lundi 14 septembre 2015

SONGE D'UNE PAYSANNE

Songe d'une paysanne, Manuel Zapata Orihuela
Une paysanne dort, sans cesse éreintée par le dur labeur acharné.
Ses mains et ses pieds, gigantesques outils de travail, sont pour une fois repliés.
Baignée de soleil, son visage semble un masque d’or brillant.
Elle rêve de ne pas manquer de  nourriture, surtout d’épis dorés de maïs, cette nourriture en forme de dents, connue depuis des millénaires, aux feuilles ailées pendant d’un calice, soutenu par une tige dont les racines sont profondément enfoncées dans la terre fertile. Le blé européen, hérissé de barbes piquantes, garde une partie d’ombre, peinte en bleu : douloureux témoignage historique !
Se nourrir vaut de l’or : la paysanne songe à cette richesse.

Le rêve rassemble
Maïs Inca, blé européen
Se nourrir pour vivre !
Marie-Christine

Ses épis de maïs et de blé récoltés,
Offrent à la vue une belle promesse.
Néanmoins il faut continuer le travail,
Gérer les fruits de cette récolte.
Encore une saison qui est passée,

Devançant une période plus creuse.
Un à un les épis sont rassemblés,
Noués solidement entre eux,
Enroulés en gerbes précieuses. 
Pas un instant pour se reposer,
Ainsi va la vie de la paysanne,
Yeux fatigués par son travail incessant.
Si tout se déroule sans problème,
Aucun reproche ne lui sera fait.
Néanmoins, avant de pouvoir se reposer,
Ni pause, ni relâche ne sont permises,
Elle doit avant tout sauver sa moisson.

Paulette


Elle s’endort, épuisée par son dur labeur
Elle rêve, par ses mains elle féconde la terre, des plantes jailliront du sol, des arbres, des fruits aussi.
Paix et fécondité dans la lumière et la chaleur.

Josiane

Tête sur l’oreiller
Elle embrasse les beaux épis
Par ses mains croisées

Emmanuel

Un soleil une lumière
Source de divinités
Source de paix
Peuple courageux
Peuple laborieux
Animé de sentiments pacifiques
Depuis des millénaires
A subi les conquistadors,
Ces envahisseurs animés de flamme guerrière.
Peuple organisé comme des colonies de fourmis
Avec méthode et parcimonie
Que leur ont inculqués peut-être leurs ennemis ?
Sarclent, bêchent, raclent, travaillent, soulèvent,
Ensemencent et nourrissent de crottin de lamas
Cette terre durcie par les frimas.
Puis si le cycle météorologique
Les rongeurs et les maladies,
Permettent d’extirper
D'un sol aride et dur comme la pierre
Sous un soleil de plomb,
Ce sera le paradis,
L’or du Pérou s’égrènera : ce Maïs
Qu’ils récolteront pour en faire des délices
Des galettes… : jolis prémices
De prospérité et de longévité
Si les oracles s’y prêtent
O déesse des récoltes et de la fertilité
Faites que dans des nasses d’osiers
Dans des silos ou des greniers
La récolte soit engrangée et protégée

Claudine

Par cette chaude journée  sous un soleil brûlant, la jeune femme épuisée par les travaux des champs, s’assoit mais s’assoupit. Elle rêve d’une autre vie, dans une vie illuminée de joie, de belles robes, de beaux messieurs très élégants. Elle se mêle aux citadins dans les rues bruyantes. Mais son rêve change, elle voit soudain un épi de maïs avec des bras, un long corps vert, debout sur sa racine et qui lui dit : « Réveille-toi ! Tu dois cueillir mes frères avant la nuit ! » Alors la paysanne sursaute. C’est son chien qui la secoue par la manche. Aussitôt, elle reprend son dur labeur, en soupirant, pensant poursuivre son rêve plus tard, espérant qu’il se réalisera un jour.

Mireille

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