samedi 18 juillet 2015

LES COULEURS

Ecrire à partir d'une couleur tirée au sort
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ORANGE

C’est la couleur du succulent abricot, de la mangue et du rafraîchissant melon au goût de miel.
Orange, on te trouvait dans notre soulier le matin de Noël.
Les réclames au cinéma, pour les boissons pétillantes, « à l’orange ».
Couleur de l’œuf dans lequel on trempe son pain lorsqu’il est cuit au plat.
Orange, c’est le coucher de soleil qui vient se refléter dans la rivière avant de disparaître.
La lune rousse qui sourit dans la nuit.
L’orange, elle est belle et juteuse sous le soleil du midi et des autres pays.
C’est le feu de signalisation qui nous fait ralentir avec l’arrêt.
LOGO : Orange, téléphonie, internet, grand opérateur.
La couleur des murs qui apporte le soleil dans la grisaille de l’hiver.
Enrobées de chocolat, elles deviennent de délicieuses orangettes et autres gourmandises.
Boisson énergétique, rafraîchissante, fraîchement pressée au petit déjeuner.
Un peu de rouge, de jaune et tu apparais !

Mireille

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JAUNE

Il fait très beau, cet après-midi. Le soleil, tel un disque d’or,  étincelle de tous ses feux. En traversant la vitre de ma fenêtre, la lumière de ses rayons s’irise et dessine des zébrures jaunes pâles sur les murs de la cuisine pour aller, au fond,  s’écraser sur la porte du placard. Sa vibration esquisse des formes : de petits carrés allant du jaune doré à l’ocre clair, me faisant penser à Klee, dans sa composition « Senecio » ou « Revolving House ». Au passage, son faisceau caresse sur la table, une coupe où, semblable à celle de Pierre Bonnard dans la «Nature morte jaune et rouge», s’entassent pêle-mêle : citrons, pamplemousses, bananes, poires et pommes. Toute une gamme de jaune !  
La luminosité de ce mois d’avril  m’incite à la promenade.  Je sors dans le petit jardin où pousse une rangée de soucis d’un jaune presque orangé. Sur le côté, des jonquilles chrome lèvent, tels des trompettes, leur corolle vers le ciel à côté de narcisses aux pétales blancs ouverts, bombant vers l’allée, leur cœur safran. En mai, le parterre s’ornera de tulipes perroquets «Flaming-Parrots» d’un beau jaune vif panaché de cramoisi contrastant avec les étamines  d'un pourpre très foncé. Chez ma voisine, le mimosa en fleurs  explose de centaines de petits globes cotonneux exhalant un doux parfum.
Je pousse la grille et me voilà en route pour la campagne toute proche. Sur le bord du terrain vague, traînent les pages jaunes d’un vieil annuaire téléphonique ! Que fait-il là, dans ce domaine où poussent à foison les pissenlits ? Ces fleurs aux pétales cadmium, allongés en lamelles serrées les unes contre les autres, feront le bonheur des enfants quand, transformées en un joli flocon duveteux,  ils souffleront sur leur aigrette. En face, des boutons d’or, piqués çà et là, éclaboussent l’herbe encore verte. Bientôt apparaît un champ de colzaà la multitude de petites fleurs jaune crème très odorantes. Le long du chemin, s’étend un champ de blé où les épis mûrissants se teintent peu à peu de blond. Comment ne pas évoquer Van Gogh et ses tableaux : « Champ de blé avec Cyprès » et surtout « Champ de blé
aux Corbeaux » ? Le jaune envahit sa toile variant de la légèreté du topaze à l’ombre couleur de plomb et le soleil embrase le ciel et la terre comme un incendie ravageur. A l’heure du couchant, dans « Le Faucheur », l’astre resplendissant se meurt,  pâlissant derrière les nuages d’un ciel vert-jaune, tandis que les blés dorés presque roux ondulent sous une brise invisible. Dans trois mois, la moissonneuse-batteuse-lieuse assemblera leurs tiges devenues foin pour l’hiver. «Les glaneuses» viendront-elles parcourir le champ comme dans l’œuvre de J.F. Millet où, au loin,  l’ocre des meules et des bottes de paille se teinte d’une délicate touche de rose pâle ou de beige ?
Je grimpe le petit raidillon qui me conduit au bosquet de pins. Le chemin perd sa couleur terreuse pour prendre celle du sable. Des genêts y croissent, offrant déjà à la vue, quelques-unes de leurs fleurs d’un jaune soufre. Il est encore un peu tôt dans la saison ! 
Soudain, une poule noire suivie de ses poussins traverse le sentier. La ferme est là dans le virage. La vue cachée par les arbres se dégage et s’ouvre à droite, sur les champs de maïs dont les épis à peine gonflés prennent une nuance beige-beurre frais. A gauche, s’étendent les tournesols dont le cœur aujourd’hui plutôt couleur d’ambre, brunira bientôt et font de nouveau penser à Van Gogh.
Je redescends vers le village. Au café de la place : « Aux deux Serins », les gens rivés sur la télévision, regardent courir le maillot jaune. Certains savourent le pastis du soir, d’autres un jus d’ananas ou de fruit de la passion, d’autres encore un thé au miel d’acacia. Par la fenêtre ouverte, on aperçoit la patronne aux cheveux d’un blond vénitien, battant d’un geste énergique, les jaunes et les blancs d’œufs pour l’omelette aux herbes qu’elle va servir aux clients. Assis à même le sol, quelques enfants jouent discrètement au Nain Jaune. Les jeunes canaris rentrent bruyamment de leur match de foot, heureux, tenant dans leurs mains une petite coupe en laiton. Ce n’est pas de l’or mais ils n’en feront pas une jaunisse. Ils ont gagné contre leurs adversaires qui ont pris quelques cartons et rient jaune maintenant.
La lumière commence à diminuer. Je repars rapidement vers la maison et passe devant l’église. Sous les derniers éclats du soleil couchant, le vitrail flamboie avec une telle intensité qu’il me rappelle le « Baiser » de Klimt où une chape d’or entoure et enserre le couple. Un dernier rayon et tout s’éteint. Seul un vieux réverbère  jette un reflet jaunâtre sur la rue. Soudain, monte dans le ciel, enveloppée dans les nuages, une lune au teint cireux. Quelques étoiles d’un jaune un peu laiteux scintillent faiblement dans le ciel.

Marie-Thérèse
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BLANC

Ce samedi 15 janvier est pour elle un grand  jour : elle se marie !
Elle est en admiration  devant sa splendide robe de mariée, elle ne se lasse pas de la regarder sous sa housse de plastique, comme elle a hâte de l'enfiler ! Mais en attendant, elle la dévore des yeux et la détaille. Son corsage à manches longues et a petit col montant en guipure, rejoint une longue robe d'ottoman  qui finit en traîne à l'arrière. Le voile en tulle d'une longueur de 3 mètres, et dont toute la bordure est  ornée de fleurs brodées, complète cette parure. Il sera fixé par une petite couronne de fleurs roses et  blanches et devra bien tenir.  Et pour affronter le froid, une étole en hermine est aussi prévue.
Elle ne l'a pas encore vu mais son bouquet est tout aussi magnifique. C'est une cascade de fleurs qui retombera  sur le devant de la robe. Il est composé de lys, de roses, roses justement, et d'orchidées d'un beau vert pâle. Des sabots de Vénus très exactement et je vous épargnerai le nom scientifique (paphiopédilum).
Elle regarde la rue par la fenêtre et se désole de voir que la neige tombée dans la nuit l'a transformée en un long ruban de satin. Hélas ! Comment sera le bas de sa robe si blanche à la fin de cette longue journée...
Le moment est enfin arrivé, la voilà revêtue de cette robe immaculée, elle reçoit son bouquet qui la laisse sans voix tant elle est émue par sa beauté. Mais il faut maintenant se rendre à la cérémonie, il s'agit de se présenter à l'heure.
Le frère de la mariée va la conduire. Il a décoré sa voiture pour la circonstances, partout des fleurs blanches et roses sont accrochées. Et, fait exprès, la voiture est blanche !
La cérémonie se déroule tranquillement, il faut enfin prononcer le « oui » fatidique et qui vous engage pour la vie. C'est un instant si grave qu'elle en reste sans voix, il y a un blanc... mais elle se reprend très vite et le dit ce fameux oui, elle le veut ! On échange les alliances, or blanc et diamants pour elle, or jaune pour lui.
Ses parents l'observent, les cheveux de son père auraient-ils déjà blanchis ? Sa mère est bien pâle, autant que le marbre de l'autel, émue aux larmes. Encore un oisillon qui quitte le nid se dit-elle, le dernier, ce sera dur cette fois. Disposer les assiettes de porcelaine pour deux quand elles le furent pour six pendant tant d'années... Mais ainsi va la vie.
La cérémonie se termine, les époux et les témoins signent le registre. Et ce n'est pas un blanc seing, là tout y est bien écrit. Ils quittent l'église sous une pluie de pétales et une colombe s'envole, symbole de paix et de bonheur.
Les jeunes mariés doivent ensuite passer chez le photographe, le temps de faire quelques photos en souvenir pour la famille, sous les néons et avec le flash qui crépite à toute allure. Ensuite, on va pouvoir festoyer.
La table est décorée de fleurs, le muguet, la fleur d'oranger et le lys se côtoient.
Le repas est soigné pour cette grande occasion. Ce jour-là, pas question de trinquer avec du lait ! Dès l'entrée, un sylvaner est servi aux invités qui se régalent d'une part de langouste, à la chair ferme et bien blanche. Sel et poivre sont à mis disposition des convives à intervalles réguliers sur la table, ainsi que du pain.

La lotte en sauce qui suit est servie avec un riz pilaf. Vient ensuite la ronde des fromages avec chacun leur croûte particulière, parfois, blanche, parfois grise, tout dépend de l'origine. Et chacun sait qu'en France les fromages ne manquent pas, un pour chaque jour de l'année dit-on.
On termine sur le gâteau nappé de chocolat du même ton que la nappe, et on se demande quels ingrédients ont pu être utilisés pour sa fabrication. De la farine, ? du sucre ? du lait ? de la levure ? Et les œufs, avec ou sous les blancs ? Qu'importe après tout, c'est un  régal et c'est bien l'essentiel.
Demain les mariés partent pour ce qu'il est coutume d'appeler leur lune de miel. La lune de miel est le mois lunaire qui suit les noces, période censée être la plus heureuse pour un couple. Mais c'est ce qu'à présent on appelle plus communément « voyage de noces ».
Les parents du marié possèdent une résidence de vacances à Saint-Valéry-en-Caux et ils la mettent naturellement à disposition du jeune couple pour la semaine. C'est donc sur la côté d'albâtre qu'ils iront commencer leur vie à deux. Malgré le froid de janvier, avec un beau ciel bleu, la mer et ses goélands, ce lieu est enchanteur et possède un certain charme. L'an prochain c'est promis,  ils iront admirer le Mont-Blanc, la neige à cette époque de l'année sera de circonstance. Mais ceci c'est dans un an, on a  donc encore le temps d'y penser. Après ces courtes mais belles vacances, il faut d'abord travailler.
Elle reprendra le chemin de l'école où l'attendent ses chères têtes blondes et elle refera les gestes habituels. D'abord écrire à la craie sur la tableau la date du jour. A sa demande, les cahiers vont s'ouvrir sur une page vierge que les enfants vont lentement noircir de leur écriture encore hésitante, pendant qu'elle dictera une nouvelle leçon.
Elle pense à son mari qui est pendant ce temps occupé à la pharmacie qui l'emploie, revêtu de sa blouse blanche fraîchement lavée. Que va t-il délivrer aujourd'hui... Des comprimés, naturellement. Et par ces temps où le froid transforme la neige en glace, n'y aura t-il as eu trop de chutes dans les rues ? Dans ce cas, ils risque de vendre aussi beaucoup de compresses et de coton pour soigner ces petits bobos de saison.
La journée finie, de retour à son nouveau foyer, l'occupation ne lui manquera pas. Préparer un rapide repas  avec un rôti de veau et des pâtes. Et puis il faudra songer aussi à la lessive. C'est ce qu'on appelle la 2e journée de la femme.
Et oui, dans la vie de tous les jours, tout n'est pas si blanc...

Paulette
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MAUVE

Avant de partir en randonnée, je jette un dernier coup d'œil au jardin de la résidence, tapissé par plus de deux cents mètres carrés de crocus mauves, bordé d'élégantes jacinthes et de discrètes violettes, complétant le camaïeu.
La floraison des glycines, lilas, pensées, iris, althéas, asters et autres vendangeuses, s'échelonnera jusqu'à l'automne, saison des colchiques vénéneux, faux amis de Guillaume Apollinaire.
J'enfile le jogging mauve, les tennis assortis, pose une légère touche de fard à paupières mauve et une goutte de parfum Poison derrière les oreilles.
La thématique de la soirée est celle de la mode, dans les beaux quartiers de Paris, depuis Prada en passant par Chanel et tous les autres : les conférenciers nous expliquent l'histoire, la texture des habits et accessoires exposés en vitrine, souvent mauves, rehaussés de strass, de pierreries, de broderies à motifs floraux; les tenues de soirée sont courantes aux abords des palaces et des cinq étoiles.
Prenant le relai, la conférencière brosse l'historique du monde de la mode : le mauve était initialement une couleur mal considérée, symbolisant la fourberie, la tristesse, puis associée à la pénitence et à l'affliction : ce mélange d'indigo et de carmin de cochenille, était une teinte de pénitence et de demi-deuil : le roi en deuil ne portait pas le noir mais le violet.
Vers l'an 1200, le violet fut déclaré couleur liturgique par la papauté : les chasubles 
pastorales et l'améthyste épiscopale, symbole de la sagesse, en font foi.
Au 19ème siècle, poursuit l'érudite, pour les poètes et les peintres symbolistes, le violet était la quintessence de la lumière qui meurt et tutoie l'autre monde, une allégorie de la voix du milieu, équilibre entre l'ici-bas et l'au-delà.
Progressant dans le quartier des  Ambassades, nous remarquons le drapeau blanc et mauve du Qatar!
Nous sommes sur les Champs-Élysées : le soleil est voilé par une averse. En tournant le dos à l'Arc-de-Triomphe, un superbe arc-en-ciel, baignant ses pieds dans la Bièvre et la Seine, déploie son écharpe d'Iris tandis qu'un enfant fait des bulles de savon éphémères et que je jette un regard furtif à mon diamant éternel : tous trois me permettent d'admirer le violet, présent dans le spectre de la lumière.
Le conférencier évoque bien au-delà de la place Vendôme, les champs sublimes de lavande s'étendant à l'infini dans sa Provence natale, faisant l'admiration des Japonais et des Chinois : pour ceux-ci, le violet possède une action sédative, alliée  à la méditation, à l'intériorisation ; les dignitaires chinois portaient des vêtements violets, en signe de sagesse et de puissance.
De retour chez moi, je déguste un dîner mauve, composé d'aubergines farcies, accompagnées de pommes de terre vitelotte à la chair  violette, puis  une compote de prunes mauves, une tartelette aux myrtilles et un yaourt aux mûres sont les bienvenus.
Je m'autorise à croquer un carré de chocolat à l'emballage violet surréaliste.
Je vais faire un tour sur le Web, lance la recherche, pour revoir des toiles : Degas, Trois danseuses au tutu violet ; Matisse, La femme au manteau violet ; La femme assise  aux bas violets d'Egon Schiele ; Le buste de femme en costume violet de Picasso, tout en suçotant des violettes confites de Toulouse.
Après avoir écrit mon ressenti à l'encre violette, à l'aniline, car l'encre noire  corrode plus rapidement la pointe des plumes en acier, je vais m'endormir  dans ma mauvitude !  

Marie-Christine
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BLEU

À l’époque révolue du service militaire obligatoire auquel étaient soumis les jeunes Français, le terme de « bleu » désignait en vocabulaire de caserne, un conscrit venant d’arriver. L’ensemble des nouvelles recrues était affublée du collectif de « bleusaille » à consonance péjorative.
Il n’est pas rare  que les « anciens » se divertissent en soumettant les bleus à un bizutage sans gravité au plan physique, tel un simple attrape-nigaud. Tout se termine par de rudes parties de belote en chambrée, opposant les « péquenots » et les « parigots ».
Le bleu désigne communément un survêtement de travail conçu pour arrêter les éventuelles salissures, afin d’en préserver les sous-vêtements. Il en est ainsi du bleu de chauffe.
Il arrive que ce bleu de travail soit arboré avec ostentation, en tant que symbole révolutionnaire, lors de manifestations de rue ou dans des piquets de grève. Il est alors censé représenter la classe ouvrière et pourrait être accompagné du chant de l’Internationale ou de l’invitation : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »
En la canicule actuelle, le ciel bleu est une calamité pour qui n’est pas au bord de la belle bleue.

Emmanuel
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MAUVE

Dans tout Gentilly
Les bacs de pétunias mauves
Veloutent nos jours!

Violettes sur neige
Cœur d'encre sur papier blanc,
Les mots bleus fleurissent.

Les raisins floraux,
Grappes de glycines mauves,
Embaument Avril.

Jupes de soie mauve
Sur le pont gris de la Bièvre:
Pétunias en fête!

Jardin de la Paix,
Lilas mauves et verts sapins
Et : tournez manèges!

Marie-Christine
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ROUGE

Rouge comme la passion
La rose offre ses boutons
Au fond des cœurs
Elle est amour et splendeur.

Rouge comme les joues des amoureux
Quand Pierrot et sa Colombine
Et nos petits poulbots langoureux
Se font une cour subtile et coquine…

Et comme un poison enivrant
Aux fragrances d’un substrat sublime
D’un parfum quelque peu entêtant…
Le désir transparaît dans son écrin
Un flacon d’un translucide rouge sang
L’amour brille dans les yeux
L’amour est heureux et ardent

Quand le rouge est passion
Quand le rouge est damnation
Quand le rouge est flammes
Quand le rouge est drames
Quand Faust et son Méphistophélès
Pénètrent dans les ténèbres de notre être
L’amour est au diapason
Aux portes de la fournaise
Le rouge et l’or flamboient
Le rouge et le noir
Chauds comme la braise
Nous suscitent, nous incitent…
Entre rêves, peines et joies
À prendre la fuite…
Brassent dans une nuit de tonnerre
Ses mille secrets et ruses d’enfer.

Quand dans une loge ou un balcon

Quand nos pupilles se dilatent
Nous accordons toute notre attention
À la dame vêtue de rouge écarlate
Quand se trament les pires dilemmes
Derrière le carminé des rideaux
En coulisses et sur la scène
Le cœur de la Diva, doux comme un agneau,
Se pare de mille charmes et saigne.

Sous le satin des rubans
La rivière de diamants
Que cachent des anglaises
Brille au firmament
C’est Bizet, Verdi, Rossini, Mozart
Qui nous font verser des larmes
C’est dans l’enceinte de l’opéra Garnier
Où s’entrelace et se forge la trame
Qui nous offre des souvenirs incarna
De dame aux camélias

Et de Carmen à Bizet,
De Verdi à Amadeus Mozart,
À la Traviata
Ce n’est qu’un requiem
Que nous offrent des divas
Sous des capes d’un rouge grenat

Sur le parvis de Notre-Dame
Où en hôtel particulier
Courtisanes et bohémiennes
Entretiennent les intrigues
Dont aristocrates et prélats
Se disputent les faveurs…
Dédiées à leur éternelle beauté
Sous une pluie diluvienne
D’hommage, de désespoir et de candeur
Du rouge de la honte
Voire de l’effronterie

Jolies roses qui s’étiolent et se fanent
Piquent les cœurs
En de merveilleux pétales
Sous l’égide de la félicité
Où tous les sentiments et émotions
Sont dramatiquement représentés

Le velours de leurs voix s’élève cristallin
Limpide et poignant, le cramoisi
A nos joues humides se joint
La force de l’émotion nous a conquis
Dans la soie de notre robe de soirée
Que de frissons… C’est divin !
Nous voilà chancelantes et chamboulées
Dans une ambiance d’opéra Garnier

Et pour amuser et effrayer la galerie…

Le rouge est à la ceinture du Grand Paris où toutes les représentations se jouent. Le rouge donne son nom au Cercle rouge, aux Habits rouges de l’empereur, au Moulin rouge. Ce rouge n’en fait qu’à sa tête, il s’entête et fait la fête. Il nous fait voir rouge en buvant un ballon de rouge. Alors, ce rouge monte aux joues et circule dans nos veines, « abreuve aussi les sillons » de la Marseillaise. Il nous fait réfléchir en lisant ou visionnant le « Pull-over rouge » qui nous laisse perplexe.
Quand le rouge se fait ceinture au karaté et permet de gagner des damnes. Il peut se montrer dangereux voire toxique comme un champignon qui aurait des rancœurs dans son collet et son jupon : amanite phalloïde ; tout comme certaines grenouilles aux noms si compliqués que mon esprit part en quenouille…
Il se fait ardent, vif et chaleureux en pointillé sur le corps des demoiselles : ces jolis insectes fort demandeurs de pucerons : les coccinelles.

Claudine


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