dimanche 6 juillet 2014

QUARTET OU LA MUSIQUE ADOUCIT LES MOEURS

Après avoir regardé ensemble le film Quartet de Dustin Hoffman, 
écrire un texte inspiré du film ou du thème La musique adoucit les moeurs









.....................................................................

Durant une nuit de Noël pendant la première guerre mondiale, les champs dormaient  sous leurs capuchons de neige. La scène se déroule sur les premières lignes du front : tranchées allemandes face aux tranchées françaises. Soudain les notes très pures du chant « Ô douce nuit, Ô sainte nuit… » s’élèvent dans l’air glacé, au-dessus des tranchées allemandes, et au fur et à mesure la mélodie monte, s’amplifie, reprise par les voix venues des tranchées françaises.
Alors un soldat, puis deux, puis trois, dix, vingt, trente… osent se lever et sortir de leur antre. Très vite, tous sont sur le blanc tapis et chantent en chœur. Tout en chantant, ils se rapprochent les uns des autres et petit à petit se prennent les mains tout en fredonnant ce refrain de paix. C’est si émouvant d’entendre ces voix graves qui insensiblement rapprochent les ennemis, unis pour un moment de grâce et de fraternité aux notes très pures et douces qui s’élèvent dans la nuit froide de ce champ de bataille. Minutes inoubliables où l’harmonie règne enfin là où habituellement seul résonne le son du canon.

Christiane
.............................................................................
Ecouter l’opéra, c’est se laisser transporter par la puissance des voix de ces chanteurs lyriques, de vibrer à leur respiration ample et profonde et de s’envoler avec eux, vers d’autres cieux. Alors que souvent l’auditeur ne connait que la trame de l’histoire et que les paroles lui échappent, pourquoi  est-il si envoûtant?  La vibration, l’intonation des voix donnent corps au spectacle et leur rythme libère l’imagination de ceux qui l’écoutent. L’opéra ne ressemble pas au chant spontané ou à celui d’une chorale. Il puise son inspiration dans les drames, souvent passionnels de la vie, mais parce qu’il est chanté sur un registre particulier, fruit d’un long travail, la force de ses vocalises et de ses trémolos rendent beau et grandiose ce qui est cruel et laid, en les transfigurant et en les sublimant. Le public emporté par la puissance des voix, prend son envol vers un monde mystérieux où le réel n’a plus cours, dominé par ces sons portés  jusqu’à leur paroxysme : Note très élevée ou au contraire très basse traduisant par sa longueur, la rage, la fureur, la frayeur ou la pitié !
Comment celui ou celle qui incarne, jour après jour, un personnage si impérieux et passionné ne se laisserait-il pas à son tour envahir par cette sensation intense de domination. L’entrainement quotidien pour muscler sa voix, l’acquisition d’une respiration soutenue, le rendent  enfin, après des années, souverain sur scène et reconnu, même hors des représentations. Choyé, adulé comme un roi, il se sent invincible. Les honneurs l’enivrent. Alors, quand survient le jour où un tressaillement, une note un peu moins maintenue, un léger enrouement vient perturber le cristal de sa voix, un sentiment de panique s’empare de lui. Il se raidit et lutte en travaillant davantage encore. Il s’entoure des meilleurs spécialistes et réclame plus de soins, plus d’attentions. Seule sa personne compte. Briller et briller encore à tout prix. Pourtant, le chanteur sait déjà que son règne va prendre fin et qu’il sera inexorablement écarté. Il voit des plus jeunes monter au pinacle et commencer à lui faire de l’ombre. Les critiques se font plus fréquentes et ne l’épargnent guère, chaque fois plus virulentes. Les  contrats s’espacent alors rapidement. Il refuse d’admettre que le déclin a commencé et pourtant il ne veut pas apparaitre moins bon. Il plonge alors brusquement dans le silence et se réfugie dans la solitude, parfois même dans l’agressivité tant son désarroi est profond. La malédiction dont sont souvent frappés les personnages principaux des opéras, le blesse à son tour dans sa propre chair.
C’est à ce moment précis de la vie des chanteurs lyriques que le film « Quartet », se déroule dans un cadre idyllique, retraçant sur un fond de leur musique, les sentiments qui les habitent tour à tour.

Marie-Thérèse
...............................................................................
Le dicton qui se veut péremptoire n’est, en vérité, qu’une vulgaire vue de l’esprit qu’aucune démarche scientifique  ou sociologique ne vient corroborer. On pourrait tout aussi bien soutenir le contraire : la musique aigrit les mœurs.
Ainsi, pointant, entre autres, dans notre hymne national, la proclamation « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! », on serait enclin à penser que la musique susciterait plutôt la barbarie. Ne dit-on pas que des criminels nazis notoires étaient de fervents mélomanes ?
Eu égard à un éventuel effet de la musique sur les mœurs, peut-on mettre sur le même pied d’égalité une berceuse et un chant guerrier ? une valse et une marche funèbre ? un opéra comique et une tragédie wagnérienne ?
En sommes, la musique pourrait tout aussi bien tantôt conforter des mœurs douces tantôt l’inverse.

Emmanuel
.................................................................................
Si "la musique adoucit les mœurs" ?
Questionnement qui peut faire réfléchir. Dans le film que l'on vient de voir Quartet... Le tempo n'est pas toujours en accord. Il faudrait accorder ses violons. Des violoneux et des solistes sont parmi EUX ! Un malheureux milk-shake qui ne fait pas toujours des heureux, que d’anicroches ! Pourquoi vouloir réunir des seniors possédant une corde sensible et un égo si développé ? Divas, ténors, sopranos, contre ut et contreténors sont souvent en désaccord. Pourquoi vouloir toujours se faire l'avocat du diable et agir en parfaite bonne foi en essayant d'accorder violon d’Ingres et violon soliste ? Pas évident pour une chef de gang juponné comme ce "pédopsychiatre" pour personnes âgées qui assiste à cet imbroglio où tous les coups bas sont permis. Pernicieuses réparties jaillissent comme des feux-follets, ambiance dynamitée où chacun et chacune se dédaignent, se détestent, s'ignorent  ou se massacrent verbalement avec la langue de Molière ou Shakespeare et même physiquement si âprement!
Charmante ambiance ! Que de jalousies ! Que d'esprits riquiqui ! A quand l'ouverture d'esprit ?

Faut-il toujours caresser la bête dans le bon sens des poils du vison et des paillettes que portent avec élégance et fierté ces dames les sopranos flutées ? Faut-il toujours honorer le grand talentueux chef d'orchestre, ce paon majestueux, orgueilleux mais vieillissant, à qui il ne manque que le sceptre et la couronne pour trôner dans son fauteuil de surveillant des travaux finis et réclamer les palmes d’or lors du concert « entre amis »?!

Allons, un peu d'humour messieurs les musiciens. Un peu de glamour entre deux passions clandestines. Après tout, vous êtes des hommes et des femmes avant tout ! Votre statue avant d'être érigée de marbre nue lors de vos funérailles sera d'abord, de votre vivant, de chair et de sang. Cessez de vous considérer comme des déesses des arts, du chant et de la musique réincarnées dans vos chairs vieillissantes qui sentent l'amertume, la rancune et le dédain ! Allons, au loin tous ces sarcasmes, cette ironie qui tue. À chaque pas, à chaque mot, un fleuret s'enfonce dans le cœur de la voisine ou du voisin. Vous l'aurez porté dignement certes ce dernier assaut, avec la fleur aux lèvres. Vous êtes pourtant des humains ? L'auriez-vous oublié ? Zeus ne vous pas encore protégé à l'ombre de son trident et emmené à Olympie !  Auriez-vous si peur que l'on oublie tout à tour votre nom en haut de l'affiche, votre chant, votre voix gravée sur un disque ? Cette interprétation où vous donniez toute votre âme au "Rigoletto" ou au "Barbier de Séville". Rossini, Verdi ou Mozart, s’amuseraient peut-être de vous entendre écorcher leurs œuvres. Dans ce  quatuor divin où l’envolée de quatre voix qui se doivent et continuent d'être sublimes au fil des années, baryton, basse, soprano léger et soprano médiano  et dans un mariage parfait s’unissent et se donnent la réplique. Elles se confortent et se marient si chaudement que si l'une cessait d'exister, le quatuor, devenu trio n'en sortirait pas vivant !
Auriez-vous oublié que l'amour et la chaleur humaine qui se doit d'exister et de perdurer au delà de vos fibres sensibles et au-delà du temps ? Vous en êtes les représentants ! Vous en êtes les détenants. Ne laissez pas détoner votre art en laissant votre personnalité prendre des abords pervers et complexes au point de jeter l'opprobre sur vous et sur votre propre entourage. Enterrez la rage qui est en vous ! La musique adoucit-elle vraiment les mœurs ?
La rancune est un poison qui se sert glacé sous des cieux peu complices. Vous craignez à ce point que votre musique cesse d'exister, et que votre voix ne vous donne plus entière satisfaction dans les graves et dans les aigus ? Vous souffrez dans vos corps, dans votre pharynx, dans votre cœur. Vous subissez  le manque de reconnaissance, la descente aux enfers, l’ignorance et l'oubli. Et vous en souffrez cruellement, d’autant plus que ce corps ne vous obéit plus. Alors, si vous continuez de jouer, vous en perdez votre archet, ou le bec de votre hautbois. Si vous chantez, vous craigniez d'écorcher les aigus de soprano hyper-léger dans l'air de la flûte enchantée ou dans les clochettes de Lacmé
Vous ne désirez qu’une chose, fuir les regards indiscrets, et les paroles mécréantes qui vous blessent et brisent les restants estimables  que vous vous vouez toujours à force d'avoir été adulé comme des demi-dieux. Solistes et Divas, Déesses qui ne vivent que sous les bravos d'une foule en délire et dix rappels ne vous suffisaient pas ! A quel dieu actuellement vous vouer ? Il ne vous reste que la prière et l’injonction pour obtenir sa bénédiction et le pardon. :
« Ô Dieu ! Que m'as-tu fait ?! Mais Dieu, que dois-je faire pour sortir de ce marasme ? O dieu, donnez la force et le courage de donner le meilleur de moi-même et de faire face à ces requins qui n'attendent qu'une maladresse pour me dévorer et s'entredévorer ! »
La musique adoucit-elle vraiment les mœurs ?

Claudine
..................................................................................


Musique, tu nous rends mélancolique lorsque tu nous rappelles des moments émouvants de notre vie. Tu fais battre nos cœurs en entendant les paroles d’amour qui viennent nous rappeler : des jours tristes ou heureux tout au long de ces longues années passées.
Nous revivons aux sons de ces mélodies,  nos premiers émois, nos joies, notre désespérance face aux ruptures imprévues. Les amours  partagées, les amours interdits et les amours rêvés.
Il y a toujours un air qui nous ravit ou nous rend triste à pleurer, sans savoir pourquoi ?
Puis il y a cet air qui vient nous réveiller au cœur de notre hiver faisant battre très fort ce cœur que l’on croyait endormi à jamais. Qu’au son de cette musique surgisse cet amour que l’on croyait perdu, nous voici à nouveau chavirés, on n’a rien oublié. Il faudrait lui dire mais le temps a passé ! On se retrouve  tremblant, la gorge serrée, tel un adolescent rougissant devant son amour naissant. Osons un coup de fil ? On décroche, on se jette à l’eau, on lui parle de ces chansons que nous écoutions ensemble d’où cette envie soudaine d’entendre le son de sa voix que nous croyions avoir oublié. Mais lui non plus n’a rien oublié, « peut-être serait-ce possible alors ? »
Miracle de la musique ! Cette sacrée musique qui nous accompagne tout au long de notre vie !

Mireille


Aucun commentaire: