samedi 25 janvier 2020

ECRIRE AVEC LE SON "RI"

Ecrire un texte avec le maximum de mots contenant le son "ri"
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L’âge de mes rides
Sur mon visage, mes rides ont fripé mes expressions. Les rires ont creusé des sillons, les cris et les soucis ont pris mon front et mes joues. Mon corps est au temps gris. Les années ont grillé certaines choses et certains rêves. Telle une fabrique qui rouille et se grippe, mes gestes se sont faits à ces journées qui pourraient être chagrines. Mes yeux sont toujours souriants et une malice y trouve encore un soupir et beaucoup de vérités. Le temps passe pour tout le monde. Comme un rythme, une sorte de rite, il nous barbouille de souvenirs… Une imagerie, le film de cette femme rabougrie apparaît et devient réalité si quelqu’un ou quelqu’une prend la peine d’ouvrir le rideau de mes souvenirs. Apparaît alors l’institutrice qui avait tant de sévérité, la boulangerie où les odeurs chatouillaient nos narines, les courses, le mariage et ce si bon mari, les parents qui  n’étaient pas riches, les enfants qui ont bien grandi et son devenus parents… L’histoire de ce quartier, de cette campagne, un temps passé qui ne peut revenir. Mais toujours et encore des rêves pour s’enfuir, voir un certain avenir plus lent mais si riche d’amour donné et pris que lorsqu’arrivera la fin, c’est avec sérénité et sans trop de tristesse que je partirai, mais resterai en vos cœurs.

Valérie
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Marina Rinaldi, les yeux rivés sur son courrier, découvrit une invitation, ornementée de fioritures, la plongeant dans une euphorie proche du charivari. Adieu rhinites, gargarismes, plaies traitées à l’acide boriqué, la descente ricanante aux enfers, à ses risques et périls.
Elle se para de ses pierreries, se dirigea vers Paris, à bord de sa chariote et fit une apparition remarquée. La sauterie se déroulait dans une ancienne écurie où avaient vécu bourriques et bourricots. L’intérieur était ripoliné de tons irisés. L’hôte, Richard Rimel, héritier d’un ancien acteur de série américaine était revenu du Missouri où il avait échappé au béribéri, à la malaria, à la dysenterie, à la variole et la diphtérie : la fortune lui souriait, il était richissime. L’accueil fur mirifique, au son de ritournelles comme Riquita, jolie fleur de Java, suivies de Marinella et autres ariettes en l’honneur de Marinette, la maman chérie de Richard, tandis que près de la buanderie son petit-fils, en classe de CP épelait « Riri la souris arrête de manger mon riz ». Marina reconnut Henri Poirier, Carine Cariote, futurs mariés, et même Enrique Ritano, le roi des nuits parisiennes, as de la rigolade, a fortiori de la loufoquerie, réalisateur de Rififi chez les pourris, mettant toujours les rieurs de son côté. Au fond, on voyait un guéridon, une bourriche pour une mystérieuse loterie.
Les invités, en un rien de temps, se dirigèrent vers un buffet considérable : apéritifs, spiritueux, rieslings, barriques et baricauts de rivesaltes, verrines apéritives décorées de cerises, de farigoulette : tout ça n’était pas de l’huile de ricin ! Dans des terrines ventrues débordaient rillettes et rillons rissolés à point, un pâté impérial, maintes charcuteries relevées de harissa, de curry ou de paprika. La ricotta voisinait avec les rhizomes de lotus marinés. Pour les enfants, la Vache qui rit tâchait de garder son sérieux. La pâtissière n’avait plain n i farine ni margarine : les hérissons au chocolat ne risquaient pas de se faire écraser par le paris-Brest, sans oublier le smoothie nectarine-framboise. Enfin, Marina se dirigea vers le bal, sous la verrière, vers la rivière, tandis que Rita Perrichon, docteur honoris causa, rivalisait de finesse avec un chevalier dans l’ordre du Mérite : Boris Ripaton, PDG de la SARL Rigodon.

Marie-Christine
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Irina arrive de Pondichéry, ce territoire maritime favorisé pour les rizières  que l’eau charrie mais adolori pour les mal nourris, par le  béribéri. De son auriculaire, elle soulève le rideau, les yeux rivés pour voir Paris où elle  atterrit. Peu aguerrie et tout ahurie, vêtue de son sari,  sans coquetterie particulière, elle se dirige vers la sortie avec son petit lori qu’elle a repris dans son abri.¨ Par courrier, Henri, son futur mari,  lui a écrit qu’il viendrait.  Sans agacerie, ni hystérie dans ce terrible charivari, elle inventorie la ribambelle des gens. Voilà Henri, son chéri ! Sans pudibonderie ni afféterie, il la saisit et, pour la conquérir, d’un baiser torride, il l’embrasse. Elle est surprise et malgré son rigorisme, elle ne lui en tient pas rigueur.
Après vérification faite, pas de problème de batterie ni avarie, les bagages bien  arrimés, ils passent devant la guérite du parking et  se dirigent  vers le  périphérique. Quelques kilomètres à parcourir sans courir pour atteindre Viry.  Ils ne vont pas découvrir la mairie mais prennent la rue Garibaldi. Aux abords de la miroiterie, les iris fleuris perchés sur leurs rhizomesdépérissent  presque moribonds. Dépassant la poissonnerie puis la boulangerie-pâtisserie, ils tournent au coin de la rôtisserie  et s’arrêtent  enfin devant la plomberie de Richard.
 Son frère les attend pour de véritables ripailles. Pas de riz au curry, de risotto ou du surimi mais plutôt des rillettes truffées, une marinade de poulet enrichie de morilles aux petits  légumes cuits au bain-marie. A leur fumet, les narines d’Irina  palpitent mais devant la bourriche d’huitres, elle a un léger rictus. Son air s’assombrit, elle semble contrariée. Henri en est tout  marri. Un peu puéril, il veut la dérider et la reconquérir avec ses fariboles et ses pitreries un peu ridicules. Il esquisse même toute une série de pas, du rigodon à la bourrée berrichonne puis chantonne une ritournelle : « Une souris verte… ». Il ne tarit pas. Il est rigolo. Elle rit. Il en est tout attendri
Après le repas, et pour varier, rien ne vaut un petit périple, sous le ciel irisé, le long de la rivière. Près de la rive, surgit une haridelle trainant une carriole pour touristes. Dans la prairie. Irina croit voir une zorille  dans l’herbe mais c’est un hérisson près de son terrier qui boit dans la rigole. Soudain un cri, ce n’est pas un barrissement ou le  grognement d’un gorille encore moins le renâclement  du caribou. C’est tout simplement un coq. « Quiquiriqui » se risque à dire Irina. Non, « Cocorico » lui riposte Richard, peu charitable. Henri  est meurtri  mais elle lui sourit.

Marie-Thérèse
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Vous pourrez dire que mon texte ne veut rien dire ou encore qu’il n’y a rien à redire ?! Vous en serez contrits ? Mais les irrégularités irrévérencieuses peuvent s’avérer  irritantes pour les irascibles, les psychorigides qui s’érigent une tour d’ivoire et blessent les cœurs meurtris. Histoire de prendre des rides et de faire couler son ricil sous des cils renforcés à l’huile de ricin. Je ne tarirai pas d’éloges concernant les personnes qui savent rire, irisées de cette lueur ; oui, de cette lumière  bienveillante au fond de l’iris qui rime avec bonheur, rites, rituel. Il faut  parfois prendre des risques pour ne pas tomber dans le ridicule et apparaître ringard. Etre et se sentir ridiculisé(e) peut faire rigoler : oui ! Etre la risée et Ricaner de tout-un-chacun…Ne rien dire ? Mais rira bien qui rira le dernier ! Même avec un Ricard dans le nez (le tarin en langage populaire), une boite de rillettes de Riant sous les narines pour faire ripaille avec ou sans risotto rissolé, marinades dégustées au Ritz à Paris, autres riz au lait riche en sucres lents. Ce dernier est issu de rizières lointaines bien irriguées. Les rhizomes de gingembre, de patates douces et d’igname cultivés souvent loin des rivières peuvent bénéficier de l’irrigation comme sur les rives du Nil. Les barges  arrivent de loin en amont sans dériver, ni créer de remous susceptibles d’entraîner de rixes et de ripostes avec les embarcations riveraines bien arrimées. L’œil rieur en chantant une ritournelle comme les gondoliers Vénitiens très certainement fort en arithmétique car ils calculent au centimètre près l’espacement lors des dépassements risqués au rythme des rames. Il faut avoir le pied marin sans porter forcément la marinière. Osiris veille. Pas de rififi ni de meurtrissures. L’enjeu serait de s’enrichir au profit des ripoux. Je laisserais bien le ballon dans le camp de Rinaldo, de Rialto pour être sûre de marquer un but et de ne pas être envoyée au tapis avec Ribera.

Claudine
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Valérie trouve risible cette vitrine s'autorisant à exposer autant de vieilleries, telles ces ballerines d'un autre âge. Les coloris délavés des  articles la font sourire, ce qu'elle peut se permettre puisqu'elle n'est atteinte d'aucune carie. Malgré son air quelque peu ahuri, mais aussi parce qu'elle est charitable, elle souhaite vérifier le prix d'une tapisserie qui semble-t-il proviendrait de Syrie, si toutefois l'affichette le mentionnant dit bien la vérité.
Sur le territoire de la ville la voirie subit une terrible réfection, la chaleur est torride, Valérie regrette amèrement de ne pas avoir pris son petit vaporisateur. Pour s'assurer qu'il n'y a pas tromperie sur la marchandise, c'est pleine de témérité qu'elle  pousse la porte du magasin.  Elle entre néanmoins sans brusquerie, elle ne veut pas terroriser le marchand qui, à cette heure creuse, doit se croire aux abris. Elle arrive alors au beau milieu d'un décor qu'on dirait tout droit sorti d'un thriller, après une scène de tuerie sanglante. Un canari dans sa cage suspendue se met à chanter, c'est à ce moment que le marchand fait son apparition.
Valérie découvre un vieil homme au visage empreint de sévérité, à la peau burinée, et où la varicelle a jadis fait des ravages. Cerise sur le gâteau, l'homme porte un étrange anneau à l'auriculaire droit, bizarrerie qui ne manque pas d'intriguer Valérie. Après avoir temporisé, elle pose enfin sa question. L'homme ne tarit pas d'éloges à propos de sa tapisserie, il  est catégorique : elle est véridique. En  lui faisant part de sa théorie sur le sujet, il fait même preuve de spiritualité dans ses propos. Après après avoir écouté l'homme avec patience, Valérie pense ne pas faire preuve de vulgarité en  prenant congé, elle doit en effet recevoir des amis dès son retour. Profitant de ce quartier commerçant, Valérie fait quelques achats pour finaliser sa petite sauterie. Elle fait ainsi l'acquisition de verrines apéritives, de surimi, d'une bourriche d'huîtres, d'un véritable chorizo et de quelques sucreries, au diable les calories ce soir. Elle se hâte à présent de rentrer chez elle, où une aspirine l'aidera à oublier les mésaventures de cette ridicule journée. 

Paulette
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On le surnommait Jean la pipe, c’était un drôle de rigolo, pas vraiment un richard mais pas dans le besoin et pourtant il était arrivé à négocier une terrible ristourne sur le ferry qui l’emmenait aux Iles Canaries sous les risées de l’Atlantique. Très spirituel, plein de forfanterie et têtu comme une bourrique, il adorait le rythme and blues autant que les BD d’Astérix. Il aimait faire ripaille avec des rillettes, des rillons, autres charcuteries, des ris de veau, ou bien du risotto, des patates rissolées ou des frites. Il ne dédaignait pas fréquenter les caboulots où il utilisait le Riesling et non pas du lait ribot comme rince  bouche après un Irish coffee! Il était parfois rond comme une barrique et dans un tel état d’ébriété que vêtu d’un tricot jaune il se prenait pour un canari et sautait à pieds joints sur les marches de la mairie qui se tient près du périphérique ou alors dansait le rigodon devant une ribambelle de touristes, ses ripatons chaussés de souliers Richelieu. En vérité il aimait mieux la ribouldingue que le rififi, il ne faisait pas preuve d’acrimonie pas plus que de pudibonderie, ses rots en ricochets et les pets au maximum de l’échelle de Richter qu’il émettait avec un savant rictus et un air ahuri n’étaient pas forcément du meilleur esprit. Il se prétendait également incontinent urinaire dans l’obscurité ! Il savait aussi être horripilant quand il se glorifiait de titres honorifiques qu’il aurait soi-disant mérités car il avait pris des risques et avait failli périr dans une horrible bataille en Afrique au milieu d’éléphants barrissant et de perdrix s’envolant d’une prairie alors qu’il cherchait un abri. Il racontait cela tout en vérifiant les rivets et la rigidité des baleines de son riflard qu’il chérissait. A ces instants là il ricanait, les narines frémissantes, les ridules marquées tout en lissant ses cils comme s’ils avaient du rimmel. Il écrivait des rimes pourries, se prétendait membre d’une confrérie, laissait des pourboires riquiquis mais savait pourtant mettre le prix à l’épicerie comme à la boucherie. Il avait refait sa maison tout en peinture Ripolin. Attention, il ne fallait pas le chercher car il était prompt à la riposte, ni le rouler dans la farine car il était alors capable de déclencher une rixe tout en faisant en préambule une espèce de rite, comme un rital avant de monter sur le ring. Il disait qu’il aimait sa sécurité, les rives de la Seine, Paris et ses urinoirs mais rêvait quand même de rias, de pins maritimes et de féérie en souriant aux anges et en suçant un bonbon Ricola. Il ne s’était pas marié car son côté arriviste et un peu préhistorique avait surpris et déplu à la jolie Karine. Alors pour se guérir d’elle il soignait son cœur meurtri à l’huile de ricin qu’il absorbait sans faire risette tout les matins. Et voilà tombée de rideau sur un portrait riche en détails.

Fabienne 

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