dimanche 6 octobre 2013

LA FORET

Libre évocation de la forêt, avec une petite contrainte toutefois : votre texte comprendra obligatoirement les mots souvenir, laborieux, maison, doré, nourriture, illusion, par-dessus tout, chiffonner.

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Sous-bois de bouleaux, Gustav Klimt, 1902

La forêt dégage des odeurs de terre mouillée qui se mélange aux senteurs des différentes plantations. Le soleil tente d’envoyer ses rayons dorés laborieusement au travers des branches serrées des grands arbres feuillus.
Une lueur blanche au détour d’un sentier donne l’illusion que l’on va se retrouver devant la petite maison de la forêt qui nous invite à rentrer pour savourer quelques nourritures. Nous repartons ensuite gaiement gardant un goût de miel au coin des lèvres.
Après avoir longtemps marché, nous arrivons dans une clairière qui nous invite à nous reposer un moment sur son herbe tendre. Doux souvenirs qui reviennent en mémoire. émois innocents du début  de notre adolescence, ces baisers maladroits qui nous tournaient la tête, protégés par les grands arbres aux bras tendus vers le ciel comme pour protéger nos
amours naissants des regards indiscrets.
Que nous importait les robes et les vestes chiffonnées témoins de ces heures magiques qui
resteront gravées à jamais dans nos mémoires.
Rentrer à la maison, retrouver la personne que l’on aime par-dessus tout et qui partage notre vie, avec l’amour qui nous fait la voir belle la vie.
En regardant sur le mur du salon la représentation d’une forêt, notre cœur bat plus fort en repensant aux petits bonheurs inoubliables gravés pour toujours dans notre mémoire.

Mireille
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La ferme de Lorris

Je suis encore empreint du souvenir de la toute récente excursion gentiléenne à une ferme « située en plein cœur de la forêt d’Orléans » dixit Tournesol. Après un laborieux parcours en car, les participants ressentent l’illusion d’un retour à la nature agrémenté d’une nourriture maison où prime par-dessus tout un cochon délicieusement doré qui sera dévoré à pleines dents en évitant de chiffonner sa serviette.

Emmanuel

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En forêt de Rambouillet

Notre cheftaine de Guides avait organisé un grand jeu autour du thème : Savoir reconnaître les arbres.
Parties dès sept heures du matin, nous étions à Rambouillet vers neuf heures. De cette journée lointaine, j’ai gardé quelques souvenirs.
-          Savez –vous reconnaître les arbres que vous voyez devant vous ? nous demanda la cheftaine.
-          Non, bien sûr, fut la réponse unanime.
-          Eh bien voici deux indices qui vous aiderons à trouver à coup sûr le nom des principaux arbres que nous avons sous les yeux.
Sur ce, elle distribua à chaque équipe un document sur les feuillus et les résineux et nous dit : « Allez, maintenant en avant pour ce travail laborieux ».
Nous nous engageons d’abord sur le réseau des routes en étoile, facilitant la pratique de la chasse à courre, puis nous  nous dispersons dans les fourrés mais sans nous faire trop d’illusions : les feuillus… les résineux… Enfin, observons !
Nous sommes en face de plusieurs feuillus, on les appelle ainsi parce qu’ils perdent leurs feuilles en automne ! Ces feuillus, en face de nous, observons bien leurs feuilles : on distingue en effet les feuilles simples en une seule partie, ce sont celles des érables. Un peu plus loin, ces feuilles lobées appartiennent à des chênes. Plus loin encore, les feuilles sont composées de plusieurs petites feuilles, les folioles : ce sont des feuilles de frênes ou de robiniers.
Il faut encore marcher longtemps pour découvrir enfin des conifères ainsi appelés parce qu’ils portent des cônes, les fameuses pommes de pin, formées d’écailles ligneuses qui renferment des graines. Contrairement aux feuillus, les résineux ont des feuilles en forme d’aiguilles qu’ils conservent toute l’année. Cependant, une exception : le mélèze dont les aiguilles deviennent dorées à l’automne avant de tomber.
Nous avons bien faim quand nous nous installons dans une clairière pour pique-niquer. La nourriture même frugale est très appréciée. Après cette pause, il nous faut songer au retour avec des chaussures poussiéreuses, des pieds bien fatigués, des jambes couvertes d’égratignures, des jupes ou des pantalons déchirés par les ronces des sous-bois. Nous avons l’air d’une troupe de chiffonniers mais nous rentrons à la maison joyeuses et les poumons remplis d’air pur fleurant la résine, contentes d’avoir fait connaissance, par-dessus-tout, avec quelques arbres d’un de nos plus beaux massifs forestiers d’Ile-de-France.

 Christiane
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Par-dessus tout le sol, toujours trempé de pluie,
Dorées sont les feuilles des trembles frémissants  
Souvenir d’un soleil s’effaçant dans le soir
Illusion de l’été encore inachevé,
Nourriture prochaine de la terre noire
Maison de rongeurs dans leurs vieux troncs crevassés
Laborieux oiseaux y lancent leurs derniers chants,
Chiffonnées, roussies, les feuilles choient dans la nuit.

Marie-Thérèse
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Souvenirs de Bourron-Marlotte


Soudain des souvenirs affleurent à ma mémoire. Que de jolies promenades au cœur de cette forêt de Fontainebleau avec les petits. De bons moments qui ont bercé l'enfance des enfants dès l'âge de 5 ans. Depuis, j'y suis revenue de nombreuses fois afin de partager un pique-nique ou un café avec d'autres familles.

Bientôt, ce seront les châtaignes qui nous rassembleront sous les grands arbres centenaires aux feuilles commençant à se chiffonner. Nous partirons en groupe ou en solo, à la quête de ces bogues brunes-verdâtres épineuses, munis sans aucun doute de gants et de sacs en plastique. Nous nous éparpillerons au gré de nos envies, en quête de l'endroit le plus prolifique. Nous recevrons peut-être quelques fruits du châtaignier sur la tête, quand le vent coquin balayera les branches les plus hautes. Quelques gouttes de pluie nous rafraîchiront le visage et de tous côtés, nous entendrons ce bruit sec quand les faux marrons dégringolent sur une moquette feuillue. Nous aurons tôt fait de les ramasser en prenant garde de ne pas nous piquer ! Ces messieurs-dames étant susceptibles ! Il faudra montrer patte blanche pour déloger les châtaignes des bogues.
Au début, nous nous suivrons comme des moutons... Nous arpenterons des ares, voir des hectares...Nos pieds laborieux s’enfonceront dans un tapis de feuilles si joliment dessinées. De vraies œuvres d'art du vert commençant à rouiller, du jaune légèrement doré-cuivré  au brun-marron tirant vers le chaudron. Nous nous rejoindrons et marcherons les uns derrière les autres, en file indienne ou les uns à côté des autres en nous interpellant. Nous nous regrouperons tous en rond : histoire de nous tenir chaud. Puis les plus indépendants s’échapperont loin des sentiers battus.
Puis au hasard des rencontres, quand nous longerons les allées, nous nous effacerons devant les sabots des chevaux quittant  leur haras chevauchés par de fringantes cavalières. Elles portent fièrement les bottes et la bombe qui encadre leur visage aux yeux fixés loin devant elles. Elles sont poursuivies par les jappements des chiens qui s'embourbent dans cette terre sablonneuse soulevée par les sabots en y laissant les empreintes de leurs griffes et de leurs coussinets. Puis les semelles des joggeurs foulent ces traces en slalomant. Enfin les vélos s'en donnent à cœur-joie, sillonnant cette piste de cross improvisée.
Mais par-dessous tout, quel que soit l'état de ces pistes où le tout-venant peut circuler qu'il soit véhiculé, à deux roues ou à deux et quatre pattes : bipèdes et quadrupèdes autochtones mènent leur vie forestière sans se soucier des promeneurs du dimanche.
Donc les chiens aboient et la caravane passe, les chevaux continuent leur bonhomme de chemin et rentrent tranquillement au paddock sans se soucier des promeneurs et glaneurs sur les bas-côtés. Des citadins peuvent se montrer civilisés et respectueux du site et de leur entourage, mais d’autres opportuns peuvent se révéler carrément  importuns !
Ils sont  nombreux en période estivale et automnale, arrivés comme des essaims, bruyants et manquant totalement d'éducation et de retenue. Un même intérêt les menant : trouver des châtaignes et des champignons. Ils sillonnent les sous-bois et du bout de leur bâton débusquent le moindre vestige sous les feuilles caché. Ils ratissent le moindre centimètre
carré d’humus. Ils éventrent les bogues et nous laissent le menu butin : quelques châtaignes malingres. Mais dame Nature en a décidé autrement et le meilleur trophée est attribué au plus fin limier ! Gare au petit malin qui ne saurait tenir sa langue...ou se ferait repérer : le restant de la troupe  accourt sur les lieux et ramassent et amassent à qui mieux mieux !
Si vous pensez vous retrouvez tout seul en forêt, vous allez déchanter ! Ce n'est qu'illusion! C'est une promenade où vous êtes sûr de rencontrer plus d'une tête connue et aussi nombre d'inconnus. Si vous êtes plutôt individualiste et introverti, il faut mieux éviter ce genre de rencontres organisées par les Antennes de quartier. Il est préférable d’aimer son prochain et de savoir élégamment échanger. L’expédition sera bénéfique aux citadins stressés, une promenade en forêt pour les nerfs, c'est parfait !
Mais s’il y a affluence d’humains et de bêtes à quatre membres, d’autres espèces à pattes multiples se font plus discrètes bien que présentant un intérêt notoire.
La forêt possède ainsi ses fossoyeurs : des bouseux ! Ce sont de gros insectes magnifiques aux ailes irisées ! En Égypte ancienne le scarabée portait bonheur. Il était vénéré. Actuellement, ils sont représentés sous forme de bijoux portés fièrement en médaillon au cou de nombreux touristes.
En automne, vu l'affluence de visiteurs sur leur chemin de prédilection, ils hésitent quelque peu à se glisser en terrain découvert ! Ils tentent de se dissimuler sous les branchages, les feuillages  et les troncs d'arbres amoncelés et entremêlés. Ils ont une tâche bien particulière ces coléoptères. Ils sont chargés de la voirie de la forêt. Ils se nourrissent du crottin de cheval et d'insectes prêts à constituer de l'humus. Ils sont très utiles à l'équilibre de la nature, leur nourriture est totalement écologique et leurs déjections nourrissent la terre!
Et comme les hannetons, les promeneurs-glaneurs  jouent à  cache-cache…
C’est l’heure du rassemblement. La responsable du groupe sonne le ralliement ! Mais la gente humaine n'est pas docile. Il manque toujours une brebis égarée et indisciplinée, qu'on va héler !
Enfin, nous nous retrouverons devant notre "casse-croûte" : ce pique-nique qu'il est fortement recommandé d'amener sous peine de grelotter de froid, l'estomac dans les talons. Nous le réchaufferons aux micro-ondes et nous échangerons jus, fruits et crudités. Ces repas se consomment en toute convivialité. Nous partagerons un bon café, groupés parfois devant un feu de cheminée de cette maison seigneuriale. Après le repas : quartier libre ! Certains partent améliorer leurs récoltes. D'autres s'essayent à faire griller quelques châtaignes pour le plus grand plaisir des enfants.
Château de Bourron-Marlotte

Pour ma part, je choisis de quitter le manoir de pierre de taille et son petit domaine. Pendant quelques heures, nous avons jouer aux seigneurs des lieux. Nous allons découvrir cette petite bourgade de Bourron-Marlotte. Elle m'est apparue si charmante et si tranquille dans son écrin de verdure. Ce n'était que quiétude et repos. Rares sont les voitures qui remontent la rue principale. Je ressentais une sorte de ravissement, une réelle symbiose avec cet endroit qui respire la tranquillité et me transmet que du bien-être.
Longer ces jolies demeures de pierres du pays et de meulière, m'a enchantée. Elles se serraient les unes contre les autres pour ne mieux résister à l'humidité ambiante, dissimulées seulement par des murets à nos yeux indiscrets.
Que de beaux souvenirs affleurent ainsi et l’odeur des sous-bois et de l’humus gorgé d’eau de pluie emplit mes narines jusqu’à satiété.

Claudine

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Ce matin, comme souvent, elle décide de se promener, non loin de sa maison, dans cette forêt qu’elle affectionne tant ! «Comme j’aime marcher longtemps,» se dit-elle « dans ce calme, seulement égayé par le gazouillement des oiseaux ou le bruissement des feuilles sous la caresse du vent !  Mon pas silencieux ne le trouble guère, pas plus qu’il ne laisse de traces
dans le sol sablonneux tandis que j’y pénètre à travers les fougères arborescentes d’un vert-amande poussant au pied des arbres. A mon passage, elles me caressent doucement. Parfois, je croise un ou deux plants de genêts jaillis là, par quelque mystère de la nature. Sur leurs nombreux rameaux souples et étalés, des papillons jaunes d’or palpitent et montrent en leur centre comme un ocelle orangé, illusion donnée par ses fleurs posées çà et là, au gré de leur croissance. »
Elle continue à cheminer en contemplant les pins aux troncs élancés, à l’écorce craquelée d’un brun rougeâtre. Leurs têtes toujours vertes  ressemblent à des grands parasols et laissent choir sur le sol, de nombreuses aiguilles, tapis crissant sous ses pieds. Parfois, une pomme de pin tombe : une ombre s’évanouit rapidement dans les branches. « C’est un écureuil facétieux, » remarque-t-elle « il vient de lâcher sa nourriture préférée : les graines cachées dans ces cônes résineux ! » Un regard vers le ciel mais il a déjà disparu.  Vite, de nouveau, elle regarde le sol pour éviter de buter sur les noueuses racines de ces arbres qui affleurent. « Quel plaisir de  flâner dans l’air frais et de percevoir ces senteurs que les plantes distillent grâce à cette légère brise ! Ah voilà  l’entrée de cette petite clairière que je connais si bien ! La redécouvrir chaque fois différente éveille ma curiosité! Ce matin, je contemple le reflet des rayons du soleil sur les bouquets de fragonnettes. Leurs feuilles courtes et pointues, d’un vert très mat, vibrent sous leur lumière. Cet hiver, pour la Noël, ils se couvriront de boules d’un rouge très vif que je viendrai cueillir pour orner la maison.» Elle s’arrête quelques instants pour se souvenir de son enfance, de son laborieux travail de recherches pour réaliser son herbier. Puis, elle s’assoit à même le sol, sur cette mousse épaisse, si douce à son contact, à l’ombre d’un  bouquet de jeunes chênes. Ils croissent là, déployant leurs rameaux, encore frêles. Elle observe, non loin, les buissons de genévriers plus ou moins arrondis. Leurs fleurs jaune doré, étincelantes éparpillées sur ces feuilles effilées, d’un vert soutenu mais encore pâle, véritables aiguilles à la pointe acérée. Certains font penser à des globes suspendus chargés de multiples lumières.
   La fraîcheur la fait se relever. Elle secoue sa jupe chiffonnée et reprend le chemin du retour. « Cette promenade me fait un bien fou ! » s’écrie-t-elle  «et, par-dessus tout, la beauté de cette nature  m’apporte, joie et énergie ».

Marie-Thérèse

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D’un séjour en maison forestière faisant office d’auberge de jeunesse à gîte doré et nourriture saine, je conserve le souvenir de cheminement laborieux en pleine forêt sous illusion progressiste : il s’agissait par-dessus tout de chiffonner les affichettes restrictives apposées pour louer une propriété, une chasse gardée…

Emmanuel

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Formidable effort de la nature
Offerte à tout promeneur
Réjouissant son cœur
Etre vivant parmi les vivants
Tu lui donne ton énergie et le bonheur 

Marie-Thérèse




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