Non ! Non ! Je veux vivre ! Exister encore ! Progresser difficilement ! Surtout ne pas glisser du névé dans le vide ou tomber dans une fissure restant prisonnière dans le glacier. Et cette fenêtre d'ARPETTE...qu'il faut escalader. Elle est là enfin sous mes yeux. Je la voyais s'avancer vers moi, je l’espérais, je l’admirais et la plaçait sur un pied d’étale. Au fur et à mesure que mes pieds collaient au tapis blanc... J'y mettais toute ma hargne, ma niaque, mes nerfs et mes forces. Je me collais ainsi à la roche. Il faut que Je m'accroche. Je me glisse entre les interstices. Je me fais couleuvre. Je me fais ventouse. J'adhère et je me couvre la tête pour éviter d'éventuels éboulis de pierres. Je domine la vallée. Je dompte le temps et les éléments. Je suis la plus forte. Je suis reine des cimes et d'un empire blanc où neige et roche dénudée se marient pour l’ instant. J'ai dominé ma peur, mon vertige, mes malheurs.

Entre les rainures de mes godillots, mes chaussures de montagnes Lafuma en gardent des indices : des silex sont venus s'y ficher. Je suis comme une footballeuse à cran sur ses crans. Je resserre encore les cordelettes qui se relâchent et me fond craindre pour mes chevilles. Je contrôle mes pas. Je suis d'un œil avisé les randonneurs qui s'apprêtent à enfourcher cette entrée vers un autre paradis, vers la liberté avant la nuit. Pressés d'arriver ainsi en Suisse ! Nous avons passé de cimes en cimes et les Contamines. Nous voilà bientôt à Champeix, petit village merveilleusement entretenu. On y chante peut-être la tyrolienne. Nous recevons la visite du garde-champêtre. IL nous faut trouver l'endroit où nous camperont ce soir : dans un champ non loin des merveilleuses laitières, celles du chocolat Mica sans doute. C'est l'heure de la fondue Helvète, une sœurette de notre spécialité savoyarde faite avec des fromages gouteux. Elle glisse ainsi dans nos estomacs serrés et affamés. Elle nous fait un bien fou, entre le riz au lait en poudre, la semoule et les pates à la sauce tomate, tout excès gastronomique n'étant pas de rigueur car le sac à dos pèse sur notre propre masse corporelle ! Nous sommes des cascadeurs. Nous sommes des descendeurs. Nos mollets et nos articulations ne comptent plus les pentes escaladées et parcourues. Nous avançons en file indienne le long de lacets étroits accrochés à flancs de montagne.
 Nous progressons, le nez au vent, qu'il pleuve ou qu'il vente. Nos pieds se font douloureux à la fin de la journée et les phlyctènes se révèlent fréquentes. Pas de gaminerie. Il faut tenir ! IL FAUT CONTINUER DE MARCHER. Tout peut encore arriver. Nos yeux suivent les marques de chemin de grande randonnée incrustés et dessinés à même la roche. Seule la couleur en défini la difficulté. Il s’agira de refaire le chemin de retour, avec de petites variantes et le bonheur de découvrir des paysages fleuris et verdoyants sollicitant nos pupilles et flattant allègrement nos narines. Nous sommes hâlés, nous sommes musclés. Nous sommes des gagnants.  Nous en voulons tellement que nous y retourneront certainement l’année d’après !

Claudine 
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Il s’est d’abord hissé en s’accrochant à l’assise de la chaise ou au pied du fauteuil. Debout, il a découvert un horizon nouveau et a poussé de petits cris de bonheur puis il s’est lâché avant de retomber assis ou en avant, la tête la première, et là, il a poussé de grands cris de désespoir. Puis, il a recommencé jusqu’au jour où il est parti pour de bon dans la direction de son papa ou de sa maman qui lui tend les bras. Regardez-le ce petit d’homme ! Brinquebalant, château branlant, il a effectué ses premiers pas pour se lover dans le giron de ses parents. A compter de ce jour, il va marcher, marcher, marcher vers son destin. D’abord trottiner près de la poussette jamais loin, puis, à côté d’un adulte, en donnant la main. Ses petites jambes s’activent car rares sont les grands qui font attention à ses tout petits pas. Bientôt, il va courir, sauter et danser… Et marcher à nouveau à l’extérieur de la maison, par tous les temps, pour aller à la promenade ou au parc, en courses ou à l’école.
Viendront ensuite les tours et les détours permis ou non autorisés qu’il fera seul ou avec les copains avec lesquels il racontera des blagues, des histoires sans queue ni tête mais qui les feront rire à se tenir les cotes. Le dimanche, peut-être, ira-t-il en famille, marcher dans la forêt pour ramasser, au printemps, les premières jonquilles, les fragiles violettes ou à l’automne, les marrons et les champignons qui se cachent sous la mousse ? Ou tout simplement découvrir la nature et y respirer l’air pur ?
Devenu plus grand, s’inscrira-t-il dans un groupe de jeunes qui l’entrainera vers d’autres horizons pour marcher en chantant, pour marcher en peinant, pour toujours marcher, grimpant les collines et gravissant les montagnes ? Il y découvrira le plaisir de l’effort et celui d’être ensemble dans la solidarité. Il y connaitra l’amitié, celle profonde qui se lie pour longtemps, peut-être même pour la vie entière !
A l’occasion de vacances, marchera-t-il pendant de longues heures, le long de la falaise ou sur le sable fin en observant la mer toujours présente mais toujours différente en fonction du temps et de l’heure ? Aimera-t-il aussi, par un jour ensoleillé, marcher sur la plage, les pieds dans la vague qui se meurt comme le font parfois les mamies, le chapeau sur la tête, en relevant d’une main, les pans de leur robe.
Qu’il marche lentement ou très vite, un court laps de temps ou pendant des heures, l’homme marche dès son réveil et jusqu’à son coucher. Tous les jours nous marchons, ne serait-ce qu’à la maison ! Et ne plus pouvoir mettre un pied devant l’autre est à la fois un handicap et une souffrance. Si momentanément, on perd l’usage de ses jambes, il faut comme le jeune enfant, vite réapprendre à marcher pour retrouver son autonomie et son indépendance. La marche, c’est un peu le symbole de la liberté, de pouvoir se déplacer où l’on veut, quand on veut. A bonne allure, elle permet d’évacuer le trop plein de soucis et de se vider la tête de toutes les préoccupations qui l’encombrent. Elle revigore, donne un plein d’énergie et une nouvelle joie de vivre.
Pourtant les jeunes générations, gâtées par les transports en commun ou non, perdent peu à peu l’habitude de circuler à pied. Pour beaucoup, marcher devient pénible. Ils ne marchent plus, ils se trainent. Mais qu’apparaissent la copine adorée, le copain de toujours, vite ils accélèrent le pas et se mettent à courir jusqu’à les rejoindre. Et peut-être auront-ils alors envie de se promener et, tout en devisant, de marcher, marcher, marcher …

Marie-Thérèse
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Un km à pied, ça use, ça use ;
Un km à pied, ça use les souliers !
Cette rengaine pédestre, répétée sans cesse, serait stimulante et faciliterait les déambulations prolongées. Qu’en est-il réellement ?
Mais que diable pouvait entonner les fantassins de la Grande Armée napoléonienne qui, concentrés à Boulogne, dans la perspective d’une invasion de l’Angleterre, en furent détournés et traversèrent à pied toute l’Europe jusqu’à Moscou ?
Il faudra attendre 1914 pour apercevoir, dans l’armée française, un embryon de motorisation, avec les fameux « taxis de la Marne » réquisitionnés pour le transport motorisé des renforts jusqu’au front sur la Marne.
Délaissant la Marne de naguère, venons-en au Val-de-Marne d’aujourd’hui. Il est réjouissant d’avoisiner nos sympathiques « joyeux baladeurs » qui ont vocation à goûter aux plaisirs de longues marches assistés de leurs inséparables bâtonnets.
Évidemment, il est hors de question de se joindre à eux en traînant la patte et en s’écriant « Mollo ! mollo ! » à leur adresse.

Emmanuel
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Qu’il y a-t-il donc, sur le chemin, pour que je me mette en route ? Rien, rien que l’horizon, rien que l’infini. Plus tu avances plus l’horizon s’éloigne. Le chemin se perd à l’infini. Quand tu crois qu’il s’arrête, c’est seulement qu’il tourne, ou redescend, une fois le col passé. Il n’y a pas de fin sur le chemin et si tu te retournes, tu ne vois déjà plus l’endroit que tu as quitté. Lui aussi a disparu. Sur le chemin, il n’y a rien que l’infini, rien que l’ailleurs que tu ne connais pas. C’est un peu comme une éternité. Pourtant à bien y regarder, il y a tant de découvertes à faire. Des paysages inconnus, un village traversé, des forêts, des champs, un ruisseau, un étang, des collines, une rivière. Tant de choses à admirer sur le bord. Il y a cette fleur discrète que tu ne connais pas, ce petit animal apeuré qui traverse devant toi, cet oiseau que tu as dérangé, qui s’envole et se réfugie dans son arbre. Sur le chemin, des rencontres, des découvertes, tu en feras si tu prends le temps de regarder, de t’émouvoir, de t’émerveiller. Le chemin, c’est la vie ! Tu vas vite te rendre compte que tu ne marches pas seul. Tu vas vite te rendre compte que tu ne marches pas seul. Tu vas rencontrer quelqu’un qui, comme toi, un jour s’est mis en route. Vous marcherez ensemble, tu vas le découvrir, il va t’apprécier, il sera ton compagnon de route, vous serez amis pour la vie. Tu vas rencontrer cet homme qui, au bord du fossé, te demande de l’aide. Tu prendras le temps de l’écouter, de le soigner, de le réconforter. Il comptait sur toi, maintenant c’est lui qui compte pour toi. Il y aura aussi, c’est probable, celui qui t’attends pour te faire du mal. Saches que parfois aussi, sur le chemin, il y a des embûches. Et puis, sur le chemin, à marcher, il y a toi que tu vas rencontrer. Tu vas apprendre à te connaître, face à la fatigue, à la soif, à la souffrance. Tu vas mesurer tes faiblesses, tes possibilités, tes forces, tes joies, tes peines. Tu auras le temps de réfléchir, de penser et de voir le monde autrement. Tout vas prendre un sens différent. Ta vie va changer. Le chemin, c’est la vérité. Oui, tu peux te mettre en route. Sur le chemin, il n’y a pas que l’infini, l’horizon lointain. Tu vas faire des rencontres nombreuses auxquelles tu ne t’attends pas : dans la nature que tu admires, dans les visages que tu croises et aussi, au plus profond de toi-même. Bonne route !

Christiane
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Marcher, marcher, toujours marcher, marchons ensemble vers de nouveaux horizons. Marchons tous deux, main dans la main, dans la même direction, unis pour la vie et au-delà des temps. Avançons côte à côte, en défendant le monde de nos idées. Main dans la main, marchons bien déterminés à construire un avenir plus clément pour les générations futures.
Marchons pour que nos enfants vivent dans un monde sans violence, sans haine, dans une vie d’amour et de compréhension. Marchons pour un monde de paix pour que finissent les guerres de religion, pour que soient abolies toutes les différences confondues qui font naître le mal de vivre. Marchons sur le sable fin des plages ensoleillées, en contemplant la mer et ses bateaux qui s’avancent au lointain, se découpant dans le ciel azuré.
Pour le pèlerin qui a marché tout le long de sa vie, combien de chaussures usées, d’ampoules éclatantes à ses talons, après avoir vécue la faim, la soif, la fatigue, le découragement. Que de souvenirs emmagasinés au fond de sa mémoire ! Combien de paysages découverts ! De gens parfois méprisants mais si souvent généreux. Les difficultés rencontrées n’ont pas eu raison de sa joie de vivre. Au fil des  amitiés, les amours vécues.
La vieillesse arrivant, fatiguée et sédentaire, on lui conseille de marcher mais son corps est brisé, ses jambes fatiguées.
Marcher, marcher devient une obsession mais c’est très difficile pour lui, en ce jour.
Il faut se ménager à présent, afin de reprendre le chemin, le plus tard possible, menant vers l’infini.

Mireille



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