samedi 4 février 2017

UN MÉTIER PARMI D'AUTRES

Ecrire sur un métier de votre choix : métier aimé, rêvé ou détesté...
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Tout enfant, je rêvais de devenir fleuriste. Pourquoi ? À l’angle de la rue où nous habitions, été comme hiver, un fleuriste étalait des bouquets de toutes les couleurs : camaïeu rose pâle au carmin très foncé, mauve à peine teinté au violet le plus accentué. Les vitrines surtout m’attiraient : sur un tapis d’herbe artificielle d’un vert éclatant, cet amoureux des fleurs offrait à la vue des passants de magnifiques compositions sortant de brouettes, de paniers ou de vasques. C’était un véritable artiste. Souvent le décor des vitrines changeait, chaque fois je venais admirer les splendides roses, les mignonnes marguerites ou les brassées de tulipes aux mille et une couleurs. Comme j’aurais aimé manipuler cette moisson  multicolore !
Comment devenir fleuriste, cet artisan spécialisé dans la vente de fleurs et composition de bouquets ? Il existe des écoles formant les élèves à cet art particulier. Après deux ans de formation, l’étudiant peut la poursuivre sur le terrain, par des stages. Il faut apprendre à s’approvisionner chez l’horticulteur, le grossiste ou directement aux Pays-Bas.
Comme j’aurais aimé composer des bouquets et renseigner les clients sur les caractéristiques de chaque plante !
Autrefois, le nom de fleuriste n’existait pas. il y a deux ou trois cents ans, de très jeunes filles vendaient de petits bouquets sur les marchés, on les appelait des bouquetières.
La première boutique de fleuriste ouvrit à Paris en 1830… puis une deuxième en 1870. Il y a aujourd’hui en France plus de 10 000 fleuristes qui s’approvisionnent presque tous en Hollande. Le fleuriste fait preuve d’une belle créativité pour composer ses bouquets. Le métier comporte deux aspects fondamentaux : l’art floral et la vente. Enfin, gros inconvénient de la profession : travailler en toute saison dans le froid et l’humidité ! C’est cet aspect qui m’a complétement éloignée et à tout jamais de l’art floral.

Christiane
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On entend dire couramment qu'un métier est vital pour gagner sa vie, son indépendance, sa respectabilité à une époque où le fantôme du chômage est omniprésent et où l'exploitation de l'homme par l'homme bat son plein
Si l'on se penche sur l'étymologie du "métier": "misterium», "ministerium", puis service, fonction, on reste dubitatif ; que penser de son corollaire, le travail, qui désigne un instrument de torture ?
Derrière la façade d'un métier, on peut perdre la santé, la famille, réduire son espérance de vie, en relation avec les conditions de travail.
Les mineurs du Nord faisaient des métiers très dangereux et développaient des maladies dites professionnelles : avaient-ils d'autres choix?
En Inde, les enfants fabriquent pour des salaires indécents, dans des conditions inhumaines des chaussures qu'ils ne porteront jamais .Ils ne bénéficient d'aucune protection sociale, d'aucune reconnaissance, juste des fourmis, dans le vaste monde.
Dans ce pays, les ouvriers du textile œuvrent à vieillir les jeans par des projections massives et à haute pression de
sable, qui souvent les aveugle. Ces vêtements, à l'autre bout de la chaîne feront croire aux consommateurs qu'ils arborent des jeans usés, à cause de leur dur labeur supposé : cherchez l'erreur: en réalité, à l'autre bout de la chaîne, le travailleur ne possède que des haillons !
On pourrait évoquer les simples techniciens, préposés aux expériences nucléaires, au prix de leur vie, tandis que l'on se pavane en haut lieu avec la course à l’armement, la force de frappe, de dissuasion Personne ne parle plus des ouvriers nettoyeurs des centrales de Tchernobyl ou de Fukushima, sacrifiés au nom de l’atome, énergie propre !
Dans la banalité du quotidien, on croise "les invisibles" qui ont servi toute la nuit, dans la restauration, les nantis qui les ignorent comme si nous n'étions pas tous, normalement, des humains égaux !
Les métiers du bâtiment embauchent des ouvriers occasionnels, sous qualifiés, sous -payés, pourtant ils ne jouiront jamais du fruit de leur travail, n'habiteront jamais dans les immeubles résidentiels, fruits de leur labeur.
Que dire du monde agricole où les paysans vivaient de peu, en autarcie, sans rétribution ni protection sociale ? Aujourd’hui, ruinés par les abattages massifs de leur basse-cour, la mévente, la concurrence, surendettés par les emprunts, certains préfèrent en finir.
Pour de nombreux métiers, il existe la façade légale, encadrée par les droits, la fiscalité, puis, tout ce qui nous échappe, à l'image de l'iceberg : un tiers visible, deux tiers invisibles.
Dans les pays en voie de développement, combien de femmes africaines, dont le premier métier est mère de famille, sont-elles polyvalentes, avec la peur du lendemain, comme épée de Damoclès ?
Dans tous ces métiers, ceux qui peinent le plus ne sont ni les mieux rémunérés, ni les mieux considérés.
Le chemin est long des bidonvilles au triangle d'or des capitales avec leurs vitrines pour milliardaires, grâce à l'exploitation des mines d'or, jadis du Klondike , aujourd'hui d'Afrique du Sud, avec des méthodes esclavagistes !
Tous ces exemples ont un lien, un point commun : les bénéfices colossaux ne vont pas au plus méritant mais aux profiteurs du système ; cela durera encore indéfiniment.

Marie-Christine
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Je n’ai pas connu mon grand-père mais je sais qu’il était maréchal-ferrant. Ce métier qui n’existe pratiquement plus, était à l’époque un métier important dans les villages. La forge était attenante à la maison, on y voyait le foyer avec le soufflet à main, l’enclume avec les masses. Mon grand-père ferrait les chevaux et les bœufs, il réparait les pièces de métal cassées sur les charrues et surement d’autres choses dont je n’ai pas connaissance. Pour se protéger il avait un long tablier de cuir épais, je l’ai vu en photo, sur lequel il pliait la patte de l’animal, puis il le déferrait avant de nettoyer le sabot. Il fabriquait lui-même les fers puis il ferrait l’animal après avoir passé le fer dans le foyer.  J’imagine l’odeur de corne brulée quand il apposait le fer sur le sabot du cheval.  Ses trois enfants n’avaient pas le droit d’entrer dans la forge car c’était trop dangereux tant par le foyer que par la présence des animaux qui pouvait se montrer indociles. Ce métier devait être difficile, la chaleur, les masses à soulever, l’animal à bien maintenir mais il lui permettait de connaître les fermiers comme les bourgeois.

Fabienne 
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Choisir un métier en 2016 est un art très difficile. Ceux dits traditionnels ont largement changé dans leur exécution, robots et numérique oblige. Ainsi les conducteurs de métro sont appelés à disparaitre pour être remplacés par des techniciens travaillant sur écran, des régulateurs de trafic. Les nouvelles technicités ont fait naître une multitude de professions, généralement avec un nom anglais comme le webmaster, le demomaker ou le développeur full stack mais encore le business analyst, le data scientist ou même l’architecte de système d’information. Nous les anciens, nous sommes complétement perdus.
En lisant le journal, j’ai découvert un nouveau  métier qui m’a fait sourire : le «Chief Happiness Officer» et comme son nom l’indique, c’est le responsable du bonheur, pas sur les places publiques mais bien dans les grandes entreprises. Il n’est pas chargé d’organiser les fêtes ou  réceptions ; Détrompez-vous ! Il est là pour s’occuper du bien-être des salariés car dit l’article : « le salarié bien dans ses baskets est un salarié plus performant.» Cela est sans doute une grande découverte des temps modernes. Mais encore plus surprenant ! Découvrir que « ce qui est bon pour les salariés est bon pour l’entreprise » n’est pas encore intégré partout, sinon il n’y aurait pas tant de personnes souffrant de burn-out. Toujours est-il que cette profession encore naissante vient d’organiser ses premiers ateliers, ce vendredi 27 janvier 2017 !
Alors que fait donc ce responsable du bonheur ?, souvent une femme. «Elle fait en sorte que l’entreprise soit chaque jour plus humaine, plus agréable, plus efficace. »  Quel beau programme ! Elle gère donc tous les  problèmes pouvant entraver la performance des salariés,  ceux par exemple, qui entachent leur  bonne humeur dès leur arrivée. N’y a-t-il  rien de plus exaspérant que de tourner en rond pour trouver une place de parking ? Elle se chargera de gérer  les emplacements. Dès leur entrée salariés et clients doivent se sentir à l’aise et trouver un accueil chaleureux. Elle managera ses équipes pour que le sourire soit de rigueur, ainsi qu’un ton aimable et avenant et qu’un café ou un thé soit offert en cas d’attente.  Elle résoudra une multitude de petits problèmes allant de la propreté des lieux à la vérification de l’encre et du papier dans les imprimantes, ou à la qualité de la nourriture à la cantine. Une personne souffre-t-elle de lourdeur dans les jambes, elle lui procurera un repose-pied ; cette autre, mal positionnée par rapport à sa table de travail, aura droit à un siège à vis, plus adaptable ou à un coussin qui  lui donnera le confort dont elle a besoin pour ne pas ressentir de gêne ou à la longue, de douleur. Elle sera à l’écoute des problèmes de lumière et de courant d’air afin que tous puissent se concentrer dans une très bonne  ambiance. Elle est « aux petits soins » pour eux ce qui diminuera l’absentéisme et les arrêts de travail.
Y a-t-il des travaux dans l’entreprise ? Un aménagement des bureaux ? Elle enquêtera auprès des salariés sur leurs desiderata, établir un consensus, si besoin est, faire remonter à la Direction leurs demandes ou leurs suggestions, et la convaincre pour mieux adapter les modifications dans un souci d’efficacité puis  collaborer avec l’architecte et le chef de travaux pour une bonne réalisation du projet et gagner ainsi la satisfaction du personnel.
Dans ces grandes entreprises, certains réclament aussi une salle de sport pour se détendre ou une crèche pour éviter les soucis d’enfants  ou même la mise en place de transport voire de covoiturage pour réduire le temps de trajet.
La « responsable du bonheur » est pour l’entreprise ce qu’est la gouvernante pour un hôtel de luxe.  Tout à la fois, superviseur et bonne fée, elle  supprime tous  les obstacles qui pourraient  parasiter l’attention des salariés. Ainsi, grâce à elle, ils travailleront dans un environnement agréable, confortable, les rendant plus efficaces,  donc plus performants et compétitifs au service de l’entreprise.

Marie-Thérèse
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Il  est un métier qui toute jeune m'émerveillait, c'est celui d'archéologue. Cela m'est venu avec les études qui ont éveillé en moi une grande curiosité pour ces peuples de l'antiquité, la Grèce, Rome...  Les années passant, j'ai été plus spécialement attirée par les égyptologues. Je me disais alors qu'il devait être fascinant de faire de telles découvertes, qui pourraient nous éclairer sur la vie de ces civilisations disparues. En même temps, quoi de plus formidable que de voyager vers ces pays qui me semblaient si lointains à l'époque, où le soleil semblait toujours briller dans des paysages de rêves.
Ne pouvant me permettre mieux, au collège je me mis à dévorer tous les livres traitant du sujet, j'étais également passionnée par la mythologie. Je revois l'armoire au fond de la classe, avec tous les livres qu'elle contenait mis à notre disposition, je crois que j'ai du tous les emprunter. C'était bien sûr une lecture fort intéressante, qui ne pouvait que m'enrichir. Mais pour ma part, quand je lisais ces livres, j'avais plutôt l'impression de me divertir, c'était quelque chose que  je m'autorisais une fois les devoirs accomplis, une sorte de récompense après l'effort fourni.
Évidemment j'ai visité plusieurs fois le Louvre en compagnies de camarades, tout particulièrement les salles consacrées à l'Égypte. Je rêvais devant les bijoux, les vêtements, tous ces objets sortis le plus souvent de sépultures. J'imaginais alors les égyptologues, fouillant, dépoussiérant avec beaucoup de précautions leurs trouvailles, les manipulant et les emballant avec le plus grand soin pour permettre leur transport. Il s'agissait de les maintenir en parfait état, ils avaient déjà réussi à traverser tant de siècles,  il n'était pas question de les endommager avec un geste malheureux.
Fouiller inlassablement jour après jour, sans savoir si le travail serait récompensé, il fallait avoir je pense beaucoup de patience et d'obstination. Cela requérait aussi du soin, beaucoup de soin, de la méticulosité et bien évidemment, beaucoup de connaissances aussi. Mais quand ce long travail aboutissait, ça devait être tellement formidable de découvrir et de tenir en main un objet qu'on n'espérait plus trouver parfois, quelle émotion cela devait susciter, quelle satisfaction aussi.
Je restais admirative devant les momies égyptiennes, j'étais émerveillée par cette civilisation qui avait su, avec leurs connaissances de l'époque, conserver ces corps en si bon état, si longtemps après la mort. Et si mes yeux les regardaient plein d'admiration, je me demandais  aussi « avait-on le droit de fouiller ces tombes, de troubler le sommeil éternel de ces  personnes qu'on avait pris tant de soin à ensevelir »...
Depuis le monde a évolué, nous voyageons plus facilement aussi, c'est donc comme dans un rêve que j'ai pu visiter l'Égypte. Une croisière sur le Nil m'a permis de découvrir plusieurs temples et sites en réel, j'étais comblée. Sur place, je me revoyais petit fille, je me disais qu'à l'époque je n'aurais jamais imaginé voir toutes ces merveilles un jour.

Paulette
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Quel beau métier celui de comédien, jouer toute sa vie des rôles divers, de la tragédie au romantisme, à la drôlerie. Entendre le public rire aux éclats de nos mimiques et nos paroles. Les applaudissements retentissants qui nous font chaud au cœur, nous récompensent  d’avoir si bien appris et joué notre rôle. C’est si jubilatoire que l’on ne pense qu’au prochain spectacle que nous allons interpréter : nouveau rôle, nouveau personnage, nouvelle composition, nouvelle interprétation, les classiques que nous avons appris et joués au début de carrière : Molière, Corneille, La Fontaine...
Combien de fois avons-nous recommencé avant d’être satisfaits du ton, des intonations. Nos modèles étaient Gérard Philippe, Jean Marais et Francis Huster, et tous les grands du cinéma et du théâtre. C’est vraiment une chance de réussir dans les interprétations cinématographiques, théâtrales, de continuer toute sa vie durant. Malgré la jeunesse qui s’est enfuie, jouer jusqu’au seuil de la mort pour le plaisir du public qui nous aime, riant encore de nos répliques car vous êtes devenu une légende, une grande star, qui restera toujours dans les annales du cinéma et du théâtre.
Gloire à toutes ces icônes du spectacle, disparues ou encore présentes aujourd’hui !
Les trois coups retentissent. Le rideau rouge va se lever pour notre plus grand plaisir. La  pièce va commencer.
C’est bien connu. En temps de stress, une bonne pièce, un bon film qui nous détend, nous fait rire en évitant certains médicaments nocifs, agit sur notre humeur pour notre bien-être.

 Mireille

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