lundi 2 septembre 2013

LE FIL

Fil à la patte, sur le fil du rasoir, de fil en aiguille, inventer le fil à couper le beurre... Voilà quelques expressions entre autres qui contiennent le mot fil. 
Écrire un texte à partir de l'une de ces expressions ou un texte comportant le maximum de ces expressions.

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Il m’arrive, au fil des jours, de revivre de fil en aiguille, des dangers rencontrés dans le droit fil de mes souvenirs.
Au fil d’une nuit sans lune, je suis en patrouille, avec un courage ne tenant qu’à un fil, dans un réseau hérissé de fils de fer barbelés conçus pour donner du fil à retordre et sans le secours du moindre fil d’Ariane.
L’objectif, cousu de fil blanc, est fixé par un gradé qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre. Au fil d’un vague sentier, sans personne au bout du fil, il faut progresser sur le fil du rasoir avec un fil à la patte.
Sans chercher à couper les fils en quatre, au risque de perdre le fil et de se faire passer au fil de l’épée, la patrouille tire les fils de cette expédition et rebrousse chemin au fil d’une rivière alimentant un moulin au fil de l’eau.

Emmanuel 
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Ariane éprouve beaucoup de plaisir à voguer au fil de l’eau, installée dans une barque par cet après-midi de printemps. Maud n’est pas venue prétextant au dernier moment un empêchement qui semble cousu de fil blanc. Il est vrai qu’elle n’a pas inventé le fil à couper le beurre. Mais elle préfère sûrement rester avec un petit copain qui la manipule et lui donne souvent du fil à retordre, mais l’amour est aveugle !
Tiens, que fait ce joli perroquet coloré avec son fil à la patte, pas de doute ce gros fil rouge s’est rompu et l’oiseau s’est enfui. Une mélodie vient rompre le lien avec la nature. C’est un coup de fil du meilleur ami d’Ariane. Il lui apprend la mort subite d’un homme politique, comme quoi la vie ne tient qu’à un fil. Après avoir évoqué ce sujet d’actualité et parlé de choses et d’autres, au fil de la conversation, ils parlent de leur travail commun : la couture, la création d’un nouveau modèle, la découpe dans le droit fil, les biais, les finitions manuelles brodés fil par fil. Ils causent, causent, sans prêter attention au soleil qui disparaît et fait place à la fraîcheur crépusculaire. Ariane dit alors : en avril ne te découvre pas d’un fil ! en enfilant son gilet avant de rentrer de cette agréable après-midi.

Mireille 
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Fifi, maigre comme un fil, s’installe au soleil dans son jardin. Elle pense se fabriquer une robe toute simple. Elle cherche à couper dans le droit fil, le tissu étendu sur la table. Elle se donne bien du mal pour y arriver. Comme un fil d’Ariane, elle a posé, pour la guider, une grande règle pour maintenir la toile, mais un geste  un peu trop saccadé… Patatras ! Voilà tout à terre : le dé, le fil à coudre, la règle. Elle n’est pas très futée : elle n’a vraiment pas inventé le fil à couper le beurre. Furieuse, elle abandonne là, son ouvrage et décide de donner un coup de fil à son amie Félicienne. Elle se précipite sur son portable et le colle  à son oreille, comme un fil rouge, tout en s’adossant droite contre le mur, tel un fil à plomb. Elle lui raconte sa mésaventure avec sa couture et de fil en aiguille, elle lui débite une histoire invraisemblable qui, dit-elle, lui est arrivée. Mais elle est cousue de fil blanc et très loin de la vérité. Imaginez et écoutez! « Seule dans le bois voisin,  tout près de la rivière,  je regarde un homme tirant sur son fil de pêche. Un minuscule poisson se tortille au bout de l’hameçon mais il ne tient qu’à un fil et retombe dans l’eau au grand dam du pêcheur, fâché qui s’en prend à moi. » Furieux, il me crie dessus « Il m’a déjà donné beaucoup de fil à retordre  et à cause de vous, il m’a échappé.» Je lui rétorque : « Mais moi je n’y suis pour rien, je n’ai pas fait de bruit, même pas craquer une branche ou une brindille. Regardez plutôt ! Cette cane et ses canetons qui glissent au fil de l’eau, et s’approchent ! » L’homme me jette un regard noir et rageusement, range ses accessoires. Il se lève pour partir, bute sur un bout de fil de fer barbelé, égaré là et s’étale de tout son long. Il se relève, un fil à la patte et m’invective. Je ne couperai pas les fils en quatre pour te dire que J’ai filé alors rapidement car de peu, qu’il ne m’agrippe. » Sur ces entrefaites, elle constate qu’un fil électrique pend  au-dessus de son tilleul et, du coup perd le fil de son histoire. Elle bredouille quelques mots et termine sa conversation. Vais-je tenter de tirer les fils de cette affaire au clair, et lui poser des questions ? Ce serait trop difficile, je risque de me retrouver sur le fil du rasoir et, telle une araignée pendue à son fil, seule et brouillée avec elle. 

Marie-Thérèse 
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 L'amour au fil du temps
De gros nuages menaçants rôdent au-dessus de cette petite crique où Romain et Amandine ont choisi de se réfugier. Puis l'orage éclate et une pluie diluvienne s'abat sur les jeunes gens sans crier gare ! Bientôt, ce n'est plus un filet d'eau qui bruisse gentiment dans le lit de ce cours d'eau à sec, mais un vrai torrent déferlant et rugissant rogneur de terre et rouleur de pierre. Heureusement  les berges en sont escarpées. Ces flots sombres tumultueux chargés de matières minérales grondent comme une bête sauvage. Ils entraînent en contre-bas, cette terre calcaire parsemée de grains de silice travaillés depuis des siècles par des crues répétitives et soudaines. Pour l'instant, la cabane que Romain et Amandine ont construite, complètement démantibulée, s'éparpille au gré des flots. Les rondins disparaissent et réapparaissent beaucoup plus loin dans la vallée, s'affrontant comme des chevaux dans un combat de Titan. Ils semblent rouler des yeux reflétant la peur, l’angoisse et la folie, fourbus, échoués ça et là, tout près du bourg un peu plus bas !
Cette cabane, c'était leur lieu de rendez-vous clandestin, leur petit havre de paix, loin, très loin des rumeurs villageoises. Ils y étaient au calme, ils se racontaient leurs petits soucis quotidiens et leur bonheur du jour. Au fil du temps, des sentiments amoureux se sont emparé de leurs êtres, rythmant le fil de leur existence comme une horloge qui régulièrement tictaque au salon. Ils ont tissé des liens de plus en plus intimes et tout naturellement, sans s'en rendre compte, le lit de la rivière endormie a été le berceau de leurs premiers amours.
Il n'aura fallu qu'un moment d'inattention et leurs deux vies basculaient dans l'horreur. Amandine tremblait de froid sous la pluie, et Romain maintenait le mince imperméable au dessus de leur tête. Il réalisait actuellement que leur survie n'avait tenu qu'à un fil ! Si Amandine, ne l'avait pas hélé de la rive, il aurait certainement été emporté au fil de l'eau, dans ces flots impétueux, assommé sans aucun doute sous un des rondins qui les abritait il y a si peu de temps ! 

Claudine 
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Diable de Tasmanie
 "Ah ! Franchement Arnaud", s'exclame sa grand-mère excédée... "Tu m'en donnes du fil à retordre avec ton chat ! Il n'est même pas gentil. J'avais l'intention de voyager et maintenant j'ai un fil à la patte ! C'est un malin et il a la tête dure, quand il s'agit de réclamer sa pitance ! Il fait le guet ! Il vient s'installer près de la porte de la cuisine, il me regarde fixement et ne me laisse pas filer dans le salon ! Il me mort et me griffe au passage en s'accrochant à ma robe et il feule d'agacement comme si j'avais fait un crime de lèse-majesté ! Oh ! Quel drôle de chat tu as ! Quel sale caractère ! D'ailleurs il les entretient bien ses griffes...De vraies armes ! C'est son passe-temps favori. Au fil des jours, il les affute et en aiguise le fil tels de petits poignards aux arrêtes bien tranchantes. Tiens regarde ! J'ai plein de cicatrices sur les pieds !La mallette de couture et le fil à coudre ne sont jamais loin, avec les pelotes de laine, la ficelle et le fil de pêche enroulé sur de petites bobines ! Il ne manque plus que les fils de suture ! Même quand je me repose dans le salon, il ne me laisse pas tranquille ! C'est trop tentant, ce fil qui bouge, file dans mes mains, puis sous ses pattes ! Le bougre ! Un vrai diable de Tasmanie ! Quand je veux reprendre mon ouvrage, il souffle, feule, gronde, ses poils se hérissent sur son dos, on dirait un hérisson en boule qui tricotent des quatre pattes !  Du coup, il me fait un bazar monstre, enchevêtre et mélange tous les fils ensemble ! Quel méli-mélo ! C'est simple, je ne retrouve  même plus le fil de mon histoire encore moins celui de mes pensées !...Qu'est-ce que je disais déjà ?  Ah ! Oui ! Il n'a pas inventé le fil à couper le beurre ton raminagrobi ! Du coup je suis sans arrêt sur le fil avec lui, et j'ai envie de lui filer une belle correction ! Ah ! Ça te fait rire ! Tu penses peut-être que mon histoire ne tient pas debout ? C'est cousu de fils blanc ? Mais non ! Ce n'est que la vérité !
Mais si tu ne reprends pas ton "matou-vu", je ne garantis rien ! Il risque de filer un mauvais coton et je ne suis pas persuadée  de discerner le fil rouge de cette saga infernale, à moins de trouver le fil d'Ariane, l'histoire risque de se terminer en tragédie. Oui ! M. Le chat ! Tu peux me regarder comme çà ! Allez file ! Plus vite que ça !"

Claudine

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